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Pour que l’humanité ne disparaisse pas comme une entreprise en faillite...

Bientôt, il sera trop tard… Que faire à court et long terme ?

Cet appel à la convergence a été initié par des objecteurs de croissance et décroissants. La diversité des premiers signataires qui ont accepté de parrainer ce texte témoigne non seulement qu’il correspond à une initiative attendue par beaucoup et que les idées antiproductivistes n’ont cessé de progresser au sein de la société.

Le collectif de décroissants à l’initiative de l’appel :
Paul Ariès, Vincent Bruyère, Thierry Brugvin, Vincent Liegey, Stéphane Madelaine, Jean-Luc Pasquinet, Anne-Isabelle Veillot, Christophe Ondet, Michel Simonin, Christian Sunt


Nous avons entendu l’appel de plus de 15000 scientifiques de 184 pays paru le 13 novembre 2017 dans lequel ils tirent la sonnette d’alarme sur l’état désastreux de notre planète. Nous avons compris qu’il s’agit de la dernière mise en garde, car si nous ne prenons pas les mesures adaptées « bientôt il sera trop tard ».

Nous, écologistes, altermondialistes, objecteurs de croissance, décroissants, souhaitons tirer les conséquences pratiques de cet appel, puisqu’il est bientôt « trop tard », c’est maintenant qu’il faut agir. Personne n’a aujourd’hui de réponses toutes faites mais nous savons que nous devons changer de paradigme dominant. L’issue n’est pas du côté de l’austérité et de la croissance mais plutôt d’une rupture avec le productivisme, l’extractivisme, la foi béate dans la techno-science, l’autoritarisme, le capitalisme.

Nous devons changer nos modes de production et d’existence, car ils sont à l’origine de la situation actuelle, et l’effondrement des ressources pourrait nous conduire à la barbarie. Mais nous ne partons pas de rien, nous savons que des alternatives existent déjà à l’échelle mondiale, qu’il faut faire converger ; nous savons aussi que le rêve des 99 % n’est pas d’imiter les 1 % contrairement à ce que voudraient faire croire les dominants.

Nous devons changer nos modes de production et d’existence mais nous savons que demain devra être mieux qu’aujourd’hui tout en divisant immédiatement par trois nos émissions de CO2 et en préservant les écosystèmes. Nous ne croyons plus aux lendemains qui chantent parce que nous voulons chanter au présent. La planète est suffisamment riche pour permettre à dix milliards d’humains de vivre bien si nous en préservons la biodiversité et savons vivre en harmonie avec les autres espèces.
Nos combats d’aujourd’hui doivent nous rapprocher de la société de demain.
Si le réchauffement climatique n’est pas endigué drastiquement, cela va provoquer des sécheresses massives et des famines mondiales. Pour que l’humanité ne disparaisse pas comme une entreprise en faillite, nous vous invitons à signer et à faire signer cet appel afin de prendre date en disant que la solution à moyen et long terme est du côté d’une société de la gratuité, émancipée de la contrainte du « toujours plus » de richesses économiques et de pouvoir sur les autres humains, les autres vivants et la planète.

Pour que l’humanité ne disparaisse pas comme une entreprise en faillite, nous vous invitons à signer et à faire signer cet appel afin d’exiger, dès maintenant, la fin des Grands Projets Inutiles imposés (de l’aéroport NDDL à Europacity en passant par le Grand Prix de France de F1), une réduction drastique du temps de travail (travailler moins pour travailler tous mieux), la généralisation des communs et de la gratuité (des transports en commun, des cantines scolaires, des services culturels et funéraires), une réduction drastique des inégalités de revenus et de patrimoine, un élargissement de la démocratie pour aller vers plus d’autonomie et de responsabilisation des peuples.

Tout doit être repensé dans le cadre de la critique de la croissance car la décroissance que nous soutenons ce n’est pas faire la même chose en moins, ce n’est pas l’éloge du sacrifice, c’est déjà construire une écologie des revenus avec un minimum et un maximum décents et revenir à des taux de prélèvement sur la nature supportables, c’est offrir un avenir dans un monde qui n’en offre plus.
Nous, écologistes, altermondialistes, décroissants, objecteurs de croissance amoureux du bien-vivre, appelons à une démarche commune pour construire un projet de transition vers une société d’a-croissance, juste et démocratique. Nous devrons pour cela dire notre volonté de nous rapprocher, afin de créer un mouvement d’idées riche de sa diversité, de mettre en réseau nos compétences et alternatives, de prendre des initiatives, d’initier des résistances, et de préparer des convergences avec tous ceux et toutes celles qui s’opposent à la barbarie qui vient.

Pour signer : http://initiatives-decroissantes.net/

Premiers signataires de l’appel (par ordre alphabétique) :

Yves-Marie Abraham, HEC Montréal (Québec)
Alain Adriaens, Député bruxellois honoraire, porte-parole du mouvement politique des Objecteurs de Croissance (B)
Christophe Aguiton, co-fondateur de SUD/solidaires
Gilles Alfonsi, Association des Communistes Unitaires
Gabriel Amard, militant pour l’eau, animateur La France Insoumise
Christian Araud, auteur
Paul Ariès, politologue, rédacteur en chef de la revue les Zindigné(e)s
Isabelle Attard, ancienne députée écologiste
Geneviève Azam, économiste, ATTAC
Sylvie Barbe, écoféministe, yurtao
Julien Bayou, conseiller régional d’Île-de-France et porte-parole du parti Europe Écologie Les Verts
Renda Belmallem, co-fondatrice du Réseau Universitaire Décroissant (RUD)
Jean-Claude Besson-Girard, écrivain
Martine Billard, France insoumise, ex-députée de Paris
Christophe Bonneuil, Historien, directeur de la collection Anthropocène aux Ed. du Seuil
Jacques Boutault, Maire du 2ème arrondissement de Paris (EELV)
François Briens, ingénieur et chercheur en socio-économie et prospective
Thierry Brugvin, sociologue
Thierry Brulavoine, porte-parole de la Maison commune de la décroissance, chroniqueur au journal La Décroissance
Vincent Bruyère, chargé de mobilisation citoyenne à AJENA
Florent Bussy, philosophe
Lionel Chambrot, Amis de la Décroissance Nancy
Fabrice Clavien, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE)
Yves Cochet, ancien ministre, président de l’institut Momentum
Mathieu Colloghan, artiste
Maxime Combes, économiste
Philippe Corcuff, maître de conférences de science politique
Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, animatrice CADTM, auteure
Thomas Coutrot, économiste et membre d’ATTAC
Adrien Couzinier, énergéticien, membre d’Adrastia
Geneviève Decrop, sociologue
Robin Delobel, animateur revue du CADTM
Federico Demaria, économiste écologique, Research & Degrowth
Alessandro Di Giuseppe, comédien ("PAP’40")
Alessia Di Dio, journal Moins !
Alix Dreux, co-fondateur de Jeudi Noir
Marc Dufumier, agronome
Jonathan Durand Folco, Université Saint-Paul (Quebec)
Renaud Duterme, CADTM et auteur de De quoi l’effondrement est-il le nom ?
Timothée Duverger, chercheur
Jean-Baptiste Eyraud, militant associatif
Guillaume Faburel, professeur de géographie, université de Lyon
Yann Fievet, socioéconomiste
Gérard Filoche, syndicaliste
Fabrice Flipo, philosophe, Research & Degrowth
François Friche, journal Moins !
Jean Gadrey, économiste, militant ATTAC
Jean-Marc Gancille, co-fondateur de Darwin eco-système
Diane Gariépy, Réseau québécois pour la simplicité volontaire
Jean-Pierre Garnier, sociologue urbain
François Geze, éditeur
Frédérique Giacomoni, éditrice (éditions Le passager clandestin)
Willy Gianinazzi, biographe d’André Gorz
Michèle Gilkinet, ancienne députée belge, objectrice de croissance
Mathilde Girault, doctorante en études urbaines, membre des Lucioles (Lyon)
Françoise Gollain, sociologue, objectrice de croissance
Didier Harpagés, professeur de sciences économiques et sociales
Yohann Hubert, porte-parole de la Maison commune de la décroissance
Anne Isabelle Veillot, co-auteure d’Un Projet de Décroissance
Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de L’Ecologiste
François Jarrige, historien
Andréa Kotarac, conseiller régional (FI)
Annie Lahmer, Conseillère Régionale EELV
Philippe Lamberts, Député Européen, Coprésident du Groupe des Verts/Alliance libre européenne
Paul Lannoye, ancien président du Groupe Vert au parlement européen et président du Grappe asbl- Belgique
Serge Latouche, professeur émérite, directeur de la collection Les Précurseurs de la Décroissance (Editions Le Passager Clandestin)
Romain Lauféron, désobéissants
Christophe Laurens, cofondateur du Master Alternatives urbaines
Stéphane Lavignotte, militant écologiste, pasteur
Anne Le Strat, consultante, ex-présidente d’Eau de Paris
Philippe Léna, géographe, sociologue, directeur de recherche émérite
Michel Lepesant, Maison commune de la décroissance (MCD)
Vincent Liegey, co-auteur d’Un Projet de Décroissance et coordinateur des conférences internationales de la Décroissance
Elise Lowy, Fondatrice de Mouvement Ecolo
Lucas Luisoni, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE)
Stéphane Madelaine, objecteur de croissance, Le Havre
Pietro Majno-Hurst, médecin-chirurgien, Genève et Lugano, Suisse
Noël Mamère, ancien député
Florent Marcellesi, député européen
Charlotte Marchandise, candidate à l’élection présidentielle pour laprimaire.org
Louis Marion, philosophe
Eric Martin, professeur de philosophie, Collège Edouard-Montpetit
Myriam Martin, membre d’Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire
Gustave Massiah, économiste altermondialiste
Bertrand Méheust, écrivain, docteur en sociologie et spécialiste de parapsychologie
Myriam Michel, Utopia
Serge Mongeau, auteur
Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l’écosocialisme, conseillère régionale (PG-FI)
Marc Mosio, Décroissance idf
Barbara Muraca, Oregon State University
David Murray, éditeur, Ecosociété
Baptiste Mylondo, enseignant-chercheur en économie, partisan du revenu universel sans condition
Laure Noualhat, journaliste réalisatrice
Nicolas Oblin, Directeur de rédaction de la revue Illusio
Christophe Ondet, co-auteur d’un Projet de Décroissance, animateur d’un atelier vélo
Claudine Ottiger, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE)
Laurent Paillard, philosophe
Mathilde Panot, députée du Val de Marne (FI)
Jean-Luc Pasquinet, décroissance idf, technologos
Pascal Pavie, militant paysan
Antoine Peillon, grand reporter La Croix
Alexandre Penasse, rédacteur en chef du journal Kairos
Evelyne Perrin, sociologue, auteure
Dominique Plihon, économiste, porte-parole ATTAC
Christine Poilly, collectif anti gaz de schiste
Valentine Porche, co-fondatrice du Réseau Universitaire Décroissant (RUD)
Loïc Prud’homme, député de Gironde (FI)
Franck Pupunat, animateur Utopia
Gilles Quiniou, décroissance pays cathare
Yvon Quiniou, philosophe
Xavier Renou, désobéissants
Dany Robert Dufour, philosophe
Marie-Monique Robin, journaliste, réalisatrice du documentaire Sacré Croissance
Barbara Romagnan, ancienne députée PS
Daniel Rome, économiste, ATTAC
Pierre Rose, Objecteur de Croissance 62 ; collectif anti gaz de couche
Flora Sallembien, porte-parole de la MCD et membres de Décroissance IDF
Germain Sarhy, fondateur de la communauté Emmaüs de Lescar-Pau
Hélène Schmitt, décroissance Montpellier
François Schneider, Research & Degrowth, Can Decreix
Nicolas Sersiron, ancien président du CADTM-France, militant solidarité Nord/Sud
Pablo Servigne, chercheur in(terre)dépendant, auteur et conférencier
Michel Simonin, amis de la Décroissance Nancy
Agnès Sinaï, journaliste et maître de conférences à Science Po Paris
Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint de Politis
Christian Sunt, Décroissance Pays Occitan
Jacques Testart, biologiste, militant sciences citoyennes
Eric Toussaint, porte-parole international du CADTM
Nina Treu, coordinatrice Konzeptwerk Neue Ökonomie (Allemagne)
Aurélie Trouvé, porte-parole d’ATTAC
François Verret, porte-parole de la MCD et membres de Décroissance IDF
Denis Vicherat, éditions Utopia
Maxime Vivas, écrivain, ex-référent littéraire d’ATTAC, administrateur du site legrandsoir.info
Patrick Viveret, philosophe
Jean-Pierre Worms, sociologue français, ancien député français et responsable associatif
Pierre Zarka, ancien député, ancien directeur de L’Humanité, animateur ACU (Ensemble !)
Olivier Zimmermann, Réseau Objection Croissance Genève (ROC-GE)
Josef Zisyadis, président Slow Food Suisse

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Le fait que nous soyons martelés de propagande de manière si agressive 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 est une cause d’espoir, pas de désespoir. Le fait qu’ils doivent déployer tant d’efforts pour maintenir l’humanité à ce niveau de folie signifie que l’attraction gravitationnelle va vers la raison, et qu’ils luttent de plus en plus fort contre cette attraction.

Il faut beaucoup d’éducation pour nous rendre aussi stupides.

Caitlin Johnstone

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