La commission d’experts sur le "Valle de los Caidos", nommée par le ministre socialiste de la présidence, Ramon Jauregui, vient d’accoucher ce 29 novembre, d’une dernière zapatérade, après de longs mois d’un insupportable suspens ; elle propose de retirer les restes de Franco du mémorial et parc thématique fascistes, "Valle de los Caidos", pour les remettre à la famille...Par contre, elle ne propose aucune solution pour en finir avec les restes du franquisme.
Les restes du dictateur, qui "reposent" au fond d’une monumentale basilique ,creusée dans la roche par des milliers de prisonniers politiques esclaves, devront, avant de quitter les lieux, obtenir l’autorisation de l’Eglise. C’est comme si les patrons demandaient l’autorisation d’exploiter...C’est dans leur nature. On ne peut demander à l’Eglise espagnole de renier le bon vieux temps où les évêques faisaient le salut fasciste aux côtés du "caudillo par la grâce de Dieu".
De plus, pour que cela soit possible, il faudra l’accord du parti populaire de Aznar et Rajoy. Faut pas pousser ! Tu peux pas inciter un fils à tuer son père !
La commission d’experts propose de laisser dans la basilique l’autre fasciste, Primo de Rivera, au nom de considérations oiseuses.
Bonne fille, elle va plus loin dans la "réconciliation". Elle propose que sur l’esplanade, devant la basilique, soit érigé un "mémorial" artistique qui rappelle les noms de TOUTES les victimes de la guerre, renvoyant dos-à -dos franquistes et républicains. Il faut savoir que les cryptes de la basilique ont été remplies de corps de "martyrs de la croisade", et surtout de milliers de républicains, dont les cadavres ont été exhumés des fosses communes, sans en informer les familles, par les autorités franquistes. Au total, 33 847 corps (impossibles à identifier disent les experts), font du "Valle de los Caidos" la plus grande fosse commune d’Espagne. Et comme les "crimes contre l’humanité" sont imprescriptibles, il y a du boulot pour BHL.
Ainsi va l’Espagne. La décision finale appartiendra au prochain gouvernement espagnol, qui utilisera, nul n’en doute, étant donné la gravité de la crise, le rapport de la commission d’experts comme papier Lotus, non déodorant.
Jean Ortiz