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Ce n’est pas la solution…

Je suis sorti de la voiture sur le parking, pour prendre l’air, en attendant ma femme qui était allée régler une course, et c’est alors que j’ai vu surgir une voiture de police, laquelle est ensuite venue s’arrêter devant la supérette.

Trois policiers (deux policiers, dont un avec le gilet pare-balle, SVP, et une policière) en sont sortis et ont été reçus par, visiblement, le gérant de la supérette sorti de son magasin pour les accueillir. Que se passait-il ? Intrigué, je me suis approché pour aller voir et là, j’ai compris le pourquoi de ce déploiement policier. Un homme, allongé sur le sol, avec une grosse canette de bière entre les mains. Ivresse ? Malaise dû à la chaleur ? Je ne saurais le dire. Les policiers ont discuté avec le gérant puis ont essayé d’entrer en contact avec l’homme couché. Manifestement, cela a été laborieux. Ils l’ont aidé à se relever et puis l’ont embarqué dans leur voiture qui est partie gyrophare allumé et sirène hurlante. Vers quelle destination ? La cellule de dégrisement du commissariat local ? (Si tant est qu’il en possède une). L’hôpital psychiatrique de proximité ? Oui, mais après, à sa sortie, qu’allait devenir notre homme couché ? Quelle solution propose la société pour lui éviter la récidive et de retomber ? Quelle solution pour le remettre debout et « en marche » (Giacometti) ?

Je veux répondre ici : « aucune ». Je fonde cette réponse à la fois sur mon vécu quotidien : je vois trop ces mêmes personnes en détresse/en perdition replonger sans cesse ; et aussi répondre sur la base de mon expérience professionnelle. J’ai trop connu l’absence de travail interministériel entre les différents services de l’État pour régler les infractions pénales. A partir de là, de cette non transversalité, naît l’incurie et l’impossibilité d’apporter des réponses, de fond, aux situations sociales qui sous-tendent ces infractions. J’ai trop vu, impuissant, la répétition des mêmes infractions.
Non la cellule de dégrisement, non le bref séjour en hôpital psychiatrique ne sont pas la bonne réponse. L’emplâtre sur la jambe de bois, « le pétassage du pétassage », comme on dit, ici en Cévennes, ne règlent rien et n’empêchent pas la récidive.

A quand le surgissement, non pas des voitures de police, de plus en plus nombreuses…, mais de l’intelligence et de la volonté politique pour réclamer, et mettre en œuvre, les vraies réponses de fond ? A quand la volonté politique pour s’attaquer aux causes des problèmes (et par là les tarir), et non se contenter inintelligemment, et vraiment désespérément, de travailler, aveuglement, sur les seules conséquences ?…
L’État, par les politiques publiques qu’il porte et défend, par la mobilisation de ses services et agents, en a encore les moyens. Il doit prendre ses responsabilités et rendre des comptes plutôt que se défausser.

Avant de plus amples effondrements sociaux encore, avant que croisse la décrédibilisation contre lui, nourricière de tous les dangers pour la démocratie.

COMMENTAIRES  

07/08/2019 20:59 par Le Fou d'Ubu

Cet article est d’une naïveté déconcertante ! J’hésite entre rire et pleurer...

07/08/2019 23:18 par GARDES

Fou d’UBU
Je ne sais pas où tu habites. Moi, en province. Je rentre chez moi après trois jours passés, ce début août, à Paris. Je suis bouleversé par ces femmes et ces hommes, de tous âges, que j’ai vus, en perdition, d’eux mêmes, de leur humanité, dans une errance, sans fin, sans fond, dans les rues de la capitale... Je n’ai pas vu le visage de la naïveté déconcertante... Rire ou pleurer ? La rage plutôt !
Comment vivre à côté d’eux, sans rien faire, comme s’ils -et elles- n’existaient pas/plus.
Et nos frères pourtant ?...

08/08/2019 02:51 par babelouest

Connaissant l’État actuel, il va encore en rajouter des couches de mesures dangereuses très inadéquates, puisque son seul but (actuellement) est de s’en mettre plein les fouilles.

Quand les parasites sont dans les palais dorés.... la rue n’existe pas.

08/08/2019 09:00 par GARDES

Naïveté déconcertante ?
Voir le film de Christophe Otzenberger qui date -déjà !- de 1998 : "Fragments sur ma misère".
Où en sommes-nous depuis lors ? J’étais ces jours-ci à Paris... Toutes ces femmes, tous ces hommes, de tous âges, à la rue, perdus à jamais ? Invisibles ? Ils "intéressent" qui ? Qui s’intéresse à eux ? Et nos frères, pourtant...

08/08/2019 12:43 par Toff de Aix

C’est une blague ?
Si c’est le cas elle est de fort mauvais goût. L’auteur vit sur quelle planète svp, je veux aller la visiter pour voir les licornes se faire dévergonder par les bisounours. D’accord sur son analyse, mais j’ai quand même bien rigolé sur l’invocation à macron pour changer les choses. Merci pour ce moment !
Il y a longtemps que l’état est vendu au capital et à l’UE de la finance et des banques. Vouloir en attendre quoi que ce soit d’autre, c’est comme attendre de macron (ou Hollande, ou sarko, ou Chirac, ou....) qu’il renonce à supprimer l’isf, à raboter les retraites, les apl, à supprimer les cotisations de sécurité sociale,.. Qu’il renonce à détruire le code du travail, les prud’hommes, les services publics.... Ohéé msieur l’auteur... Debout, on est dans la France de 2019, vous savez celle qui emprisonne, mutile et même tue des opposants à sa politique. Ohééé....

08/08/2019 15:00 par Assimbonanga

Dans son livre, Notre Révolution, Bernie Sanders nous montre que l’Etat vendu aux grands groupes et à Wall Street , ce n’est pas un phénomène européen, mais général, à commencer par les USA. Les délocalisations, le libre-échange et les traités commerciaux ont ruiné les travailleurs étasuniens. Et en même temps les grands patrons sont riches à millions et les multinationales se gobergent sur les milliards.
Nous pouvons bien sortir de l’UE, ce sera du pareil au même ou pire.

09/08/2019 22:45 par Geb.

Mis à part le côté dramatique de l’événement, (J’allai dire de "l’anecdote"), j’espère que chacun ici sait que tout ça n’a rien, mais alors RIEN, d’accidentel ???

La "guerre" menée par la classe possédante, (Le 1%), contre celle des exploités c’est ça. Exactement ça.

Un "génocide". Et pas que "culturel".

Ceux qui pensent que la Lutte des Classes c’est uniquement l’extraction et la confiscation de l’essentiel la plus-value pour le compte d’une minorité se gourent complètement. Cette "extraction" ne peut perdurer qu’à travers la misère, la déculturation, la déchéance morale et physique, l’explosion des repères familiaux et environnementaux, la guerre et le désespoir.

Ceux qui pensent que la "Lutte des Classes" c’est du passé et que c’est un concept obsolète, même si je les plains en aparté, tant mieux pour eux. Ca leur permettra de crever sans savoir comment ni à cause de qui.

Après tout c’est peut-être ça "le bonheur".

Quand aux traîtres criminels qui, profitant de l’aura positive de leurs aînés, un jour pas si lointain, ont décidé d’inculquer aux masses que "la Guerre des Classes c’était fini", tout ce que je leur souhaite c’est de souffrir les mêmes maux que ceux qui sont et seront victimes de leur traîtrise. Le plus longtemps possible et jusqu’à la dixième génération.

C’est là que les chibani comme moi qui ne croient à rien dans un "autre monde" regrettent l’existence d’un bon petit "enfer" pour ceux qui ont trahi les pauvres, les faibles les exploités, et les orphelins de cette Société pourrie.

On aurait avec joie dans l’au-delà participé à aiguiser les fourches des succubes. Et gratos en plus. (- :

10/08/2019 16:22 par GARDES

Merci, Toff de Aix, d’être d’accord sur l’analyse.
Pour le reste, c’est moi qui suis d’accord avec le constat : oui, l’état est vendu au capital (ou asservi au capital) ; ou, bien sûr, il n’y a rien à attendre de Macron. Sauf ce que nous pourrons, si nous le pouvons, lui imposer !
Reste que, je pense que l’État, c.a.d "l’appareil d’État", est l’instrument pour mener à bien, pour peu qu’il soit bien orienté, les nécessaires mesures sociales d’urgence qui "s’imposent" en direction de ces populations en détresse ; pour être mis au service de "nouveaux jours heureux" à inventer dans notre pays.
Peut-on être d’accord là-dessus : la question, ce n’est pas la voiture, c’est le pilote et la direction qu’il donne au véhicule.

10/08/2019 20:02 par Palamède Singouin

@Toff de Aix

Où avez vous lu une "invocation à Macron" dans ce post ?
L’État ce n’est ni Macron, ni Hollande, ni Chirac ni personne.....c’est NOUS. A condition d’arrêter de s’en remettre à des pitres et pitresses pour nous "représenter".

10/08/2019 22:21 par Frederic

Bonsoir
perso, après avoir lu 3 lignes, je n’arrive pas à comprendre
pourquoi vous perdez votre temps.
Tout est dans ces 3 premières ligne, cet homme est un déchet .
Chacun peut en tirer les conclusions, suis un déchet ?
il faut passer à l’action.

Fraternité

14/08/2019 10:11 par Assimbonanga

Oui, l’Etat c’est nous. En principe. Ce sont les gouvernements qui pillent l’Etat désormais. L’assistanat, c’est vers l’entreprise qu’il est désormais détourné. Tout le fric aux patrons et à la clientèle de droite, multinationales, artisans, commerçants, gros agriculteurs, laboratoires pharmaceutiques. Des aides, des exonérations de cotisations (systématiquement rebaptisées charges), du CICE, des passe-droits, des reculs dans le contrôle,... On confisque les biens des mutuelles, on s’arroge les décisions, on évince les partenaires sociaux, on s’accapare la sécu, on privatise, on favorise l’émergence des assurances privées (le frère à Sarko) . Faire des procès à l’Etat est une aberration, c’est contre certains ministres qu’il faudrait intenter. Ils ont pris le pouvoir et puisent dans la caisse. Dépenser l’argent des autres est tellement indolore !

21/08/2019 10:06 par Assimbonanga

Quelle solution pour le remettre debout et « en marche » (Giacometti) ?
Emmaüs, mon gars ! Et dieu. D’ailleurs, c’est en bonne voie. Grâce au cheval de Troie Blaise Pascal 2 fois par jour sur France Inter, on entend de convaincants arguments pour remettre la religion au goût du jour. Dieu passe à la radio nationale presque tous les deux jours, en alternance avec des considérations plus neutres, comme la géométrie par exemple.
https://www.franceinter.fr/emissions/un-ete-avec-pascal
Merci qui ? Jean-mi Blanquer, émule du collège Stanislas ? Et de ses copains d’avant, faut pas oublier les copains. François Baroin, et tout un tas de gars de la haute bourgeoisie formés à cette école de la bienveillance hypocrite et qui réseautent et diffusent sournoisement.

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