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Cinq de Miami : suprême injustice

La décision est tombée : La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté, sans aucune explication, la demande en révision du procès des Cinq Cubains emprisonnés depuis plus de 10 ans dans des prisons étasuniennes.

Le sens de l’éthique, le courage, la grandeur, l’honnêteté intellectuelle ont fait défaut à ces neuf juges de la Cour pour déclarer ce que l’opinion internationale attendait : Nous arrêtons l’injustice ; nous donnons à ces hommes le droit inaliénable à un procès « juste et équitable » ; nous refaisons ce procès loin de la ville de Miami, infestée par la haine contre-révolutionnaire, où les Cinq étaient condamnés d’avance, pour le seul fait d’avoir voulu défendre leur pays contre les attentats organisés depuis 50 ans par des groupes terroristes.

La vérité alors serait apparue au grand jour : le procès des Cinq qui s’est tenu à Miami était un procès politique, une suite d’erreurs judiciaires programmées, de manipulations de preuves, un « show » destiné à satisfaire la soif de vengeance de la maffia cubano-américaine qui a le pouvoir de faire et de défaire les élections nord-américaines en marchandant ses voix.

Qu’ont pesé dans ce contexte les appels de 10 prix Nobel, de prestigieuses personnalités internationales, de plus de 350 comités internationaux, de milliers de personnes partout dans le monde réclamant justice ? Et que dire du mépris de la Cour pour les analyses de centaines d’experts juridiques ayant signés le nombre impressionnant de 12 amici curiae ?

La Cour suprême a sombré : elle a cédé à la demande de l’administration étasunienne de ne pas réviser l’affaire des Cinq. Mais que pouvait-on attendre de la justice d’un pays qui, d’une part libère des terroristes et des assassins notoires tels que Posada Carriles ou Orlando Bosch et de l’autre s’acharne sans le moindre scrupule sur les Cinq depuis dix ans. Il est évident que cette justice-là ne pouvait pas leur pardonner d’avoir infiltré des groupes terroristes anticubains, financés et protégés par le FBI et la CIA et qui agissent impunément depuis la Floride contre Cuba et sur le territoire des Etats-Unis contre tous ceux qui souhaiteraient rétablir des relations normales entre Cuba et les Etats-Unis.

Comment faire confiance désormais à Obama qui nous berce de belles paroles, de promesses de changement dans la politique des Etats-Unis depuis son arrivée au pouvoir et qui n’a pas été capable de faire ce geste qui lui aurait donné une vraie grandeur : s’opposer à la maffia cubano-américaine de Miami en rendant la liberté aux Cinq ou pour le moins en ne permettant pas à son administration de s’opposer à la révision du procès ?

Aujourd’hui, nous sommes tous sous le coup de la stupeur, de la colère, de la tristesse aussi pour cet espoir brisé. Mais, nous ne sommes ni abattus, ni vaincus. Depuis dix ans, les Cinq nous ont donné l’exemple à suivre. Ils n’ont jamais cédé, à rien : ni au chantage, ni aux promesses de liberté pourvu qu’ils trahissent leur patrie, ni aux menaces, ni aux mois de cachot, ni aux interdictions de visites. Les Cinq sont restés debout. Chaque coup porté les a renforcés dans l’idée qu’ils avaient fait le bon choix, et que cette haine contre leur pays qu’ils étaient venus combattre est toujours bien vivante et s’exerce sans pitié.

La liberté des Cinq est entre nos mains. Les Cinq le savent et comptent sur nous. Gerardo Hernandez l’écrivait en septembre dernier, date du 10ème anniversaire de leur arrestation : « Quelqu’un a dit récemment que la Cour suprême a désormais le dernier mot. Je dirais que c’est, en tout état de cause, l’avant-dernier. Le dernier mot, dans l’affaire des Cinq, c’est vous qui l’avez, nos soeurs et frères de Cuba, des Etats-Unis et du monde entier qui tout au long de ces années avez été notre principale source d’espérance.

Nous ne plaçons nos espoirs dans aucune Cour. Dix ans sont plus que suffisants pour que nous soyons guéris de toute ingénuité. Notre espoir, c’est vous, qui à force de courage et nageant à contre courant, avez fait en sorte que l’injustice commise à l’encontre des Cinq soit aujourd’hui connue sur tous les continents.

Nous savons que la raison est de notre côté, mais pour qu’une vraie justice soit rendue, nous avons besoin d’un jury composé de millions de personnes dans le monde entier, et nous avons besoin de vous, défenseurs des causes justes, pour que notre vérité soit connue.

Face à cette réalité nouvelle, l’union de toutes les forces du réseau de défense des Cinq est indispensable. A la suite, les directions d’actions proposées par les étudiants cubains de la CUJAE (Cité Universitaire José Antonio Echeverrà­a) sur leur site :

http://5heroes.cujae.edu.cu

1. Travailler pour accroître les adhérents au réseau de solidarité afin de multiplier nos activités. Intensifier cette action, notamment auprès des personnes qui n’ont pas les mêmes idées que nous, en les faisant adhérer à partir de la vérité de l’affaire des Cinq.

2. Insister sur la nécessité de faire parvenir la vérité de l’affaire partout dans le monde, notamment aux États-Unis, en prévoyant dans actions dans ce sens.

3. Mettre en place différents types d’actions pour faire connaître les détails de l’affaire, en informant tout le réseau de ce qui se fait, en vue de généraliser des expériences.

Plus que jamais, la lutte doit continuer !

Gloria Gonzalez Justo

Informer, mobiliser, rassembler autour des Cinq

Ce vendredi 19 JUIN 2009 de 18h à 20h

Personne ne doit manquer

Donnons une réponse claire et massive à la décision de la Cour suprême

Nous exigeons la libération des Cinq

Place de la Concorde

Près de l’ambassade des Etats-Unis

(angle de la rue de Rivoli)

Signataires : Coordination de Solidarité avec Cuba, ARAC, Comité Valmy , Cuba Linda, Cuba Si France, Cuba Si Bretagne, Droit et solidarité, Espace Che Guevara, Forum pour un autre Monde, France Cuba, Pôle de Renaissance Communiste en France, Raices Cubanas, AAW-France (Americans Against the War), AEA-France (Actions Enfants des Andes), Alba France, Les Alternatifs, AMULP (Association de Femmes Uruguayennes Lourdes Pintos), ATTAC, Cercle Bolivarien de Paris, Consejo pro-Bolivia, , France Amérique Latine, IJAN ( Réseau International Juif Antisioniste), La Plume, MRAP, MJCF, NPA, Nuestra America en Marcha (NAEM), PCF, le Parti de Gauche, le Parti Humaniste, Réseau International Frantz Fanon, Rouge vif IDF, Terre et Liberté pour Arauco, TIO France (Tribunal international d’Opinion), UL CGT Arras ...

site d’information : freeforfive.org

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COMMENTAIRES  

18/06/2009 15:30 par Roberto Pérez Betancourt

[un article de commentaire sur cette affaire :]

Une fois de plus, il faut convertir les revers en victoires
(Roberto Pérez Betancourt)

La nouvelle que nous venons d’apprendre met à nu des vérités politiques et nous oblige à renforcer la bataille sociale afin de convertir le revers en une victoire : la Cour Suprême des États-Unis vient d’annoncer son refus de réviser le cas des cinq antiterroristes cubains qui ont été injustement condamnés à de lourdes peines de prison.

Après avoir déjà passé bientôt onze ans en prison, Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino y René González continuent d’être les victimes des manipulations des groupes de la maffia anti-cubaine installée aux États-Unis, qui cherchent par tous les moyens à prolonger leurs souffrances et les utilisent comme une arme de chantage.

L’arrogance de l’empire ne doit pas nous empêcher de voir les choses clairement. Comme viennent de le dire publiquement trois dirigeants d’importants mouvements de solidarité des États-Unis, Alicia Jrapko, Gloria La Riva y Andrés Gómez, notre arme fondamentale, pour obliger ceux qui n’ont pas encore compris à raisonner correctement sur ce cas, doit être la mobilisation sociale et politique active en faveur de la libération des Cinq.

La Cour Suprême s’est limitée à traduire la volonté du gouvernement des États Unis. Qui a intérêt à utiliser la liberté des Cinq comme un moyen de chantage contre Cuba ? Pensent-ils ainsi pouvoir accumuler des munitions pour briser l’intégrité et les principes du gouvernement et du peuple cubains ? S’ils croient cela possible, il est évident qu’ils n’ont pas compris les leçons de l’histoire.

Le fait que la Cour Suprême ait refusé de rouvrir le dossier des Cinq, malgré la grande quantité d’avis impartiaux de caractère juridique et politique qui appuyaient cette révision, démontre simplement à quel point il est illusoire de parler de séparation des pouvoirs dans ce que l’on nomme la démocratie bourgeoise.
Pour ceux qui tiennent le pouvoir entre leurs mains, les autres êtres humains ne sont que des objets manipulables et ils les manipulent toujours en fonction de leurs propres intérêts. C’est ce qui se produit pour les Cinq cubains injustement emprisonnés, mais également pour de nombreuses autres victimes du pouvoir impérial dans le monde entier.

On doit se rappeler qu’ils viennent de libérer de véritables espions qui avaient agi sur le territoire des États-Unis, après qu’ils aient été détectés, jugés et sanctionnés, une décision qui répondait de manière évidente à leur engagement politique avec ceux qui avaient patronné cet espionnage. Pendant ce temps, les Cinq, pour lesquels il a été impossible de prouver cette accusation, continuent d’être soumis à des peines de prison imméritées.
Comme l’a dit Ricardo Alarcon, le président du Parlement cubain, la réponse doit être la multiplication des réclamations faites au gouvernement nord-américain et à son président Barack Obama de mettre purement et simplement en liberté ces cinq cubains qui n’auraient jamais dû être emprisonnés.

L’injustice manifeste et démontrée doit se convertir en un moteur propulseur d’actions sociales, politiques, publiques et massives jusqu’au coeur même de l’empire.

Il faut brandir les drapeaux de la conscience et de la vérité, partout où il y a des personnes honnêtes et sensibles, car la solidarité active sera notre arme fondamentale pour vaincre l’arrogance impériale et pour parvenir à transformer ce revers en victoire, au nom des Cinq et de la dignité de tous les êtres humains.

19/06/2009 19:16 par René González Sehwerert

[lettre ouverte de René González Sehwerert, un des cinq ]

MESSAGE DE RENÉ (rajouté ici par les soins du Grand Soir)

Chers compatriotes. Amis du monde

Une fois de plus, la société la plus hypocrite jamais conçue a jeté bas le masque judiciaire, découvrant le vrai visage de l’impérialisme étasunien et infligeant un camouflet à la conscience du monde par ce message cynique : ce ne sont tout de même pas nos propres lois qui vont nous interdire de garantir l’impunité de nos terroristes !

Nous avons tôt compris ce que veut dire, dans l’argot de l’establihsment étasunien - du moins quand il s’agit de Cuba - le mot « changement ». Ce n’est pas l’élection d’un président charismatique, extrait opportunément d’un secteur encore opprimé de la société étasunienne, qui pourra débrouiller l’écheveau de crimes, de génocides, d’arrogances et de bassesses autour duquel s’est tissé le psychisme de cet Empire. Pour nous, les Cinq, soumis depuis plus de dix ans à des représailles abjectes et lâches, il ne s’agit en fait que la réitération d’une antique moralité : si bas que soient tombés nos ravisseurs, ils sont capables de nous prouver une fois de plus qu’ils peuvent tomber encore infiniment plus bas.
Pour nous et pour nos familles, n’importe quel moment serait trop tardif pour qu’on nous rende justice. Mais il le serait aussi pour les peuples autochtones décimés ; pour les pays dont on a usurpé les territoires ; pour les millions d’êtres humains incinérés sous les bombes incendiaires ou faits disparaître par des dictatures complices, ou torturés sous les conseils d’officiers yankees, ou massacrés autour du monde par la soif de gain des transnationales. Il est trop tard pour faire justice aux milliers de victimes du terrorisme contre Cuba, un terrorisme dont notre crime inexpiable est d’avoir travaillé à l’empêcher.

En comparaison de ces millions de victimes, d’enfants innocents de tous âges, de citoyens de toutes races et de toutes convictions, convertis dans les circonstances les plus dissemblables et les plus ordinaires, en « dommages collatéraux », d’êtres humains privés du droit à la vie le plus élémentaire dans la sécurité de leurs foyers, au sein de leurs familles ou arrachés brutalement et sans préavis à leur quotidien, nous avons du moins de la chance, nous les Cinq ! Nous sommes cinq soldats qui occupons, conscients et fiers, une tranchée, qui avons choisi de nous dresser pour quelque chose plutôt que de mourir pour rien, vivants miroirs de la morale d’un peuple qui renvoie à l’ennemi, bouffi d’impuissance et de rage, sa propre carence de valeurs, sa pauvreté d’esprit, la fragilité de l’image qu’il se fait de lui-même et toutes ses misères. Nous sommes cinq révolutionnaires cubains que l’ennemi ne pourra jamais faire plier et qui devra souffrir jour après jour l’humiliation de son incapacité à comprendre pourquoi.

Pour les peuples du monde entier, le cynisme de ce procès vient réitérer une vieille leçon : nous faisons face à un Empire qui ne reculera devant aucun crime s’il pense pouvoir bénéficier de l’impunité. Rien ne lui servira de frein, ni motif moral ni clameur universelle, sauf le prix que lui coûte la résistance.

Pour le peuple cubain, auquel s’adresse cet acte de vengeance, c’est là un nouvel appel à serrer les rangs, à ne pas se fier aux apparences, à toujours attendre le pire de l’agresseur, à ne jamais renoncer à l’édification d’une société où l’hypocrisie, le revanchisme, l’indignité, le mensonge et la lâcheté qui ont été à la base du procès monté contre nous ne soient jamais, comme elles le sont dans l’Empire voisin, des vertus citoyennes.

Ce sera là la seule aune de justice digne de toutes ses victimes.

Hasta la Victoria Siempre.

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