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Colombie : 38 syndicalistes assassinés depuis janvier 2008

Avec l’assassinat du vendeur de billet de loterie José Omar Galeano Martà­nez, président national de la Fédération colombienne des vendeurs de loteries (FECOLOC), survenu samedi 20 août 2008 dans la ville de Buga, département de Valle, le nombre de syndicalistes que la violence a fauché s’élève à 38 (34 hommes et 4 femmes) depuis le 1 janvier 2008 en Colombie, d’après les chiffres de « Escuela Nacional Sindical ».

De tels chiffres démontre l’augmentation inquiétante de ce phénomène en Colombie, étant donné que le nombre de syndicalistes tués en 8 mois est presque égal aux 39 abattus dans tout le pays l’année précédente. Mais cette année présente une condition aggravante : le pourcentage de dirigeants syndicaux assassinés est plus élevé : 15, contre 10 en 2007.

José Omar Galeano Martà­nez a été abattu par des nervis de deux balles à 22 h, quand il était en moto dans la rue à Buga. Selon des informations de la CUT, centrale syndicale auquel appartient la Fédération colombienne des vendeurs de loteries, Galeano Martà­nez animait la lutte pour la défense du droit au travail des vendeurs de loterie du pays, contre le transfert des loteries nationales à des entreprises privées. C’est pour cette raison que la CUT affirme qu’il s’agit d’un crime pour des mobiles politiques.

C’est le troisième syndicaliste assassiné en août. Le 13, à Puerto Asà­s, département de Putumayo, Manuel Erminson Gamboa Meléndez avait été criblé de 7 balles. Père de trois enfants, 32 ans, il était le vice président de l’association paysanne pour la défense du Putumayo, et membre de l’Association nationale de Fensuagro (voir plus loin) .

Le 8 août, à Saravena, département d’Arauca, la victime a été Luis Mayusa Prada, de 46 ans, qui ce jour là accompagnait un de ses quatre enfant à un rendez-vous chez un médecin. A son retour chez lui à 8 h du matin, il a été abattu par des nervis, sur lesquels on n’a aucune information à ce jour. Mayusa se trouvait à Saravena, après avoir été dans le département de Meta, où quelques jours auparavant il faisait partie de la sous direction de la CUT de son ex département.

Des cas plus impressionnants

Parmi les 38 cas de syndicalistes assassinés cette année, il faut mentionner, vu leur impact national, celui de Guillermo Rivera Fúquene, président de Sinservpub, dont le cadavre est apparu le 15 juillet à Ibagué, trois mois après sa disparition dans la région de Tunal, à Bogotá ; et celui de Leonidas Gómez Roso, employé du City Bank et dirigeant de l’Union nationale des employés de banque (UNEB). Il a été assassiné le 7 mars à Bogotá, le lendemain de la Marche nationale contre le paramilitarisme et toutes les formes de violence, dont il était un des militants.

On se souvient aussi de l’attentat du premier avril à Valle del Guamez, département de Putumayo, avec la mort de Luz Mariela Dà­az López, de l’Association des éducateurs de Putumayo, enceinte au moment de sa mort. Avec elle, le syndicaliste Emerson Iván Herrera mourut également assassiné.

Les 38 assassinats font partie d’un ensemble de 200 violations commises depuis le début de l’année contre la vie, la liberté et l’intégrité des travailleurs syndicalisés, et qui incluent également des menaces, des arrestations arbitraires, des disparitions violentes, des attentats et d’autres formes de violences.

La Centrale unitaire des travailleurs (CUT) a été la plus touchée par cette flambée de crimes. 29 syndiqués assassinés appartenaient à cette Centrale. 5 autres à des syndicats proches de la CGT, et 4 à des organisations non confédérées.

Le syndicat le plus attaqué est le Fensuagro (Fédération syndicale nationale unitaire de l’agriculture et de l’élevage), adhérent à la CUT, avec 5 cas d’homicides. Et aussi le Syndicat unitaire des travailleurs de l’éducation du Valle (Sutev), avec 4 homicides. L’Association des éducateurs du Norte de Santander et le syndicat des travailleurs del IMPEC, ont perdu trois adhérents assassinés.

On est frappé par le degré d’impunité qui, jusqu’à présent, entoure ces crimes. D’après les informations disponibles sur ces faits, il n’y a eu que deux arrestations.

Situation préoccupante à Santander à cause de menaces

Une autre circonstance préoccupante est l’augmentation des syndicalistes menacés de mort, surtout dans le département de Santander. Alors que dans tout le pays on enregistre cette année 125 cas de menaces, à Santander c’est une liste de 57 cas de syndicalistes menacés, c’est-à -dire presque la moitié du total national dans ce seul département.

Les autres départements les plus touchés par les menaces sont Antioquia, où on a dénoncé 22 cas, Valle del Cauca 9 cas, et Norte de Santander avec 7 cas.

Agencia de Información Laboral ENS. 26 août 2008

http://www.cnt-f.org/international/spip.php?article201

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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

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