15 commentaires

Comme des minables !

Il est probable que la société française est entrée depuis quelques mois dans la dernière phase du hollandisme. Une période dramatique et douloureuse qui connaîtra son terme l’an prochain. Ce qui lui succèdera sera sans doute plus tragique encore. Seulement voilà : le hollandisme aura été perpétué par des hommes et des femmes se réclamant de la Gauche. Non content de n’avoir rien fait de ce qu’il avait promis, M. Hollande aura fait sans vergogne ce qu’il n’avait pas promis, à commencer par la réécriture du code du travail au détriment des salariés. Sur cet avatar-là la démocratie recula de plusieurs degrés : aucune négociation préalable digne de ce nom comme le stipule pourtant le premier article du code prétendument vieillot ; surdité totale face à l’hostilité manifeste et grandissante du corps social contre ladite réforme ; adoption forcée du texte portant la réforme devant l’Assemblée Nationale ainsi réduite au silence. Cependant, cela ne suffisait pas… Il fallut que le pouvoir en place, si peu assuré de sa légitimité à gouverner désormais, devienne minable. Là, il ne s’agira plus de seulement trahir des promesses mais de piétiner des droits et des principes auxquels la Gauche était jusqu’ici attachée.

Minable, la « gestion policière » de la crise printanière par M. Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur. Pourquoi des casseurs qui sont identifiés, que l’on voit à toutes les manifestations, peuvent continuer à sévir sans être interceptés ? Pourquoi, en dehors des cortèges, des individus peuvent-ils agir de la sorte sous les yeux de la police ? A Marseille, les hooligans, en marge de l’Euro de football, ont été arrêtés en moins de quarante-huit heures. Il est donc sérieusement permis de s’interroger sur les ordres donnés à la police. Au moment où la manifestation parisienne du 14 juin a été déviée, un ordre a été donné d’envoyer des gaz lacrymogènes sur le cortège. Cela ne peut se décider qu’à l’échelon du préfet ou à celui du… Ministre de l’Intérieur. Les méthodes et l’arsenal des « forces de l’ordre » sont manifestement en cause : manifestants pris dans des souricières sciemment tendues, violemment frappés au sol ; usage de grenades de désencerclement ou d’armes nouvelles comme le gaz CS, aux effets potentiellement cancérigènes, dont les CRS ont fait un usage massif ces dernières semaines. M. Cazeneuve, la mort de Rémi Fraisse ne vous a pas, à l’évidence, servi de leçon.

Minable, la servilité des médias dits dominants, tellement prompts à colporter la version « officielle » de certains faits. Ainsi du prétendu assaut de l’hôpital Necker le 14 juin dernier à Paris. la vidéo rendue publique par un journaliste du Monde prouve que l’endommagement des baies vitrées de l’édifice fut l’acte d’un homme seul, exécuté en dix secondes chrono, à la masse, tel un appariteur appointé par le SAC du bon vieux temps, immédiatement interrompu par un autre homme courant pour s’y opposer et qui exprimait nettement son désaccord. Pourtant, ce fait insignifiant en soi aura suffi aux médias aux ordres des patrons du CAC 40 – et très à l’écoute des discours ministériels fallacieux - pour qu’ils le métamorphosent en attaque délibérée et concertée d’un hôpital par une foule d’émeutiers enragés - et pourquoi pas mangeurs d’enfants - et au passage, tant qu’on y était, évoquer la responsabilité des syndicats dans cette affaire, alors que l’on devinait aisément qu’ils n’en avaient aucune. Le cortège syndical devait encore être à ce moment-là à quelques kilomètres des lieux de l’action. Et, depuis quand le service d’ordre des organisations syndicales est-il chargé d’assurer la sécurité des hôpitaux parisiens ?

Minable, le traitement politique de la crise par MM. Hollande et Valls. Leur décision d’interdire les manifestations de la fin du mois de juin à Paris, constitue une manœuvre révoltante qui porte atteinte aux droits essentiels d’expression des citoyens. Alors que l’attaque délibérée de forces de police et les actes de dégradations d’édifices publics et privés sont clairement réprouvés par les syndicats organisateurs des rassemblements, elles font le bonheur du pouvoir, qui les encourage en leur donnant une publicité constante et démesurée, dont l’objet est de rendre illisibles et d’occulter toutes les formes d’expression du mouvement social. Par ces amalgames et manipulations de l’opinion publique le gouvernement joue délibérément la carte de la tension et même davantage : l’option de la provocation irresponsable contre les manifestants, encerclant et bousculant brutalement les cortèges pacifiques, sans égard pour les journalistes, les jeunes lycéens, les salariés âgés, les retraités. Quand a-t-on vu cela en France ? Il y a là une stratégie constante, engagée depuis l’arrivée de M. Valls au ministère de l’Intérieur et qui se poursuit aujourd’hui. M. Valls, avez-vous perdu la raison ? L’Histoire de notre pays vous présentera demain comme celui qui manqua du jugement nécessaire à l’homme d’Etat. Elle vous juge déjà.

En mai 1968, le Préfet de police de Paris, Maurice Grimaud, avait su, par ses consignes écrites aux unités comme par sa présence physique sur le terrain, éviter le pire alors même que les manifestations étudiantes étaient autrement plus déterminées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Il envoya notamment une lettre à chaque policier concerné par les évènements. On y lit ceci : « Passé le choc inévitable du contact avec des manifestants agressifs qu’il s’agit de repousser, les hommes d’ordre que vous êtes doivent aussitôt reprendre toute leur maîtrise. Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu’ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés. »

Comme l’écrit Edwy Plenel (Médiapart), « la relecture, à quarante-huit ans de distance, de la lettre que Maurice Grimaud adressa, le 29 mai 1968 – soit après un petit mois de manifestations –, individuellement, à chaque policier, c’est prendre la mesure de l’évolution. [...] Maurice Grimaud ne donne pas des consignes, il parle à des hommes. Il n’est pas au-dessus d’eux, mais dans la même « Maison », de plain-pied. Il leur parle métier, de façon précise, concrète et illustrée, et non pas chiffre ou résultat, de façon abstraite et désincarnée. Surtout, il s’adresse à leur conscience, faisant le pari du citoyen sous l’uniforme, évoquant avec le mot « réputation » l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et, au-delà, du bien commun. »

Aujourd’hui, la sentence est sans appel : MM. Hollande, Valls et Cazeneuve, vous êtes funestement tombés dans la déchéance de… rationalité. Vous le paierez l’an prochain de votre renvoi, pour le pire à venir que vous aurez largement contribué à produire.

Yann Fiévet

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COMMENTAIRES  

25/06/2016 11:48 par lecteur

J’ai personnellement voté PS à de nombreuses élections pensant être un électeur de gauche parce que c’était l’option la plus à gauche qui restait disponible.
Je découvre grâce à Hollande et Valls, qu’en fait, j’étais un électeur de droite.
Le seul mérite de Hollande et Valls, c’est permettre de découvrir l’électeur de droite qui sommeillait dans chaque électeur du PS.

Je propose qu’à l’instar du prix IgNobel, on crée l’ordre de la Francisque Mitterrandienne et que Hollande et Valls en soient les deux premiers récipiendaires au rang de Commandeur. Avec tous les honneurs qu’il se doit.

Ils la méritent bien, et ne vivons nous pas dans une grande méritocratie ?

25/06/2016 13:23 par ozerfil

Bravo pour ce pertinent article au vitriol auquel il n’y a rien à rajouter !!

"Vous le paierez l’an prochain de votre renvoi, pour le pire à venir que vous aurez largement contribué à produire."

Le pire est à venir et il est inéluctable car le PS a tué la gauche comme l’URSS a tué le communisme...

25/06/2016 13:39 par calame julia

Nous avons eu largement le temps de décoder leurs intentions !
Toutes les générations en ont MARRE !
Il est urgent de leur retirer la tétine de la bouche.
La sainte trinité de la photo n’impressionne plus personne et les flics (gardiens de la paix) en
ont ras la casquette. Ces connards ne se rendent même pas compte que si aujourd’hui, les
gens réagissaient comme en 68, ils ne seraient déjà plus là. Car niveau violences, ressenties
jusques au plus intime de la France profonde de l’époque, il reste de la marge.
Les incapables ont toujours besoin de justifier leur ignorance en accusant ceux et/ou celles
qui savent. De ce point de vue rien de nouveau sous le soleil.

25/06/2016 14:12 par Nofutur

Bonjour,
Votre texte fait du bien.

Fils et petit fils de républicains espagnols, je peux vous affirmer ce que me disait toujours mon regretté papa :

Méfie toi toujours des socialistes car ils ont toujours trahis !

Encore une fois il avait raison. Je n’est plus que de l’aversion pour ces personnages, au point de zapper quand ils apparaissent dans la machine à décerveler.

Hasta siempre !

25/06/2016 16:02 par loeis

Yann, je suis de droite, le moins mauvais des moyens est la participation, la participation de tous aux résultats, la participation de tout, des fruits du travail, de l’éducation, de la culture...rien ne se réglera en aval.

25/06/2016 16:05 par morvan

"Non content de n’avoir rien fait de ce qu’il avait promis, M. Hollande aura fait sans vergogne ce qu’il n’avait pas promis, à commencer par la réécriture du code du travail au détriment des salariés"... Oui, mais pire encore, il aura fait ce que "l’autre", Sarkozy, avait lui promis, pour le coup frontalement, en la matière. Sur base des éléments de l’Agenda EU-2020 pour la France (re-re-re- "libérez les entreprises, levez les blocages à la croissance, etc"), Sarkozy n’avait certes pas couché sur son programme 2012-2017 toutes les vilenies figurant aujourd’hui au projet de Loi EU-Macron-El Khomri, mais par contre, à 5 jours du second tour, il avait, souvenez vous, le 1er mai 2012, entendu célébrer "la fête du "vrai" travail", autre vilenie, autre insulte, autre transgression. Et lors de ce meeting (Trocadéro), il avait prononcé un discours tenant lieu de mercuriale à l’intention des syndicats, et déjà tout particulièrement de la CGT., et décrivant quelques unes des douceurs qu’il allait dispenser au monde du travail, dont.... l’inversion des normes de l’article 2 du projet de loi actuel.....
Voyez plutôt : " Je veux un nouveau modèle social où les syndicats, au lieu d’être une force de conservation, seront une force de transformation sociale, mais où la négociation collective descendra jusque dans l’entreprise, où il sera possible, avec l’accord de tous, de déroger aux règles générales quand le carnet de commandes de l’entreprise l’exigera." Cet extrait là suffit-il, ou dois-je en rajouter d’autres ? Je ne sais s’il faut en pleurer ou finalement en rire.... , Hollande a été élu pour que Sarkozy dégage, et non content de ne pas tenir son catalogue vpc de promesses, "moi devenu président" a tenu quelques unes des pires de l’autre ! Dans mon pays de sages et très terriens dictons, l’électeur de 2012 serait décrit comme "Jean de Vrie, qui se jette à l’eau pour éviter la pluie"....
Plus jamais, donc !

25/06/2016 18:59 par freudien

Tout cela est vrai mais je suis étonné qu’on puisse être étonné que ce gouvernement ne soit pas de gauche, car personne ne se faisait d’illusion sur la position droitière de celui-ci et du parti se disant socialiste depuis (très) longtemps.
Hollande a été élu en 2012 pour faire partir sarkozy et sa clique, mais l’accentuation des mesures néolibérales ne faisait pas de doute, son appartenance à la droite non plus.
Surpris aussi que les électeurs et la population se demandent pourquoi on se préoccupe si peu de leur sort. C’est parce qu’ils s’en fichent : ils ne sont pas là pour améliorer le sort de la population, ils sont là pour faire marcher un système suivant certains critères "techniques" et à presque n’importe quel prix.
Mais puisque ce sont des larbins du medef , ce dernier manque à la liste des minables. Parce qu’en revenant à la charge 30 ans après son papa (c’était le CNPF) pour proposer la même chose, Pierre Gattaz est minable ou alors il voulait épater son père.
Même le nouveau responsable de la CFE CGC (cadres) qui a l’air de connaitre la musique a dit qu’"on avait fait les fonds de tiroir pour ressortir les vieux machins".

25/06/2016 21:57 par D. Vanhove

LE souci de ce système bancal, est que lorsqu’un président élu n’applique pas ses promesses et ses engagements préélectoraux, il puisse rester en place sans être inquiété le moins du monde... c’est-là l’’illustration parfaite d’une démocratie profondément malade... et qui à l’avenir ne devrait plus être possible.

Je pense que la 1è chose qu’il faut exiger d’une nlle constitution, est que le président (comme les ministres d’ailleurs), soient révoqués si l’on peut prouver qu’il manque gravement à ses engagements...

Pour le reste, y a longtp que le PS n’est plus de gauche - donc, arrêtons de le nommer comme tel et ça éclairera déjà qq peu le débat - et fait le lit des fachos... mais là, pour ceux qui ont un peu de mémoire, rien de nv...!

26/06/2016 08:36 par Gigi

"Comme des minables" ... valets du Capital, ils font le job !
Le Ps a pour ambition de ’réformer’ la société, société toute entière mise au service du Capital, et la réforme dont le CAPITAL a besoin, c’est la réforme du code du travail !

"Seule la défaite convainquit le prolétariat que la plus infime amélioration de sa situation reste une utopie a sein de la République bourgeoise" ...
"...l’asservissement général qu’implique le régime du salariat, les ouvriers ne doivent pas s’exagérer le résultat final de cette lutte quotidienne. Ils ne doivent pas oublier qu’ils luttent contre les effets et non contre les causes de ce effets (...).
Il faut qu’ils comprennent que le régime actuel, avec toutes les misères dont il les accable, engendre en même temps les conditions matérielles et les formes sociales nécessaires pour la transformation économique de la société.
Au lieu du mot d’ordre conservateur : "Un salaire équitable pour une journée de travail équitable, ils doivent inscrire sur leurs drapeaux le mot d’ordre révolutionnaire : Abolition du salariat". K.Marx.

Le Ps vient de voter au Parlement européen pour le ’secret des affaires’ ou Protection du Capital dans
les paradis fiscaux, le Ps entérine TAFTA ou l’ impérialisme capitaliste, le Ps entérine l’OTAN, donc la guerre
menée par et pour le Capital.
Il est temps de reparler de Révolution, de PAIX, de justice sociale, de mise en commun et du partage
des richesses de cette planète et des produits du travail.
Le Communisme c’est juste la société sans classes ... pas de quoi faire peur, si ?

26/06/2016 08:53 par Didier de ST BARTH

Quel cirque ce fin de règne...
http://www.initiative-communiste.fr/

26/06/2016 10:14 par Milsabor

"Non content de n’avoir rien fait de ce qu’il avait promis, M. Hollande aura fait sans vergogne ce qu’il n’avait pas promis..."
En fait M Hollande a fait systématiquement le contraire de ce pour quoi il avait été élu :
"Mon ennemi c’est la finance" donne une politique de droite extrémiste de type TINA qui convient à l’oligarchie capitaliste.
En s’engageant à rétablir l’élection de l’Assemblée Nationale au scrutin proportionnel et en ne le faisant pas, il a disqualifié sa majorité et fait le contraire d’améliorer la démocratie comme il s’y était engagé.
Au lieu d’exiger une réforme budgétaire de l’UE il s’est carpetifié sous les chaussures d’A Merkel.
Au lieu de rassembler les français il s’est lancé dans la réforme du mariage et de l’adoption pour tous qui a eu un effet clivant des plus néfaste.
La république exemplaire promise a été celle de M Cahuzac.
Etc...
L’inversion est caractéristique de la perversion narcissique. C’est le fond de la psychologie de F Hollande comme de la psychologie de l’ultra-libéralisme.

26/06/2016 11:08 par Glapieu

Un très bon texte à envoyer à chaque député/e du PS.
En lui demandant de s’expliquer sur son soutien au gouvernement et ses votes.
Quel pays démocratique accepterait tant de mensonges d’État ?

La représentation de la population est notre seul outil ordinaire de choix politique.
Or nous, population-individu, sommes souvent trompés par nos représentants.
La démocratie est en France plus un mot qu’une réalité.
De nombreux faits l’attestent comme certaines condamnations concernant le système judiciaire non indépendant, non-fonctionnel, déficient, concernant la liberté des médias, pour la plupart très marqués par l’idéologie dominante de la ploutocratie, ... Ces deux domaines sont pourtant fondamentaux pour un exercice satisfaisant de la Démocratie.

Il ne reste qu’une possibilité aux gens de bonne volonté, se battre sans cesse contre un système qui nous esclavagise. Cela nous conforte et nous donne peu de choix quant aux moyens légaux, c’est à dire que cela prête aux pires débordement, individuels et collectifs.

27/06/2016 23:39 par SZWED Christian

20007/2017 :10 ans de Hollandosarkozysme, c’est à dire 10 ans de néolibéralisme conduit par la même bande de néo-cons qui ne dit pas son nom.
Résultats : une poignées de riches un plus nombreux et plus riches. 1 700 000 chômeurs en plus, des guerres inutiles coûteuses et dangereuses pour les populations civiles, un État policier, de l’évasion fiscale organisée, la démocratie en danger, et des citoyens qui ne souhaitent plus désigner des représentants félons.

Effectivement tous des minables !

30/06/2016 09:50 par serge

Bravo !
Mais encore trop gentil !

01/07/2016 16:55 par AdR

Comment s’étonner de la politique des socialistes alors qu’ils avaient appelé à voter "oui" au TCE en 2005 et qu’ils ont soutenu sa transformation (copié-coller) en Traité de Lisbonne contre le vote des français ?
La loi travail n’est que l’évolution demandée par l’UE ultra-libérale à laquelle les socialistes adhèrent.

Non, d’une certaine façon la "gestion policière" des manifestations faite par le gouvernement n’est pas minable, elle est toute à fait voulue et réfléchie.

Et non, la mort de Rémi Fraisse ne leur a pas servi de leçon car elle fait partie de cette évolution de la "gestion policière" qui s’est très nettement exprimée sur les ZAD et sur les manifestations qui ont suivies la mort de Rémi Fraisse, la pratique de la nasse, le gazage et tabassage de manifestants "pacifiques" (sans sommations), le fait de viser les corps, de faire peur pour inciter les gens à ne plus venir manifester...La répression.
Voir le rapport qui a été présenté hier à l’Assemblée Nationale (en petit comité) https://reporterre.net/Les-violences-Une-volonte-politique-que-ca-degenere
Le rapport est ici : https://reporterre.net/Violences-policieres-le-rapport-qui-dit-les-faits
A lire aussi :
Pierre Douillard-Lefevre, auteur de "L’Arme à l’œil, Violences d’Etat et militarisation de la police" diplômé en histoire et sociologie et qui a lui-même perdu l’usage d’un œil en 2007 suite à un tir de Flash-Ball.
Il décrit l’évolution des armes dans le "maintient de l’ordre" : "A partir de 1995, trois générations de lanceurs de balles en caoutchouc, de plus en plus puissants, sont distribuées dans la police. Les Flash-Ball Monopro puis Superpro, et enfin le Lanceur de Balles de Défense 40 – LBD 40 – testé à partir de 2007, doté d’un canon rayé, d’un viseur Eotech, et classé dans la catégorie A, “arme à feu à usage militaire”. Aujourd’hui, plusieurs milliers de balles en caoutchouc sont tirées chaque année en France. Le geste n’est pas anodin : on tire à nouveau sur la foule. L’objectif n’est plus de repousser un groupe, mais de blesser des individus, de marquer dans la chair, d’en toucher un pour en terroriser cent. C’est un tournant dans les doctrines du maintien de l’ordre."
Et le fait que c’est l’institution policière qui dicte la loi :" Les dernières lois sécuritaires et les dispositions prévues par l’état d’urgence sont intégralement destinées à renforcer le pouvoir de la police, et en particulier celui des services de renseignement. La “présomption de légitime défense” est également une vieille revendication des syndicats policiers, elle est désormais reprise par l’ensemble des responsables politiques, du PS au FN. Ce n’est plus la police qui s’adapte à la loi, mais la loi qui doit s’adapter à la police."

Tant qu’à demander l’arrestation des "casseurs", mais lesquels ? Les flics de la BAC déguisés en civile qui vont même jusqu’à mettre des autocollants syndicaux, les manifestants qui ne supportent plus cette répression ou ceux qui ont compris qu’ils n’obtiendraient rien en le demandant légalement et qui visent les enseignes des banques (la finance est mon ennemi) ou du capitalisme ? Autrefois, on les appelait des émeutiers. Les slogans peints sur les murs montrent bien que pour la plupart, il ne s’agit pas de personnes qui viendraient juste casser sans réflexion sur notre société. Et des arrestations, il y en a beaucoup, que ce soit avant ou pendant les manifs, suivies de garde à vue sans explication sur le chef d’accusation, et de condamnation à des peines de prison parfois même fermes pour des personnes prises souvent au hasard.
Lisez le rapport de Reporterre !
et aussi : https://lundi.am/La-sagesse-des-casseurs

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