Communiqué : Coup d’Etat en gestation

Ministère des Affaires Etrangères de Bolivie

Le Ministère des affaires étrangères de l’État plurinational de Bolivie alerte la communauté internationale sur les récents évènements qui mettent en lumière la gestation d’un coup d’État provoqué par des groupes civils radicaux.

Le 8 novembre 2019, le leader [du Comité] civique de Santa Cruz, Fernando Camacho, a publiquement ratifié son appel à l’interruption de l’ordre constitutionnel, appelant les Forces armées et la Police nationale à ne plus reconnaître le gouvernement constitutionnel et exigeant la démission du Président Evo Morales Ayma.

De même, le 8 novembre, certains groupes de policiers du pays se sont retirés dans leurs unités de police, abandonnant leur rôle constitutionnel d’assurer la sécurité de la société et des institutions publiques.

Le Gouvernement de l’État plurinational de Bolivie ratifie sa vocation pacifiste et appelle les différents acteurs politiques à mettre fin à leurs actes de violence et/ou affrontements ayant pour but de briser l’ordre constitutionnel.

La Paz, 9 novembre 2019

Traduit par Luis Alberto Reygada (@la_reygada) pour LGS

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POUR APPROFONDIR :

Que sont les Comités Civiques ?

Les Comités Civiques sont des organisations qui rassemblent diverses entités de la société civile bolivienne, ils sont dirigés par les secteurs ultraréactionnaires et peuvent compter sur un fort soutien populaire dans certaines régions du pays comme à Santa Cruz, bastion de l’avocat, homme d’affaires et dirigeant politique Luis Camacho, un des principaux leaders de l’actuelle contestation contre le gouvernement de Morales.

Les experts de l’OEA rendront les conclusions de l’audit du processus électoral mercredi prochain :

http://www.la-razon.com/nacional/OEA-auditoria-Almagro-resultados-diplomatica_0_3254074598.html

Mutineries de forces de l’ordre à Cochabamba, Sucre, Santa Cruz et d’autres villes du pays.

http://www.erbol.com.bo/seguridad/estalla-mot%C3%ADn-policial-en-la-utop-de-cochabamba
https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-50355750

Rapport du CEPR au sujet des élections ; sa conclusion est que les doutes quant à la validité du scrutin sont infondés.

What Happened in Bolivia’s 2019 Vote Count ?
http://cepr.net/images/stories/reports/bolivia-elections-2019-11.pdf
Le Center for Economic and Policy Research est un think-tank progressiste étasunien basé à Washington.

Ici un article présentant un autre point de vue : selon la société Ethical Hacking (sollicitée par le Tribunal Suprême Electoral pour réaliser un audit de l’élection), les élections du 20 octobre seraient "entachées de nullité".

Auditoría revela que alteraron varias veces el cerebro del sistema electoral – El Deber, 09/11/2019
https://eldeber.com.bo/156020_auditoria-revela-que-alteraron-varias-veces-el-cerebro-del-sistema-electoral

Ministère des Affaires Etrangères de Bolivie

 https://twitter.com/MRE_Bolivia/status/1193134385958133794

COMMENTAIRES  

10/11/2019 04:59 par Vania

Comme complément d’information, il faut signaler le racisme de ces groupes radicaux d’ultra-droite . Par exemple, le ’lynchage " contre une mairesse. Celle-ci a été aspergée avec de la peinture rouge ,ils lui ont coupé les cheveux, et l’ont obligée à marcher pieds nus pendant 2 heures. Toutes ces actions montrent qu’il y a préméditation et préparation financière et logistique, comme les guarimbas au Venezuela ou au Nicaragua. SOS :Solidarité camarades !
Voici l’information :
https://francais.rt.com/international/67696-bolivie-aspergee-peinture-ses-cheveux-coupes-maire-humiliee-opposants-morales

10/11/2019 10:33 par Assimbonanga

"De même, le 8 novembre, certains groupes de policiers du pays se sont retirés dans leurs unités de police, abandonnant leur rôle constitutionnel d’assurer la sécurité de la société et des institutions publiques."
Message reçu ! C’est grave. Sont-ils en nombre suffisant pour entraîner avec eux une masse critique de policiers ?
Pourrait-on les comparer avec chez nous les policiers du syndicat Alliance, par exemple, fachos au possible ?

10/11/2019 13:17 par pauvre 2

Une interview de Romain Migus avec le journaliste franco-argentin M. Terrugi qui se trouve en Bolivie : https://www.facebook.com/migusromain/photos/rpp.198875416929251/1438000279683419/?type=3&theater

11/11/2019 09:27 par Assimbonanga

Grande tristesse ce matin. Evo Moralès a déposé sa démission. Le pays est à vaux l’eau. Chaos dans les rues, pillages, nous dit-on. Notre radio nationale française n’a pas entendu parler des violences contre Moralès ( lien fourni par Vania, ci-dessus). France Inter ne sait jamais rien, ne voit et n’entend rien. Sauf peut-être deux ans plus tard comme pour Lula, deux ans trop tard.

11/11/2019 11:34 par ozerfil

Hé bien, voilà, c’est fait !

11/11/2019 16:25 par HUGO

Ces salopards du Pentagone ont une nouvelle fois sévit avec leurs chiens de la CIA et de la NED, engloutissant des millions de dollars en faveur de tortionnaires et de meurtriers à la solde de la droite et de l’ultra droite Bolivienne représentée au départ par une poignée de mercenaires incultes ! La police Bolivienne a même retourné sa veste….c’est dire le fric qui leur est promis ou déjà dans leurs poches !

Combien de temps allons nous devoir supporter l’insupportable sans réagir en temps réel ? L’ambassade des Etats Unis en France devrait-être perpétuellement assiégée par toutes les forces de progrès de notre pays si nous avions des c...….. ! (et celle de GB également pour libérer Assange)

Si vous ne lisez pas correctement l’image ci-dessous, agrandissez votre page à 125 ou 150 %

11/11/2019 16:43 par T 34

Les méthodes habituelles ont été utilisées : armement de groupes fascistes, attaques de domiciles, de sièges de médias partisans du gouvernement, des ambassades de Cuba et du Venezuela, séquestration et humiliation des partisans du gouvernement. Les mêmes éléments d’image qu’au Venezuela et au Nicaragua sont utilisé (voir la vidéo)

Une photo symbolique, on peut y voir le chef des putschistes, le fasciste Camacho, fêter sa victoire agenouillé devant la bible.

Il y a quelques jours des fichiers audio ont filtré montrait les coulisses du coup d’état.

Une bonne analysede la situation sur le site initiative communiste (avec notamment un article de Maurice Lemoine).

Les erreurs commise ont été les suivantes : faire confiance à l’OEA (ministère de colonies), jouer l’apaisement face aux fascistes, ne pas avoir d’armes.

Le facteur principal est l’absence d’arme parmi les partisans du gouvernement. Ces dernières années il y a eu des tentatives de coups d’état ou des coups d’état réussit, le facteur d’échec d’un coup d’état est quand le gouvernement a des armes.

2002 Venezuela échec, une partie de l’armée ne suit pas les putschistes
2004 Haïti réussite, gouvernement pas armé
2008 Bolivie échec (l’armée ne suit pas les putschistes)
2009 Honduras réussite (l’armée et la police soutiennent le coup d’état, malgré la présence massive du peuple dans la rue pour rejeter le coup d’état)
2010 Équateur échec, la police se mutine et séquestre le président mais l’armée rétabli l’ordre
2012 Paraguay réussite, gouvernement pas armé
2014 à nos jours Venezuela, échec, (on peut même dire 2002 à nos jour même si c’est plus intense depuis 2014) le gouvernement a armé ses partisans (milice bolivarienne) et l’armée est fermement anti impérialiste.
2018 Nicaragua échec, l’armée et la police soutiennent le gouvernement
2019 Bolivie réussite (l’armée et la police sont complice par omission)

(Les coups d’états judiciaires contre Lula, Cristina Kirchner ou Correa et leurs partisans ne sont compté car ils sont un autre type de coups d’état. On ne comptera pas non plus les élections volées au Mexique contre Obrador (2006, 2012) et au Honduras (2013 et 2017).

Pour finir il faut se rappeler que la Bolivie c’est le pays de la guerre de l’eau (2000) et de la guerre du gaz (2003), deux mouvements insurrectionnels contre la privatisation, il y avait eu des dizaines de morts à l’époque mais ils avaient gagnés.

A El Alto (une ville limitrophe de la Paz) les partisans d’Evo se sont rassemblé les consignes ne sont pas à l’apaisement. exemples : Maintenant oui guerre civile (Ahora si guerra civil), Fusil, mitraille, El Alto ne se tait pas (fusil metralla, El Alto no se calla), Evo n’est pas seul (Evo no esta solo), Camacho voleur nous voulons ta tête (Camacho ladr162n queremos tu cabeza)

Le syndicaliste Juan Carlos Huarachi a même déclaré que la démocratie se défend avec de la dynamite.

Dynamite démocratique pour tout le monde.

11/11/2019 17:39 par Palamède Singouin

"La Révolution par les urnes"...on peut y croire !!! En attendant, force est de constater que la classe qui n’y croit pas du tout (en Bolivie comme ailleurs) c’est bien celle de la bourgeoisie capitaliste et de ses affidés. Au point de changer les règles du jeu quand celui-ci leur apparaît un tant soit peu perdant.
J’ai assisté, il y a 2 ou 3 ans, au discours d’Evo à Pau lors de son intronisation comme docteur honoris causa de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (clin d’oeil à Jean Ortiz). Il s’était montré plutôt satisfait de sa coopération avec les capitalistes locaux. Par ailleurs, les résultats socio-économiques de la Bolivie sont considérés comme très bon, pour ne pas dire excellents, y compris par les organismes internationaux.
Alors pourquoi ce putsch si ce n’est pour défendre la boulimie insensée d’enrichissement d’une infime minorité ? Sans perdre de vue la dimension raciste de cette infamie chez ceux qui n’ont jamais admis l’Etat plurinational défini par Morales, considéré comme une sorte de singe comme l’avait été Chavez au Vénézuela.

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