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Dans la famille Cantonales, je voudrais Cantona.

Remarques préliminaires :

On nous présente les cantonales avec fatigue. mais sans oublier de manipuler, naturellement.

Ca se vend au détail, la manipulation. Ainsi, l’histogramme qui fait scientifique. On le voit partout. L’histogramme pressé, l’histogramme Lucet mettant à la question un syndicaliste. J’aime bien Élise Lucet, c’est un raccourci clair et très souriant de ce que la télé ne devrait pas être. Bref, l’histogramme avec un "DD" (pour "divers droite") et "DG" (pour "divers gauche") ajoute, mine de rien, sa petite pierre à la domination des partis en place.

A quoi bon les nommer ces petits partis, ces petits partis de rien pour rester dans la marge, genre militant pelant de froid avec son trac monocolore sur le marché de Les brocs-de-Lafrançaise...Et tant qu’à faire, les DD et les DG on les compacte et on les planque sous le tapis, sous des signes qui ne veulent rien dire. Exactement la logique qu’applique Montiel en commentant le sport. Ne jamais citer les seconds. Dans l’ordre spectaculaire, la gloire a trouvé le moyen de n’être plus transitoire et volatile.

Fini le nappage, voyons la génoise.

Le vrai message de ces cantonales historiques, c’est le médium, les gens. Ou plutôt l’absence des gens. Mais qui pouvait en douter, à part peut-être Morandini et Mazerolles.

Les gens se sont abstenus d’imaginer, par pudeur amère, qu’à l’issue des cantonales les "grands" partis qui tiennent les presses locales, qui cooptent les notables, qui dissimulent toutes les infos importantes dans les recoins des conseils généraux, qui se sucrent sans aucun souci d’obésité en votant des subventions à double fond pour le "développement économique" des fouilles de certains, qui laissent leurs notables (encore) - avocats d’affaires louches, plasticiens de chairs molles, cabinets en conseil pour truander le fisc, etc - s’installer dans les zones franches pour gagner juste un peu plus de fric, mais sans payer de charges et sans embaucher, naturellement.

Oui, les français ont préféré ne pas. L’imagination est fille du désespoir quand elle n’a pas d’exutoire, ou alors faut s’appeler Tournier ou Gombrowicz.

Si l’on n’est pas présentateur radio, animateur télé, ou éditorialiste à l’Obs, il n’y a strictement aucune raison logique, dans tous les univers possibles, d’imaginer une seconde que l’UMP, le PS et leurs ponctuels copains de gamelles - jeunes loups avides de ne pas aller bosser, politiciens talentueux et soucieux de ne pas payer des agios pour rien sur leur compte au Luxembourg - vont laisser le fromage et faire de la politique pour de vrai, sans rire.

D’ailleurs, tous les y incite. à commencer par le moteur et l’illustration achevée de leur pouvoir comme de leurs limites, les médias.

Il suffit d’écouter les émules de Calvi et Etienne - derniers mercenaires en date du marché de l’esprit public dévoyé - et constater comment ils s’y prennent pour poser des questions inodores, pour ne jamais exercer de droit de suite, pour ne jamais creuser sur les finances des conseils généraux, sur l’absence récurrente de bilans des actions, sur les justifications étiques de grosses subventions, sur les petits privilèges des gras conseillers et présidents de départements, sur le nombre un tantinet insuffisant d’établissements pour les vieux à la pâtée pour chien, pour les jeunes à la rue, pour tous ces gens débordés par la vie qui se sont réfugiés en eux-mêmes et errent au fond des prisons, ou pour toute cette chair à canon qui hiberne au RSA.

Cerise sur le gâteau, à l’issue de ce non-événement nommé cantonales, l’UMP à claquettes nommé Copé va répétant qu’à l’occasion de cette élection il convient, aujourd’hui, pour son parti de laisser une part de fromage au nouveau venu dans la cour des grands, le FN. J’entends au loin le Figaro susurrer «  c’est de bonne politique ».

Excusez-moi, on vient de me prévenir que je suis dans un univers parallèle décalé de trente-trois minutes et six secondes par rapport au vôtre, heure GMT. Dans cet espace où je survis, sévissent les mêmes élections et tout est exactement identique à votre bourgade, même Sarkozy. Sauf qu’il bouge l’épaule droite.

La différence essentielle est unique et néanmoins remarquable. Chez nous, le FN est vieux machin fasciste dont le fondateur a torturé et admiré toutes les racailles nazillonnes de la planète sans jamais être désavoué par sa fille. Un parti sans idées aucune mais plein de postures et de Gollnisch qui racontent des ruptures avec trente ans de mandat au compteur.

Un parti qui, nous le savons car il suffit de lire son programme, calmera instantanément ses ardeurs purificatrices, en arrivant aux manettes et continuera exactement le business as usual.

Il ne quittera jamais l’UE non plus, notre FN. Marine, sa propriétaire, ne peut pas, même si elle le voulait. Allons, une avocate à la cour qui reprendrait les cris du NPA ou du POI, soyons sérieux deux secondes ! Ca va bien pour Marie Drucker ce genre de blague.

Notre FN va continuer son sketch pour les djeun’s et les papys racialistes de La Morose sur l’Ateu, et autres cambrousses sans aucun étranger à dix lieues à la ronde, tout en laissant le partenariat euro-atlantique évoluer gentiment pour un plus de "concurrencelibreetnonfaussée", vers le même ultra-libéralisme, quoi. Comme il va continuer dans le nucléaire et continuer à casser le code du travail et continuer à faire croire aux plus écrasés qu’il va leur sauver la mise.

En commençant par balancer du bougnoule et du niakoué à la flotte, ou en les remettant aimablement sur leurs bateaux, solution taguée par une certaine Brunel, député paraît-il.

Bref, dans notre univers on a une élection qui est finalement, en termes de territoires et de compétences, une des plus proches des citoyens, mais personne n’y va plus sauf les pigeons.

Alain LASVERNE - Écrivain

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