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Changer d’ère

J’en ai assez de me lever matin, en colère encore, à écouter le vent toujours plus fort et ces miasmes sonores débilitants qui viennent toujours du même endroit.

Ce n’est pas l’autocrate élyséen qui meurt dans les soutes de Fukushima, ce n’est le pas châtelain aux manettes du gouvernement qui regarde chaque jour ses gosses en se demandant s’ils ont déjà un cancer, ce n’est pas un de ces reliftés intégraux à carte UMP qui va soigner les millions d’irradiés et les milliers de morts déjà sabrés par la folie financière du nucléaire, à Tchernobyl et ailleurs.

Ce ne sont pas non plus les oligarques du CAC qui s’arrangent avec la terre qui bout autour des centrales en France ou ailleurs, avec les malformations génétiques des enfants des villages alentours, avec les taux de cancers bien au-dessus de la normale et les centaines d’immaîtrisés accidents de la Machine des machines tapie sous des tonnes de béton, où on est passé tout près de la catastrophe, tout près de chez vous, même en temps de non-crise.

Trop-plein de folie aujourd’hui, trop-plein d’inhumanité, le syndrome du four de Fukushima illumine l’ombre d’un autre four ouvert il y a bientôt une vie d’homme.

Ceux qui ont la responsabilité de ce syndrome, de cette technologie sidérante et à leurs yeux sans doute érotique, sont ceux-là mêmes qui parlent "d’indécence" quand on leur met le nez à la fenêtre devant « les risques » bredouillés par un subordonné téméraire ou ambitieux, voire devant la mort froide qui frappe telle une ombre ou brûle jusqu’à l’os dans d’indicibles souffrances.

Toujours les mêmes, toujours impeccablement ciselés dans le béton le plus obtu. Les clonerait-on depuis l’aube du capitalisme ? Ils sacrifient tous et toutes sur l’autel de leur peur profonde, celle de ne pas demeurer le maître, le maître ad vitam aeternam de ce pouvoir qui les fait jouir comme des malades. Comme les grands malades qu’ils sont, calfeutrés dans cette petite caste ou ils se gratifient d’une floraison de ridicules médailles, rosettes et autres distinctions de carton-pâte marquant une manière de consanguinité à leur mesure.

Jamais en première ligne de la vie qui blesse, cette caste. Toujours là pour ramasser quand les débris du désastre fument encore, avant de fuir pour digérer.

Ils parlent de "sureté", ils ont même des agences pour ça. La seule « sureté » qu’on peut attendre d’eux c’est qu’au bout de l’infect brouet qu’ils appellent communication, il n’y a rien. Pour le nucléaire comme pour toutes les affaires humaines, d’ailleurs, ils ne nous mènent nulle part si ce n’est à la ruine, la destruction, pire l’oubli de notre propre visage.

A tous ceux-là dont la voix alternent le compassionnel et l’impératif, sans jamais perdre de vue l’autoritaire, à ces dévoyés d’une espèce qui n’est plus tout à fait la nôtre, à tous ces humanoïdes à calculette, mallette, chéquier et conscience confinée, je dis qu’il est question, ici et maintenant, de donner tout simplement une chance à l’humanité de ne pas succomber de nouveau en masse à la chaleur des fours de Cadarache, Fessenheim, Brennilis, Fukushima ou ailleurs, à un moment dont l’éloignement est inversement proportionnel à la grandeur des mensonges qu’ils nous déverseront dessus jusqu’au chaos final, si nous n’y mettons bon ordre humain.

Alain LASVERNE - Ecrivain

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