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De Libye, Amérique latine, Argentine et Cuba (La Jornada)

Cristina Fernandez de Kirchner, présidente de l’Argentine.

Dans les derniers jours se sont produits des faits très importants qui m’ont décidé à dédier cette livraison non à l’un d’entre eux mais à plusieurs des plus remarquables. Je commencerai par le barbare lynchage et assassinat de Mouamar Kadhafi, une fois capturé, en violation éhontée de la Convention de Genève, et à l’exposition de ses restes dans un cirque macabre qui viole la loi islamique, de laquelle se disent porteurs les illustres mercenaires du Conseil National de Transition, et est un mépris à la décence élémentaire. Obama, Sarkozy et Cameron seraient préoccupés par la justice. Champions des droits humains, le prix Nobel de la paix et ses associés français et britanniques veulent s’emparer des réserves internationales et du pétrole de la Libye, maintenant que leurs économies sont en thérapie intensive, avec l’argument de protéger sa population civile des attaques aériennes de Kadhafi. Nous attendons toujours la première preuve graphique de ces attaques, en ces temps où les images se diffusent en quelques minutes. Les massifs bombardements de l’OTAN sur la résidence du leader libyen, les affirmations réitérées du trio que "le tyran doit s’en aller" et le désagréable sourire de Madame Clinton en faisant son obscène commentaire que "nous sommes venus, nous avons vu et il est mort" montrent que la fin du leader libyen était écrite dans le scénario dès le début.

L’intervention de l’OTAN en Libye a créé un modèle qui peut s’appliquer actuellement à n’importe quelle nation gênante pour l’empire, en particulier le Venezuela qui possède les plus grandes réserves prouvées et probable de pétrole du monde et d’énormes réserves d’or, un minéral qui s’est transformé en proie convoitée par les impérialistes. Ils peuvent aussi avancer que dans ce pays, à Cuba, en Bolivie ou en Equateur le gouvernement réprime la population et qu’il faut la protéger comme en Libye. Pour Cuba, par exemple, depuis des mois cette mafia tente de faire croire à l’opinion qu’il y a des protestations réprimées par le gouvernement, qui seulement viennent de leur imagination malade.

Quelques heures après l’assassinat de Kadhafi, en Argentine se produisit un fait totalement distinct. Cristina Fernandez de Kirchner conserva la présidence dans les urnes, avec un score écrasant, qui est une des victoires les plus retentissantes des mouvements populaires latino-américains des derniers temps. Donnée absolument éloquente, l’abondant vote de la jeunesse qu’elle reçut, souligné par le rassemblement festif de centaines de milliers de jeunes, de femmes, de travailleurs et indigènes qui acclamèrent sa gestion sur l’historique Plaza de Mayo. Parmi les mérites de Cristina et de son défunt compagnon il ressort d’avoir redonné aux jeunes la confiance dans la politique, qui les a stimulé dans leur fervente et consciente participation dans le projet kirchnériste. Avec l’éclair du pays austral se renforce la direction d’une majorité de pays latino-américains vers l’indépendance, la souveraineté, l’unité, l’intégration, qui bientôt se verra couronné à Caracas, avec la fondation de la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, virtuel enterrement de l’OEA. Pendant ce temps, de l’autre côté des Andes, au Chili, continue ferme et combatif l’exemplaire mouvement des étudiants et professeurs chiliens pour l’éducation publique, gratuite et de qualité, et qui est devenu un mouvement populaire qui remet en question de front le néolibéralisme.

Autre éclair, celui-là dans l’immeuble de l’ONU à New York, la retentissante et unanime condamnation de l’inamovible blocus contre Cuba, seulement approuvé par les Etats-Unis et son allié sioniste. Avec 186 voix sur 192 possibles, les Etats membres, par delà les différences idéologiques et politiques, censurèrent cet acte de guerre, non seulement contre Cuba mais contre la liberté du commerce, dont l’empire se vante d’être l’apôtre.

Le gouvernement d’Obama, pendant qu’il fait semblant de promettre l’assouplissement de l’acte punitif, comme le rappelèrent divers ambassadeurs latino-américains, il résulte qu’il s’est distingué plus que celui de Bush-quelque chose qui semblait impossible de dépasser-dans la persécution des opérations financières de Cuba dans le monde entier. Le blocus a coûté déjà pour l’île plus de 975 mille millions de dollars, la privation de prêts des organismes internationaux de crédit, et il y a toujours plus d’entreprises non étatsuniennes qui sont sanctionnées pour commercer avec Cuba et, par conséquent, plus grand est le dommage à l’économie cubaine. Comme l’a dit Fidel, ce n’est pas seulement au blocus qu’il y a à mettre fin, mais au système qui le génère.

Angel Guerra Cabrera

http://www.jornada.unam.mx/2011/10/27/opinion/036a1mun

Traduit de l’espagnol par GJ

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