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Défendre la Vème République : une utopie ?

Le présent article est la réponse devenue un peu trop copieuse à un commentaire fait sous le précédent : « À vous qui, comme moi, avez voté F. Hollande au 2e tour », et comme le précédent, il n'engage que la responsabilité de son auteur et n'attend que d'être réfuté.

Il faut défendre les institutions contre le Président, au lieu de les mettre par terre comme il le pratique, en acte, à la suite de Nicolas Sarkozy là aussi, tout en prétendant qu’elles sont solides.

Ce qui prouve mieux que toute démonstration qu’il les a ébranlées. En effet, quel autre Président, et quel autre parti au pouvoir ont-ils déjà osé ces paroles ?

La VIe République, qui n’est d’ailleurs pas l’idée du seul tribun, est comme toutes les idées. Il est très facile de montrer sur le papier qu’elle marcherait.

Il a été très facile aussi de montrer en son temps, déjà sur le papier, que le cadre de la Ve serait parfait pour l’application d’un programme socialiste. Ou d’un passage démocratique au socialisme. C’est ce qu’avait mis en avant le Programme commun.

Or, aujourd’hui, sous l’hypothèse d’un effondrement du système des institutions, il est au contraire difficile d’imaginer ce que les eaux boueuses feraient émerger comme monstre ou comme avorton car, sauf renversement complet et improbable des tendances, le Front de gauche serait loin d’être le seul à pouvoir pousser ses pions en avant.

Sinon, cette VIe République, pour voir le jour, demanderait la victoire préalable des forces de gauche qui, dans le cadre des institutions proposeraient à la France d’opérer cette mutation. Ce qui renvoie à la case départ.

C’est donc une idée qui mérite à peine d’être rappelée, et les médias qui n’en n’ont cure n’ont rien à voir dans cette remarque.

Sur le plan pratique, le Parti communiste français semble raisonnablement l’avoir mise de côté, à côté des accessoires de campagne électorale, puisqu’il œuvre à la constitution d’une nouvelle majorité parlementaire pour faire pression sur l’exécutif. Ceci est dans la logique des institutions.

Par contre, quand je dis au début de l’article cité plus haut que des responsables politiques professionnels avaient tout en main pour savoir qui était François Hollande quand ils appelèrent à voter pour lui au 2e tour, car il ne s’en cachait pas, ce qui aurait pu engendrer un autre comportement de leur part, il ne reste plus guère comme argument pour leur garder de la confiance que ceci : personne ne pouvait savoir que François Hollande irait aussi vite et aussi loin !

D’où ma thèse, qui confine au truisme : la crise du système affecte aussi l’opposition, et dans ses effectifs et dans ses cadres. Ce qui ne peut que réjouir tous les autres.

Une petite note. Je relisais récemment des textes datant des années 1970.

À l’époque la notion de classe ouvrière avait encore cours, complétée par celle de couches sociales.

La question qui se posait était de rallier les cadres, techniciens et ingénieurs, à la lutte prolétarienne. Il est bien vrai qu’une Nation sans cadres, et dans tous les domaines, n’a guère de possibilité d’exister, et que gouverner sans leur adhésion au moins passive serait une gageure.

Peu importe ici les résultats qui suivirent.

Il s’agit simplement de montrer qu’il y avait encore un peu de clarté dans la classification, alors qu’aujourd’hui tout se noie dans la confusion de peuple, de peuple de gauche, sans autre précision.

Alors, effectivement, la VIe République devient facile à imaginer.

Son seul mérite, à mes yeux du moins, est qu’elle permet de faire un petit point sur la situation politique actuelle.

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COMMENTAIRES  

21/09/2014 12:27 par Scual

Moi aussi j’ai une vision bien différente du reste du FdG.

Pour moi le système n’est pas dans la cinquième république mais la liberté de la presse.

Tant que des milliardaires pourront contrôler l’information et donc l’opinion et les élection, on peut changer autant de fois qu’on veut la constitution ça changera que dalle.

Il y a dans le monde des tas de constitutions plus ou moins démocratiques et représentatives mais le résultat est de partout exactement le même qu’ici. Tant que l’opinion et les choix des citoyens seront contrôlées par les informations qu’une poignée de milliardaires acceptent de leur donner, rien ne changera.

Le système à remettre en cause c’est la liberté de la Presse.

En vérité d’un point de vue de gauche, le simple fait que l’on soutienne comme unique type d’organisation la liberté d’entreprise dans le domaine le plus essentiel dans une démocratie, c’est vraiment très curieux.

Il faut un autre système que l’ultralibérale et ploutocratique "liberté de la Presse".

21/09/2014 23:00 par christophe

Une 6ème république mais pour quoi faire ? Parler ? Ou psalmodier que la gauche existe encore et est l’avenir...?
Pour que la gauche ait un avenir il faudrait se demander simplement comment sortir du néolibéralisme comme trop peu à une autre époque se sont demandés comment en finir avec le fascisme avant qu’un miracle intéressé n’arrive...
Nous attendons ceux à qui personne ne parle et qui sont le plus grand nombre, ceux qui ne sont pas des salariés mais qui sont aussi des exploités : les chômeurs, les commerçants et artisans moins que smicards, les CDDs, bref tous ceux qui a force de ne pouvoir parler ne savent plus penser...
A se demander si la gauche qui ne parle qu’à la gauche est encore à gauche. A se demander s’il ne faudrait pas inventer la droite qui tue la droite (et la fausse gauche), les socialistes ayant bien inventé la gauche qui tue la gauche.

22/09/2014 16:46 par Scalpel

Alors, effectivement, la VIe République devient facile à imaginer.

La belle affaire...une VIème république...dans une " autre Europe" ?
Une "Europe sociale" ?

Cet "article" n’est qu’un tissu de vaticinations oiseuses d’un vide sidéral.
J’avoue avoir bien du mal à comprendre qu’un tel charabia ait les honneurs de la publication du GS...
Voilà quelqu’un qui dit "manquer de temps" (...) pour s’instruire sur le 11/9 (ah bon y avait 3 tours et non 2 ?) et qui prend néanmoins celui de nous saouler de considérations parfaitement stériles, le tout sur mon site préféré. Grrrr.

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