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Des révolutions et des révolutionnaires.

« Ce n’est pas parce que les lendemains qui devaient chanter ont déchanté que le futur s’écrit au passé »

Si on en croit Wikipédia :

Le mot révolution vient du latin revolvere (« rouler en arrière ») puis de l’italien rivoltare (« retourner »). C’est en 1660, lors de la restauration de la monarchie anglaise, qu’il a été utilisé pour la première fois dans son sens actuel, celui d’un mouvement politique amenant, ou tentant d’amener un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d’un État.

Le mot révolution commence donc son parcours dans les langues anglaises, espagnoles et françaises (au moins) avec une restauration de la monarchie en Angleterre (Laquelle monarchie dure toujours : serait-ce la plus longue révolution de l’Histoire ?). En effet la destitution du monarque qui avait donné lieu à la première république anglaise en 1949 ne portait pas ce nom puisqu’elle avait été appelée English Civil War, c’est-à -dire Guerre Civile Anglaise

Sur le site "Toupictionnaire" : le dictionnaire de politique, nous trouvons la définition suivante :

Sur le plan politique, une révolution est la suppression de manière brutale et parfois sanglante de l’ordre établi et du régime politique en place ainsi que son remplacement par une autre forme de gouvernement. Le propre de la révolution, par rapport à une révolte, une insurrection, une réforme ou un coup d’Etat est l’instauration de manière irréversible d’un ordre nouveau.
Bien que souvent présente dans la révolution politique, la violence n’est pas nécessaire pour caractériser celle-ci. Ce qui importe est avant tout l’ampleur et la rapidité des changements.

Ensuite, vient une liste des différentes révolutions :

- Révolutions d’Angleterre (1642-1649), puis (1688-1689)
- Révolution américaine ou Guerre d’indépendance (1775-1783)
- Révolution française (1789-1799)
- Révolution batave (Pays Bas) 1795-1806)
- Révolution française de 1848
- La Commune de Paris (1871)
- Révolution russe de 1905
- Révolution chinoise de 1911
- Révolution d’octobre en Russie (1917)
- Révolution cubaine (1958)
- Révolution culturelle de Chine (1964)
- Révolution des oeillets au Portugal (1974)
- Révolution iranienne (1979)
- Révolution de velours en Tchécoslovaquie (1989)
- Révolution orange en Ukraine (2004)
- Révolution des Tulipes au Kirghizstan (2005)
- Révolution du Jasmin en Tunisie (2011)
- Révolution en Egypte (2011)

On constate sur cette liste que :

- Est comptabilisée dans les révolutions ce qui s’appelait alors guerre civile.
- Le premier emploi du mot révolution en Angleterre et qui signifiait effectivement un changement de régime politique puisque l’on passait de la République à la monarchie est passé sous silence.
- Les révolutions russes et chinoises sont nettement séparées quand les révolutions anglaises sont mêlées ou omises à l’intérieur d’une même rubrique.
- Figurent des révolutions de couleur, de fleurs ou de matières (velours) made in USA (pas toutes : il semblerait que la révolution des oeillets au Portugal, qui a mis fin à la dictature de Salazar n’ait pas été le fruit d’un « appui » américain…), mais, curieusement, on ne trouve pas trace de la soi-disant révolution qui aurait eu lieu il y un an en Libye.
- Ni la violence ni la nature du « régime politique » ne paraissent en question, mais bien le côté illégal compte tenu des lois existantes.
- Pourtant, les « coups d’état » totalement illégaux, qui donnent lieu à un changement de régime et mettent en place un dictateur comme ce fut, et est encore, le cas en Amérique Latine, n’y figurent pas non plus… ?

Que ce soit sous forme de « guerre civile » ou de « manifestations », comme celles de la place Tahir en Libye, qui ont été qualifiées à l’époque de révolutionnaires, le changement de régime politique, comme il est illégal, ne peut se faire que dans « la rue ».

Peut-être est-ce pour cette raison que ne figurent pas sur cette liste des révolutions :

- La révolution bolivarienne du Vénézuéla
- La révolution citoyenne de l’Equateur
- La révolution sandiniste du Nicaragua

Révolution est en effet le terme employé par Hugo Chavez, Rafael Correa et Daniel Ortega pour désigner des changement de régime qui ont eu lieu légalement et par les urnes . L’illégalité sous forme de coups d’état (manqués) organisés par la droite et soutenus par les Etats-Unis vient après mais ne s’appelle pas révolution. Les « manifestations » de « la rue » viennent après mais ne sont pas non plus appelées révolutionnaires.

Ceci, c’est du moins pour ceux qui, en Amérique Latine, emploient le mot révolution. En Bolivie, par exemple, il n’est pas employé. Et bien que le président de la Bolivie, Evo Morales, ait affirmé se dire volontiers « communiste », donc, pour les partisans de la révolution de 1917, révolutionnaire, afin de voir si les Etats-Unis lui appliqueront le même blocus que celui qu’ils appliquent à Cuba pour cette raison. Il n’en fut rien : les Etats-Unis préfèrent apparemment les coups d’état en ce qui concerne l’Amérique Latine.

L’Amérique Latine est un cas difficilement compréhensible pour nos oreilles d’’occcidentaux’ : les changements de régime y sont appelés par leurs leaders révolutions bien qu’ils aient lieu dans la légalité et, lorsqu’il s’agit d’une révolution selon l’acception "occidentale’, c’est-à -dire d’un changement de régime illégal, comme à Cuba, cette révolution , qui plus est armée et avec violence, dure… dure… en dépit de tout ce qui est mis en oeuvre et de tout l’argent que ça coûte, depuis un demi-siècle, pour l’attaquer.

Les révolutions d’Amérique Latine auraient - elles un soutien « populaire » qu’il ne soit pas possible de manipuler ? Même avec les meilleurs experts en la matière ?

Que peut-on dire des révolutionnaires, alors ?

Qui se dit révolutionnaire ?

- Les partisans de l’une de ces révolutions , même s’il n’y a pas eu de changement de régime illégal dans leur pays. Mais il leur faut préciser de laquelle ils sont (souvent intellectuellement) partisans car elles sont nombreuses et de nature très diverse, même en ce qui concerne les dites révolutions actuelles .
- Ceux qui prennent pour modèle à suivre à la lettre, vocabulaire compris, quel que soit leur pays, et quelles que soient l’époque et les données géopolitiques l’une précise de ces révolutions,
- Ceux qui avaient peu, ou ont eu une connaissance postérieure, de l’existence de ces révolutions mais ont réalisé (Cuba), ou luttent pour, un changement de régime dans leur pays (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, par exemple).
- Enfin, il y a aussi, il faut bien le dire, ceux pour qui ce mot constitue une identité flatteuse et n’a pas besoin (au contraire !) de précision. Ceux-ci sont souvent prêts à brandir une « communauté » des « révolutionnaires » … et, évidemment, ils sont autant manipulables psychologiquement que les autres membres des autres communautés dont l’identité principale réside en l’appartenance à la dite communauté plutôt qu’à l’humanité. Ils risquent fort des lors d’être instrumentalisés, comme d’habitude, pour diviser.

Si on reprend l’étymologie et l’origine de ces deux mots, révolution et révolutionnaire, qui sont « rouler en arrière » et renverser une République au profit d’une Monarchie qui dure toujours, ainsi que leur utilisation par la droite, par la gauche, par les pays envahisseurs, etc., on est bien obligé de se poser des questions sur leur avenir ! Peut-être se poseront-elles dans quelques siècles ?

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