Plein écran
commentaires

Dilma Roussef conteste le poids des Etats-Unis sur l’Internet

Safouane ABDESSALEM

Sao Paolo accueille mercredi et jeudi le sommet international NETmundial consacré à la gouvernance de l’Internet. Cet événement inédit fait le bilan de la circulation des informations sur le Web, depuis les révélations d’Edward Snowden concernant le cyber espionnage de la NSA.

« Aucun pays ne doit avoir plus de poids que les autres ». C’est ce qu’à affirmé à l’ouverture du sommet la présidente brésilienne Dilma Roussef en pointant du doigt le rôle des Etats-Unis dans la gouvernance de la toile.

Des représentants de 87 pays ont répondu présent à l’appel du NETmundial. Il s’agit du premier sommet inter étatique depuis les révélations de l’interception des communications mondiales des services de renseignements américains. Gouvernements, universitaires, ONG et instituts techniques se sont donnés pour objectif de trouver un compromis concernant la régulation de la circulation des informations sur internet.

Cette gouvernance « doit être multipartite, transparente et ouverte à tous. Nous voulons vraiment avoir des relations qui soient plus démocratiques », a déclaré Dilma Roussef.

Le sommet prévoit de signaler l’hégémonie étasunienne sur la gouvernance de l’Internet. A ce sujet, les différents acteurs du sommet ont pour finalité de s’accorder sur des principes généraux ainsi que l’établissement d’une feuille de route définissant les objectifs pour le futur de la toile. « Notre idée n’est pas de remplacer ce qui existe, mais de créer une nouvelle base pour ce débat », a indiqué la présidente brésilienne.

Un nouvel avenir pour la direction d’internet

Dilma Roussef a d’ailleurs signé la promulgation du « Cadre civil » pour l’Internet, voté mardi soir par le Congrès brésilien, afin de dynamiser la réunion. Décrit une comme une véritable Constitution de l’Internet, ce texte garantit la liberté avant tout la liberté d’expression mais assure aussi la protection de la confidentialité de l’usager, en déclarant l’utilisation injustifiable de ses données passible de sanction.

Les révélations de l’ex-consultant de la National Security Agency (NSA) Edward Snowden sur les écoutes des communications de la présidence brésilienne avait déclenché la colère de Dilma Roussef contre les services de renseignements étasuniens. Sous la pression diplomatique, les Etats-Unis ont lâché du lest quant au contrôle des informations personnelles par les Étasuniens. En effet, le gouvernement de Barack Obama a annoncé le mois dernier que son pays allait abandonner sa mainmise sur le fonctionnement de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Ican) en 2015. Cet organisme basé en Californie a pour rôle de distribuer les noms de domaine (notamment le .com et .net). L’Ican est un des principaux centres de gouvernance de l’Internet.

Mardi, le Département d’Etat des Etats-Unis s’est montré favorable à l’idée de « développer une vision partagée pour un modèle multi-acteurs de la gouvernance d’internet en quête d’un système plus ouvert, participatif et réactif ».

Historiquement, les Etats-Unis contrôlent ou hébergent les plus grands organismes régissant les adresses, les noms de domaines, les normes et protocoles du web (Google). Cela provoque depuis quelques temps frustrations et énervement parmi les acteurs du net et certains gouvernements.

Safouane Abdessalem

 http://www.humanite.fr/dilma-roussef-conteste-le-poids-des-etats-unis-sur-linternet-522329
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

28/04/2014 23:17 par Dominique

Ce n’est pas Google qui définit les normes et les protocoles du web mais le w3c (World Wide Web Consortium http://www.w3.org/ ). Comme ils le disent sur leur site, le World Wide Web Consortium (W3C) est une communauté internationale qui développe des standards ouverts pour assurer le développement à long terme du web.

Ceci implique que même si son siège est aux USA, le w3c est international. Il faut aussi bien voir qu’il n’est en rien responsable des agissement de la NSA ou des agences de renseignement brésiliennes sur la toile (comme le montre les spy files 3 de wikileaks, ce pays achète les mêmes technologies que celles utilisées par la NSA).

Le problème du w3c est ailleurs, il n’est pas insensible aux lobbying des gros acteurs institutionnels. Par le passé, il avait introduit dans ses standards des ajouts qui auraient favorisé nettement microsoft. Heureusement, les concepteurs de sites web n’avaient pas utilisés ces ajouts, ils se rendaient bien compte qu’en le faisant, ils auraient défavorisé la majorité de leurs utilisateurs qui n’utilisaient pas l’internet explorer. Finalement ces ajouts aux normes avaient été supprimé.

Aujourd’hui, le w3c parle d’introduire la possibilité de mettre des DRM dans le html. Là aussi, le succès ou l’échec de cette manoeuvre qui obéit à des considérations non pas techniques mais commerciales sera décidé par leur adoption par les concepteurs de sites et les utilisateurs.

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.