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Du triste sacrifice des salariés agricoles

Est-ce que vous imaginez travailler quotidiennement pendant environ quatre mois et demi avec un tracteur pulvérisateur (et encore un seul c’est les meilleurs jours), libérant un cocktail de molécules chimiques dont les effets réels sur votre santé sont inconnus, à plus ou moins long terme ?

Est-ce que vous imaginez devoir inhaler ce dangereux mélange sans pouvoir mot dire, est-ce que vous imaginez subir cette mise en sursis de votre santé pour 1115 euros mensuels ?

Est-ce que vous imaginez la culpabilité s’abattre sur vous le soir lorsque vous rentrez chez vous, à l’idée de transporter toutes ces molécules sur vos vêtements, vos cheveux, votre peau, et en imprégner vos enfants ?

Est-ce que vous imaginez votre angoisse, en pensant aux conséquences de ces conditions de travail sur votre santé et sur celle de vos enfants ?

Est-ce que vous imaginez votre désarroi le jour où votre médecin vous dira que ça y est les molécules ont détruit votre cerveau , votre foie ou vos os ?

Est-ce que vous imaginez votre solitude le jour où le chef de l’entreprise qui vous a coûté votre santé , vous dira que ce n’est pas de sa faute, et que maintenant il ne veut rien savoir ....

Nous les salariés agricoles nous n’imaginons pas...c’est notre quotidien.

A tous les salariés agricoles qui sacrifient leur santé pour quelques pieds de vigne.

URL de cet article 21294
   
Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi (…)
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"Je n’en dors pas la nuit de voir comment, au cours des 11 dernières années, nous, journalistes, activistes, intellectuels, n’avons pas été capables d’arrêter ce monde à l’envers dans lequel de courageux dénonciateurs et éditeurs vont en prison tandis que des criminels de guerre et des tortionnaires dorment paisiblement dans leur lit."

Stefania Maurizi
28 octobre 2021, au cours du procès d’appel en extradition de Julian Assange

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