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Emmanuel Macron : le libéralisme autoritaire

« Un vrai libéral ». Voilà comment la sphère médiatique a décrit et consacré Emmanuel Macron dans sa phase d’accession au pouvoir.

Cela signifiait : il appliquera une politique économique d’inspiration patronale mais il sera vigilant et ouvert à propos des libertés publiques et individuelles. C’est là le malentendu du moment politique. Les mois qui passent ne laissent voir qu’une réalité au grand jour : le libéralisme économique n’accroit pas la liberté. Il ne le peut pas. Il la brime. Il ne peut faire autrement. Sur le sujet, la racine est profonde. Mais le contexte donne une violence spéciale à ce code génétique. Les « libéraux » agissent comme si la liberté n’avait d’espace qu’en dehors de l’application des règles toujours trop « rigides » pas assez « flexibles » et cadenassant toujours les énergies qu’il faut donc d’urgence « libérer » de ce carcan.

Fondamentalement, les règles sont pour eux autant d’entraves au libre-jeu du marché. Pour eux c’est grave. Car ce qui est en jeu c’est la possibilité pour celui-ci de faire émerger le point d’équilibre spontané que seule la plus grande circulation et la plus libre circulation des marchandises et de l’argent peut créer spontanément.

Pour notre part, nous croyons au contraire que la liberté n’existe pas en dehors des règles qui organisent son exercice et la rendent donc possible. Pour nous, la « liberté » sans règle ne peut devenir spontanément autre chose que la liberté du plus fort. Au fond, nous avons une vision « matérialiste » de la liberté (matérialiste au sens philosophique). Nous pensons que la liberté c’est son exercice. Les conditions de cet exercice sont donc essentielles. La liberté se constate. Elle se résume au fond à la capacité de chacun de prendre librement une décision et de pouvoir l’appliquer librement. Ce qui ne peut se faire que dans une organisation de la combinaison des libertés. Une bonne formule dit « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres ». La liberté des libéraux rend impossible la liberté de chacun puisque chacun est alors placé sous l’empire des plus forts. Quand ces principes se déploient dans la sphère politique, les conséquences ne sont pas seulement philosophiques.

Le productivisme est un grand réducteur des libertés collectives. Car ses conséquences de long terme resserrent les possibilités d’action de demain et donc la liberté des décisions aujourd’hui encore possible. On pourra moins de choses dans un monde où règnent les événements climatiques extrêmes, encombré de déchets nucléaires ultimes actifs pendant plusieurs millénaires, quand de nombreuses espèces et paysages auront disparus. Et ainsi de suite.

Au plan social, il en va de même. Le cas de la destruction du code du travail est éclairant. Pour « libérer les énergies », Emmanuel Macron a cassé la priorité donnée à la loi, c’est-à-dire à la règle commune, en matière de droit du travail. Plus aucune règle nationale n’encadre par exemple les recours aux contrats courts et précaires. Des accords négociés entreprise par entreprise pourront baisser les salaires en supprimant les primes d’ancienneté, le 13ème mois, etc. Et comme les ordonnances affaiblissent aussi le rôle des syndicats, elles accroissent le déséquilibre qui existe entre salariés et employeurs. Le code du travail établissait un ensemble de protections pour les individus, contre le travail précaire et mal payé. Sans celles-ci, ils seront mécaniquement davantage exposés aux contingences économiques, aux exigences de rentabilité selon les fluctuations imprévisible du marché. Ils y seront astreints. Ils seront moins autonomes, donc moins libres. Quelle est la liberté de celui ou celle qui ne sait pas s’il aura encore du travail dans un mois ? De celui ou celle dont la seule préoccupation est de savoir comment subvenir aux besoins élémentaires de sa famille avec sa petite paye et son compte dans le rouge le 15 du mois ?

Dans l’idée du libéralisme, le marché, l’action égoïste des individus est seule capable d’allouer les richesses avec efficacité car, seule, elle vise un intérêt impératif dont la somme avec celui des autres est le véritable intérêt général conforme aux désirs de chacun. L’État serait incapable de cette efficacité de la décision parce qu’il agit au nom de principes et de règles qui prétendent découler d’un intérêt général invérifiable. Dans cette optique, la décision de l’État serait par essence de nature idéologique. La dépense publique qui en est la conséquence est donc son ennemi. À cela s’ajoutent les chaînes de la dette publique. Son paiement doit passer au-dessus de toute autre considération. En effet les libéraux y voient le juste usage de son épargne et de sa propriété privée, un droit sacré inaliénable qu’ils placent au sommet de la hiérarchie des normes. Naturellement, ce discours est surtout à usage de propagande et d’habillage de la dictature de l’argent. Dans les faits, « l’épargne des investisseurs » adore les placements dans les dettes d’État car seul l’État ne disparaît jamais. Les investisseurs adorent les commandes d’État au secteur privé car seul l’État est un acheteur surpuissant et que seule la commande de l’État offre de la visibilité à moyen et long terme. Mais le discours apparemment rigoriste permet d’imposer des politiques publiques sans intérêt général. Et, pour finir, cette logique impose l’austérité dans les services publics qui garantissent, à tous, les droits qui permettent d’être libres.

Ainsi dans le domaine de la santé. La détérioration de l’hôpital public, les déremboursements par la sécurité sociale conduisent un nombre croissant à renoncer à des soins pour des raisons financières : entre un quart et un tiers des français. Le déni du droit à la santé est à coup sûr une diminution de la liberté individuelle à proportion des incapacités que la maladie non soignée occasionne temporairement ou définitivement. Le même mécanisme se produit dans l’éducation. L’incessante croisade contre la dépense publique a conduit à une pénurie de places dans nos universités. Davantage de jeunes veulent accéder à des études supérieures. L’intérêt général serait qu’ils puissent le faire. Car cela élève le niveau de qualification et donc celui de la production. Mais les universités ont atteint leur capacité maximum. Comme solution, avec l’objectif de créer un marché du savoir et donc la rareté et la concurrence des producteurs de diplômes, rareté sans laquelle il n’y a pas de marché, le gouvernement met fin à la liberté de choisir ses études. Pourtant, choisir ses études, c’est choisir sa vie. C’est une liberté fondamentale que le libéralisme retire aux jeunes gens.

En bout de course, notre équation fonctionne. Les recettes des libéraux aboutissent à des sociétés très inégalitaires où les forts imposent leur intérêt particulier aux faibles. En 2017, 82% des richesses produites dans le monde ont été captées par le 1% plus riche de la population. En France, 32 milliardaires possèdent autant que 27 millions de personnes. Le maintien d’un ordre aussi inégalitaire nécessite un contrôle social toujours plus accru sur ceux en bas de l’échelle. La construction d’une idéologie dominante radicalement close a pour but d’enfermer « le temps de cerveau disponible » dans le monde des préoccupations et des hiérarchisations consuméristes. Des petites échelles intimes des choix de consommation aux degrés les plus élevés de la décision qui établit les normes et les lois, chaque niveau est relié au suivant et au précédent. La politique a pour objet le contrôle de gens pour qu’ils acceptent « la concurrence libre et non faussée » comme un intérêt général alors qu’elle ne peut produire autre chose qu’une limitation de la liberté des faibles face à celle des forts.

Emmanuel Macron organise le système politique qui correspond à cet objectif. Il réorganise les institutions et les mécanismes de décision publique pour les aligner au diapason. Et il enchaîne les propositions liberticides de contrôle des individus. La seule existence de telle « règles » porte déjà un message : les gens sont responsables de leur situation. Il s’agit donc de les orienter vers les bonnes décisions qui les libèreront des conséquences de leurs mauvais choix. La liberté des individus est donc est mise en quarantaine pour leur bien. Tous les compartiments sont atteints. Ainsi, les chômeurs doivent rendre des comptes le plus souvent possible et ils doivent activement participer à leur surveillance. Les mouvements sociaux ou ceux qui se mobilisent pour les faibles sont réprimés : gaz lacrymogènes, grenades de désencerclement et nasses pour les manifestations de rue, rhétorique sécuritaire pour les zadistes, poursuites judiciaires pour ceux qui aident les réfugiés. Quant à la liberté d’expression, le président propose, sous couvert de lutte contre les fausses nouvelles, de la réduire sur internet. Il est aidé en cela par les géants du numérique qui changent leur algorithme et restreignent ainsi l’accès à certaines informations. La réduction de la circulation des informations de nature socialiste ou protestataire est à présent mesurable aux USA et 40% de cette diminution vient de l’action de Google. Une société inégalitaire est nécessairement une société qui doit contrôler, surveiller et réduire les libertés publiques pour maintenir un ordre aberrant pour le grand nombre et obtenir son consentement actif.

L’équation libéralisme égale moins de liberté s’applique non seulement aux individus mais aussi aux peuples. Le principe de souveraineté populaire signifie la liberté des peuples à choisir leur destin. Notre régime politique et institutionnel s’éloigne de plus en plus de ce principe. L’Union européenne nous impose des choix dont nous ne voulons pas. Le vote du peuple sur le traité constitutionnel de 2005 a été bafoué, les traités budgétaires conditionnent les politiques publiques, la gestion de la monnaie est hors de portée des peuples. La pratique du pouvoir d’Emmanuel Macron constitue un nouveau raidissement autoritaire. Il suit le mot d’ordre de Junker : il n’y a pas de démocratie hors des traités européens. Au niveau européen, il en revient au condominium franco-allemand, camisole de force vouée aux intérêts des rentiers allemands. Au niveau national, le Parlement est la cible. C’est par là qu’a commencé le quinquennat avec le passage par des ordonnances pour sa principale réforme de début de quinquennat. La main de fer commence évidemment dans ses propres rangs, les députés de la majorité sont priés de n’avoir aucune opinion propre, la réforme de l’université s’applique avant même qu’elle ne soit votée par le Sénat et l’Assemblée.

Arrive la réforme institutionnelle. Une ample campagne de dénigrement des parlementaires a déjà été copieusement relayées par les médias de l’oligarchie française. Elle prépare l’opinion. En bavardant pendant huit jours en plein mois de juillet sur la prétendue loi de moralisation du Parlement, les nouveaux élus ont de bonne foi fait passer les turpitudes de quelques-uns pour des tares du système. Les uns et les autres ont ainsi bien contribué à propager l’image d’élus inutiles, en surnombre, grassement payés à ne rien faire et à distribuer des emplois familiaux. Bref, à dénigrer l’institution parlementaire. Le projet prévoit de diminuer leur nombre. Cela revient à les éloigner des électeurs. Les circonscriptions passeront d’une moyenne de 100 000 électeurs à plus de 400 000. Une liste additive d’élus à la proportionnelle garantira à chaque parti sa survie en échange de son consentement à la concentration du pouvoir.

Ainsi, de bribe en bribe, la constitution de la Cinquième République mute et son horizon autoritaire s’élargit. Régime de crise né pour résoudre celle de la décolonisation et des exigences d’un capitalisme d’État, elle a permis par ses propres moyens une adaptation aux nouveaux impératifs autoritaires de l’ordre social de notre temps. La revendication de la Constituante et d’une sixième République se présente dans ces conditions comme le cœur d’une stratégie alternative. Cette démarche fait converger les objectifs sociaux et écologiques en un processus unique de prise en main démocratique par le peuple. C’est ce que nous appelons la Révolution citoyenne.

Jean-Luc MELENCHON
30 janvier 2018.

 https://melenchon.fr/2018/01/30/emmanuel-macron-le-liberalisme-autoritaire/
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COMMENTAIRES  

04/02/2018 18:02 par leon

Unité, unité, unité, unité, unité,unité,unité,unité, hors de cela c’est un tue la joie

04/02/2018 18:28 par CN46400

Les mots tabous de Mélenchon :
Classe ouvrière, bourgeoisie, capitalisme et bien sûr prolétariat...
Les mots qui expliquent tout : libéralisme, liberté, libre jeu, libéraux etc..
Le concept disparu : la lutte des classes !

04/02/2018 19:35 par legrandsoir

aie, aie, CN46400 : il me semble que ça fait longtemps que ces mots-là ne sont plus guère prononcés à gauche.

04/02/2018 19:56 par pauvre d'eux

@ CN46400
Lutte des classes, bourgeoisie, ouvriers... Seraient absents du vocabulaire de Mélenchon selon vous. On voit que vous ne lisez ou n’écoutez que d’une oreille ce qu’il dit ou écrit. Mais il faut bien bâcher (mieux que bashing) JLM, Si ça vous fait du bien...

04/02/2018 21:17 par rey

GS : les gens qui ne prononcent plus les mots de "bourgeoisie", "lutte des classes", "classe ouvrière" et autres ne sont pas de gauche. "Gauche" ne peut signifier que "transformation des rapports sociaux en vue de la collectivisation des grands moyens de production et d’ échange, donc de l’ égalité économique". Les autres définitions (la référence au sociétal, notamment) ne peuvent être que poudre aux yeux.

05/02/2018 03:21 par Serge F.

@rey @CN46400
Rappel historique : la notion de droite et de gauche remonte au 11 septembre 1789. Elle permettait de séparer ceux qui étaient pour le droit de veto absolu du roi de ceux qui étaient contre. Les députés favorables étaient placés à la droite du président de l’Assemblée dans la salle du Manège des Tuileries. Les autres étaient placés à la gauche du président. Les députés de droite étaient hostiles à la Révolution ou soucieux de la contenir. Les députés de gauche étaient plus ou moins favorables à la Révolution ; ils se disent patriotes et qualifient leurs opposants d’aristocrates.

C’est de cette séparation en deux familles de députés français que date les clivages entre une droite, réputée conservatrice, et une gauche, réputée révolutionnaire ou réformiste. Cette distinction rythme encore aujourd’hui la vie politique dans toutes les démocraties.

La lutte des classes est un concept de la philosophie politique marxiste apparue bien après la Révolution française (c’est François Guizot qui en parla le premier en 1828).

Depuis la Révolution française, une nouvelle forme d’aristocratie est apparue. Il s’agit de la haute bourgeoise. Celle-ci apparait dans l’article de Jean-Luc Mélenchon lorsqu’il parle de l’oligarchie à laquelle il s’oppose (bien que le terme est un peu plus large puisqu’il comprend aussi une certaine caste politique). Comme, de plus, il termine son article en parlant de Révolution citoyenne, je ne vois pas comment on ne pourrait pas le qualifier d’homme de gauche après la seule lecture de cet article.

Maintenant, si vous voulez entendre parler Jean-Luc Mélenchon de la lutte de classes, de la classe ouvrière et de la philosophie politique marxiste (et plus précisément du matéralisme dialectique), je vous conseille de regarder, par exemple, cette intervention à l’Assemblée Nationale :

https://www.youtube.com/watch?v=_Twv-7zkmUM

Notez enfin que cet article ne se place pas dans le cadre habituel du combat entre les idées de droite et de gauche. Il nous explique pourquoi l’idéologie libérale portée par la politique d’Emmanuel Macron, et les très fortes inégalités qui en découlent, porte gravement atteinte à nos libertés.

Il existe des hommes politiques de droite qui s’opposent au libéralisme. En 2005, Jacques Chirac considérait que « le libéralisme ce serait aussi désastreux que le communisme » et ajoutait en 2007 que « le libéralisme est une perversion de la pensée humaine ».

05/02/2018 03:24 par Serge F.

@leon
L’unité oui, mais pas à n’importe quelle condition.

05/02/2018 08:18 par CN46400

@ LGS
"aie, aie, CN46400 : il me semble que ça fait longtemps que ces mots-là ne sont plus guère prononcés à gauche."
"La culture dominante est toujours la culture de la classe dominante" (KM), reste à déterminer quelle est la classe dominante actuellement en France ? Ou plutôt n’est-ce pas la classe bourgeoise qui domine la société française actuelle ? L’utilisation systématique du vocabulaire bourgeois ne dénote-t-il pas un recul idéologique devant la domination bourgeoise, une tendance discrète à courber l’échine ?
Mélenchon écrit : "L’équation libéralisme égale moins de liberté s’applique non seulement aux individus mais aussi aux peuples.", OK mais pourquoi ne pas dénoncer l’utilisation du mot "libéralisme" pour désigner un système, le "capitalisme" qui n’a rien à voir avec la liberté ?

05/02/2018 09:12 par calame julia

Et il a bien raison de ne plus parler de "lutte des classes" puisque celle-ci
n’existe pas ! Comment la signifier si "82% des richesses produites dans le monde ont été captées
par le 1% plus riche de la population"...?
Lorsqu’il m’arrive d’entendre que les milliardaires des Etats-Unis organisent des grandes distributions
de dons et "que ce serait un exemple pour les autres (milliardaires)", je me dis que nous sommes
près, très près des pays que l’on appelait du "tiers monde" !

05/02/2018 09:18 par Feufollet

H.Lacordaire :
"Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur,
c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit."
Il y a des mots qui ne vieillissent pas

05/02/2018 09:53 par Assimbonanga

La lutte des classes existe de facto quand bien même ses victimes ont abandonné le combat. Julia pointe un problème du capitalisme : il s’accompagne de la charité qui est l’exact contraire de la Dignité. Le riche se paie en plus le luxe de se parer de gloire et de semblant de Bonté . Le riche gagne sur tous les tableaux : financier et moral.
La France se laisse de plus en plus gagner par l’épidémie. Les "fondations" fleurissent. Même Hollande s’en paye une avec le surplus de fric qu’il a pour récompense de ses services comme président de la République.
Des philanthropes ont dores et déjà investi les banlieues pour y ouvrir des écoles privées où les mioches au teint hâlé sont habillés d’un uniforme à la mode anglo-saxonne. On les met dans le droit chemin, celui de l’excellence de la Réussite (capitaliste) et du Mérite. Discipline et gloire des fondateurs qui se rengorgent du Bien qu’ils font. Petit à petit, notre territoire est colonisé par les mœurs du dominant.

05/02/2018 10:26 par CN46400

@ SergeF
Droite, gauche concept inventé par qui ? quand ? bof, je penche, pour la période que vous désignez, plutôt vers la contradiction entre "la Montagne" et "le Marais", mais passons. Vous écrivez : "La lutte des classes est un concept de la philosophie politique marxiste apparue bien après la Révolution française (c’est François Guizot qui en parla le premier en 1828)." Je vous fais remarquer que Marx est né en 1818... 10 ans c’est jeune pour une pareille invention (ou découverte...)
Vous parlez "d’oligarchie" terme repris par tous les populistes depuis le général Boulanger avec, parfois, une légère connotation antisémite, mais jamais, contrairement au mot "bourgeoisie", un contenu de classe concernant la propriété des moyens de production.
Parler d’oligarchie permet, souvent, d’éviter de parler de l’exploitation des classes prolétaires, qui doivent travailler pour vivre. Mélenchon parle aussi des "milliardaires", mot plus adapté, parce que débarrassé de tout parfum raciste, que "oligarchie"....

05/02/2018 10:35 par jo nice

hé non,Mélenchon ne s’exprime pas en marxiste,en même temps le PCF a abandonné la plupart des conceptes marxistes...lui qui étai sensé les défendre. Je pense qu’ils sont toujours pertinent,mais pas vendeurs ;malheureusement .

05/02/2018 10:51 par AUBERT

Très bon article d’analyse philosophique sur le libéralisme qui est décrit dans ses sous tendus conceptuels. Je ne comprends pas dans ce cadre, les reproches faits. Au début de l’article, Jean-Luc définit le conception des libertés qu’il revendique au nom du "matérialisme historique"... Que veut-on de plus ??? Bien sur, si le corps du texte s’éloignait de ces principes fondamentaux, on pourrait souligner l’écart entre la déclamation du début et le contenu, mais tel n’est pas le cas.
On peut s’interroger sur le vocabulaire utilisé, car en effet les mots de "prolétaires", de Capitalisme" et de "lutte de classes", ne sont pas utilisés. j’en connais qui utilisent ces mots à longueur de texte, mais dont l’analyse réelle et leur matérialisation en sont à l’opposé.
Sur le fond, je tiens à faire observer qu’il ne s’agit pas d’un texte d’analyse économique du Capitalisme. Si tel avait été le cas, les concepts de Capital, Exploitation, Prolétariat, Lutte des classes auraient eu leur pertinence, car pour Marx, en effet, c’est dans l’Economie Politique que se noue le système d’exploitation.
Mais il s’agit ici de philosophie, dont le thème central est la liberté. Nous sommes donc en présence d’un texte qui vise à déconstruire le concept de liberté. Marx fit de même dans ses ouvrages comme "l’idéologie allemande". A ce moment là, il s’agit d’utiliser les mots de l’adversaire (Liberté, libéralisme) pour montrer le sens profond qu’il recèle et surtout montrer comment ceux-ci cachent la matérialité d’une "non liberté". Je pense que l’article réponds à cette interrogation.
N’oublions pas que Capitalisme et libéralisme ne portent pas le même sens. Le Capitalisme est un rapport social (et juridique) d’exploitation concret, que de fait peut être combattu, d’où le concept de "lutte de classes".
Le libéralisme est la philosophie, qui justifie au sens moral du terme, le capitalisme en tant que système. Ainsi, le capitalisme permet une accumulation des richesses au nom de d’un principe philosophique moral qui déclame "La recherche du profit individuel, permet le développement de toute la société" et le profit étant justifié par l’idée là aussi morale "il faut récompenser la prise de risque initial (celui qui apporte les capitaux".
Le capitalisme qui est un système violent de spoliation de richesses sur le travail humain et sur la nature (« Le Capital épuise deux choses : le travailleur et la nature » Karl MARX) peut continuer à dominer tant qu’il peut s’appuyer sur une philosophie morale qui justifie le système et dans laquelle l’exposé philosophique semble en cohérence avec le système. C’est aussi ce que montre cet article.
Les système s’écroulent dès lors que le réel tel qu’il fonctionne ne se trouve plus en adéquation avec la "philosophie morale" qui le justifie. on se trouve à ce moment là devant une contradiction antagonique du type de 1789 ou 1917.
La bonne nouvelle, c’est que le capitalisme financer actuel se trouve dans cette période historique, car le capitalisme financier, c’est le profit d’abord et la société après (jouant le rôle de variable d’ajustement), expliquant de fait le "chômage de masse" (en fait "armée industrielle de réserve) et les précarités sociales (emplois, logement, santé etc.). Aujourd’hui les investissements réalisés par le Capital, ne sont faits que si la condition de réalisation de 15 % de rentabilité est garanti (et je ne parle pas de la spéculation qui transforme du capital argent en encore plus de capital, sans passer par la phase production) De plus, en cas de pépin, c’est la société qui sauve les marchés de leurs propres crises en les renflouant et en générant des "dettes dites publiques" qui vont servir les marchés financiers à se refaire la cerise. On n’est donc dans un système de "planification du profit" qui rentre en contradiction avec la "philosophie morale" du "profit récompense de la prise de risque". Je ne développe pas.
Question Pourquoi si le système est à ce niveau de contradictions, la Révolution ne se déclenche pas ? La Révolution n’est pas un processus automatique, il faut les outils de lutte de classe qui aujourd’hui sont démonétisés (P.C.F-C.G.T), d’où le besoin et la recherche d’insoumission.
Enfin il y a une deuxième raison, c’est la domination idéologique, via les médias, qui marque les esprits. Il n’y a plus besoin de censure tel que pouvait la pratiquer la Police de Fouchet...Il suffit de contrôler les médias (9 Milliardaires) et d’acheter les journalistes (demandez à Pujadas) . Le combat de lutte de classe devient alors très difficile, car l’idéologie est un mur plus solide que celui du mur de Berlin.
Donc pour conclure très bon article d’approche philosophique sur le concept de liberté et de ses matérialisations libérales...

05/02/2018 11:17 par Buffaud

Comme d’habitude, au lieu d’analyser le fond du discours de Melenchon certains s’emploient à critiquer la forme pour tenter d’y trouver de quoi le disqualifier, permettant ainsi à Macron et ses amis de continuer sans trop d’entrave leur politique toxique. Ben oui, Melenchon risquerait de leur prendre le fond de commerce qui les anime sans résultat depuis 50 ans !

05/02/2018 11:44 par Palamède Singouin

@CN46400
Ne croyez vous pas que l’on s’égare dans un débat sémantique un peu vain ? Le libéralisme est un courant de pensée politique et économique qui à l’origine s’oppose à l’absolutisme monarchique à une époque où la notion de capitalisme est quasi inexistante. Une de ses caractéristiques essentielles peut se résumer à "moins d’Etat, moins de réglementation" (en économie : "laissez faire, laisser passer"). En ce sens le qualificatif de "libéral" s’applique parfaitement à la pensée dominante actuelle du PS à LR.
Son rapport à la liberté est assez bien résumé dans le célèbre aphorisme "c’est la liberté du renard dans le poulailler".
Quant à la notion de prolétaire (celui qui ne possède que sa force de travail à vendre aux propriétaires des moyens de production), elle est devenue particulièrement imprécise puisqu’elle s’applique aussi bien au précaire à temps partiel qu’au cadre d’une multinationale.

@Calame Julia
D’après le milliardaire américain Warren Buffet la lutte des classes existe bel et bien. Et il précise que c’est sa classe qui est en train de la gagner. Ce qui ne veut pas dire que la victoire soit acquise et définitive !!!
Par contre, je me demande si la haute bourgeoisie ne serait pas la seule à avoir une véritable conscience de classe. Dans ce cas, vous avez raison : il n’y pas de lutte des classes par défaut de concurrents !!!

05/02/2018 13:40 par Serge F.

"Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner" Warren Buffett

L’argent est le sang de l’économie. Il est actuellement capté par une toute petite poignée de personnes qui ne le réinjecte pas dans l’économie réelle. Si ça continue comme ça celle-ci sera bientôt exsangue. En plus, si on en croit Paul Jorion, le capitalisme est à l’agonie. Personne ne sait comment le faire redémarrer. Les libéraux, qui en on fait une idôle, pensent qu’il faut lui offrir des sacrifices humains, tel un dieu qui serait en colère. Ces sacrifices sont le chômage, les emplois précaires et la réduction des aides sociales. On est en pleine déconnomie mortifère.

En 2016, dans une lettre adressée au gouverneur de l’Etat de New York intitulée : « Plan fiscal pour les 1 % », 51 riches exprimaient le souhait de payer plus d’impôt :

« En tant que New-Yorkais qui ont contribué et profité du dynamisme économique de notre Etat, nous avons à la fois la capacité et la responsabilité de participer à l’effort commun. Nous pouvons largement payer nos impôts, et nous pouvons aussi en payer plus. »

On en est arrivé à un tel point de stupidité que des riches souhaitent donner une partie de leur fortune !

En juin 2017, le patron d’Amazon, ne sachant manifestement plus quoi faire avec ses milliards, sollicitait les conseils des internautes pour ses bonnes oeuvres en envoyant ce tweet : « Je veux que l’essentiel de mon activité philanthropique serve à aider les gens ici et maintenant [...] si vous avez des idées, répondez simplement à ce tweet ». Pendant ce temps, en Espagne, le patron de la firme de vêtement Zara proposait de donner aux hôpitaux 320 millions d’euros pour s’acheter du matériel dernier cri, puisque l’Etat ne peut plus subventionner le service de santé. Et pendant que notre gouvernement s’apprête à ne donner que 50 millions d’euros pour les EHPAD, le PDG milliardaire de Lactalis, très très discret au point qu’on n’a même pas de photo récente de lui, va devoir payer plusieurs centaines de millions d’euros pour le scandale de l’affaire du lait contaminé aux salmonelles (une bagatelle pour la 8ème fortune de France).

Ces quelques exemples illustrent la stupidité d’un monde construit par les libéraux qui souhaitent toujours moins d’Etat. Vous pouvez tout essayer pour leur faire entendre raison, en leur rappelant par exemple que l’austérité est une erreur mathématique, rien n’y fait. La bêtise humaine dans toute sa splandeur est à l’oeuvre !

05/02/2018 14:13 par Serge F.

@CN46400
On attribue aujourd’hui le concept de lutte des classes à la philosophie politique marxiste, ce qui n’empêche pas le fait que celui-ci ait pu être pensé bien avant Karl Marx. Il n’y a donc rien d’absurde à ce que j’ai écrit.

Le terme « oligarchie » n’est pas la propriété du général Boulanger. Il vient du grec ancien ὀλιγαρχία / oligarkhía, dérivé de ὀλίγος / olígos [« petit », « peu nombreux »], et ἄρχω / árkhô [« commander »]. Il faut bien pouvoir nommer les choses même lorsque le terme utilisé a été employé par quelqu’un de peu recommandable, ça ne veut pas dire pour autant qu’on pense comme lui.

Quant à la bourgeoisie, il faudrait définir de quoi on parle. Ce n’est la bourgeoisie qu’il faut combattre, mais la haute bourgeoisie, ce n’est pas tout à fait le même groupe de personnes.

05/02/2018 15:32 par Max Stirner

« Toujours un nouveau maître est mis à la place de l’ancien, on ne démolit que pour reconstruire et toute révolution est une restauration. C’est toujours la différence entre le jeune et le vieux philistin. La révolution a commencé en petite-bourgeoise par l’élévation du Tiers-Etat, de la classe moyenne, et elle monte en graine sans être sortie de son arrière-boutique. »

05/02/2018 17:48 par léon

Je ne vais pas faire un procès a Mélenchon, il n’est pas marxiste d’ailleurs, c’est simple il n’as pas de doctrine, il va ou cela va lui rapporter des suffrages en même temps il peut être internationaliste et avoir un discours nationaliste, si cela peut lui rapporter des électeurs.
la critique du PCF justifier ou pas justifier ne serve pas a cautionner les dérives de ce politicien

05/02/2018 18:37 par CN46400

@jo nice
"Je pense qu’ils sont toujours pertinent,mais pas vendeurs ;malheureusement ." Pour mieux vendre Leclerc travaille, aussi, sur le goût des produits. Et la bourgeoisie en nommant son système "libéralisme" plutôt que "capitalisme", astique l’emballage pour mieux tromper le chaland !
@Aubert
"Mais il s’agit ici de philosophie, dont le thème central est la liberté (...)N’oublions pas que Capitalisme et libéralisme ne portent pas le même sens car le capitalisme financier, c’est le profit d’abord" Ah bon, et le capitalisme, tout court c’est pas le profit d’abord ?......
@Palamède Singouin
Le libéralisme est un courant de pensée politique et économique qui à l’origine s’oppose à l’absolutisme monarchique à une époque où la notion de capitalisme est quasi inexistante.
Vous n’avez pas tort, Voltaire parlait ainsi, mais "l’absolutisme monarchique" me parait bien plus dépassé que le capitalisme, auquel nous avons affaire maintenant.
@Serge F
Depuis 2012, La BCE a crée près de 1000 milliards d’€ qui ont été distribués aux banques européennes suivant des critères inconnus pour moi. S’ils avaient été distribué aux états de la zone euro, ceux-ci les auraient investit suivant leurs "désidératas" en Europe. Que sont-ils réellement devenus ? Peut-être sont-ils dans les acrobaties dont vous parlez ?
La bourgeoisie, petite ou grande, est une "infime minorité" qui possède les principaux moyens de production et qui, en outre, exerce, via l’état, la dictature de ses intérêts sur l’ensemble de ceux du prolétariat ("immense majorité" qui doit travailler pour vivre). C’est ce pouvoir, exorbitant, qui doit être combattu. Dès que ce pouvoir leur aura, définitivement, échappé, les bourgeois deviendront, progressivement des prolos, comme tout le monde.....avec des revenus correspondants à la valeur de la force de travail qu’il livreront à la société.

05/02/2018 21:37 par François

Le fil rouge sur le bouton rouge, le fil vert sur le bouton vert. Et boum, un article de JLM cité ici déclenche à l’identique la même cascade de reaction des memes intervenants. J’admire le déterminisme total du phénomène.
Je me demande ou ces intervenants trouvent la force de tout lire JLM pour verifier ce qu’ils avancent, compte tenu de la faible estime qu’ils semblent avoir pour lui.

06/02/2018 00:53 par Serge F.

@François
Que ce soit à droite ou à gauche, je n’ai jamais vu une personnalité politique susciter autant de réactions que Jean-Luc Mélenchon. Faut dire que le bonhomme a un caractère bien trempé. Si l’on ajoute à cela ses qualités peu communes d’orateur et sa belle plume (même si elle est parfois un peu rugueuse, comme son verbe d’ailleurs), je crois que nous avons tous les ingrédients réunis pour en faire quelqu’un de détestable ou de très attachant. Avec Jean-Luc Mélenchon les réactions sont souvent bien tranchées (avec un "a", comme dans l’erreur que l’on commet souvent sur son nom comme pour rappeler en la commettant que méchant prend aussi un "a").

On ne peut pas être aimé de tout le monde, c’est bien connu. Mais ce que je trouve dommage, c’est que ceux qui le détestent passent, à mon avis, à côté d’un homme qui a beaucoup à nous apprendre compte-tenu de sa longue expérience en politique et de ses passions pour l’histoire, la philosophie, l’économie, les techniques et les sciences. Il est en plus bon pédagogue (il suffit de voir ses vidéos quasi-hebdomadaires sur Youtube pour s’en rendre compte).

Il ne faut pas trop s’attacher à ses attaques ad hominem, elles n’apportent rien au débat et sont tellement prévisibles que ça en devient au mieux comique, au pire pathétique. En tout cas, elles n’auront bien souvent aucun effet sur ceux qui trouvent Jean-Luc Mélenchon intéressant à plus d’un titre.

06/02/2018 11:00 par AF30

C’est incontestable un mot sur Mélenchon et boom tous aux abris. Mais quand même le meilleur, le number one, c’est CN46400. Il prend sa loupe et le voilà qui part à la recherche du détail qui quoi, qui qui. Comme nous savons tous que le diable se cache dans les détails, nous voilà rassurés il sera traqué jusqu’au fin fond de la ligne, du mot, de la virgule et du point. Il me semble toutefois qu’il y a ici un problème pathologique, une sorte de cataracte politique qui lui trouble et la vue et la couleur des choses.
Ceci étant dit j’imagine la politique en France sans Mélenchon, j’imagine également le programme de la FI en application aujourd’hui à la place de la politique actuelle.

06/02/2018 12:10 par AUBERT

Flagrant délit de manipulation

A CN46400,

Dans le cadre des articles et des échanges que j’envoie sur LGS, je cherche en permanence à poser les questions comme j’ai appris dans ma jeunesse, dans le cadre du P.C.F de l’époque, de « manière politique », et non par la mise en cause des individus. Dans le cadre de cet article de JLM, j’ai là aussi cherché à lire ce qui était écrit et non une intention cachée, du fait qu’il s’appelle Mélenchon. Dans ce cadre, j’ai construit un argumentaire qui n’incrimine personne et qui juste tente de montrer les raisons profondes pour lesquelles les concepts de « prolétariat », « lutte de classes », et « exploitation » ne sont pas ici utilisés. J’accepte l’idée que l’on puisse ne pas être d’accord avec moi et argumenter en ce sens. Par contre je n’accepte pas la manipulation que CN46400, fait de mon analyse en prenant le début d’un phrase, et y accolant la fin d’une autre ….10 lignes plus bas qui change complétement le sens de mon propos. Le lecteur pourra facilement vérifier ce fait, en comparant ce qu’écrit CN46400, que je retranscris ci-dessous et mon propos initial.
@Aubert
"Mais il s’agit ici de philosophie, dont le thème central est la liberté (...)N’oublions pas que Capitalisme et libéralisme ne portent pas le même sens car le capitalisme financier, c’est le profit d’abord" Ah bon, et le capitalisme, tout court c’est pas le profit d’abord ?......
J’en viens au fond de l’accusation… Selon CN46400, le « capitalisme c’est le profit d’abord ».

S’il s’agit de dire que le seul objectif du capitalisme c’est le profit, alors oui tel est le cas, le problème c’est que dans le capitalisme industriel du XIXème siècle le profit était une résultante d’un investissement donné écrit par Marx sous la forme :

A---M------------M’-A’

A représentant le capital financier avancé achetant M (Les forces productives machines-hommes, intégrant l’avance salariale) M’, représente le produit fini et A’ Représente le capital récupéré + le profit dégagé de la vente de M vendu sur le marché.

Dans cette construction du cycle d’accumulation, on voit bien que l’objectif du système c’est A’, mais que pour y arriver le capitalisme de l’époque est obligé de passer par une phase incertaine, le cycle M------M’ de production réelle. Il y a donc « prise de risque » (qui come je l’explique justifie sur un plan moral le profit) et le profit lui-même s’il est l’objectif, est toujours aléatoire, expliquant d’ailleurs les crises de surproduction régulières de l’époque (et comme il est aléatoire il y a correspondance entre philosophie morale déclamée et fonctionnement réel).

Nous ne sommes plus dans ce capitalisme d’un profit aléatoire, mais dans un capitalisme dit financier, où le profit est fixé en amont de la production effective, ceci étant permis par la Révolution informationnelle (ordinateurs-internet) et « capitalisme mondialisé ».

La domination du capitalisme financier s’exprime sous la forme A-A’ logique la plus spéculative, de transformation de l’argent en plus d’argent sans passer par la phase production.

Mais cette domination financière va s’imposer sur le cycle productif de la manière suivante :

A-A’-----------M’—(M)

Le capitaliste définit le taux de profit minimum en amont de tout cycle productif réel (A’), puis mettant en œuvre ses « prolétaires informationnels » (bureaux d’études-commerciaux), il va chercher le produit théorique (M’) qui peut correspondre à l’accomplissement de A’. Enfin il organise par délocalisation et sous traitance, la production effective du bien considéré, d’où le besoin de mondialisation du capitalisme.
Dans ce cadre, on voit bien que le profit A’, n’est plus le résultat d’une prise de risque initial, mais il est « planifié en amont » A-A’, tel est la spécificité du Capitalisme à dominante financière.

La grande différence entre le capitalisme d’hier et celui d’aujourd’hui est que si le profit reste l’objectif, il est de plus aujourd’hui intégré comme une contrainte effective placé en amont de toute production (traité comme input), expliquant en retour le fait social majeur qui est que toute la société devient « variable d’ajustement » du système (armée industrielle de réserve, précarités etc…), d’où la nécessité de « déréglementer » le droit du travail (ordonnances Macron). Voilà pourquoi je spécifie le capitalisme financier, comme étant celui qui mets « le profit d’abord ». Et cette phase du capitalisme est spécifique, elle ne pouvait réellement se développer auparavant du fait de l’insuffisance des forces productives, nécessaires à sa matérialisation effective massive (pas d’ordinateurs, ni internet au début du capitalisme).

Pour terminer cette explication trop courte, car elle nécessite un vrai développement, je souhaite attirer l’attention du lecteur, sur le fait que cette analyse de la capacité du capitalisme cherchant à s’extraire des contraintes de la production pour faire de l’argent, a été analysé par K. Marx : « C’est parce que l’aspect argent de la valeur est sa forme indépendante et tangible, que la forme A-A’, dont le point de départ et le point d’arrivée sont de l’argent réel, exprime de la façon la plus tangible l’idée ‘faire de l’argent, principal moteur de la production capitaliste. Le procès de production capitaliste apparaît seulement comme un intermédiaire inévitable, un mal nécessaire pour faire de l’argent. C’est pourquoi toutes les nations adonnées au mode de production capitaliste sont prises périodiquement du vertige de vouloir faire de l’argent sans l’intermédiaire du procès de production »
Marx, Le Capital II

Très cher CN46400, il est dommageable, pour la qualité du débat et le respect des personnes de faire de la manipulation de texte.

Fabrice

06/02/2018 12:36 par cunégonde godot

Cet article est une longue litanie de plaintes et gémissements sur la dureté des temps.
M. Macron applique à la lettre le Traité de Maastricht – pour lequel M. Mélenchon a appelé à voter avec ferveur –, et à sa suite tous les autres traités "européens", c’est-à-dire tout ce qui concerne la disparition de la France souveraine et le retour au Moyen-Âge.
Mon Dieu, protégez-nous...

06/02/2018 12:59 par François

@ Serge F : le principal probleme de ses detracteurs, c’est quand meme qu’ils ne proposent absolument rien de concret. Entre radicaliser sa position en esperant qu’un miracle fasse evoluer la France à l’extreme gauche et une alliance avec l’antipode à gauche, le ps, on rivalise de stérilité.

06/02/2018 16:13 par depassage

L’austérité est une erreur mathématique.

Non ce n’est pas une erreur mathémathique, c’ est tout simplement une folie ou un crime. L’austérité peut se justifier lorsque la production des richesses est faible ou en manque et non pas à une époque où l’humanité n’avait jamais été dans des capacités de création de richesses comme en celle-ci. Nous sommes des fous et c’est tout.

06/02/2018 18:42 par CN46400

Merci à tous mes interlocuteurs qui pensent que la plume de Mélenchon est vierge de toute influence de la bourgeoisie sur sa pensée politique. Sa culture étant si vaste, et profonde, qu’il a pu naviguer pendant 30 ans dans la social-démocratie française, sans que s’attache à ses semelles la moindre trace d’ influence de la classe dominante qu’il nomme maintenant "libérale" et que son maître reconnu, Mitterand, nommait encore, en 1971, capitalisme, en précisant : "cela va de soi".
Reste que si, pour lui, Macron est le président des riches libéraux, pour moi, c’est le président de la bourgeoisie, grand prêtre du "comité qui gère les affaires communes de la bourgeoisie toute entière" (KM le Manifeste 1848) sur le dos du prolétariat tout entier qui, lui, pourtant, est tous les jours plus majoritaire que la veille. Et qui ne pourra limiter les dégâts, et peut-être s’imposer, que s’il parvient à s’unir, autant que possible, autour d’un projet visant à dépasser la dictature des intérêts de la bourgeoisie, où les mélenchonistes pourraient jouer un rôle non négligeable.
Mille excuses à Patrice Aubert pour l’avoir, involontairement, amené à fouiller, une après midi durant, dans ses archives marxiste-léninistes pour tenter de démontrer qu’il y a deux sortes de profit, le méchant des 19° et 20° siècles extrait par le capitalisme sauvage et celui, plus cool, du 21° siècle extrait par les "libéraux" d’investissements plus virtuels que réels...J’observe que Marx dans l’extrait proposé emploie 3 fois le mot "capitaliste" et jamais le mot "libéral".....

06/02/2018 19:00 par legrandsoir

@ tous : merci de recentrer vos interventions sur l’article. On ne va quand même pas recommencer les mêmes échanges sous chaque article mentionnant peu ou prou Mélenchon. D’accord ?

06/02/2018 22:55 par François

Une perle en hommage à notre president que je me permets de mettre en lien ici car je pense que tout le monde ne connait peut etre pas, et là ils ratent quelque chose !
https://m.youtube.com/watch?v=xAASrWEO2Ec

06/02/2018 23:44 par Serge F.

@depassage
Je suis bien d’accord avec vous, mais il faut convaincre les libéraux, et en particulier les macronistes au pouvoir. Seulement pour eux l’homme n’est qu’une ressource. Pour tenter de les convaincre, il faut donc passer par ce qui les obsèdent le plus : l’argent. Or, il se trouve que le FMI a annoncé en 2013 que leur modèle mathématique était faux : l’austérité est une erreur puisqu’un euro retiré dans le budget de l’Etat lui en fait perdre 3 (pour un pays comme la France). On aurait pu penser que cet argument suffirait à les émouvoir, mais non car ce qui compte avant tout pour eux c’est un Etat faible (juste régalien) et dérégulé pour que le renard puisse chasser tranquillement dans le poulailler.

L’austérité, en dehors d’être mortifère, nous empêche d’investir dans la transition écologique pourtant indispensable et source de nombreux emplois. Mais les libéraux ne veulent que des retours sur investissement à court terme et nous présentent sans cesse l’épouvantail de la dette pour justifier leur inaction. Ils sont même en train de détruire la recherche fondamentale puisque celle-ci est maintenant de plus en plus financée par des fonds privés qui ne s’intéressent pratiquement qu’à la recherche appliquée et orientée sur des thématiques (très) rentables (et bien souvent contestables comme les OGM).

07/02/2018 01:09 par Serge F.

Voici un extrait d’un article très intéressant publié par "Le Vent Se Lève" en septembre 2017 :

Le programme du Conseil National de la Résistance proclamait, en 1944, le « droit au travail » et l’obligation pour la société « d’assurer à tous les citoyens les moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail » . Il affirmait ainsi la responsabilité de l’État en matière sociale, et l’absence de responsabilité des citoyens dans le cas où ils seraient frappés par le chômage et la pauvreté. Ceux-ci étaient considérés comme des phénomènes politiques, qui devaient trouver une issue politique. Ce contrat social était insupportable aux yeux des prophètes du néolibéralisme et des ayatollah du libre-marché ; il fallait à tout prix, selon les mots de l’un des plus éminents représentants du MEDEF, « défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ».

Très logiquement, l’élite libérale contemporaine affirme à propos du chômage l’inverse de ce que proclamait le CNR : le pouvoir politique est impuissant, mais les individus peuvent tout ; ce n’est pas à l’État de trouver du travail pour les chômeurs, c’est aux chômeurs eux-mêmes de le faire. Les personnes sans emploi n’ont qu’à s’en prendre à elles-mêmes : si elles sont au chômage, c’est qu’elles n’ont pas cherché du travail avec assez de ténacité…

Une séquence vidéo, diffusée dans tous les collèges sous le ministère de Najat Vallaud-Belkacem, illustre de manière caricaturale le triomphe de cette idéologie :

https://www.youtube.com/watch?v=4GkICus9VeM

Cette séquence raconte, dans un style grotesque, le parcours de Patrick, orphelin élevé dans une cabane par des tuteurs alcooliques, qui a réussi à devenir président d’une start-up à la sueur de son front et par la seule force de sa volonté. Le message transmis aux élèves est clair : si on veut, on peut. La cause du chômage n’est pas à chercher du côté de l’État et de son désengagement face à la mondialisation, face au libre-échange, face aux multinationales qui délocalisent. La cause du chômage est à chercher du côté des « assistés » et des « fainéants », qui ne font pas preuve d’assez de volonté pour trouver un travail.

C’est très logiquement que la société, en vertu de cette vision du monde, se retrouve divisée en deux fractions : les « méritants » d’une part, les « fainéants » de l’autre.

Réf : http://lvsl.fr/faineants-assistes-sinistre-vision-monde-de-classe-politico-mediatique

L’histoire de Patrick Bourdet est rude, très rude. On pourrait parler dans son cas de miraculé. Mais comment peut-on le prendre pour exemple au sujet de la réussite professionnelle sachant que bien peu de gens seraient capables de suivre un tel parcours ? Et pourquoi cette vidéo se focalise plus sur sa réussite professionnelle que sur les causes anormales de la situation épouvantable dans laquelle il s’est retrouvé plongé avec son frère et sa soeur dans son enfance ?

On est dans une logique individualiste où la société n’est pour rien dans les problèmes des gens, mais toute la responsabilité du succès ou de l’échec repose sur l’individu. La grande force de l’idéologie libérale c’est de faire des individus des atomes séparés les uns des autres en concurrence, pour des emplois en voie de raréfaction et de leur faire intérioriser que s’ils échouent à trouver un emploi, c’est qu’ils sont les seuls responsables, si ce n’est coupables.

En complément à cette réflexion, je vous recommande de lire cet article publié par Albert Einstein en 1949 qui lui a valu d’être qualifié d’« ennemi de l’Amérique » par Joseph McCarthy au Congrès :

https://lebilan.fr/2015/08/22/pourquoi-le-socialisme/

Si l’on veut pour nos enfants une éducation mettant plus en valeur le respect des autres, de l’environnement, la solidarité, l’altruisme, l’épanouissement personnel, sans contrainte, et le refus de la compétition afin de vivre dans un monde de justice, de paix et de bonheur véritable, je pense que nous n’avons pas d’autre choix que de changer de civilisation. Alexandre Grothendieck, peut-être le plus grand mathématicien français du XXème siècle (dont pourrait s’inspirer le macroniste Cédric Villani), l’avait déclaré :

Au début, nous pensions qu’avec des connaissances scientifiques, en les mettant à la disposition de suffisamment de monde, on arriverait à mieux appréhender une solution des problèmes qui se posent. Nous sommes revenus de cette illusion. Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d’un supplément de connaissances scientifiques, d’un supplément de techniques, mais qu’elle proviendra d’un changement de civilisation.

Edgard Morin, le grand philosophe français, va dans le même sens :

C’est lorsqu’on est au bord de l’abîme que l’on décèle les réflexes salvateurs. Nous n’en sommes pas encore là et peut-être ne les trouvera-t-on pas, mais nous pouvons espérer. D’abord parce qu’il existe une marge d’incertitude sur les prédictions, par nature hypothétiques, qui annoncent l’état de la planète d’ici un siècle. Le péril sera-t-il, dans les faits, plus massif ou plus supportable, interviendra-t-il plus vite ou plus lentement ? Nous en sommes à faire des paris. Ce qui peut laisser le temps d’accomplir la seule transformation véritable et durable qui soit : celle des mentalités. Combattre les sources d’énergie sale est bien, mais ce n’est pas suffisant. Seule une prise de conscience fondamentale sur ce nous sommes et voulons devenir peut permettre de changer de civilisation.

07/02/2018 01:16 par Serge F.

@François
Excellente cette chanson de Jean Ferrat que je ne connaissais pas ! Merci ! :)

07/02/2018 03:11 par depassage

@ Serge. F,
Mon cher Serge. F, merci pour votre réponse ou vos réponses. J’étais succinct et je ne suis pas allé loin dans ce que je voulais dire. Peut- être une autre fois. Je dirais que même l’idée de réussite est déjà une arnaque compte tenu du nombre d’imbéciles qui réussissent selon les conventions sociétales et non sociales car le social relève de la conscience et le sociétal de la simagrée. Il y a une nuance entre être un membre d’un troupeau et faire partie d’un troupeau.Être membre, c’est être conscient de soi et du reste, faire partie, c’est faire corps et se laisser porter.

07/02/2018 09:51 par Serge F.

@cunégonde godot
A vous lire, vous étiez donc au courant de ce que nous explique Jean-Luc Mélenchon, à savoir que le libéralisme nous prive de liberté. Vous pourriez peut-être vous poser la question : de la poule ou de l’oeuf qui a été le premier ? Qui doit-on combattre en priorité, l’UE ou la mentalité dominante ? J’espère que vous n’espérez pas que Dieu va seul s’occuper de résoudre les problèmes que nous avons créés volontairement ou pas. Nous avons quand même une part importe du boulot à faire. Souvenons-vous de la légende du petit colibris :

Quelle est cette nouvelle religion qui met la Terre à genoux ? Un jour dit une vieille légende amérindienne, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le toucan à l’énorme bec, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! N’es-tu pas fou ? Crois-tu que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Non, mais je fais ma part ».

Toucan dérive d’un mot amérindien provenant lui-même d’une onomatopée suggérée par le chant, peu harmonieux, de cet oiseau sud-américain au bec proéminent. Les toucans sont de farouches défenseurs de leur territoire. En cas d’attaque d’un rapace ou de quelque mustélidé, ils se mettent à plusieurs pour chasser l’intrus et ils prennent soin de placer des sentinelles aux abords de leur domaine. Les amérindiens ont remarqué que lorsque les toucans se rassemblent en multipliant leurs cris, c’est qu’il va bientôt pleuvoir.

Ecoutons donc ce que dit Stephen, un aborigène d’Australie. Son message est emprunt d’une grande sagesse, celle d’un grand peuple qui, il y a bien longtemps, après avoir commencé à détruire la nature, s’est mis à vivre en harmonie avec elle (une grande réussite !) :

https://www.youtube.com/watch?v=EWdH0XBjdl8

07/02/2018 14:11 par Buffaud

Sans Jean Luc Melenchon, il n’y aurait plus aucune opposition en France.

07/02/2018 16:02 par AF30

" Les personnes sans emploi n’ont qu’à s’en prendre à elles-mêmes : si elles sont au chômage, c’est qu’elles n’ont pas cherché du travail avec assez de ténacité…" . Citation extraite pour la critiquer d’un commentaire précédent .
Il est une chose dont on peut difficilement faire grief au capitalisme c’est son manque de cohérence. Ainsi d’autres ont déjà fait remarquer leur grande réussite dans le domaine de l’autoculpabilisation du pauvre et aujourd’hui du chômeur. J’ai en tête cet exemple :
https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/chomage/emploi-nettoyer-sa-ville-pour-se-faire-embaucher_1895863.html
Voici donc une victime ( la situation, le revenu ) qui en arrive à se sentir responsable d’une situation qu’il subit. Ce n’est pas lui qui devrait avoir honte mais nous tous et encore plus les journalistes et techniciens qui ont participé à ce reportage et qui ont l’indécence de le montrer au public sans se poser la moindre question morale sur l’existence d’un tel fait.

07/02/2018 22:31 par joel

A Buffaut
vous écrivez que sans melenchon il n’y aurait pas d’opposition en France (je ne vois pas en quoi ni comment il s’oppose à quoi que ce soit, sinon par la grace des medias qui lui accordent une grande place) ; chez moi on ne voit plus aucun FI dans aucun rassemblement si ce n’est trois ou quatre septuagénaires, anciens militants d’ailleurs.Mais avec lui on peut dire que toute opposition est stérilisée puisqu’il ne pense qu’à 2022 ( comment expliquer autrement ses demandes de rompre tout contact avec les autres forces de gauche -_elles existent malgré le déni du gourou- corse Auterive occitanie Belfort etc.?) Si macron avait du savoir vivre, il lui enverrait une carte de remerciement.

08/02/2018 11:24 par ozerfil

E. Macron, pour comprendre son fonctionnement, au-delà de l’évaluation de la situation locale, il suffit de voir l’attitude méprisante, hautaine, dédaigneuse et autiste qu’il a eue vis-à-vis des ELUS de la Corse : "je décide, vous n’êtes rien !!"

Il a même répondu à une journaliste qui lui faisait remarquer que c’était quand même les élus de la Corse, qu’ils n’étaient pas les élus de la Corse mais d’une région - je cherche encore la différence...

Rappelez-moi donc la définition des élections (dont il use et abuse pourtant du pouvoir qu’elles offrent !!) et de la Démocratie...

Mais E. Macron n’est plus à une affirmation péremptoire fausse ou déclaration intellectuellement discutable près...

Et, ne croyez pas, ce mépris, il l’a pour tous les autres Français, élus ou pas : il se comporte en Monarque Absolu.

14/02/2018 17:20 par Silmarien

JOEL : Je ne sais pas si vous vivez dans une grotte, mais la France Insoumise a proposé des miliers d’amendements et des dizaines de lois à l’Assemblée (plus que tous les autres groupes LREM, LR, et PS). ont mis plusieurs débats sur la table (baisse de l’APL + suppression de l’ISF, les ordonnances sur le code du travail et l’état d’urgence dans le droit commun, le Burn-out, le contrôle au faciès, TAFTA et CETA, etc...) et leur action a fait naitre plusieurs mouvements de contestation qui commencent à converger avec d"autres (policiers, hôpitaux, ehpad, ..) et devenir conséquents ces dernières semaines. Remarquez qu’aucun des autres partis n’a fait quoi que ce soit pour s’opposer clairement ou visiblement à la politique de Macron, les LR le PS et le FN semblent être en hibernation depuis les présidentielles et n’expriment aucune opposition concrète au gouvernement que ce soit à l’assemblée ou dans les médias.
Vous vous trompez pour les alliances avec les partis de gauche. La FI a longuement discuté avec le PCF par exemple, mais JLM et le PCF ont un passif, notamment lors du Front de Gauche, le PCF a toujours été réticent à toute alliance sur le long terme, il ont peur de perdre leur infrastructure et leur appareil, donc ils veulent souvent absolument présenter leurs propres candidats aux législatives coûte que coûte, ont régulièrement préféré faire liste commune avec le PS (à l’époque Hollande...) même après quand ils faisaient partie du Front de Gauche (ils se dissociaient du FdG et s’alliaient au PS face au reste du FdG aux législatives européennes et régionales), puis ont fait le même coup avec la FI. Comme Mélenchon préfère former des alliances sur la base d’un programme et non faire de la popote électoraliste sans ligne politique entre partis qui n’ont rien en commun comme le PS et le PCF, y a forcément de l’eau dans le gaz.
Le PCF a habilement joué les agneaux victimes du méchant lion Mélenchon "sectaire" (parce qu’il veut s’allier sur un programme clair, écosocialiste, et non sur du vent) et de son "égo", qui fait un parfait coupable du fait de son caractère et surtout depuis qu’il a "osé" ne pas appeler à voter Macron Ils l’insultent régulièrement depuis, comme le PS et.Hamon, à l’inverse de JLM qui ne dit rien sur eux. Pendant qu’elle se plaignait de JLM et la FI, le PCF se sont permis d’utiliser les logos, images et le nom de la France Insoumise de manière illégale, bizarrement le PCF et les journaux ne semblent pas s’en émouvoir outre-mesure.
Quant au PS, c’est un peu pareil, la main a été tendue régulièrement vers eux, mais rien, même Hamon en février a refusé les quelques conditions pour une éventuelle alliance. En gros, c’était : pas de Valls, El Khomri et autres responsables de la loi travail au gouvernement, et on envisage un plan B si les renégociations du traité Européen échouent, Hamon a refusé... et 2 semaines après Valls et les autres traitres l’ont lâché d’eux-mêmes pour Macron... et il était trop tard (et le PS avait besoin de son remboursement de campagne apparemment :p).

Voilà, et même avec un petit groupe de 17, ils font ce qu’ils peuvent pour transmettre ce qu’il se trame à l’assemblée/au gouvernement aux citoyens , proposer des solutions alternatves, et sont là pour aider les mouvements sociaux qui se créent, perso je suis contente qu’ils soient là et qu’on ait pas le même discours dominant partout, zéro débat à l’assemblée, voire même un parti unique, déjà que plus le temps passe, plus le gouvernement est autoritaire...

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