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30 ans de Gnu et du logiciel libre

Entretien avec Lionel Allorge de l’April à l’heure de Prism, "les logiciels libres sont les plus sûrs"

Ce vendredi est célébré le trentième anniversaire de la création de GNU, le système d’exploitation libre de Richard Stallman, évènement fondateur du logiciel libre. L’occasion de revenir sur la philosophie du logiciel libre et son importance à l’heure de Prism et de la révolution mobile avec le président de l’April, association de promotion du libre, Lionel Allorge. Entretien.

April, association créée en 1996 à Saint Denis, Paris 8. Dans le "bocal", lieu où se réunissaient les étudiants en informatiques pour programmer. Ils ont rapidement été en contact avec Richard Stallman créateur de GNU et de la Free Software Foundation et font aujourd’hui tout un travail de défense et promotion du logiciel libre.

On fête aujourd’hui les 30 ans du libre, suite à l’appel fondateur de GNU, par Richard Stallman… Pouvez-vous nous raconter ce qui a mené à cet acte ?

Lionel Allorge

Lionel Allorge : Tout est partie de l’idée fondatrice que les utilisateurs doivent pouvoir rester maitres de leur système informatique, quel qu’il soit, ordinateur, tablette, smartphone… Richard Stallman le dit souvent, ou bien c’est vous qui contrôlez votre ordinateur ou bien c’est votre ordinateur qui vous contrôle. On le voit très bien avec l’iPhone par exemple où vous ne pouvez installer que des logiciels qui ont été validés par Apple. C’est Apple qui décide ce que vous faites avec un iPhone ou un iPad. L’autre notion importante du libre, c’est le partage du savoir. Les codes informatiques s’échangent. Si le logiciel était un gâteau, il faudrait en fournir la recette.

C’était une pratique normale aux débuts de l’informatique, qui était très universitaire. Tout le monde s’échangeait les recettes des logiciels, même IBM par exemple, qui vendait du matériel, et qui donnait les programmes permettant de faire fonctionner la machine. Il y avait alors une notion de contrôle par les pairs.

Mais les industriels ont petit à petit compris qu’ils pouvaient faire payer les logiciels, au nom du copyright aux États-Unis, du droit d’auteur en France. C’est quand il y a eu ce clash que Richard Stallman s’est dit qu’il n’était plus possible de continuer à perdre en liberté.

La petite anecdote fondatrice, c’est que le MIT, où Stallman travaillait, venait de recevoir une nouvelle imprimante avait été fournie sans code source. Les chercheurs avaient pris l’habitude de faire des petits programmes permettant de détecter les problèmes sans avoir à se déplacer, comme les bourrages de papier. Là ce n’était plus possible. On n’était plus dans le partage du savoir.

Stallman a alors décidé de refaire un système complet basé sur UNIX. De manière à ce que en tant qu’auteur, il puisse accorder à d’autres le droit de l’utiliser. Et comme il ne pouvait pas tout faire seul, le 27 septembre 1983, il a lancé un appel à la communauté scientifique, et c’est cet appel qu’on célèbre aujourd’hui.

C’est donc l’acte fondateur du logiciel libre ?

Lionel Allorge : Le projet ne va réellement démarrer qu’en 1984, où il va réellement poser les bases. Il publie alors le GNU manifesto, où il pause les bases du logiciel libre. Il y avait, avant lui, des logiciels on pouvait dire libres, c’était explicitement dit dans leurs clauses d’utilisation. Mais rapidement Stallman a du formaliser légalement ces principes, rédiger une licence, la GPL version 1. Tout cela s’est construit progressivement à mesure qu’il faisait.

Richard Stallman

C’est GNU qui a désigné, formalisé ce qu’est le libre. Qui a déterminé ses 4 libertés fondamentales. La première est la liberté d’utilisation sans aucune contrainte. La deuxième est la liberté de pouvoir étudier et modifier le logiciel. On doit pouvoir adapter le programme à ses besoins. Et cela nécessite d’avoir accès au fameux code source, la recette de cuisine. Troisième liberté, on doit avoir le droit de le redistribuer. Y compris de le revendre, car le logiciel libre n’est pas forcément gratuit par nature. Enfin dernière liberté, pouvoir redistribuer le logiciel modifié.

Comment le monde du libre peut faire sa place dans le monde du mobile et des tablettes notamment ?

Lionel Allorge : On en est au tout début. On n’est pas capable actuellement d’avoir un système de smartphone qui soit totalement libre. On a bien Android de Google, dont le code de base est libre. Le problème c’est que les constructeurs ne se satisfont pas de ça. Non seulement ils rajoutent une surcouche logiciel à Android, c’est très visible avec Samsung par exemple qui change complètement l’interface, mais surtout notre plus gros problèmes ce sont les couches basses. C’est-à-dire tous les petits logiciels qui servent à faire fonctionner les petites puces dans l’appareil, qui parlent directement avec le matériel, les drivers dirait-on dans le monde du PC. Ce qui gère le GPS, le Wi-Fi, la connexion au réseau téléphonique… Chacune de ces puces est fournie par le fabriquant avec un logiciel qui n’est absolument pas libre.

La Free Software Fondation a par exemple lancé le projet Replicant, qui est Android, épuré de tout ce qui n’est pas libre. Mais pour l’instant ça ne marche que sur un ou deux téléphones. Et pour installer ce genre de système, il faut jailbreaker l’appareil, c’est-à-dire supprimer toutes les protections mises par le constructeur. Et les tablettes c’est à peu près pareil.

Bref, du côté smartphone et tablettes, c’est vraiment l’appareil qui contrôle l’utilisateur…

Lionel Allorge : L’exemple qu’on donne souvent dans les conférences, c’est le kindle, la liseuse d’Amazon qui permet de lire des livres électroniques. Des gens avaient acheté le fameux 1984 d’Orwell dessus, mais Amazon s’est aperçu après coup qu’il n’avait pas les droits pour la version électronique du bouquin et a effacé le livre électronique des tablettes. C’est comme si quelqu’un rentrait chez vous pour enlever des livres de votre bibliothèque. Vous n’êtes plus du tout maître de votre système informatique.

Autre exemple, vieux projet de loi sous Clinton qui prévoyait d’installer un numéro dans chaque processeur permettant de vérifier quel matériel a agi sur quel logiciel. C’est vraiment l’idée de garder le contrôle sur tout système informatique.

C’est une bonne transition, pour évoquer Prism et Linus Torvald, créateur de Linux, qui concédait récemment et à demi-mot avoir été approché par la NSA pour laisser à l’agence une porte cachée (backdoor) dans le logiciel. Est-ce possible ?

Lionel Allorge : Qu’il ait été approché, ça je n’en doute pas. Qu’il le fasse, j’en doute. Cela peut toujours être fait, mais la pratique du libre devrait permettre de le détecter. C’est pour cela qu’il faut des communautés. Je ne suis donc pas trop inquiet avec la grosse communauté qui étudie et modifie Linux. Mais il y a une masse telle de logiciels libres qu’on ne peut pas garantir que chacun ait été recontrôlé. Pour autant, le logiciel libre reste le meilleur moyen pour éviter ce genre d’intrusions, il nous semble clairement que ce sont les programmes les plus sûrs.

Ce que l’affaire Prism semble conforter…

Lionel Allorge : Oui ! Beaucoup de spécialistes sont par exemple convaincus que la NSA a ses entrées chez Microsoft. Notamment, il a été détecté dans un code un mot clé : NSA Key, qui serait justement une clé pour permettre à l’agence de renseignement de rentrer dans le programme. Pour nous, il est certain que ces grandes boîtes sont régulièrement approchées la NSA. Le logiciel libre nous semble vraiment la meilleure solution, même s’il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas de garantie à 100 % en informatique.

D’où le logiciel libre devrait être au cœur de nos services publics...

Cela dépend essentiellement des gens qui sont à la direction technique (DSI). Par exemple la gendarmerie est passée au libre, pas la police nationale. La gendarmerie nationale a fait le constat il y a quelque temps que pour se garantir un système sûr, il lui faut du libre qu’elle peut « auditer », dont elle pourrait vérifier qu’il n’y ait pas notamment de porte dérobée qui permette d’accéder à leur système informatique. Ils ont remplacé tous les systèmes Windows par Ubuntu.

Pour nous, l’April, c’est une de nos grosses activités, d’aller voir les institutions et les élus pour défendre le logiciel libre. Une forme de contre-lobby pourrait-on dire. On a eu une petite victoire à l’investiture de ce nouveau gouvernement, avec la circulaire Ayrault qui encourageait l’utilisation de logiciels libres dans les administrations. On a eu un amendement refusé dans la loi Peillon sur le fait d’utiliser en priorité des logiciels libres dans l’Éducation Nationale. Mais juste après lors du vote de la loi Fioraso sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche, un amendement est passé qui donne la priorité au libre.

Propos recueillis par Pierric Marissal

Premier samedi du Libre
  • Les premiers samedi du libre. C’est un évènement, tous les premiers samedi du mois à la Villette où n’importe qui peut venir se faire installer un système d’exploitation libre GNU/Linux (Ubuntu ou autre), gratuitement, en plus ou en remplacement de son système d’exploitation Apple ou Microsoft. Les bénévoles sur place partagent leurs connaissances, logiciels libres et expériences.
 http://www.humanite.fr/social-eco/lheure-de-prism-les-logiciels-libres-sont-les-plus-549882
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COMMENTAIRES  

19/10/2013 10:42 par gérard

J’ai bazardé Windows depuis pas mal de temps et je navigue plus qu’avec Ubuntu 13 04 (et pourtant ils sont installés tous les deux en dual boot).
Déjà, c’est le sujet principal de mon commentaire : j’invite tout le monde à en faire autant car ce système fonctionne parfaitement bien ; mais je ne suis qu’un simple profane et je m’y noie complètement entre toutes les versions de Linux (lubuntu, xubuntu, mint, fedora...etc)
Pas assez de temps pour aller sur des forums, et quand j’y suis allé je comprenais encore moins...
Je n’ai peut-être pas trouvé le bon "bureau de renseignement" y en a-t-il un et lequel ?
merci

19/10/2013 12:48 par alfare

Réjouissant de voir ces articles dans l’Huma qui rappelons-le, fut le premier quotidien au monde accessible dans son intégralité en ligne de n’importe quel point de la planète.

Quelques liens pour les lecteurs intéressés :

déjà signalé dans l’article de LGS (pour être surs de ne pas le rater)
Richard Stallman le père du logiciel libre au secours des utilisateurs du numérique

Célébrer les 30 ans de GNU le 21 septembre 2013 à Paris 8 (April)

pour récapituler tout ça, un article de RMS (Stallman) traduit dans le framablog

au passage un coup de chapeau à la galaxie framasoft, porte d’entrée pour beaucoup vers le libre, une mine d’infos et d’outils les plus divers (framalibre, framastart, framaDVD, framabook, framapack, framakey, framalang, framatube, framazic, framapad, framadate... et j’en passe )

de temps en temps,une bonne nouvelle, à suivre ...

la parole à Jérémie Zimmermann, animateur de la Quadrature du Net
(désolé, l’article n’est plus en libre consultation, on doit pouvoir en trouver d’autres)
on peut recommander aussi la page du conseil d’orientation de la Quadrature dont tous les membres sont des grands noms du Libre dont on peut lire les écrits (devenus des "classiques" pour beaucoup et dont on profitera de leurs articles, conférences, publiés ou se déroulant ici et là)

un bon site : : S.I.Lex : :
http://scinfolex.com/2013/07/15/legaliser-le-partage-non-marchand-mensonges-fausses-pistes-et-vraies-opportunites/
http://scinfolex.com/2013/07/25/reponse-a-la-hadopi-une-sphere-non-marchande-autonome-peut-exister/

un autre acteur du libre l’ A.F.U.L. (association francophone des utilisateurs de logiciels libres) qui mène aussi de nombreux combats (par ex sur lesracketiciels) et informe le grand public (par ex les bons constructeurs/assembleurs/vendeurs de matériel informatique qui respectent l’utilisateur)

signer ou pas, encore un dessin
avec un soupçon de réserve toutefois sur les risques puisque ce sont des millions de données collectées à des fins commerciales ou politiques

un petit lien sur le blog de Tristan Nitot
et pour finir juste pour le plaisir des yeux

19/10/2013 13:30 par Scual

Le problème n’est pas l’absence de système d’exploitation libre.

Le problème est que seul ceux qui ne sont pas libres, à savoir Windows et dans une moindre mesure MacOS, ont la chance de disposer de logiciels développés dessus.

En clair rien ne vous empêche d’installer Ubuntu, mais vous ne pourrez pas jouer à des jeux vidéos et il faudra vous passer de l’utilisation de l’immense majorité des logiciels... ce qui transforme votre ordinateur en une sorte de superminitel libre qui ne vous servira qu’à regarder des films et surfer sur internet.

Bien sur si vous décidez de vous donner corps et âmes à l’informatique, vous finirez par pouvoir faire pas mal de trucs avec, mais pour le grand publique il est tout simplement absurde d’imaginer choisir un système d’exploitation avec lequel ils ne pourront "rien faire", et le peu qu’ils pourront faire ils devront se démerder tout seul car personne ne pourra leur expliquer comment ça marche vu que personne n’a la même chose chez lui.

En clair le problème est le monopole de Microsoft et Apple.

La SEULE solution est d’obliger d’une manière ou d’une autre les créateurs de logiciels et les fabricants de matériel a rendre leur produits compatibles avec des OS libres. Bref il faut légiférer et règlementer et c’est très loin d’être un problème facile à résoudre.

19/10/2013 20:57 par olivier

@Scual
Vous soulignez un problème qui est intéressant.
Néanmoins, aux vues des mesures prises par nos gouvernements occidentaux à la solde des financiers, j’ai peu d’espoir de voir un jour une législation aboutir sur ce sujet. Ou, formulé autrement, les changements ne viendront pas du gouvernement, autant au niveau social qu’au niveau informatique.

En revanche les mouvements collectifs qui se regroupent sous la bannière GNU ont obtenu bien des avancées ces dernières années et affirmer aujourd’hui qu’un ordinateur avec Linux est un minitel (ou superminitel) est pour le moins réducteur. Les interfaces graphiques proposées par Linux sont au moins aussi intuitives que celles proposées sur les systèmes d’exploitation non libres et la majorité des problèmes (hors jeux vidéos, mais ça c’est un sujet différent et plus ample qui est en relation avec la société de diversion) ont été surpassés. Il existe des équivalences aussi bonnes voir meilleures pour la grande majorité des programmes sous Linux, presque toujours libres et très souvent gratuites qui peuvent être installées très facilement.
Vous pouvez pratiquement tout faire sous Linux. Là où il y reste une vraie différence c’est au niveau vidéo ludique (seule raison pour laquelle je conserve encore une partition windows), cet aspect étant essentiellement commercial, les industries du jeu préfèrent ne pas trop s’aventurer vers ces systèmes, mais il y a fort à parier qu’elles le feront lorsque Linux aura atteint un niveau de diffusion suffisant chez le particulier (le système capitaliste étant perclus de défauts, il ne faudrait tout de même pas ignorer cet éventuel avantage), c’est d’ailleurs en train d’arriver petit à petit, Blizzard parlait d’adapter une de ses meilleures ventes à Linux, il y a également la plateforme Steam qui propose des jeux commerciaux pour Linux.

Pour ce qui est de "se débrouiller tout seul" je pense pour le coup que c’est totalement faux, les communautés sur internet sont très développées et réactives, l’entraide est de mise... c’est d’autant plus vrai dans une communauté gigantesque comme celle de Ubuntu.

En résumé je dirais que si il est vrai qu’il y a quelques années, passer à Linux était réservé aux informaticiens et à ceux qui partageaient les convictions du projet GNU, aujourd’hui Linux est non seulement accessible à tous, mais il présente aussi une série d’avantages non négligeables et qui ne concernent pas seulement les informaticiens, face aux systèmes privatifs (Windows le plus souvent) notamment au niveau de la stabilité, de la sécurité, du multitâche... j’en passe et des meilleures.

20/10/2013 10:23 par gérard

@ olivier
Comme je l’ai dit précédemment, cela fait quelques mois que je travaille avec ubuntu 13 04, et j’ai conservé Windows en dual boot (c’est très facile à installer, la preuve j’y suis arrivé !) Le dual boot (au démarrage avoir le choix entre les deux systèmes) permet vraiment de se familiariser avec Linux. Pour la petite histoire je ne suis plus revenu sur Windows depuis car tout fonctionne parfaitement sur Ubuntu, sauf les jeux vidéo mais ils ne m’intéressent pas du tout (de toute façon j’ai W en secours au cas où).
Comme je ne suis pas un spécialiste très loin de là, je m’y perd entre les différentes variantes de Linux, dont celle Linux Mint qui m’a été rapportée comme étant la meilleure (meilleure que la 13 04 ?) surtout pour un profane, qu’en est-il vraiment ?
J’aimerai attirer l’attention sur un gros problème :
Beaucoup achètent des ordinateurs par internet ou en grande surface, et à chaque fois Windows est installé, et il faut bien être conscient que W a un coût et quant au "service après vente"....!
Par contre beaucoup vont ensuite chez "l’artisan du coin" quand ils ont un problème. J’ai un ami "artisan du coin" qui d’une part rame un peu plus chaque année et râle après la qualité de ce qu’on lui amène à réparer ; comme ils ont été achetés bon marché, il ne peut facturer les réparations à leur juste coût ; s’il refuse le client va acheter un autre ordi, sur internet ou en grande surface, et à la fin cela lui revient plus cher que d’en acheter un chez "l’artisan du coin", surtout de par ce que j’ai pu juger ils ne sont pas beaucoup plus chers. Dans mon boulot (j’utilise pas mal d’outils en électro-portatif) la blague qui circule pas mal : il faut être riche pour acheter bon-marché ; sous-entendu le risque est grand alors de racheter plusieurs fois le même matériel, et à l’arrivée....

20/10/2013 15:45 par olivier

@gérard

Concernant votre question sur Mint, je ne l’ai jamais testée mais en ai entendu beaucoup de bien.
Pour ce qui est de la version "13.04" dont vous parlez, il s’agit de la version d’Ubuntu qui est une distribution de Linux elle même basée sur une autre distribution nommée Debian (tout comme Mint).
Vous trouverez ici plus d’informations sur le sujet si vous le souhaitez (le reste du document peut vous apporter pas mal d’éléments concernant les apports de Linux).
Notez cependant que si les différentes distributions paraissent très différentes les unes de autres, elles ne sont que des "apparences" différentes du même système d’exploitation : Linux. Du coup le choix est généralement (en gros) basé sur une question de... gout (à mon avis).

NB : depuis le 17/10 la version 13.10 d’Ubuntu est sortie (vous avez, si vous le souhaitez, la possibilité d’actualiser votre système depuis le gestionnaire des mises à jour).

Concernant la pré installation de Windows sur les ordinateurs neufs, cela est évidemment dû au monopole qu’avait réussi à instaurer Microsoft (et Apple, sur un autre type de machine). Vous pouvez cependant dans bien des cas aujourd’hui demander votre ordinateur livré avec une distribution de Linux (même si je pense qu’en grande surface cela ne soit pas le cas, ils n’installent généralement pas eux-mêmes les systèmes d’exploitation), ce qui permet souvent une remise d’une centaine d’euros (prix que vous coute généralement le Windows que vous n’aviez souvent pas demandé dans l’ordinateur que vous achetez).

Pour ce qui est de la qualité des machines vendues par les grossistes non spécialistes (les super marchés en général) les machines qu’ils vendent "à des prix défiant toute concurrence" présentent souvent des lacunes au niveau d’un moins un composant (souvent plusieurs - parfois difficilement changeable) ce qui fait que le reste de la machine ne peut pas fonctionner de manière optimum.

(pardon pour le hors sujet)

20/10/2013 19:30 par DePassage

Entre utiliser les systèmes d’exploitations de Microsoft ou de Apple bourrés de spywares et autres merdes inutiles et privatrices à désactiver et/ou à désinstaller ou utiliser un système d’exploitation comme Ubuntu (youbugtoo et butnut pour les intimes) décrit comme « libre » par certains, mais bourré de addware, spyware et logiciels privateurs à désactiver et/ou à désinstaller, système d’exploitation pseudo-libre produit par Canonical, compagnie hébergée sur l’Île de Man par son milliardaire de propriétaire (gourou dictateur de SON système d’exploitation) afin de se soustraire à ses obligations fiscales, s’appropriant les contributeurs bénévoles d’autres distributions GNU/Linux comme Debian (l’argent, l’argent, l’argent…) et utilisant le travail des autres sans rendre la pareille à la communauté du logiciel libre (contribution en upstream minimale, souvent presque inexistante), qui va jusqu’à exiger de ceux et celles qui se laissent manipuler par ses slogans marketings à deux balles comme « Ubuntu, Linux for human beings » de signer la « Canonical’s contributor agreement », licence avec laquelle la compagnie Canonical se réserve le droit de modifier la licence du code source de vos contributions et ce, même vers une licence propriétaire non-libre, elle est où la différence ?

Suggérer Ubuntu comme alternative aux produits privateurs des Microsoft et Apple est une insulte à RMS (Richard Matthew Stallman) et ses combats pour la libération logiciel et matériel !

21/10/2013 00:22 par olivier

@DePassage
Il y a quand même, à mon sens, une différence de taille, dans un cas on se familiarise avec Linux (et on peut commencer à s’intéresser au message GNU) dans l’autre cas... non.
Il est bon, néanmoins, de rappeler les dérives de Canonical.

21/10/2013 01:50 par gérard

@ olivier
Merci pour ces renseignements, et désolé de vous avoir dérivé « hors sujet »...
je fais pas mal de lobbying autour de moi pour Linux, car ce système fonctionne parfaitement bien ( je m’attendais d’ailleurs à plus de difficultés), et je vais faire circuler cet article.

23/10/2013 07:47 par Scual

Oui je sais bien tout ça sur linux... mais il n’empêche que si c’est plus comme avant le chemin restant à parcourir est absolument gigantesque.

Pour vous donner un ordre d’idée même les mac souffrent énormément par rapport à windows aux yeux du grand publique qui quand il achète un ordinateur ne veut pas des solutions pour pallier aux manques mais la possibilité de pouvoir TOUT faire avec. Il faut comprendre que pour la plupart des gens sortir 600 euros minimum c’est pas rien et que du coup ils veulent pour ce prix là que tout le monde soit content, ce qui inclut les enfants qui doivent pouvoir jouer avec l’ordinateur, utiliser les mêmes logiciels qu’à l’école c’est à dire ceux de la suite Microsoft office etc... Si Mac souffre beaucoup de ça, imaginez ce que c’est pour linux ! Un type qui vient tout juste de sortir 600 euros et qui ne peut pas installer le logiciel qu’utilisent ses collègues de travail a même l’impression qu’il s’est fait escroquer pour peu qu’il n’y connaisse rien en informatique !

Il faut voir les retour réels du grand publique qui se fiche de ces questions mais veulent juste être satisfaits de leur produit. Pour eux même un dual boot est une source d’ennui puisqu’ils ne savent pas la différence entre les deux produits et en réalité ne comprennent même pas ce qu’est un OS et sur quoi il faut cliquer. J’aide des personnes à utiliser leur outils informatique et l’écart entre ce qu’on croit simple comme bonjour et la réalité de ce qu’est quelque chose de simple comme bonjour est gigantesque. C’est exactement comme un langage, parler chinois est très simple, pour ceux qui parlent chinois... L’immense majorité des gens qui ont un ordinateur ne comprendraient pas DU TOUT ne serait-ce que le sens de cette conversation.

En fait la qualité réelle ressentie d’utilisation et même d’utilité d’un OS dépend à 99% de la quantité de choses que l’on peut faire avec, que leur utilisation soit répendu et de la facilité pour les faire... pour le reste des arguments on s’adresse déjà à un public "Geek". Avec Windows on peut tout faire et tout installer facilement il est donc "mieux" que ceux pour lesquels il faut se taper une recherche et des discussions sur des forums avant, quand on a la chance de pouvoir les faire. Les communautés de Apple et encore plus de linux, les gens s’en tapent, leur communauté à eux c’est leurs potes de travail et leur famille... et ils ont le droit de consacrer leur temps à d’autres chose si ils le veulent sans se retrouver pris au piège du monopole de Microsoft et devoir installer 6 systèmes d’exploitation différents.

Le Dual boot n’est pas une solution au problème, et même au contraire en vérité. Il n’y a pas d’autre solution si l’on veut une concurrence réelle que la règlementation. La complémentarité n’est pas un véritable choix et ne changera jamais rien au problème principal qui est le duopole de Microsoft et Apple. En plus ça encourage les développeurs à ne pas adapter leur produit pour linux puisque 100% de ceux qui ont Linux ont Windows... Que quelqu’un qui choisi linux ne soit pas par la même occasion obligé de se passer de 99,9% des logiciels et qu’il puisse donc s’habituer et utiliser linux par choix plutôt que de s’habituer à Windows par obligation est la seule solution.

Il faut que TOUT les logiciels payants, y compris ceux qui le sont seulement pour les entreprises soient disponibles au moins sur 3 OS, dont au moins un OS libre. Et au passage il faut obliger Apple et Microsoft à fournir le code source de leurs OS, c’est même encore plus important que de militer pour le logiciel libre.

23/10/2013 14:20 par olivier

@Scual
Je comprend votre point de vue, néanmoins je répondrais par cette analogie :
La grande majorité des gens en France regarde la télévision, lisent les journaux et écoutent les radios, je ne vais pas me priver néanmoins, si j’en ai l’occasion, d’inciter ceux que je rencontre à venir lire le grand soir, même si ils n’ont pas le début de la prémisse d’une réflexion politique... (ou d’une réflexion tout court ?), dans 99% (pourcentage fictif) des cas, ce sera comme évacuer un liquide biologique composé de déchets de l’organisme dans un instrument de musique à cordes frottées, la norme sociale n’aidant généralement pas, le travail de conditionnement ayant déjà été fait par les média de masse. Je pense cependant que les 1% restants pour qui cela aura servi (à les sortir des rails de la norme médiatique dominante, par exemple) auront valu la peine.

Il y a une nécessité à militer pour le logiciel libre, que vous-même touchez du doigt dans la mesure où vous appelez à faire apparaître une loi visant à rendre tous les codes libres (car cette loi n’arrivera pas toute seule par miracle). La loi ce n’est pas le moyen, ce serait l’aboutissement. L’un des rares moyens à notre disposition pour y parvenir c’est le militantisme.

Le militantisme permet entre autre choses d’augmenter la présence des OS libres sur les machines et la logique de marché (seule logique que semblent admettre nos gouvernements et les développeurs) fait donc qu’il y a nécessité de développer pour ces systèmes. Avec cette nouvelle visibilité, la philosophie du logiciel libre prend ses marques et avec l’espoir de l’arrivée d’un gouvernement de gauche la loi aboutit (la corruption et les pressions engendrées par les multinationales et le gouvernement états-unien ne permettant à aucun autre type de gouvernement de faire passer une telle loi, le concept de "copyright" y étant légèrement malmené).
Peut-être avez-vous une alternative à proposer pour faire apparaître cette loi... ça ne peut que m’intéresser.

Cela dit, si je me permets un tel niveau de prosélytisme concernant les OS libres c’est parce que je les trouve pour ma part parfaitement ergonomiques, très simples d’utilisation (oui, même et surtout pour les installations de logiciels à partir des dépôts) et aussi beaucoup plus stables et fiables que Windows. Je ne perd pas de vue qu’un ordinateur n’est qu’un outil.

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