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Haïti, suite des souffrances, retour des paramilitaires . . . et des militaires US.


DÉCLARATION DE BATAY OUVRIYE SUR LA SITUATION DU PAYS AUJOURD’HUI


20 décembre 2003


Dans le cadre de nos pratiques concrètes sur le terrain de la lutte quotidienne des ouvriers, des travailleurs divers, des masses populaires en général... pour nous, de BATAY OUVRIYE, il était déjà très clair que :

les dirigeants Lavalas, en détruisant toutes les composantes populaires qui constituaient le large mouvement de masse 1984-1999, était devenu un pouvoir totalement anti-populaire. Et, avec cette évolution, carrément réactionnaire ; donc, obligatoirement, de plus en plus répressif, jusqu’à devenir criminel. Nous faisons face à cela depuis plusieurs années.

En effet, sur les terres des grands propriétaires fonciers, au Ministère du Travail, à la Justice... c’est toujours contre les luttes du Peuple revendiquant ses droits que se situe ce pouvoir ! Tout autour de nous aussi, par ses exactions sur les démunis dans les quartiers, sur les marchandes de pacotille, les chauffeurs, les sociétaires des coopératives, sur les écoliers, étudiants universitaires, travailleurs de la presse, partout, indistinctement, toujours le même objectif : démanteler les luttes revendicatives, anéantir la parole ! Et, pour lutter contre les intérêts des ouvriers, paysans pauvres, travailleurs, masses populaires en général, cette répression est toujours des plus totales, aveugle. Nous dénonçons cela depuis longtemps !

Pourtant, comme tout dans cette société où nous vivons, ce n’est que quand ce pouvoir en arrive à attaquer la petite bourgeoisie, les fonctionnaires, intellectuels et bourgeois, que cela devient « inacceptable »... !

Aujourd’hui, le fait des gouvernants d’en être arrivé à réprimer également ces classes et catégories sociales rend la crise politique générale, le pouvoir semblant avoir atteint un degré où perce nettement son agonie. La quasi-intégralité de l’espace démocratique antérieurement conquis est aboli et la population entière crache son désaccord en exigeant l’élimination (ou du moins le changement au sommet) de ce pouvoir.

*

Mais, d’un autre côté, l’analyse basée sur les intérêts réels du peuple impose une différenciation parmi les nombreuses classes, catégories et secteurs qui protestent. En effet, peu de ces regroupements ou individus véhiculent réellement l’intérêt large des masses populaires. Et nous pouvons même affirmer haut et fort : bon nombre d’entre-eux sont même opposés aux intérêts des masses. Ce qui rend la situation bien plus complexe.

Nous, de BATAY OUVRIYE, connaissons intimement la bourgeoisie haïtienne et sa nature profondément anti-travailleur, anti-peuple. Ses agissements au sein des usines, établissements, ateliers, commerces, petits ou grands... c’est nous, ouvriers, travailleurs divers, qui les endurons ! C’est nous qui pouvons témoigner de l’ampleur de son mépris, des humiliations qu’elle impose, de sa domination et de sa répression à l’égard des travailleurs haïtiens afin de déployer l’exploitation sans limite qu’elle souhaite généraliser à travers le territoire, en parfaite entente de classe avec les multinationales impérialistes. De même, ses représentants de classe (politiciens et intellectuels bourgeois) dénoncent sans cesse toute protestation, arrêt de travail, grève, mobilisation quelle qu’en soit la forme dès qu’ils revendiquent les droits démocratiques des travailleurs, sous prétexte qu’il s’agit de « désordres » susceptibles de pertes de revenus pour le « pays » !

Nous savons à quel point c’est le régime Lavalas lui-même qui se porte garant de l’IMPUNITÉ absolue dont jouissent ces classes face aux exactions et crimes qu’ils perpétuent contre les ouvriers, paysans pauvres et les travailleurs en général. Nous dénonçons et luttons sans cesse contre cette impunité et les alliances politiques et économiques qui la sous-tendent. Si la bourgeoisie combat actuellement le régime Lavalas, il est clair pour nous que cela s’explique du fait que ce pouvoir, par son incapacité chronique et ses propres contradictions archaïques, ne lui permet ni d’administrer l’Etat, ni de construire clairement l’hégémonie nécessaire à l’établissement de l’exploitation pleine et entière de cette classe. Enfin, si elle est réduite actuellement à devoir se présenter personnellement, cela est dû à la crise de représentativité des classes dominantes à laquelle nous avons fait référence en de maintes occasions.


Lavalas se base sur cette présentation non dissimulée pour se poser en pouvoir des plus populaires de la planète. GROSSIER MENSONGE !

1. Lavalas a toujours accordé les plus grands avantages à la bourgeoisie, non seulement dans tous les conflits l’opposant aux travailleurs, mais encore dans toutes les orientations nationales politiques et économiques d’envergure : capital financier (les banques champignonnent de toutes parts), grandes affaires de toutes sortes, avec, en exemple principal, les zones franches.

2. Bourgeois, le régime Lavalas l’est tout aussi, en relation avec les principaux monopolistes de la place. Seulement il se garde bien de le montrer publiquement.

3. Lavalas est maître de la corruption (dans l’Etat, la drogue, la contrebande..., les scandales du riz, des tôles, des coopératives...).

4. Lavalas est roi du vol généralement et ce n’est pas un hasard si le titre « Grand Mangeur » lui a été octroyé par le peuple lui-même.

5. Par conséquent : jamais il n’a cherché à satisfaire les revendications populaires, voire structurer un pouvoir sur cette base.

6. Avec les autres bourgeois Lavalas répète à n’en plus finir qu’ils « donnent du travail ». Nous disons, nous, pourtant, que : sous la colonie aussi, les colons français « donnaient du travail » ! Mais justement, en esclavage ! Donc, effectivement : créer des emplois est une chose, dans quelle condition, une toute autre !

7. Lavalas est le plus grand destructeur de l’Etat, privatisant les entreprises publiques l’une après l’autre, les cédant aux principales firmes bourgeoises, locales ou étrangères, réalisant de juteux bénéfices sur ce qui devrait être des services publics garantis.

8. Enfin, Lavalas constitue le plus grand marchand de pays ! les eaux, les aires, la frontière, les zones... franches n’appartiennent plus, ni ne sont sous le contrôle des autorités nationales mais plutôt se trouvent aux mains soit du gouvernement américain, soit sous le contrôle stricte des bourgeois et de l’armée dominicaine.

Ainsi donc, nous le disons et le répétons : LAVALAS ET L’OPPOSITION BOURGEOISE SONT DEUX FESSES POURRIES DANS UN MÊME PANTALON DÉCHIRÉ !

*

Au sein du mouvement général de protestation contre Lavalas, qui est fondamentalement et profondément juste, heureusement d’autres niveaux apparaissent et commencent à y laisser leur empreinte. En dépit des tentatives de récupération de l’opposition bourgeoise, progressivement ce niveau se définit. Il devrait approfondir cette démarche consciente et passer à une étape encore plus concentrée, de manière à pouvoir, au sein de la mobilisation anti-Lavalas même, mettre en question et arriver à contrecarrer clairement l’orientation bourgeoise (qui, elle, inclut non seulement un soi-disant « état de droit » qui refuse de nommer, voire attaquer, l’impunité patronale, mais, en plus, comme nous le savons fort bien, se définit déjà carrément comme complètement dépendante de l’impérialisme économique). Les organisations ou individus qui se tiennent du côté des intérêts réels des masses populaires doivent charrier, dans les luttes, les revendications fondamentales des masses populaires : ouvriers, paysans pauvres, travailleurs de toutes sortes, chômeurs, élèves et étudiants pauvres, progressistes conséquents, donc : le CAMP DU PEUPLE et, au fur et à mesure, construire leur autonomie, toujours sous la direction des intérêts réellement populaires.

Actuellement, les classes dominantes cherchent à embrouiller les intérêts réels des masses populaires sous leur aisselle avec une question de « démocratie » uniquement technique, abstraite, floue. Ce qui explique que, même quand Lavalas serait sur le point de fermer définitivement l’espace de développement des luttes démocratiques, nous devons être clairement conscients que tous les intérêts visant à le rouvrir ne sont pas identiques. Et beaucoup d’entre-eux sont même extrêmement CONTRAIRES aux nôtres. Nous devons tenir compte des expériences faites entre 1986 et 1990, où les masses populaires s’étaient grandement laissées embrigadées sous la direction de la bourgeoisie et de ses représentants, ce qui avait limité et détourné la mobilisation.

C’est pourquoi nous le répétons inlassablement : Au sein de ce mouvement général de lutte, qui possède fondamentalement des bases concrètes d’existence et de développement continu, les masses populaires et les différents niveaux d’organisation doivent développer leur autonomie concrète et arriver à prendre leurs propres initiatives, où les intérêts populaires, les intérêts des travailleurs, sont également clairement définis.

*

Dans ce sens, nous anticipons même : il faut s’attendre à une répression sévère et peut-être tout aussi féroce des propriétaires fonciers et bourgeois, sous les ordres des impérialistes (directement ou par l’intermédiaire de leurs représentants intellectuels ou politiques) dès que l’étape actuelle sera passée et que nous avancerons fermement dans la défense de nos intérêts propres.

C’est dans la mesure où nous parviendrons, dans le cadre et dans le développement de la lutte même, à nous organiser de manière autonome, qu’il nous sera possible de FORMER ET CONSOLIDER UN CAMP CAPABLE DE DÉFENDRE VÉRITABLEMENT NOS INTÉRÊTS ET AFFRONTER TOUS CEUX QUI SE PRÉSENTERONT !

A BAS LAVALAS PILLEUR, CRIMINEL, SANGUINAIRE !

A BAS L’EXPLOITATION DE TOUTES SORTES !

VIVE L’ORGANISATION ET LA MOBILISATION AUTONOME DU CAMP DU PEUPLE POUR PORTER ET DEFENDRE SES INTÉRÊTS PROPRES AVEC LES TRAVAILLEURS COMME POTEAU CENTRAL ET SOUS LA DIRECTION DE LA CLASSE OUVRIàˆRE !

*** *** ***

BATAY OUVRIYE (Bataille Ouvrière) est un mouvement haïtien de lutte ouvrière qui permet aux membres de cette classe de participer aux luttes démocratiques de ce pays. Il s’oppose nettement à la collaboration de classe avec les exploiteurs et leur appareil de domination - l’Etat - et se solidarise avec l’ensemble des couches dominées et exploitées de ce pays, ainsi qu’internationalement , en participant à leur travail d’organisation et de lutte.

Nous sommes présentement engagés dans une âpre lutte pour la libération de nos camarades ouvriers injustement emprisonnés depuis le 27 mai 2002 par suite de leur engagement pour le respect du droit syndical à l’établissement "Guacimal S.A." qui produit la matière première pour la maison "Cointreau" de France. Nous sommes également déterminés à obtenir réparations pour nos deux confrères tués sur la plantation, ainsi que les maisons des deux responsables syndicaux qui ont été incendiées. Lisez l’ensemble de ce dossier à la page "Dossier du Jour".

Notre combat continue, par ailleurs :

- contre les zones franches et les conditions d’exploitation extrême dans les usines de soustraitance

- contre le métayage et formes de production archaïques prévalant à travers les campagnes.

- pour l’instauration de conditions de travail et de vie dignes de toute personne humaine dans le cadre d’une société participative déterminée par la justice sociale et l’accès universel aux biens et services du monde actuel.

BATAY OUVRIYE salue le courage et la constance de nos camarades du Haïti Support Group (Angleterre), de Réseau-Solidarité Peuples Solidaires (France) et du Batay Ouvriye Solidarity Network (New York).

Lire : http://haitisupport.gn.apc.org


Haïti-Saint-Domingue : une zone frontalière pas très franche

par Dominique Balaou

Juillet 2002


Extrait

La pose conjointe de la première pierre d’une zone franche transfrontalière à Ouanaminthe, par Jean Bertrand Aristide et Hipò lito Mejìa, loin de marquer un changement dans les relations entre les deux pays, n’est que la continuation d’un processus d’intégration économique élaboré il y a plus de dix ans...

La réalité est toute autre et bien plus concrète : la presse nationale française ne s’est même pas faite l’écho du désengagement de Cointreau d’ Haïti suite au mouvement engagé par les ouviers agricoles exploités dans les plantations d’orange amères. Par contre toute la presse quotidienne s’est faite un plaisir de détailler les résultats du groupe ; au 31 mars 2002, le chiffre d’affaires consolidé de Rémy Cointreau pour l’exercice 2001-2002 s’établit à 1,018 milliard d’euros, en croissance de 10%. Pour les ouvriers de Guadacimal le résultat consolidé de quatre ans de lutte syndicale vient de se solder le 29 mai dernier par le lynchage de deux paysans et l’emprisonnement arbitraire de 8 personnes, dont 6 restent encore aujourd’hui en prison. Cointreau en Haïti a le goût du sang. On attend toujours un commentaire de Paris, ou de son représentant, Yves Gaudeuil, habituellement volubile lorsqu’il s’agit de critiquer la politique du gouvernement Haïtien. ( Haïti Progrès )

Aussi sordide, le secret dont la France enveloppe les relations entretenues avec la dictature Duvalier. Des Tontons Macoutes de "Papa Doc" formés par la gendarmerie nationale à Melun à la présence illégale de "Bébé Doc" sur le territoire national depuis 1986, impossible quels que soient les gouvernements successifs - de gauche comme de droite - d’obtenir l’ombre du début d’une vérité.

Interpellé en 1999 sur la présence en France de Jean-Claude Duvalier par le député Maxime Gremetz (PCF), Jean-Pierre Chevènement alors Ministre de l’Intérieur répondait que si Jean-Claude Duvalier faisait l’objet d’un contrôle de police, "il était susceptible de voir engager à son encontre une procédure de reconduite à la frontière, comme tout étranger en situation irrégulière".

De son côté l’ancien ministre de la Santé, Léon Schwartzenberg, membre de la coordination nationale des sans papiers, affirmait à l’Associated Press : "Les papiers que Jean-Claude Duvalier fournit pour rester en France, ce sont des billets de banque". Toujours est-il que les gendarmes français comme les militaires US ont fait le ménage dans les archives haïtiennes avant de rendre le "Père Aristide" à ses ouailles en 1994 et que l’action de la France en Haïti reste un secret qu’on se garde bien - droit à l’information ou pas - de révéler à l’opinion publique.

Présenté comme un accord entre les deux pays, le "Fonds Hispaniola", est avant tout un projet US soutenu sans état d’âme par la France qui entretient d’excellentes relations commerciales avec la Republique Dominicaine, relations qui se sont renforcées suite à la signature en 2000 d’un accord entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République dominicaine sur l’encouragement et la protection réciproques des investissements. Le "Fonds" qui est estimé à 5 milliards de dollars représente en fait la part reconvertible de la dette des deux pays. Loin de permettre l’annulation complète de la dette, le "Fonds Hispaniola" est totalement au désavantage d’Haïti puisque la part de reconversion de sa dette propre ne représente environ qu’un 1/7ème du Fonds. La République d’Haïti sortira de ce plan encore plus endettée qu’elle ne l’est actuellement. ( sur les mécanismes de la dette voir Qui annule sa dette... redresse la tête, par Jean-Marie Harribey, The New West Indian, Mars 2002 ). En République Dominicaine, bonne élève du FMI, l’avenir s’avère tout autre, sinon pour sa population dont 60% vit encore sous le seuil de pauvreté, du moins pour sa classe dirigeante qui ne fait que renforcer son pouvoir. Les déplacements effectués par les deux chefs de l’Etat sont à ce sujet assez symptomatiques : Aristide se rendant à Taiwan pour essayer de convaincre des entrepreneurs de s’implanter en Haïti, alors qu’Hipò lito Mejìa se précipitait à Washington pour y chercher sa récompense, un nouvel accord bilatéral de libre échange entre Saint-Domingue et les USA ( Caribbean Investor, 26 Juin 2002 ).

La création de la zone franche frontalière à Ouanaminthe, typique de la politique menée par le FMI et l’OMC, s’accompagne de l’expropriation des terres agricoles les plus fertiles du pays. Dans la région de Haut-Marie-Bahoux les 80 hectares concernés sont non seulement les terres les plus riches mais encore les seules terres boisées de la région. De fait l’établissement de la zone franche concerne 80% des terres irrigables de tout le nord-est. Après la ruine de la production agricole de l’Artibonite sous la pression du FMI dans les années 80 au profit des importations de riz américain ( voir l’article de Michael Dobbs et voir également le site de Peter Costantini ), il s’agit d’en finir aujourd’hui avec la réforme agricole engagée par René Préval. Qu’un paysan Haïtien puisse assurer la subsistance de sa famille - dans un pays où un enfant sur deux de moins de cinq ans souffre de malnutrition - n’est d’aucun poids face à l’appétit d’investisseurs qui développeront dans ces zones agricoles "affranchies" la culture de fleurs coupées destinées au marché US via Saint-Domingue. Ces terres sont simplement trop riches pour des pauvres.

"En 1990 on nous apprenait à répéter que les terres doivent appartenir aux paysans, aujourd’hui on veut nous déposséder de nos terres au profit des zones franches" constate un paysan de la région, exprimant ainsi le grand revirement du pouvoir Lavalas. "Notre problème c’est qu’en tant que paysans, notre plus grande richesse constitue la terre parce qu’elle est impérissable. En tant que fils de paysan, je possède des terres à Massacre. Même si on m’offrait 100 mille dollars pour un carreau, je ne le céderais jamais parce que c’est notre seul bien d’où nous tirons tous nos produits, toutes nos denrées."

Les paysans se disent prêts à mourir pour défendre leurs terres. "Les autorités nous promettent de nous dédommager pour ces terres. Mais à quoi peut bien servir cet argent... Nous savons que la journée de travail sera rémunérée à 36 gourdes dans ces usines. Qu’est-ce que cette somme peut bien représenter face à nos dépenses quotidiennes... Même si cette zone franche générait 10 000 emplois, nous n’en avons pas besoin.. Tout ce que nous voulons ce sont nos terres. S’il faut que notre sang coule pour les garder, nous le ferons." déclarait avec force le 17 avril dernier Mme Huguette Charles, de l’organisation Solidarité frontalière. Propos auxquels Martine Deverson, ministre du Commerce du gouvernement Lavalas répondait le jour-même devant les sénateurs : "Les secteurs public et privé ont beaucoup d’intérêts dans ces types d’infrastructures".

Lire : The new West Indian www.awigp.com


Les opposants au président Aristide gagnent du terrain

17 février 2003

Extrait


Les insurgés ont reçu le soutien d’anciens paramilitaires en activité sous l’ex-dictateur Raoul Cédras, qui avait chassé du pouvoir M. Aristide entre 1991 et 1994, avec à leur tête l’un de leurs chefs, Louis-Jodel Chamblain, le chef des paramilitaires du Fraph (Front pour l’avancement et le progrès à Haïti), et de l’ex-commissaire de police Guy Philippe. Tous deux sont revenus à Haïti alors qu’ils étaient en exil en République dominicaine.

Le Fraph a semé la terreur entre 1991 et 1994, s’étant notamment rendu responsable en avril 1994 du massacre de 25 personnes dans le bidonville de Raboteau, à Gonaïves. A propos de Guy Philippe, Buter Métayer, à la tête des bandes armées qui contrôlent la ville de Gonaïves, a déclaré : "Il va faire ce que j’ai fait à Gonaïves, il va prendre Cap-Hatien."

Lire : www.lemonde.fr-3222,36-353252,0.html


Haïti : un commandant pour les insurgés, la communauté internationale à la peine

PORT-AU-PRINCE (AFP)

19 février 2004

Extrait


Les insurgés haïtiens se sont dotés d’un "commandant en chef" en la personne de Guy Philippe, un ex-commissaire de police revenu récemment en Haïti , alors que la communauté internationale semblait à la peine jeudi pour définir une position commune.

"Aux termes de la Constitution, il est le président pour encore quelque temps" (février 2006), a déclaré le secrétaire d’Etat Colin Powell au cours d’un entretien sur ABC-radio. "Maintenant, si un accord est conclu pour aller dans une autre direction, c’est bien", a-t-il toutefois déclaré.

Sur le terrain, les insurgés sont dotés depuis mercredi d’un nouveau "commandant en chef", l’ex-commissaire Guy Philippe, qui s’était réfugié en République Dominicaine après une tentative de coup d’Etat contre Jean Bertrand Aristide en décembre 2001.

Après avoir évoqué la possibilité d’envoyer une force de paix multinationale en Haïti, la France a fait savoir jeudi qu’un déploiement de "moyens militaires massifs" en Haïti "n’était pas à l’ordre du jour". "La priorité de l’action de la France est d’ordre politique et diplomatique", selon le ministère français de la Défense.

Lire : http://fr.news.yahoo.com/040219/202/3nlao.html


Aristide préfère "donner sa vie" que démissionner ; Washington envoie une équipe de militaires en Haïti

WASHINGTON/PORT-AU-PRINCE (AP)

19 février 2004

Extrait


Le Pentagone a annoncé jeudi l’envoi d’une mission militaire en Haïti chargée d’évaluer la sécurité dans le pays et celle des diplomates américains.

Cette annonce intervient au moment où le président Jean-Bertrand Aristidece s’est déclaré "prêt à donner sa vie" pour défendre Haïti, soulignant par là qu’il se refuse à abandonner le pouvoir.

Quant à la mission d’évaluation américaine, elle sera composée de trois ou quatre experts du Commandement sud, qui a autorité sur la région des Caraïbes, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense Lawrence Di Rita.

Lire : http://fr.news.yahoo.com/040219/5/3nli7.html

Haïti - un navet dans le caviar !

19 février 2004

Extrait


Une coalition de petits partis d’opposition, qui se sont baptisés « Convergence démocratique » ou « Groupe des 184 », tente d’obtenir la démission d’Aristide avant la fin de son mandat, mais s’oppose à la tenue d’élections anticipées, car celles-ci risqueraient de reconduire Aristide. « Convergence démocratique » s’est donné pour leader André Apaid et veut imposer à Aristide, en pleine législature, un « partage du pouvoir » et une recomposition du gouvernement, sans élections ni consultation populaire.

Cette opposition fait courir la rumeur que les élections qui ont porté Aristide au pouvoir en 2000 étaient entachées de « fraude massive ». Notre Monde Diplo de février 2004 aussi laisse entendre sans autre commentaire : « 2000 : élections contestées du 21 mai (législatives et locales) et du 26 novembre (présidentielles et sénatoriales). Cependant, via Internet, on tombe sur un article d’Antilles News du 22 mai 2000 qui précise : « Du côté de l’opposition on conteste la validité de ces élections en arguant qu’elles ont été l’objet d’une fraude massive. Des accusations auxquelles a répondu la mission d’observation électorale de l’OEA, l’Organisation des Etats Américains, affirme ne pas avoir constaté de fraude massive globale mais tout au plus quelques petites irrégularités sans incidence majeure sur le scrutin. » Or, l’OEA ne peut pas être soupçonnée de parti pris pour Aristide ou Lavalas.

D’après un article de « Haïti en Marche » daté du 27 octobre 2001, les Etats-Unis et l’Union Européenne soutiennent l’entreprise déstabilisatrice de l’opposition. Ainsi, les pays de l’Union Européenne appellent les protagonistes « à revenir à la table des négociations, insistant que pas un sou ne sera débloqué en faveur de Haïti tant qu’une solution acceptable par toutes les parties en cause (autrement dit, l’opposition), n’aura été trouvée à la crise des élections législatives, municipales et locales du 21 mai 2000. »

Tiens, on a déjà oublié que les observateurs de l’OEA avaient déclaré que ces élections n’avaient pas été massivement frauduleuses, et que la correction des irrégularités ponctuelles n’en aurait pas modifié le résultat. C’est fatigant de lutter contre l’amnésie sélective.

Au cours des négociations déclenchées depuis 2001 par l’accusation non fondée de fraude électorale, on voit débarquer à l’hôtel où elles se tiennent, un envoyé spécial de l’administration Bush, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’OEA, Roger Noriega, conservateur notoire. On y aperçoit aussi Elliott Abrams, un autre Américain de réputation sulfureuse, qui fut le conseiller des généraux putchistes de septembre 1994. Du beau monde.

Lire : http://paris.indymedia.org


La Congresswoman Maxime Waters dénonce André Apaid

17 février 2004


Washington, D.C. Aujourd’hui, au cours d’une conférence de presse donnée au Capitol Hill, la Représentante Maxime Walters( Démocrate, Californie) a appelé le Département d’Etat à supporter le gouvernement démocratiquement élu d’Haiti et dénonce André Apaid. Elle a fait la déclaration suivante :

Hier, je suis retournée d’un voyage en Haiti, où j’ai observé l’escalade des violences politiques survenues durant le week-end. Je suis profondément préoccupée concernant la violence grandissante organisée par la soi-disant opposition et ce qui maintenant semble être des gangs dans le nord du pays, soutenus qu’ils sont dans leurs actions violentes par la prétendue opposition.

Malheureusement, l’opposition, conduite par André Apaid, sous la bannière du Groupe des 184, n’est pas simplement un groupe pacifique essayant de corriger les écarts du gouvernement. André Apaid est un supporter de Duvalier, qui présumément détient un passeport américain et qui a obtenu le statut de résident permanent en Haiti par des moyens détournés. André Apaid se montre férocement inflexible quant à renverser Jean-Bertrand Aristide, le premier président démocratiquement élu dans l’histoire d’Haiti.

André Apaid est le propriétaire de 15 factories en Haiti. Il a été accusé d’évasion fiscale, opérant des ateliers de la misère tout en étant un pourfendeur d’Aristide. Les prétendues manifestations pacifiques conduites par André Apaid et son Groupe des 184 sont responsables de désobéissance à l’Etat de droit relative aux parcours des marches, la notification des actions protestataires, et autres lois qui sont normalement respectées dans toute société démocratique. Les manifestations qu’il organise sont devenues sans cesse violentes. Les agents de police sont attaqués, des propriétés détruites et des routes bloquées. Je crois qu’André Apaid tente de produire un bain de sang en Haiti, puis blâmer le gouvernement pour le désastre consécutif dans l’espoir que les Etats-Unis aideront les soi-disant manifestants contre le président Aristide et son gouvernement.

André Apaid refuse de négocier en dépit du fait que le Département d’Etat, l’Organisation des Etats Américains et beaucoup d’autres organisations soutiennent maintenant une proposition faite par la Caricom. André Apaid continue d’user de propos incendiaires, de dénoncer le Président Aristide, de refuser de négocier et de demander que le Président Aristide abandonne sa présidence. Son prétendu groupe d’opposition a accusé le Président Aristide de tout, allant de la corruption et du trafic de la drogue au soutien aux activités paramilitaires. Quand on leur a demandé des preuves, ils n’étaient pas capables de produire autre chose que des rumeurs, des insinuations et des allégations.

Le Président Aristide a licencié l’armée quand il est retourné au pouvoir etil a créé une force de Police de seulement 5 mille membres pour un pays de 8 millions d’habitants.LesEtats-Unisont abandonné leurs efforts visant à supporter et entrainer la nouvelle force de police et actuellement a imposé une interdiction de vente de pistolets et d’équipements à Haiti.

Cette politique empêche aux agents de l’ordre Haitiens d’avoir les équipements essentiels dont ils ont si désespérément besoin pour assurer l’ordre et l’état de droit.

Le Président Aristide a donné aux Etats-Unis l’autorité spéciale dans la lutte anti-drogue en permettant aux Etats-Unis de patrouiller dans l’espace maritime haitien. Le gouvernement d’Haiti n’a pas les ressources nécessaires pour mener une guerre sévère et consistante contre le trafic illicite de la drogue, et le Président d’Haiti supplie les Etats-Unis de l’aider à éliminer le trafic de la drogue.

Le Président Aristide poursuit un agenda économique progressiste en Haiti. Sous son leadership, le gouvernement haitien a effectué de grands investissements dans l’agriculture, le transport en commun et les infrastructures. Le 7 février 2003, le gouvernement a doublé le salaire minimum qui est passé de 36 à 70 gourdes par jour, malgré une forte opposition de la communauté des affaires. Il y a eu aussi un certain nombre de réformes visant à interdire le trafic de personnes et protéger environ 400 mille enfants venant des villages ruraux qui travaillent comme domestiques dans les foyers urbains

Le Président Aristide a également fait des soins médicaux et de l’éducation des priorités nationales. Plus d’écoles ont été construites en Haïti entre 1994 et 2004 qu’entre 1804 et 1994. Le Gouvernement a étendu les cantines populaires et les programmes d’autobus scolaires et subventionne à 70% les manuels et les uniformes scolaires. Les sections de maternité de huit hôpitaux publics ont été rénovées, et des centaines d’Haïtiens reçoivent une formation en médecine. Vingt nouveaux centres de dépistage du Sida seront ouverts à travers le pays pendant les deux prochaines années. Tout cela se réalise malgré un embargo imposé par le FMI et la Banque Mondiale.

La soi-disant opposition est soutenue par beaucoup parmi les mêmes personnes qui appuyaient les dictateurs brutaux du passé d’Haiti. Ce sont les mêmes personnes qui se sont enrichies sur le dos des pauvres en Haiti pendant tant d’années avec le support du gouvernement des Etats-Unis. Ces gens ne veulent pas d’un président fort comme Jean-Bertrand Aristide, qui les forcera à payer leurs taxes et des salaires décents à leurs ouvriers.

Jeudi dernier, des gangs armés ont pris le contrôle du commissariat de police des Gonaives au terme d’ un combat de 5 heures et ont mis le feu à la maison du maire de cette ville. Depuis lors, ces gangs ont incendié le commissariat des Gonaives, de St-Marc et de Trou du Nord. A St Marc, ils ont bloqué la ville en amassant des pneus, des débris et des bûches au travers des routes principales avant de les mettre en feu. Les gangs armés se sont emparés de près d’une douzaine de villes le week-end écoulé, et au moins 40 personnes ont été tuées. Malheureusement, ces gangs semblent obtenir le support de la soi-disant opposition dans l’espoir que leurs attaques aideront à provoquer d’autres dans d’autres parties du pays et éventuellement un coup d’Etat à Port-au-Prince. Il s’agit clairement d’une tentative pour s’accaparer du pouvoir.

Malheureusement les mêmes forces qui se sont converties en opposition ont aussi le contrôle sur les médias chauds en Haiti. Ils ont utilisé le pouvoir de la presse pour discréditer le Président Aristide et transmettre de fausses informations à la presse internationale sur la situation en Haiti.

Les nations de la Caricom essaient d’aider le peuple d’Haïti à mettre un terme à la violence et à résoudre cette crise pacifiquement. La proposition de la Caricom inclut un rejet catégorique d’un coup d’Etat sous toutes ses formes et exige que tout changement en Haiti soit opéré en accord avec la constitution haïtienne. La Caricom appelle l’opposition en Haiti à assurer sa représentation au Conseil Electoral Provisoire de sorte qu’il puisse commencer à préparer la tenue des élections. La Caricom appelle aussi la communauté internationale à fournir le soutien économique à Haiti. L’assistance économique, y compris l’aide américaine, s’avère essentielle pour soulager les souffrances du peuple d’Haiti et favoriser la stabilité politique et la croissance économique.

Le Département d’Etat doit dénoncer André Apaid et le Groupe des 184, et surtout doit pouvoir répondre à cette question : comment le Département d’Etat peut-il rester silencieux tandis qu’André Apaid, qui présumément détient un passeport américain, crée tant de dissensions, tant de rupture et tant de violence dans ce petit pays, appauvri ?

Le Département d’Etat doit user de son influence pour aider à stabiliser Haiti, fournir l’assistance médicale, éducative et au développement des infrastructures , et décourager les Haïtiens à construire des bateaux et des frêles esquifs dans le but d’atteindre les rives américaines.

Enfin, la presse internationale doit cesser cette pratique de reprendre des rumeurs et des insinuations, et commencer à prendre le temps nécessaire pour découvrir la vérité et écrire sur ce qui se passe réellement en Haiti.

Lire : www.journallunion.com/news.cfm?newsID=3666


Haïti : Les auteurs de graves atteintes aux droits humains perpétrées dans le passé font une réapparition

Amnesty International

16 février 2004

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


L’apparition, à la tête de l’opposition armée, d’anciens dirigeants paramilitaires déclarés coupables d’atteintes aux droits humains dans le passé, alimente un conflit qui a déjà ôté la vie à de nombreuses personnes, a déclaré Amnesty International, alors que la crise en Haïti continue de s’aggraver.

« Même au meilleur de la situation, le spectre des atteintes passées aux droits humains a continué de hanter Haïti, a déclaré Amnesty International ce lundi 16 février 2004. En ce moment décisif, où l’état de droit est encore si fragile, la dernière chose dont ce pays a besoin est le retour à la tête de l’opposition armée de gens ayant commis des atteintes aux droits humains dans le passé. »

Le 14 février, Louis Jodel Chamblain, ancien dirigeant paramilitaire notoire, aurait donné une interview à une station de radio haïtienne, dans laquelle il déclarait avoir rejoint le mouvement armé qui cherche à renverser le président Jean Bertrand Aristide. Il était accompagné d’un ancien commissaire de police.

En septembre 1995, Chamblain faisait partie des sept hauts dirigeants militaires et paramilitaires reconnus coupables par contumace et condamnés aux travaux forcés à perpétuité pour leur implication dans l’exécution extrajudiciaire, en septembre 1993, d’Antoine Izméry, militant connu pour ses positions en faveur de la démocratie. Chamblain était parti en exil pour échapper aux poursuites. Chamblain aurait rejoint les dirigeants de l’opposition armée basée aux Gonaïves.

Un autre de ces dirigeants, Jean Pierre Baptiste, alias « Jean Tatoune », est également un ancien chef paramilitaire, condamné aux travaux forcés à perpétuité pour sa participation au massacre de Raboteau en 1994. Il faisait partie des prisonniers qui se sont échappés d’une prison des Gonaïves en août 2002 en même temps qu’Amiot « Cubain » Métayer, chef aujourd’hui décédé du groupe, autrefois favorable au gouvernement, ayant pris le contrôle des Gonaïves par la force le 5 février. Les membres de la bande dont Jean Tatoune était le chef ont été accusés d’avoir perpétrés de très nombreuses atteintes aux droits humains contre des représentants et des partisans du gouvernement ainsi que contre des habitants des Gonaïves au cours des mois passés.

« Les autorités haïtiennes doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour arrêter ces personnes, déjà reconnues coupables de graves atteintes aux droits humains, a déclaré Amnesty International. Pour leur part, les partis d’opposition politique doivent condamner la réapparition de ces personnes de triste notoriété à la tête du mouvement armé qui cherche à faire partir Aristide ; ils doivent également faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire la preuve de leur attachement aux droits humains et à l’état de droit. »


Complément d’information

Louis Jodel Chamblain et Jean Tatoune font tous deux partie de l’organisation paramilitaire des FRAPH, formée par les autorités militaires qui se sont trouvées de facto à la tête du pays après le coup d’État de 1991 contre le président Jean Bertrand Aristide. Les membres du FRAPH ont été reconnus responsables de très nombreuses atteintes aux droits humains avant le rétablissement d’une structure de gouvernement démocratique en 1994.

Intitulé dans un premier temps Front révolutionnaire pour l’avancement et le progrès haïtiens, le groupe a choisi comme acronyme FRAPH, qui sonne en français et en créole comme « frappe » du verbe frapper.

Antoine Izméry a été abattu par balles à l’église du Sacré Coeur de Port-au-Prince, le 11 septembre 1993, lors d’une messe à laquelle il assistait. L’office se tenait en mémoire du cinquième anniversaire du massacre commis lors de l’attaque contre Aristide, alors simple prêtre, le 11 septembre 1988 à l’église Saint Jean Bosco de La Saline, un bidonville situé dans la banlieue de la capitale.

Après l’attaque du 5 février aux Gonaïves, les troubles se sont étendus à près d’une douzaine d’autres villes dans le centre et le nord d’Haïti. L’inquiétude grandit au sujet de la situation humanitaire des villes sous contrôle des forces anti-gouvernementales et des zones coupées du reste du pays à cause du conflit. La première manifestation de l’opposition politique depuis le début des violences s’est déroulée à Port-au-Prince le 15 février. Les manifestants ont essuyé des jets de pierre de la part de partisans du gouvernement ; la police a fait usage de gaz lacrymogènes et tiré en l’air pour disperser les deux groupes.

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566, ou consulter le site www.amnesty.org

Lire : http://web.amnesty.org

Le groupe des 184 est financés par :


Commission Européenne (2002-2003) - 800.000 euros

USAID - $3.000.000 « à la société civile, aux médias, aux organisations des droits humains, et aux partis politiques » (2003)

Lire : http://haitisupport.gn.apc.org/184%20EC.htm


US Double Game in Haiti

Par Tom Reeves

16 février 2004


Il y a presque un an maintenant, à mon retour d’Haïti, j’ai écrit pour ZNet, "le gouvernement des Etats-Unis joue le même jeu qu’en Irak" - en précisant : "Le changement de régime à Haïti. Leur stratégie s’appuie sur une campagne de désinformation massive dans les médias américains, un embargo sur l’aide étrangère qui est si désespérément nécessaire en Haïti et l’appui direct à des éléments violents, y compris des anciens officiers militaires et Duvalieristes, qui cherchent ouvertement le renversement du Président Aristide." Les événements qui se déroulent à Haïti montrent à quel point ce jeu américain est devenu sanglant.

Gonaives et plusieurs petites villes restent entre les mains d’un gang brutal de voyoux, en liens directs avec "l’opposition" reconnue par les Etats-Unis et financée par les républicains - la Convergence et le Groupe des 184, dont les porte-paroles sont des propriétaires d’ateliers esclavagistes (sweat-shops) et des anciens officiers militaires. Cette "opposition" cherche à se distancer elle-même de la violence, cependant elle persiste à affirmer que "le soulèvement" est justifié. Le Department of Homeland Security américain a ouvertement laissé entendre qu’il était préoccupé en annonçant des préparatifs pour accueillir 50,000 Haïtiens réfugiés à Guantanamo - ce qui indique clairement que les Etats-Unis prévoie un carnage à grande échelle à Haïti.

La plupart des M 1s et des M-2 (carabines) vues entre les mains des voyoux aux Gonaives a aujourd’hui été identifié comme provenant de ces réserves haïtiennes d’armée gardées intactes pendant l’occupation américaine [de 1994]. Quelques (fusils d’assaut) M-16, ont également commencé à apparaître aux Gonaives - identiques à ceux donnés en masse à l’armée dominicaine il y a juste quelques mois par le gouvernement américain, en échange de la concession dominicaine permettant l’installation de 900 soldats américaines aux côtés des gardes dominicains sur la frontière dominicaine (avec Haïti) - et suite à l’accord dominicain de ne jamais utiliser la Cour Internationale pour accuser et trainer en justice des citoyens américains pour crimes de guerre. (Miami Herald, le 6 décembre 2002)

Quelles qu’aient été les erreurs et les faiblesses d’Aristide (et ils y en a beaucoup), ce n’est rien comparé à la brutalité extrême de ceux qui sont aujourd’hui impliqués dans la violence aux Gonaives et ailleurs à Haïti. Andy Apaid, le propriétaire d’ateliers esclavagistes (sweat-shops) d’une triste notoriété est celui qui parle pour le Groupe des 184 et qui, avec Evans Paul, mène les manifestations anti-Aristide à Port au Prince. Apaid a mené une campagne couronnée de succès l’année dernière pour bloquer la tentative d’Aristide de relever le salaire minimal. Il est d’environ 1.60 $ par jour - plus bas même qu’en 1995. Apaid persiste à affirmer que l’opposition n’approuve pas la violence, cependant il dit aussi que "la résistance armée est une expression politique légitime" et que "les rebelles" devraient rester armés jusqu’à ce qu’Aristide se soit retiré. Apaid continue à garder la citoyenneté américaine, bien qu’il aie reçu un passeport haïtien, basé sur une revendication fraduleuse selon laquelmle il est né à Haïti.

Les deux faces de la tentative haïtienne visant à renverser le gouvernement démocratiquement élu à Haïti est le pendant des deux faces du double jeu des Etats-Unis. D’une façon ou d’une autre, la find e partie doit porter au pouvoir ceux qui sont plus malléables à la politique américaine et à l’élite haïtienne. Il n’est pas surprenant que Marc Bazin, longtemps le candidat américain préféré à la présidence haïtienne, a de nouveau été promu dans des cercles libéraux américains comme la solution "de compromis" des problèmes d’Haïti ! (...)

La plus grande question, c’est pourquoi l’établissement libéral américain marche avec les Républicains de droite - et pourquoi aux Etats-Unis même la majortité de la gauche en voie de disparition est silencieuse ou se tord ses mains face aux échecs d’Aristide. Une campagne de désinformation incroyablement efficace dans presque tous les médias américains, voilà probablement la réponse : l’image Aristide a été remodelée comme celle d’un tyran et à partir de là toute opposition à lui est justifiée. (...)

Il est maintenant temps d’arrêter tout ce non-sens politiquement correct sur Aristide.

Lire : www.zmag.org

Traduc rapide : Jeppe Indy Paris


Concertation pour une intervention ?

11 février 2004

Extrait :


A bien analyser de pareilles déclarations on peut aisément apercevoir ce plan qui est tramé au plus haut niveau, et dans lequel la France semble être impliquée jusqu’au cou. Cette menace ne saurait en outre nous étonner puisqu’on se rappelle d’un article paru en mars 2002 dans le journal France-Antilles sous la plume de François-Xavier Guillerm, que nous avions reproduit (Haïti-Progrès, vol. 21 nº 39 du 10 au 16-12-03), dans lequel l’auteur nous présentait un exercice de simulation d’une intervention militaire de la France et d’autres pays de la région dans un pays francophone de la Caraïbe en proie à toutes les difficultés et dont la description correspondait curieusement à Haïti. Par conséquent, la France semble être le pays le plus intéressé, pour prendre le leadership d’une intervention à la place de Washington qui a actuellement les mains pleines avec l »’Afghanistan et l’Irak, sans compter que le président George W. Bush, en cette annnée d’élections, ne veut pas se retrouver dans un autre pétrin.

Lire : www.haiti-progres.com


Soutien au peuple haïtien


Déclaration d’ A.N.S.W.E.R. Coalition

Lire : www.internationalanswer.org

Haiti et 500 ans de résistance

par Karim Ramadan

21 janvier 2004

Extrait :


Selon le schéma éprouvé dans ses articles sur le Venezuela, le scribe de Libération cite des sources douteuses (un écrivain, un « expert » français) pour étayer la thèse d’un peuple haïtien qui serait certes opposé à Aristide mais qui soutiendrait l’ « opposition ».

Mais quelle opposition au fait ? Le journaliste parle d’une « initiative citoyenne » et de la « convergence démocratique », qui est le cheval de Troie des intérêts européens et américains à Haïti. Ce n’est pas un secret pour la plupart des haïtiens que la bourgeoisie de la « convergence » et du « groupe 184 » est téléguidée depuis Washington pour le premier (La « convergence » est financée par le International Republican Institute) et par Paris pour le second (le groupe 184 est personnellement appuyé par le dictateur français corrompu Jacques Chirac qui a insisté pour que le groupe obtienne un financement de l’Union Européenne).

Lire : http://globalresearch.ca


Des armes US pour "aider" les haïtiens ?

L’armée domicaine verrouille la frontière haïtienne

Par Dominique Balaou

Décembre 2002

Extrait :


Washington, qui considère la Caraïbe comme le "Troisième front dans la lutte contre le terrorisme", vient de s’engager à livrer à l’armée dominicaine 20 000 fusils d’assaut M-16 pour verrouiller les quelques 150 km de la frontière séparant Haïti de Saint-Domingue.

Si cette assistance, qui s’accompagnera dans les prochains mois d’un renforcement de la présence de l’armée américaine en République Dominicaine, a officiellement pour but d’aider l’armée dominguaise à contrôler l’immigration clandestine, le trafic des stupéfiants et la contrebande d’armes, ces renforts annoncent surtout la volonté américaine d’en finir militairement avec l’indépendance haïtienne et d’annexer purement et simplement à St-Domingue les deux côtés de la frontière et ses zones franches. (...)

Les M-16 seront livrés début Janvier 2003, suivis peu après par l’arrivée de 900 soldats américains qui seront relevés tous les quinze jours pour participer à des manoeuvres le long de la frontière et y construire, selon le commandement dominicain, des écoles et des centres de soins. Le général Dà­az ne précise toutefois pas à qui ces écoles et ces unités de soins seront destinés. Le peu d’intéret des forces US pour le confort des populations locales permet de douter que ce soit au profit des dominicains ou des réfugiés haïtiens.

Fin 2003, 8 000 soldats US auront stationné sur la frontière en République Dominicaine et pris part à des manoeuvres dans le cadre de la plus importante coopération militaire jamais engagée par les deux nations. Reste à espérer qu’ils rentreront bien tous chez eux à la fin de leur mission et qu’ils ne se seront pas égarés, pour restaurer la démocratie, une nouvelle fois quelquepart de l’autre côté d’une frontière.

Lire : The new West Indian www.awigp.com



Haïti : un coup d’Etat orchestré et financé par les USA, par Michel Chossudovsky.






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