Le 7 janvier 2010, le Front National de Résistance Populaire au Coup d’Etat au Honduras a repris son action pour 2010 en réalisant une gigantesque manifestation à Tegucigalpa qui a débuté à 9h du matin devant l’Université Pédagogique Francisco Morazán jusqu’au Congrès National de la République, au coeur de la capitale, où participèrent plusieurs milliers de honduriens issus de toutes les organisations sociales membres du front de résistance.
Les manifestants sont apparus enthousiastes, pleins d’énergie, criant des slogans, faisant exploser des feux d’artifices, inscrivant divers messages politiques sur les murs de la ville. Étrangement, il n’y eu pas de présence policière et militaire pendant la manifestation, nous n’avons pas d’information sur cette soudaine absence, ceux-ci ne sont apparus qu’aux abords du palais législatif, mais heureusement, il n’y a pas de faits de répression.
Le Front de résistance Populaire, dans son 44ème comité, a refusé les prétentions de la dictature de retirer le Honduras de l’Alternative Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA), entré en octobre 2008 avec pour objectif fondamental d’aider les secteurs les plus défavorisés de notre pays au travers de différents projets humanitaires.
La résistance a également rejeté les différentes mesures économiques prises récemment par l’oligarchie telles que la réduction du salaire minimum, suppression du statut de fonctionnaires de l’éducation, dévaluation de la monnaie et autres mesures anti-sociales, qui vont à l’encontre des intérêts populaires et visent à détruire les conquêtes sociales.
Le Front de résistance Populaire a dénoncé devant la communauté international l’Etat répressif dans lequel vit la population hondurienne et qui s’est aiguisé à la fin de l’année dernière avec l’augmentation du nombre d’assassinats, de persécution et d’exils de camarades. La résistance affirme son refus du projet de la dictature d’approuver une loi d’amnistie pour pardonner aux militaires putschistes les crimes contre l’humanité dont ils se sont rendus coupables.
La résistance maintien l’exigence du retour à l’ordre constitutionnel et l’installation d’une Assemblée Nationale Constituante démocratique et populaire, en accord avec le droit souverain du peuple de définir la société dans laquelle il souhaite vivre.
Rafael Alegràa, coordinateur du Front déclare ainsi : "cette grande manifestation, la première de 2010 signifie la victoire et le triomphe du mouvement populaire. Nous commençons la nouvelle année avec une ferveur patriotique et révolutionnaire. Les mouvements populaires se préparent à prendre le pouvoir politique. Aujourd’hui, la résistance est le mouvement populaire le plus large et soutenu du Honduras".
Juan Barahona, autre coordinateur du mouvement a déclaré quand à lui : "aujourd’hui, 7 janvier 2010, après 194 jours de résistance contre le coup d’État, nous menons notre première marche avec des objectifs concrets comme la défense des Droits Humains dans le pays, la défense de l’ALBA, nous continuons à exiger une assemblée constituante, nous lutterons pour les ouvriers et pour que les avancées sociales soient respectées. Quand aux supposées accusations du procureur général de l’Etat envers les forces militaires et les possibles ordres de capture et de jugement pour avoir expulser le président Zelaya du pays le 28 juin dernier (jour du coup d’État), nous savons pertinemment que c’est un simple show qui a pour but de justifier l’amnistie prête à être approuvée par le Congrès National la semaine prochaine. Jamais un putschiste ne jugera un autre putschiste."
Communiqué de Via Campesina Honduras
Traduction : Grégoire Souchay pour http://www.larevolucionvive.org.ve/