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Ils n’ont jamais signifié grand chose pour nous, par David Edwards - Medialens.


Exemples tirés d’un océan de souffrances


Medialens, 28 juillet 2005.


En 1992 un groupe de neuroscientifiques
voyagèrent en Inde pour étudier les effets de la méditation. Dans les
montagnes au dessus de Dharamsala, les scientifiques passèrent du temps
avec un jeune moine qui avait passé six ans à méditer profondément.
Richard Davidson, un psychobiologiste de l’université du Wisconsin,
avait effectué des travaux innovants sur la corrélation entre les
changements d’expression du visage et les émotions. Il expliqua au moine
qu’on allait lui montrer un film de manifestants Tibétains se faisant
frapper par les forces de sécurité chinoises tout en filmant son propre
visage pour enregistrer les réactions. L’écrivain Alan Wallace décrit le
résultat :

"Tandis que le moine regardait le film, nous n’avons détecté aucun
changement de son visage, pas de grimace, pas de moue, aucune expression
de tristesse." (Wallace, Buddhism With An Attitude, Snow Lion
Publications, 2001, p.176)

On demanda au moine de décrire ses sentiments pendant la projection du film. Il répondit :

"Je n’ai rien vu que je ne connaissais déjà et qui se déroule tout le
temps, et pas simplement au Tibet mais partout dans le monde. Je suis
toujours conscient de cela."

Ce n’était pas que le moine n’éprouvait aucune sentiment pendant la
projection des scène violentes, explique Wallace : "Il était conscient
qu’il ne voyait qu’un vidéo — des points de lumière - qui représentait
des événements qui s’étaient déroulés bien avant. Mais cette souffrance
n’était qu’un épisode de l’ensemble des souffrances de la samsara
(existence), dont il était sans cesse conscient. Ainsi, à côté de
l’océan de souffrances qu’il voyait, un verre d’eau ne provoquait rien
d’extraordinaire chez lui." (courriel à l’auteur, le 15 juillet 2005).

Cette histoire m’est venue à l’esprit lorsque j’ai vu les réactions aux
atrocités terroristes du 7 juillet à Londres. Dans l’expérience avec le
moine, l’esprit de celui-ci était tellement imprégné de compassion que
son visage n’a pas bougé même en voyant des images de violences exercées
contre son propre peuple. Que faut il alors penser de tous ces
Britanniques qui ont été profondément secoués par les souffrances de
leurs concitoyens ? Après tout, n’avons nous pas tous lu et vu
d’innombrables histoires d’horreur similaires en Irak et en Palestine,
dans les grands média et sur l’Internet, ces dernières années ? La
souffrance du peuple Irakien, par exemple, est pratiquement indicible.
Lorsque l’occident lança une nouvelle guerre éclaire contre Bagdad en
mars 2003, celle-ci avait été précédée par des années de guerre et de
sanctions qui avaient démoli les infrastructures du pays. La population
qui était soumise à un nouveau bombardement avait déjà du subir la mort
de littéralement de centaines de milliers d’enfants provoquées par la
faim, l’eau contaminée et autres horreurs provoquées par les sanctions
anglo-américaines. C’était véritablement une série de souffrances
empilées les unes sur les autres.

Howard Zinn avait vu juste après les attaques du 11 septembre :

"Une des choses qui m’ont frappé, après ma réaction initiale de choc et
d’horreur devant les actes commis, était que d’autres scènes d’horreur
avaient eu lieu ailleurs dans le monde et qu’ils n’ont jamais vraiment
signifié grand chose pour nous." (Zinn, Terror And War, Open Media Book,
2002, p.90)


Une seconde par mort

Je ne crois pas que cette indifférence relative soit ancrée dans la
nature humaine. La vérité est que nous sommes formés à accorder plus de
valeur aux vies de nos compatriotes par un système socio-politique qui a
beaucoup à gagner d’une version étroite et patriotique de la compassion,
et beaucoup à perdre d’une préoccupation excessive de nos concitoyens
devant les souffrances infligées aux "étrangers" par nos gouvernements
et nos multinationales.

Ce fut un désastre bien réel pour les élites américaines lorsque les
américains ordinaires se scandalisèrent devant le traitement infligé par
le pouvoir US au peuple Vietnamien. Cette préoccupation a sérieusement
mis les bâtons dans les roues de la realpolitik US, en réveillant des
forces démocratiques qui somnolaient jusqu’à là et en menaçant le
contrôle du pays par l’élite (voir Howard Zinn et Anthony Arnove,
"Voices of a People’s History"). Le champion de boxe Mohamed Ali refusa
de combattre au Vietnam et prononça ces mots célèbres :

"Non, je ne vais partir à 20 mille kilomètres de chez moi pour aider à 
assassiner et incendier une nation pauvre juste pour préserver la
domination des esclavagistes blancs sur les colorés du monde entier. Il
est temps que cela cesse." (Ali, 1966. cité, Howard Zinn et Anthony
Arnove, Voices of a People’s History, Seven Stories, 2004, p.431)

A l’heure où ces lignes sont rédigées, le bilan des attentats à Londres
s’élève à 56 morts. En début de soirée du 28 mars 2003, les média ont
annoncé la mort de 55 civils Irakiens (le bilan final fut de 62), tués
par un missile américain dans le district d’Al-Shula de Bagdad. Quelques
heures plus tard, David Sells, de l’émission Newsnight de la BBC
(bulletin d’infos du soir - ndt), consacra 45 secondes à cette atrocité,
et seulement après que 16 minutes de l’émission se soient déjà écoulées,
soit moins d’une seconde pour chaque mort.

Durant ces 45 secondes, le massacre fut présenté comme un simple
problème de relations publiques anglo-américain, ce qui n’est pas
étonnant. "C’est une guerre, après tout," commenta crûment Sells sur des
images de femmes Irakiennes hurlant de douleur, et il ajouté "mais
l’objectif de la coalition est de renverser Saddam en gagnant les coeurs
et les esprits."

Imaginons que Sells ait commenté les attentats de Londres en disant que
des gens avaient trouvé la mort mais "C’est une campagne de terrorisme,
après tout," et que l’objectif des terroristes était de "gagner les
coeurs et les esprits."

J’ai demandé à George Entwistle, le rédacteur en chef de l’émission,
comment il justifiait ces 45 secondes de couverture. Il répondit : "Dans
une émission d’actualité, nous étendons la couverture si nous pensons
pouvoir apporter quelque chose de plus, en termes d’analyse. Nous
n’avions pas le sentiment que nous pouvions ajouter quelque chose."
(interview avec l’auteur, 31 mars 2003).

Il est certain qu’on aurait trouvé des choses à dire, "en termes
d’analyse", si les victimes avaient été Britanniques ou Américaines.
Nous pouvons trouver toutes les excuses du monde, mais le fait est que
ce genre de tragédie ne signifie pas grand chose pour nous.

La semaine dernière, le journal The Independent, souligna qu’un rapport
daté d’octobre 2004 du magazine The Lancet avait estimé le nombre de
civils Irakiens tués à environ 100.000 mais que la méthodologie
appliquée "avait été critiquée par la suite". (Terry Kirby et Elizabeth
Davies, "Iraq conflict claims 34 civilians lives each day as ’anarchy’
beckons," The Independent, 20 juillet, 2005)

Mais l’école de santé Johns Hopkins Bloomberg, qui dirigea l’enquête,
est une des organisations de recherche les plus prestigieuses au monde.
Et le magazine The Lancet est l’un des plus importants journaux
scientifiques au monde. J’ai demandé à Terry Kirby, co-auteur de
l’article du journal The Independent, de m’expliquer quelles étaient les
critiques dont il faisait allusion. Kirby répondit : "Pour ce que j’en
sais, l’enquête du Lancet a été critiqué par le Foreign Office
(Ministère des Affaires Etrangères - ndt)". (courrier à l’auteur, 22
juillet 2005).

Celle-là , on n’aurait pas pu l’inventer !

Le même jour, un dirigeant du parti Indépendant ajouta que les
conclusions du Lancet étaient basées "par extrapolation à partir d’un
petit échantillon... Si ces chiffres n’ont jamais été totalement
démentis, ils sont largement mis en doute." (Leader, "The true measure
of the US and British failure," The Independent, 20 Juillet, 2005)

L’auteur principal du rapport, Gilbert Burnham de l’école Johns Hopkins
Bloomberg me dit que l’échantillon avait été d’une taille tout à fait
habituelle.

"Nos données ont été examinées et réexaminées par de nombreux
correcteurs du Lancet et ici dans notre école (département
bio-statistiques), alors nous pouvons affirmer avec une grande certitude
scientifique que nos chiffres sont corrects. Je doute qu’un article du
Lancet ait été soumis à autant d’examens préliminaires ces dernières
années que celui-là  !" (Dr. Gilbert Burnham, courriel à l’auteur, 30
octobre 2004).

Par contraste, un site indépendant de l’Internet, Iraq Body Count, a
publié la semaine dernière un rapport qui estimait que près de 25.000
irakiens civils avaient trouvé la mort depuis l’invasion et
l’occupation. Le rapport n’a pas été rédigé par un organisme de
recherche réputé, il n’a pas non plus été vérifié, et il a pourtant été
largement accepté et diffusé par la BCC, ITV News, The Guardian et de
nombreux autres média. Quelques hauts-fonctionnaires du gouvernement ont
même été heureux de mentionner les chiffres du site.

Il s’agit là d’un exemple parfait de comment la classe dirigeante ne
voit que ce qu’elle veut voir. Pourquoi pas, sauf que le public est
ensuite incapable de comprendre ou de réagir devant de vrais problèmes
crées pas nos gouvernements. Ce qui signifie plus de souffrances pour
tous.

Répété inlassablement, avec le deux-poids deux-mesures appliquée par les
média, un parti-pris tellement enraciné nous forme à accorder plus de
valeur aux vies occidentales qu’aux autres. Comme l’air que nous
respirons, cette compassion pariochale parait normale et naturelle dans
la mesure où nous remarquons à peine que nos armées sont en train de
tuer un grand nombre de personnes dans le Tiers-Monde. Noam Chomsky est
un des rares à border cette réalité :

"S’ils nous font quelque chose, le monde touche à sa fin. Mais si nous
leur faisons quelque chose, c’est tellement normal que nous n’en parlons
même pas" (Chomsky, Power and Terror, Seven Stories Press, 2003, p.20)


Nous pleurons ! Nous vivons !

J’ai parfois eu des conversations sur des sujets tels que l’altruisme,
l’amour et la compassion, et parfois quelqu’un me disait, en parlant de
sa femme et de ses enfants par exemple, "je donnerais ma vie pour les
protéger".

Alan Wallace nous invite à réfléchir si une telle position est
réellement le fruit d’une compassion ou d’un altruisme, ou si elle n’est
pas en partie provoquée par l’égoïsme. Ne serions nous pas en train de
défendre ce que nous considérons comme une partie de "moi" et du "mien",
des extensions de nous-mêmes ?

Les média saluent les déversements de compassion et de douleur pour les
victimes de Londres, New York et Madrid, comme autant de signes de notre
humanité. Et ils le sont certainement. Mais dans ces réactions, quelle
est la part du sentiment enraciné que nous - notre peuple, notre
sécurité, notre mode de vie - sommes attaqués ? Dans quelle mesure ces
réactions sont elles en réalité l’expression d’un égoïsme ?

Il est indispensable que nous tentions d’élargir et d’équilibrer notre
compassion pour la souffrance. Pas parce que c’est "sympa", pas parce
que nous devrions "apprendre à chanter au monde entier". C’est important
parce que si non il y a un véritable danger qu’en ne se préoccupant
uniquement pour les "nous" réels et importants, et en ignorant tous les
"autres" sans importance, nous devenions littéralement aveugles aux
souffrances que nous provoquons, et totalement sans merci pour ceux que
nous décidons de punir.

Au moment même où les média se demandaient comment des êtres humains
pouvaient tuer des innocents à Londres, Christopher Hitchens écrivit
dans le Daily Mirror : "Nous allons traquer les responsables. Les états
qui les hébergent ne connaîtront pas la paix". (Hitchens, "07/07 : War on
Britain," The Mirror, 8 juillet, 2005)

Dans le New York Times récemment, le rédacteur Thomas Friedman écrivit :

"Nous devons débusquer tous les discours de haine. Le Département d’Etat
produit un rapport annuel sur les droits de l’homme. Il devrait donc
produire aussi un rapport trimestriel sur la Guerre des Idées, qui
viserait ces dirigeants religieux et auteurs qui incitent à la violence
contre les autres. Je le consulterais en détail." (Friedman, "Giving the
hatemongers no place to hide," New York Times, 22 Juillet 2005)

Et pourtant, c’est le même Thomas Friedman qui écrivit en avril 1999, en
plein bombardement de la Serbie par l’OTAN :

"Que ça nous plaise ou non, nous sommes en guerre contre la nation Serbe
(et les Serbes le pensent aussi), et il faut très clairement leur
expliquer les risques : pour chaque semaine que vous passez à ravager le
Kosovo, nous renverrons votre pays en arrière en le pulvérisant. Vous
voulez vous retrouver en 1950 ? Nous pouvons vous ramener à 1950. Vous
voulez 1389 ? Nous pouvons vous ramener à 1389 aussi." (Friedman, "Stop
the Music," New York Times, 23 avril 1999)

Nombreux sont ceux qui croient qu’il y a une grande différence entre
l’étique et la politique. Mais une vision patriotique de la compassion
est souvent l’arme la plus puissante de la realpolitik. Elle est
utilisée pour nous persuader d’ignorer nos propres crimes et nous
retourner contre les "méchants", des ennemis officiels souvent choisis
au nom d’objectifs politiques soigneusement cachés.

Cependant, la compassion peut aussi être une puissant outil de
libération, en rompant les liens d’égoïsme, de haine et d’ignorance qui
composent nos chaînes politiques. Le pouvoir a besoin d’une compassion
partielle, patriotique, enracinée dans l’égocentrisme. L’humanité a
besoin d’une compassion universelle, inconditionnelle et égale pour
tous.

Les bases de cette égalité sont assez évidentes : tout le monde aspire à 
la fin des souffrances et au bonheur. L’admettre - que les autres sont
réellement comme nous de ce point de vue - crée la base d’une compassion
universelle. Ou allons nous sérieusement croire que les souffrances
seraient plus profondes et plus importantes "ici" que "là -bas" ? La
souffrance est la même partout.

Chaque fois que nos médias nous présentent les peuples du Tiers-Monde
comme des foules anonymes, comme des figurants sans importance du grand
drame occidental, nous pourrions nous rappeler les paroles profondément
humaines prononcées par le cousin d’un palestinien tué par balles par
l’armée Israélienne dans un camp de réfugiés à Naplouse. L’homme parlait
du choc provoqué par les attentats du 11 septembre, mais ajouta :

"Je sais ce qu’ils ressentent. Mais je veux aussi qu’ils sachent ce que
moi je ressens. Je pense que beaucoup d’entre eux ne veulent rien savoir
de nous, ne veulent pas savoir ce que nous ressentons. Ils croient que
nous venons d’un autre pays, d’une autre planète. Comme eux, il nous
arrive de pleurer ! de vivre ! d’être tristes ! d’être heureux ! Et nous
avons aussi un cerveau ! Et nous voulons qu’ils utilisent leurs cerveaux
pour comprendre ce qui s’est passé ici." (Through Muslim Eyes, Channel
4, 6 septembre, 2002)

David Edwards


- Source : www.medialens.org

- Traduction : Viktor Dedaj pour Cuba Solidarity Project

Viktor Dedaj vient de publier avec Danielle Bleitrach et Maxime Vivas Les États-Unis
DE MAL EMPIRE
Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud,
Atheles.



- Peinture : Margari margari@wanadoo.fr.

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