RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ? (Russia Today)

Je suis perplexe. Il y a quelques semaines, nous avons appris en Occident que l’occupation des bâtiments du gouvernement en Ukraine était une très bonne chose. Ces gens, nous ont dit nos dirigeants politiques et des commentateurs attitrés dans les médias, étaient des « manifestants pro-démocratie ».

Le gouvernement américain avait mis en garde les autorités ukrainiennes contre l’utilisation de la force contre ces « manifestants pro-démocratie », même si, selon les images que nous avons vues, certains d’entre eux étaient des néo-nazis qui lançaient des cocktails Molotov et d’autres choses sur la police et cassaient des statues et mettaient le feu aux bâtiments.

Maintenant, quelques semaines plus tard, on nous dit que les gens qui occupent les bâtiments du gouvernement en Ukraine ne sont pas « des manifestants pro-démocratie », mais des « terroristes » ou des « militants ».

Pourquoi l’occupation de bâtiments officiels en Ukraine était-elle une très bonne chose en janvier, mais une très mauvaise chose en avril ? Pourquoi l’utilisation de la force par les autorités contre les manifestants était-elle totalement inacceptable en janvier, mais acceptable maintenant ? Je le répète : je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Les manifestants anti-gouvernementaux en Ukraine au cours de l’hiver ont reçu la visite de plusieurs hommes politiques occidentaux de premier plan, y compris le sénateur américain John McCain, et Victoria Nuland, du Département d’Etat américain, qui ont distribué des cadeaux. Mais il y a eu de très grandes manifestations anti-gouvernementales dans de nombreux pays d’Europe occidentale au cours des dernières semaines, qui n’ont reçu aucune aide de la sorte, ni de la part de telles personnalités ni de la part des commentateurs attitrés des médias occidentaux. Pas plus que les manifestants n’ont reçu de cadeaux de la part des fonctionnaires du Département d’Etat américain.

S’ils étaient si favorables aux manifestations antigouvernementales en Europe, et qu’ils les considéraient comme la forme la plus pure de la « démocratie », McCain et Nuland ne feraient-ils pas preuve de la même solidarité avec les manifestants de Madrid, Rome, Athènes et Paris ? Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Il y a quelques semaines, j’ai vu une interview du secrétaire d’Etat américain John Kerry qui a dit : « On ne peut pas envahir un autre pays sous de fausses prétextes pour faire valoir ses intérêts. » Mais je crois me rappeler que les Etats-Unis ont fait exactement cela à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années.

Est-ce que les affirmations sur les armes de destructions massive en Irak n’étaient que le fruit de mon imagination ? Étais-je en train de rêver en 2002 et début 2003 lorsque les politiciens et les experts néo-conservateurs sont venus tous les jours à la télévision pour nous dire, à nous la plèbe, que nous devions entrer en guerre avec l’Irak en raison de la menace posée par l’arsenal de Saddam ? Pourquoi est-ce qu’un vote démocratique en Crimée sur l’opportunité de rejoindre la Russie est jugé pire que l’invasion meurtrière de l’Irak - une invasion qui a coûté la vie à près de 1 million de personnes ? Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Nous avons également été informés très solennellement par les politiciens occidentaux et les « experts » dans les médias que le référendum en Crimée n’était pas valide parce qu’elle s’est déroulée sous « occupation militaire ». Mais je viens de regarder la couverture des élections en Afghanistan, qui se sont tenues sous occupation militaire, et qui ont été saluées par des personnalités occidentales, telles que le chef de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, comme un « moment historique pour l’Afghanistan » et un grand succès pour la « démocratie ». Pourquoi le vote en Crimée est-il rejeté, mais celui en Afghanistan célébré ? Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Le cas de la Syrie aussi est assez déroutant. On nous a dit et on nous dit encore que les groupes islamiques radicaux terroristes constituent la plus grande menace pour la paix, la sécurité et notre « mode de vie » en Occident. Que Al-Qaïda et d’autres groupes doivent être détruits : qu’il fallait mener contre eux une implacable « guerre contre le terrorisme ». Pourtant, en Syrie, nos dirigeants ont pris le parti de ces mêmes groupes radicaux dans leur guerre contre un gouvernement laïque qui respecte les droits des minorités religieuses, notamment les chrétiens.

Quand les bombes d’Al-Qaïda ou leurs affiliés explosent en Syrie et que des innocents sont tués, il n’y a aucune condamnation de la part de nos dirigeants : leur seule condamnation a été dirigée contre le gouvernement syrien laïque qui se bat contre des islamistes radicaux et que nos dirigeants et commentateurs dans les médias sont désespérés de voir tomber. Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Ensuite, il y a les droits des homosexuels. On nous dit que la Russie est un pays très mauvais et arriéré parce qu’elle a adopté une loi contre la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs. Pourtant, nos dirigeants qui ont boycotté les Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi en raison de cette loi visitent les Etats du Golfe où les homosexuels peuvent être emprisonnés et même exécutés, et embrassent chaleureusement les dirigeants là-bas sans jamais soulever la question des droits des homosexuels.

L’emprisonnement ou l’exécution des homosexuels est sûrement bien pire qu’une loi qui interdit la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs ? Pourquoi, s’ils sont véritablement préoccupés par les droits des homosexuels, nos dirigeants attaquent-ils la Russie et pas les pays qui emprisonnent ou exécutent les homosexuels ? Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

On nous dit dans de nombreux articles que le parti ultra-nationaliste hongrois Jobbik est très mauvais et que sa montée est une cause de grande préoccupation, même s’il n’est pas au gouvernement, ni susceptible de l’être un jour. Par contre, des néo-nazis et ultra-nationalistes occupent des postes dans le nouveau gouvernement de l’Ukraine, que nos dirigeants Occidentaux soutiennent avec enthousiasme et les néo-nazis et l’extrême-droite ont joué un rôle clé dans le renversement en février du gouvernement démocratiquement élu de l’Ukraine, une « révolution » encouragée par l’Occident. Pourquoi les ultra-nationalistes et des groupes d’extrême-droite sont-ils inacceptables en Hongrie, mais tout à fait acceptables en Ukraine ? Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

On nous dit que la Russie est une puissance impérialiste agressive et que la préoccupation de l’OTAN est de s’opposer à la « menace » russe. Mais j’ai regardé une carte l’autre jour et j’ai bien vu beaucoup de pays proches (ou limitrophes) de la Russie qui sont membres de l’OTAN, l’alliance militaire dirigée par les Etats-Unis et dont les membres ont bombardé et attaqué de nombreux pays au cours des 15 dernières années, mais par contre je n’ai pas vu un pays proche des Etats-Unis qui faisait partie d’une alliance militaire avec la Russie, ni des bases militaires ou des missiles russes situés dans des pays limitrophes ou proches des États-Unis. Pourtant, c’est la Russie, nous dit-on, qui est « agressive ». Je suis perplexe. Quelqu’un peut-il m’aider ?

Neil Clark

http://rt.com/op-edge/west-leaders-ukraine-democracy-600/

Traduction « tu vois Neil, je me posais justement les mêmes questions » par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

URL de cet article 25221
  

« Les déchirures » de Maxime Vivas
Maxime VIVAS
Sous ce titre, Maxime Vivas nous propose un texte ramassé (72 pages) augmenté par une préface de Paul Ariès et une postface de Viktor Dedaj (site Le Grand Soir).. Pour nous parler des affaires publiques, de répression et d’impunité, de management, de violences et de suicides, l’auteur (éclectique) convoque Jean-Michel Aphatie, Patrick Balkany, Jean-Michel Baylet, Maïté Biraben, les Bonnets rouges, Xavier Broseta (DRH d’air France), Warren Buffet, Jérôme Cahuzac, Charlie Hebdo, Jean-François Copé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Informer n’est pas une liberté pour la presse, mais un devoir. La liberté de la presse a bien une limite : elle s’arrête exactement là où commence mon droit à une véritable information.

Viktor Dedaj

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.