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l'ambigu peut brûler les ailes, alors soyons clairs

Comité de Base

Ne gâchons pas les espoirs pour de futiles raisons politiciennes.

Quand on entend le discours de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche, quelles masses populaires ou qui de notre classe sociale ne pourraient pas adhérer à cette dynamique d’unité de classe au moment où la social-démocratie emboîte le pas de la droite pour refaire le lit des patrons et des financiers ?

« marinette@fn.conne » et « jef@painauchocolat.con » surfent sur leurs abominations quand les « leaders maxi-mots » du gouvernement ne cessent de caqueter pour ne rien dire, et de s’agiter pour ne rien faire, sauf le « blaugrana » de Barcelone, le « Messi » de la Police, devenu le chouchou des supporters de l’ordre, Français et bleu-blanc-rouge…Monsieur !

Chacun cherche cet espoir perdu pour entrevoir des jours meilleurs, et dans l’état actuel des choses, les masses populaires auraient besoin d’y croire et de se raccrocher à quelques choses pour éviter la noyade.

Mais, alors que la lutte avait été victorieuse contre la précarisation de la jeunesse avec le CPE, voilà que maintenant, à l’Assemblée nationale, c’est toute la gauche (PS+PC+PG+LVEE) qui a voté pour les nouveaux emplois d’avenir qui entérinent la normalité des emplois précaires. (Cassant un peu plus le Code du Travail, les statuts et les Conventions Collectives)

Sur le très sérieux problème des retraites, la dynamique du front de gauche semble s’être contentée des mesures Hollande... 100 000 retraités sauvés, mais les autres ont été perdus et on nous annonce désormais que des caisses complémentaires seront en faillite à court termes, ayant bientôt épuisé leurs réserves, à cause du nombre de chômeurs et de retraités, qui ne cotisent pas ou plus (une niche ? 5€/mois par retraité = 600 millions/an !). En fait, c’est leurs placements à risque qui s’avèrent avoir été des sources de pertes.

Puis le Front de Gauche a appelé à l’organisation d’un référendum sur le traité européen d’austérité, avec peu d’engouement sauf sur la manifestation du 30 septembre, et son attitude reste ambigüe quand il persiste à faire croire que l’Europe pourrait un jour être sociale. (Alors que l’Europe est une création monstrueuse de la réaction contre les travailleurs, les nations, et les masses populaires, pour les asservir et les contraindre !)

Et quand un journaliste fait remarquer qu’une manifestation politique de la gauche dure contre un gouvernement de la gauche molle est un fait rare et peu banal, la réponse est de dire que ce n’est pas contre le gouvernement, mais contre l’Europe ! (Alors que le gouvernement avait en tête de ratifier, en force, le traité d’austérité que l’Europe a imposé en force !) Aussi ambigu quand les députés Front de Gauche votent le collectif budgétaire avec le gouvernement… (Qui devait taxer les dividendes, supprimer les parachutes diamantés…avant que les oiseaux attaquent, les fameux vautours déguisés en pigeons) puis quelques semaines plus tard demandent aux riches du nord de donner aux pauvres du nord, une partie de leurs richesses. (La boussole est cassée, on perd le Nord)

Sous Sarkozy, et très justement, le Front de Gauche fût très virulent contre la TVA sociale, mais quand maintenant est prévu un impôt plus large pour faire un nouveau cadeau de 40 milliards au patronat, le discours est moins violent, pourtant l’enjeu est de taille pour faire un pas de plus.

Alors que tout peut aller très vite et dans les mois qui viennent, une lutte valant parfois 10 discours, le Front De Gauche pourra être amené à gérer le mécontentement populaire… à ce moment-là , il ne faudra pas être si ambigu.

Le Front de Gauche représente la force la plus importante à gauche du PS, presque 12% aux élections, 4.4 millions de voix et des dizaines de milliers de militants qui ne demandent qu’à y aller ; LO et le NPA réunis arrivent (péniblement) à 2,5% et 5000 adhérents.

La force est là , mais attention, l’ambigu peut aussi brûler les ailes et clouer les becs !
Pour tenter d’enrayer la protestation grandissante et d’étouffer le mécontentement des masses populaires, le gouvernement social-démocrate s’emploie à créer des chemins de traverse plutôt que de s’attaquer frontalement aux dirigeants réactionnaires et revanchards qui s’emploient à saborder les emplois pour créer la tension.

Nous ne pouvons donc faire abstraction de l’élaboration d’un programme revendicatif dont la formulation colle avec les intérêts fondamentaux des masses et des travailleurs. Aussi, plus juste sera notre programme, plus grand sera le nombre de travailleurs qui agiront pour sa réalisation, et seront résolus à arracher la victoire.

C’est pourquoi il importe de susciter une attitude consciente à l’égard de ces perspectives, qui loin d’être démagogiques, reposent sur des réalités irréfutables.

Les profits des grandes entreprises multinationales qui se sont monopolisées avec des fusions/absorptions, ont explosé dans les 30 dernières années quand le pouvoir d’achat des masses populaires a réellement baissé. Un couple de travailleurs des classes populaires est aujourd’hui plus pauvre qu’en 1982, ou il est endetté au-delà du raisonnable, c’est-à -dire qu’il est pris à la gorge, donc dans l’obligation de quasiment tout accepter.

Si les profits et les fortunes ont augmenté d’une manière exponentielle depuis 20 ans, ce qui est avéré, cela veut bien dire que les salaires des travailleurs pourraient augmenter pour au minimum suivre la même courbe. Sauf que le laisser-faire des gouvernements et le manque d’autorité et de courage politique, a créé une dérive qui a largement été avantageux pour les plus riches quand le taux de pauvreté atteint aujourd’hui les records d’après-guerre.

Il y a une deuxième condition qui passe par la réalisation de l’unité d’action de la classe ouvrière, des travailleurs et des masses populaires attachées aux libertés démocratique.

Il est donc important et nécessaire de mener une campagne vigoureuse et inlassable contre tous ceux, les commis du capital conscients et inconscients, qui s’opposent à cette unité de classe. En 1953, le Parti Communiste avait eu raison quand il disait qu’il «  fallait mener le nécessaire combat contre la social-démocratie et les dirigeants diviseurs au sein même de la classe ouvrière qui sont porteurs de l’idéologie bourgeoise au sein même de la classe, et alimentés par le capital…// notre parti est au premier rang dans cette lutte  »

Mais avec l’alliance incompatible avec le parti socialiste de 1972 à 2005, le PCF s’est « social-démocratisé », même si aujourd’hui il semble revenir à ses fondamentaux, d’où une campagne subversive d’un certain nombre d’intellectuels et de faux-frères pour le court-circuiter en proposant de créer une carte d’adhérent au Front de Gauche, c’est-à -dire en se séparant du PC, ce qui n’est pas viable, l’exemple italien en est un exemple.

C’est pourquoi, le grand combat pour les revendications repose et suppose une claire conscience de la façon de les faire aboutir, c’est toute l’alliance et l’unité d’actions à construire entre le syndicalisme de classe et le parti politique de classe. La politique et le syndicalisme ne doivent pas être des armes contre la lutte mais pour la lutte : ceci est un message clair (aux bons entendeurs).

Toutefois, soyons nous aussi clairs : il devient indispensable de recenser nos forces stratégiques et de contrôler la véracité de nos alliances tactiques : la social-démocratie étant la droite déguisée en gauche, des syndicats étant des appendices du capital, des petits partis semant le désordre gauchisant, il est important de connaître nos adversaires dans le cadre de nos objectifs de classe et des moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir.

Ainsi, seules les actions convergentes des masses populaires, sur des objectifs clairs et précis, peuvent cimenter l’Union de Lutte des travailleurs et combattre le sentiment fataliste d’impuissance face à la machine politique mise en place par la bourgeoisie.

Pour cela, il devient donc indispensable d’avoir une confiance absolue et inébranlable pour la classe ouvrière et son avant-garde consciente, car c’est en elle que réside les espoirs de renversement du capitalisme… et ce n’est pas être ouvriériste que de dire cela.

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » : comibase@gmail.com
n°11/20-10-2012
ï Žellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

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COMMENTAIRES  

20/10/2012 23:04 par Dwaabala

Il fut un temps où la classe ouvrière, consciente de sucroît, existait.
Le mouvement de la gauche dont les dirigeants paraissent résolus parce qu’ils n’ont pas à mener de grandes luttes démocratiques de masse, celles de la rue, par lesquelles il se sentiraient vite débordés si elles surgissaient (on ne voit pas très bien d’où ?) ne peut se réclamer que d’un caractère confusément populaire.
Il y a fort à parier que les composantes d’une telle lutte auraient, de leur côté, vite fait de se dissocier parce que leurs divergences d’intérêts mesquins et corporatistes se manifesteraient aussitôt.
Enfin, quant au degré de conscience dans lequel tout cela baigne, il n’y a rien à inventer. Il suffit de se reporter aux propos de JL Mélenchon pendant sa campagne des Présidentielles : les foules qu’il rassemblait dans ses meetings( bien qu’il refusât cette désignation pour lui substituer celle d’assemblée) étaient si ignorantes,si inconscientes, qu’il considérait que sa tâche était pédagogique.
Que les faits, s’ils sont têtus, démentent le présent propos est souhaitable.

21/10/2012 19:01 par babelouest

Pour qu’une classe ouvrière existe, il faut au moins qu’elle soit ouvrière. Or, à l’époque où ne subsistent que chômage et emplois précaires, déstructurés, en miettes, il ne peut plus y avoir une classe ouvrière. Il ne peut plus y avoir qu’un agrégat de potentialités, où l’élite est le smicard à temps plein, souvent plus instruit et plus motivé que le précaire. C’est pourquoi il faut sans doute reprendre les choses autrement. Il n’y a plus de travail ? Bâtissons une communauté des non-travailleurs, de ceux qui accomplissent des tâches pour vivre sans se préoccuper d’un employeur devenu au moins distant, au plus inexistant. Le problème précisément avec le PCF, c’est qu’il refuse cette radicale remise en question. On a l’impression de lire ci-dessus un discours d’il y a cinquante ans, beau, mais dépassé, inadéquat.
A-t-on le choix désormais ? Il va falloir passer à une société digne des Utopies, sans patrons ni esclaves, une société où chaque oeuvrier (accomplissant une oeuvre quelle qu’elle soit) sera maître de son destin, en synergie avec tous les autres oeuvriers. Ils devront élire parmi eux des coordinateurs, afin que chacun ne fasse pas n’importe quoi, des coordinateurs révocables à tout moment par l’assemblée des oeuvriers. Pas de salaires, pas de monnaie, pas d’inégalités. De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.
Il faudra le faire, parce qu’à mon avis, sous peu nous n’aurons pas le choix. Incidemment, cela signifie : terminé, les "grosses bagnoles", les grandes télés, les déplacement de deux heures pour simplement aller au boulot matin et soir, il faudra tomber de haut sans doute, mais pour une vie à la fois plus simple et plus riche.

22/10/2012 12:09 par comité de base: cellule ouvrière du bassin minier ouest du pas de calais

bonjour, que veux tu dire quand tu écris qu’il n’y a plus de classe ouvrière
merci de nous lire et de nous expliquer

22/10/2012 14:04 par babelouest

@ Comité de base
Je pensais être clair : tant pis pour moi. Pour avoir une classe ouvrière, il faut des ouvriers. Or, et à cadences accélérées désormais, si la classe des exploités est toujours là , ces exploités ne sont presque plus des ouvriers. Employés du tertiaire, ils ne réagissent pas tout-à -fait de la même façon (je le sais, j’en étais). Chômeurs récents ou de longue durée, ils n’ont plus les moyens, souvent d’être là avec les autres pour les luttes ; d’ailleurs, perversement Pôle Emploi les attache à son boulet, qui leur enlève bien des instants de liberté. A temps partiel, ils ont des horaires surréalistes, parcellaires, qui leur bloquent des journées en attentes entre deux vacations, en déplacements, en temps inutile en somme. Les vrais ouvriers, comme ceux que j’ai vus à l’Ile Seguin autrefois, combien en reste-t-il aujourd’hui ?
C’est pourquoi le discours, la façon de le faire passer, et sans doute aussi le fond même doivent être modifiés. Désormais c’est un terrain vierge que cette classe des exploités, faute d’avoir pu leur faire toucher du doigt leur condition, et les moyens d’y remédier. Ce n’est plus la classe ouvrière, c’est la classe des exploités. Entre les deux, il y a un monde que le parti de la Haine a résolu d’exploiter à son profit, alors qu’il est l’une des chevilles ouvrières maîtresses de ce $ ¥$T€M.
Pouvait-on éviter ce piège ? Probablement pas, tant les changements ont été rapides, et leurs résultats, catastrophiques. Courage, camarades. Il est encore temps de reprendre le flambeau, mais cette fois en n’insistant plus sur la valeur Travail, qui n’en est plus une. Désormais, c’est le vivre-ensemble par la solidarité et le contraire du capitalisme, la négation du profit quelqu’en soit le bénéficiaire. N’était-ce pas le message de Karl Marx, au départ ? Ni patrons, ni État. A plus forte raison, ni Capital.

22/10/2012 15:04 par Dwaabala

Pour se faire une idée
Voici,classés par les effectifs, les 10 plus grands employeurs de main-d’oeuvre en France.
Ils ont été trouvés dans le classement par chiffres d’affaires des 35 premières entreprises française.
Groupe Carrefour 471 755 Commerce de détail
Sodexo 379 137 Service
Veolia Environnement 287 043 Services
La Poste 276 555 Distribution de courrier
SNCF 240 978 Transport ferroviaire
Auchan 262 109 Commerce de détail
GDF Suez 236 116 Energie
BNP Paribas 205 300 Banque
PSA Peugeot Citroën 198 220 Automobile
Saint-Gobain 189 193 Materiaux de construction
Il faut noter que parmi les quelques entreprises de la liste qui exploitent la main-d’oeuvre ouvrière, c’est-à -dire qui extorquent de la plus-value, les effectifs incluent un nombre important d’emplois qui n’ont rien à voir avec le travail ouvrier.

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