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L’Europe et sa vassalisation aux États-Unis.


[ Joins à cette analyse, un article du Figaro International, ( L’Amérique brouille les relations entre Bucarest et Paris - Voir ci dessous ) qui nous montre
un des enjeux de l’Europe qui n’est jamais présenté : celui de la
vassalisation de l’Europe par les États-Unis, en utilisant les pays de
l’Est récemment entrés pour contrôler non seulement l’ancien domaine de la
Russie et ses richesses pétrolières, mais également la Méditerrannée.

On
comprend mieux certes la volonté de Chirac d’intégrer la Turquie et pas
l’Ukraine et la Georgie, mais en revanche personnellement cela me conforte
dans la volonté de voter NON, parce que se précipiter dans ce Traité c’est
la politique de Gribouille qui se jette dans le lac pour éviter d’être
mouillé. D.B ]



L’Europe et sa vassalisation aux États-Unis


En effet si j’étais d’accord hier ( débat télévisé sur France 2 ) non seulement avec les arguments de Marie
Georges Buffet qui a bien défendu sa partie, je trouve que la démonstration
de J.P.Chevenement sans parler de celle de Pasqua étaient induffisantes
dans le domaine de l’indépendance nationale, qui ne se pose pas par rapport
à tel pays européen, ni même par rapport à l’Europe en tant qu’entité, mais
bien par rapport aux États-Unis.

J’ai apprécié la référence de Chevénement à l’OTAN (je ne reprends pas la
démonstration) et la faiblesse de la volonté politique européenne, en
particulier sa trés forte conclusion sur le fait qu’une opinion des USA
vaut ordre, je dis au contraire qu’il aurait du parler des articles que je
cite... en Particulier le 305, ou la question des "guerres préventives"...

Je n’ai pas une particulière tendresse pour M.G.Buffet et je trouve
effectivement, c’était une base de mon opposition au PCF, que le PCF n’a
que trop cautionné la politique du PS y compris sur l’Europe et que
découvrir maintenant le contenu du Titre III qui a été largement approuvé
par Jospin (parlant d’une seule voix avec Chirac), me paraît une
"révélation" tardive. Il n’empêche que dans l’émission de hier elle a bien
joué sa partie, mieux que tous les autres, y compris Chevenement. Sans
doute parce que la base de l’Europe et les limites de la volonté
d’indépendance de Chirac sont bien là , la soumission économique aux
États-Unis, contre la volonté des peuples, engendre une soumisssion
politique.

Non seulement l’Europe, n’a pas la maîtrise de sa monnaie, instrument par excellence de
l’indépendance économique, celle-ci est complétement gérée par une Banque
Centrale soumise aux seuls grands intérêts, ceux des multinationales et
des secteurs financiers, intégrés aux USA, avec des missions nettement
moins contraignantes que la Reserve Centrale étasunienne, puisque cette
dernière doit se préoccuper de l’emploi, alors que la Banque Centrale n’a
même pas cette disposition à respecter. De surcroît, le Parlement
Européen n’a pas de pouvoir législatif, pas de pouvoir de contrôle sur un
Exécutif (conseil des Ministres et Commission). [1] Cet éxecutif n’a de
comptes à rendre à personne, et il a des "domaines réservés" en
particulier la politique de Défense et de Sécurité. C’est dans ce nouveau
contexte "constitutionnel" qu’il faut apprécier les dispositions
introduites par le Traité en matière de Défense et de securité, domaines
totalement confondus ce qui revient à confondre police et armée.


Le Traité et " la politique de Défense"


Donc ni sur le plan économique, ni sur celui de la Défense l’Europe, comme
nous allons le voir ne peut être ce contrepoids à la puissance des
États-Unis, mais sera l’instrument d’une vassalisation. Une Banque Centrale
n’est en aucune façon apte à manifester une volonté populaire
d’indépendance économique, mais les dispositions ci-dessous impliquent au
contraire une intégration renforcée du commandement étasunien.

Il y a l’article 305-III qui envisage à terme que soit substitué à l’ONU
une réprésentation européenne à tout autre nationale, privera de fait la
France de son droit de veto au Conseil de sécurité.

Si on articule cette disposition avec celle du Traité qui lie étroitement
la politique de défense et celle de sécurité, nous avons toutes les
dispositions qui favorisent l’entrée dans des "guerres préventives", chères
à G.W.Bush.

D’abord, cette politique, cela a été dit est sous influence de l’OTAN. De
surcroît le paragraphe 3 de l’article I-41 impulse l’armement : "Les
États-membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités
militaires". "Une Agence européenne de défense" mettra en, oeuvre "toute
mesure utile pour renforcer la base industrielle et technologique du
secteur de la défense". On conçoit que l’ensemble de la presse
française,propriété de deux marchands d’armes que sont Dassault et
lagardère, ne mette pas en évidence ce type d’orientation d’un traité, qui
aurait pu au contraire se donner comme objectif le désarmement mutuel et
progessif, la recherche de la paix, hypothèse jamais envisagée.

Mieux si l’on tente d’analyser "les buts" de la "Défense" ainsi envisagée
au lieu de l’engagement classique de courir à l’aide d’un voisin agressé,
on trouve une clause de solidarité qui introduit sous couvert de
"terrorisme" la guerre préventive sous les prétextes les plus étranges
comme on l’a vu en Irak, voici les dispositions :

"L’union et ses États membres agissent conjointement dans un esprit de
solidarité si un État membre est l’objet d’une attaque terroriste ou la
victime d’une catastrophe naturelle d’origine humaine. L’Union mobilise
tous les instruments à sa disposition, y compris les moyens militaires mis
à sa disposition par les États-membres pour
a) prévenir la menace terroriste sur le territoire des États membres
- protéger les institutions démocratiques et la population civile d’une
éventuelle attaque terroriste ;
-porter assistance à un État membre sur son territoire à la demande de ses
autorités politiques dans le cas d’une attaque terroriste.
Et dans la partie III on revient sur la menace terroriste dans l’article
III-309 qui énumère les missions de sécurité et de défense commune "Toutes
ces missions peuvent contribuer à la lutte contre le terrorisme, compris
par le soutien apporté à des pays tiers pour combattre le terrorisme sur
son territoire." Intégrer la lutte contre le terrorisme qui relève de la
police dans les missions de la Défense, le faire en prétendant "protéger
les institutions démocratiques d’une ÉVENTUELLE attaque terroriste" peut
inclure à titre préventif à peu près n’importe quoi.

En fait il n’y a pas de différence entre la politique néo-libérale devenue
base même d’une Constitution, ce qui n’existe nulle part ailleurs dans le
monde, même pas aux États-Unis, et la politique agressive sous couvert de
terrorisme comme le prouve l’article III-292 qui promet une action visant
"à promouvoir dans le reste du monde" ses "valeurs" entre autres :
"encourager l’intégration de tous les pays dans l’économie mondiale, y
compris par la suppression progressive des obstacles au commerce
international"...

Un tel traité qui de surcroît ne prévoit pas le moindre vote du parlement
européen avant de s’engager dans de telles aventures d’une Défense intégrée
à l’OTAN non seulement correspond bien à la poltique étasunienne actuelle
mais n’a même pas à passer par un vote quelconque du Sénat pour être mise
en oeuvre, elle est directement intégrée à une Constitution qui se
substitue à la volonté des États.

On voit mieux dans un tel contexte la stratégie des États-Unis, qui non
seulement déstabilise les pays de l’Est, tente de les faire intégrer à 
l’Europe avec de nouveaux dirigeants complétement atlantistes, installe à 
la Banque Mondiale, à l’ONU, ses pires faucons, mais on peut s’interroger
sur l’élection d’un Pape européen qui a incité le clergé catholique des
États-Unis à voter pour Bush. La soumission de l’Europe aux États-Unis
passe quoiqu’on nous en dise par l’adoption d’un tel traité. Même si ses
pires dispositions sont contenus dans le titre III qui est le produit de la
construction européenne telle qu’elle est, désormais ces dispostions (et il
ne s’agit pas d’une "erreur" quoique nous ai dit Giscard) prennent la force
d’une constitution si nous les votons en tant que tels et elles ne pourront
être remises en cause qu’à l’unanimité, ce qui n’arrivera jamais.

Voilà vers quoi on tente de nous engager, et à quoi on veut donner force de
Constitution et donc ce qu’il faut refuser.

Danielle Bleitrach, sociologue, 22 avril 2005.


***

Roumanie

Le pari d’un partenariat étroit avec Washington

L’Amérique brouille les relations entre Bucarest et Paris

Par Arielle Thedrel, Le Figaro, 21 avril 2005.

Extraits


C’est sous des auspices plutôt crispés que la Roumanie signera lundi son traité d’adhésion à l’Union européenne. Elu en décembre, Traian Basescu, le nouveau président roumain, qui ne cache pas son tropisme américain, a provoqué quel ques grincements de dents au sein de l’UE en évoquant parmi ses priorités la création d’un « axe Bucarest-Londres-Washington ». La France, qui a toujours été le principal soutien de Bucarest dans ses laborieux efforts d’adhésion, en a été tout particulièrement marrie. (...)

(...) En réalité, le président roumain aspire à faire de son pays une puissance régionale et, à l’instar de la Pologne qui avait misé avant son adhésion sur un partenariat étroit avec les Etats-unis en Irak pour renforcer sa position en Europe, il compte sur les Américains pour parvenir à ses fins. Le grand jeu qui oppose aujourd’hui Etats-Unis et Russie dans l’ancien espace soviétique lui en offre l’occasion.

Située aux frontières orientales de l’UE, sur les bords de la mer Noire par laquelle transitent des trafics de tout poil, mais aussi et surtout près d’un quart du pétrole et du gaz importés par les pays de l’UE, la Roumanie a un rôle géostratégique clé à jouer. Membre de l’Otan depuis bientôt deux ans, elle se dit prête à accueillir des bases américaines. Des discussions sont en cours depuis déjà trois ans. L’enjeu est crucial : sécuriser le bassin de la mer Noire et démocratiser ses pays riverains, dont trois, l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, tentent de s’émanciper de la tutelle russe. Bucarest a notamment proposé à l’Otan d’étendre à la mer Noire l’opération « Active Endeavour » chargée de contrôler le trafic maritime en Méditerranée, notamment celui d’armes de destruction massive. La Turquie s’y oppose. La France aussi.

Depuis son arrivée au pouvoir, le président Basescu multiplie les grandes manoeuvres diplomatiques. La Roumanie s’est déjà réconciliée avec la petite Moldavie qui rêve aujourd’hui d’intégrer l’UE, et c’est avec le président ukrainien Viktor Iouchtchenko, en visite officielle aujourd’hui à Bucarest, qu’il se rendra demain à Chisinau, la capitale moldave, pour participer au sommet du Guam [2], une organisation réunissant plusieurs pays riverains de la mer Noire ainsi que l’Ouzbékistan. Née en 1996, cette organisation jusqu’ici peu active pourrait renaître de ses cendres grâce aux Américains qui, pour contrer l’influence russe, souhaitent la transformer en enceinte de coopération subrégionale favorable au camp occidental. La Roumanie, qui sera présente à ce sommet en tant qu’observateur, pourrait y trouver un rôle à la hauteur de ses ambitions.

www.lefigaro.fr/international/20050421.FIG0078.html

***




TCE-OTAN : Pourquoi le traité de Washington dans la Constitution Européenne, et pas le traité de Bruxelles ?


La Constitution Européenne et la Guerre - NON à l’ OTAN, par Diana Johnstone.


- Du même auteur sur le même sujet :


Constitution Européenne : Un référendum ou un plebiscite ?

Ils y tiennent vraiment à leur Constitution ...

L’europe serait non politique.... et la direction du PS casse la gauche.

Faites l’effort de vous informer.... Plaidoyer pour le "NON"




[1Sur la relation entre parlement
européen et exécutif lire l’ analyse d’ Etienne Chouard Une mauvaise Constitution qui révèle un secret cancer de notre démocratie, par Étienne Chouard..

[2Ndlr : Sur le Guam Lire l’ article de Lorraine Gillet www.globalresearch.ca.


URL de cet article 2254
  

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