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Le monde du polar en émoi.

L’extrême droite invitée chez le Poulpe.

Le Poulpe » est une collection de romans policiers antifascistes publiée aux éditions Baleine, inaugurée en 1995 avec La petite écuyère a cafté de Jean-Bernard Pouy, directeur de collection originel. Bien que chacun des épisodes soit écrit par un auteur différent, on y suit les aventures d’un même personnage, Gabriel Lecouvreur, un détective surnommé « Le Poulpe » à cause de ses longs bras. La collection a été adaptée au cinéma en 1998 (Le Poulpe, le film), et certains numéros ont été adaptés en bande dessinée à partir de 2000 (Le Poulpe en bande dessinée)

La « bible » de la collection a été écrite conjointement par les trois premiers auteurs : Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani et Patrick Raynal.

Jean-Bernard Pouy, qui a fondé et dirigé la collection à ses débuts, déclarait ne pas faire de sélection dans les manuscrits, les publiant dans leur ordre d’arrivée pour rendre compte sans filtre de ce qui s’écrit. De cette façon la collection a rapidement dépassé les 100 épisodes, très inégaux mais attirant des signatures d’horizons très divers : maîtres du roman noir, habitués des collections blanches ou encore des amateurs, des collectifs.

Depuis janvier 2009, la collection est dirigée par Stéfanie Delestré.

(Source : « Wikipedia).

Admirateur de Robert Brasillach, engagé dans la Milice, François Brigneau a été rédacteur en chef de Minute, membre d’Ordre nouveau, cofondateur et vice-président du Front national.

Les éditions Baleine viennent d’avoir la mauvaise idée d’exhumer un livre qu’il écrivit en 1947, peu après sa sortie de Fresnes où il avait été incarcéré pour cause de collaboration avec l’occupant nazi durant la Seconde Guerre mondiale.

A dire vrai, François Brigneau (89 ans) n’a pas écrit un « Poulpe », mais Baleine lui ouvre ses portes et comme cet éditeur n’est connu que pour la série du Poulpe, on peut considérer qu’il est invité chez Gabriel Lecouvreur !

Dès lors, des auteurs du Poulpe s’émeuvent de cette exhumation, nauséabonde, comme on va pouvoir en juger ci-dessous. Quelques-uns, avec Didier Daeninckx, lancent une pétition ouverte aux auteurs de Baleine demandant "le retrait immédiat de leur nom et de leurs oeuvres du catalogue des éditions Baleine. " D’autres lecteurs de polars rétorquent que les signataires devraient alors pointer pareillement les éditions Gallimard qui publièrent Céline, Drieu Larochelle, Blondin et… Brigneau.

Au-delà de la possible querelle (qui pourrait faire diversion), voici le cri écoeuré d’un écrivain qui n’a jamais faibli dans son combat contre l’extrême-droite, auteur d’un Poulpe et par ailleurs critique littéraire à l’Humanité : Roger Martin. Il nous donne à lire le premier chapitre du livre que les éditions Baleine viennent d’inscrire à leur catalogue. Effrayant !

Maxime Vivas


IGNOMINIE ! FRANCOIS BRIGNEAU CHEZ LE POULPE !

A CELLES ET CEUX QUI NE CONNAITRAIENT PAS LE MILICIEN FRANCOIS BRIGNEAU, JE RECOMMANDE DE LIRE LE PREMIER CHAPITRE DE SON ROMAN PUTRIDE, HELAS PUBLIE CHEZ… BALEINE !

SANS COMMENTAIRES !
ROGER MARTIN

http://www.editionsbaleine.fr/458-faut-toutes-les-buter—97828421944.html

Faut toutes les buter !

« Un roman d’atmosphère, publié d’abord en 1947, inlassablement réedité depuis, ce chef-d’oeuvre tout en argot... »

Chapitre 1

NOTE DU GRAND SOIR DU 16 MARS 2010 : Les Editions Baleine nous ont fait observer que nous avions publié sans autorisation tout un chapitre du livre de François Brigneau. Conformément à leur demande, nous réduisons l’extrait à des citations. L’article que vous lisez ici est donc une version raccourcie de l’article initial publié par LGS.

J’étais au Perroquet, tout seul, peinard, tranquille comme Baptiste. (...) Une belle petite. A peine vingt piges. (...) j’en ai tout de suite eu l’eau à la bouche. D’autant qu’aussitôt trois crouïas, qu’étaient au bout du bar, se sont mis à discuter le bout de gras en lui dévisageant le côté pile. Faut vous dire : j’ai jamais pu bien renifler les arbis. Pas d’aujourd’hui. Non. Non. Une vieille rancune qui vient de loin. Du Sud. De Tatahouine. (...)

(...)

Les bicots s’étaient arrêtés de jouer aux dés. Ils avaient des gueules d’enterrement. Surtout un.

(..)

J’allais lui demander comment ça se faisait, quand un des sidis s’est mis à engueuler Gaston. Il beuglait des ordures, exprès pour m’emmerder, à cause de la petite. Gaston, lui, essayait de garder sa dignité. Il souriait d’un air idiot, d’un sourire de sourdingue, et les crouïas étaient à deux doigts de se cotiser pour lui payer un Sonotone.

- Ti m’entends pas, non ? qu’il hurlait Mahomet, ti m’entends pas, empaffé di ta mère…

La fureur l’étranglait ; il ne trouvait plus ses mots en français. Alors, il a commencé à postillonner en macaque. Je comprenais à moitié. Il prétendait, le mauricaud, que tous les gars qui venaient chez Gaston se faisaient labourer l’oignon, de père en fils. C’était d’ailleurs un vice héréditaire. Car leur mère et leur grandmère et la grand-mère de leur aïeule, elles en prenaient à la sultane, toutes sans exception, « crac ! » dans le pataronflard. A l’écouter, le Perroquet, depuis des siècles, c’était le rendez-vous d’embistrouillés profonds. Les deux autres bicots se bidonnaient. Minouche me regardait. Gaston jetait des regards effrayés de tous les côtés. Le pianoteur, un schpill qu’on appelait Dublair, cherchait par où se faire la paire. J’ai mis un raide sur le comptoir. J’ai dit à Minouche :

(...)

Mais ils n’ont pas tiré. Au contraire. C’est moi. A travers la poche de Riton. Avec son propre flingue. Toute la purée. Le grand chargeur. En trois fois. Du douze et demi. Spécial pour la savane. Ils ont glissé contre le piano. Ca a fait un accord écrasé. Puis un trémolo sautille ma poule, quand je leur ai foutu deux ou trois coups de pompe dans les côtes. Pour me calmer.

(...)

- Faut pas vous faire tant de mouron, ma jolie. Vous savez, trois crouïas en moins, ça n’est pas la mort de l’Union française…

(...)

COMMENTAIRES  

22/02/2010 09:27 par Gérard Delteil

Le roman de Brigneau est sans aucun doute un torchon. Quant à Brigneau lui-même, je ne l’aurais pas pleuré s’il avait pris douze balles dans la peau en 1945.

Mais l’indignation du Grand RRRésistant Daeninckx est vraiment à géométrie variable. Pourquoi ne s’en prend-il pas à Gallimard, qui a au moins un titre de Brigneau à son catalogue et publie des auteurs d’extrême-droite tout aussi craignos comme Dantec, ami des identitaires, ou feu ADG, ami personnel de Le Pen, membre du bureau politique du FN, secrétaire de rédaction de Minute, auteur de BD antisémites ?

L’argument selon lequel Baleine serait un éditeur militant de gauche ne tient pas une seconde : seul le Poulpe fut une collection à vocation antifasciste, mais Baleine a toujours été un éditeur à vocation commerciale, tout comme... Gallimard, mais plus petit, plus fragile, ce qui permet à Daeninckx de rouler les mécaniques sans risque.

De plus, aveuglé par sa soif de gloriole, l’anti-fasciste de carton pâte Daeninckx ne voit même pas qu’il fait une publicité inespéré à ce vieux débris fasciste dont "l’oeuvre" serait passée inaperçu ? La bêtise le dispute à la vanité.

Si Daeninckx s’était contenté de lancer sa petite opération publicitaire, on pourrait se contenter de regretter son caractère contre-productif et rester silencieux. Mais Daeninckx profite de l’occasion pour s’attaquer, dans son courrier à Baleine, à deux personnes engagées à gauche depuis longtemps, qui n’ont pas le moindre lien avec Brigneau, pour régler des comptes vieux de quinze ans. Cette méthode de l’amalgame est tout simplement ignoble et ne permet pas de se taire.

Gérard Delteil

22/02/2010 14:02 par en rouge et noir

La dernière fois où j’avais vu lebeau mot de Résistance écrit avec plus R en initiales "RRRRésistant", c’était sur un site d’extrême-droite.

Un de ceux qui accueillent la prose de Gérard Delteil et qui le remercient de ses contributions. Il suffit par exemple d’aller voir ici :

http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2010/02/17/didier-daeninckx-tueur-de-baleine.html

22/02/2010 15:33 par legrandsoir

Qu’est-ce qu’on disait ?

Car finalement, c’est Brigneau ou Delteil qui a écrit le livre raciste ? C’est bien Baleine qui l’a édité ?

Chers lecteurs, vous faites ce que vous voulez, mais si l’on peut vous aider, voici quelques mots clés : Brigneau, FN, collaboration, racisme, mercantilisme éditorial...

22/02/2010 14:27 par Roger Martin

Gérard DELTEIL de METAPO INFOS à BELLA CIAO : CHERCHEZ L’ERREUR !

Le moins que l’on puisse dire est que nous vivons une époque formidable.
Surtout si l’on apprécie la confusion des valeurs.
Résumons-nous : l’éditeur Baleine, maison qui a connu la notoriété avec la création haute en couleur du Poulpe ( plus de 150 titres parus), héros libertaire, grand pourfendeur d’intégristes, fascistes, auxquels autant d’auteurs prêtèrent leur plume, de J.B.Pouy, le père fondateur à Marin Ledun, le petit dernier, en passant par tout ce que le polar français, ou quasiment, comptait d’auteurs qui, peu ou prou, appartenaient à la grande famille post-soixante-huitarde non repentie, dans un joyeux désordre où se côtoyaient sans autres affrontements que verbaux, anars, libertaires de toutes tendances, trotskystes idem, ex-maos, communistes « orthodoxes » ou contestataires. Evidemment, tout ce petit monde soudé autour de quelques valeurs éminemment humanistes.
Or, voilà que le directeur actuel de Baleine vient de rééditer un texte immonde ( dans les deux premières pages, les Arabes ne sont jamais nommés autrement que « crouias », « arbis », "moricauds », « bicots ») du non moins immonde François Brigneau, ex-milicien, ex-fondateur du Front national et du Parti des Forces nouvelles, ex-intervieweur-zélateur du négationniste Faurisson.
Les tentacules en sont tombés à tous les auteurs et admirateurs de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe.
Didier Daeninckx et une bonne trentaine d’auteurs, dont celui de ces lignes, ont alors fait valoir auprès de la maison d’édition Baleine, « un droit de retrait », exigeant que leurs titres soient retirés de la collection et les droits rendus.
Parmi les écrivains qui ont écrit un Poulpe se trouvait Gérard Delteil, révolutionnaire bien connu, qui avait manifesté son ire quelques années plus tôt contre la direction précédente des éditions Baleine. Alors que la maison risquait de connaître le dépôt de bilan, il exigeait d’être payé sur le champ et envoyait aux quatre coins de l’Hexagone, si j’ose dire, des courriels vengeurs pour que se crée une association des victimes du Poulpe. La plupart des contactés l’envoyèrent promener, chacun sachant que le directeur de l’époque tentait par tous les moyens de sauver sa maison et les intérêts de ses auteurs. Le sauvetage réussit. Chacun fut payé et le Poulpe repartit pour de nouvelles aventures.
On s’attendait donc qu’aujourd’hui, avec la célérité qu’on lui connaît, Gérard Delteil condamne la dérive et l’ignominie.
Que nenni !
François Brigneau et son torchon ne l’intéressent apparemment pas.
Une nouvelle fois, c’est à Didier Daeninckx qu’il réserve ses flèches.
Un peu partout.
Certains diront que c’est de bonne guerre. Les deux hommes n’ont-ils pas eu maille à partir ?
On se souvient peut-être que Delteil avait porté plainte contre Daeninckx, en lui réclamant 50 millions de francs (et pas le franc symbolique) pour prix de son honneur perdu, parce que celui-ci avait osé, suite à de graves incidents, écrire que le Prix du Quai des Orfèvres obtenu sur manuscrit anonyme en avril contenait cette année-là une allusion à un article de presse qui…ne parut qu’au mois d’août suivant !
On comprend mieux alors que Delteil préfère laisser le vieux milicien d’extrême droite savourer la polémique actuelle pour mieux se concentrer sur l’auteur de Missak.
Mais, dans son prurit de communication, Delteil a quand même poussé le bouchon un peu loin : se répandre, soit, mais pas n’importe où. La fois précédente, Marianne, L’Humanité (hélas !), Politis avaient accueilli ses récriminations. Mais cette fois, c’est au site Métapo Infos, bien avant de s’adresser à Bella Ciao, qu’il a envoyé un courriel sarcastique (ce sont ses animateurs qui l’affirment en tout cas en louant son « amabilité »).
Or, comment penser un instant que Gérard Delteil, révolutionnaire notoire et fin analyste de la chose politique, ait pu ignorer ce qu’est Métapo Infos, c’est-à -dire un site d’une extrême droite intellectuelle aimant le mélange des genres et des personnes, consacrant des colonnes à des personnages aussi progressistes qu’Alain de Benoist, Bernard Lugan, Jean Raspail, ou aux nouvelles politiques de la pseudo agence de presse Novopresse, émanation directe des groupes « identitaires ».
A ceux qui douteraient de cette information, je conseille de se reporter à l’article paru le 19 février sur Métapo Infos ( "Quand Gérard Delteil se paie Daeninckx").

Tant que Gérard Delteil obtenait le Prix de la Gendarmerie l’année de la tragédie d’Ouvéa ou le Prix du Quai des Orfèvres, malgré ses tirades (en privé) contre l’État policier, on pouvait sourire - amèrement-.
Quand il s’en prenait à Didier Daeninckx, verbalement, tous ceux qui avaient eu l’occasion de mesurer sa jalousie d’auteur ( sa tête, lorsque dans Lutte Ouvrière, à la question sur ses lectures de l’été, Arlette expliquait qu’elle emportait des romans de ...Daeninckx !!!)pouvaient ricaner sous cape.
Quand, tel Cyrano, il ferraillait pour son honneur perdu sans oublier que c’est bien plus beau lorsque ça rapporte gros, tous ceux qui connaissent le mécanisme de l’attribution de certain Prix, pouvaient rire dans leur barbe.
Quand, aujourd’hui, il recherche pour déverser son fiel et sa haine recuite contre ce qu’il appelait autrefois un confrère, les colonnes du site Métapo Infos qui cultive et professe le contraire des idées et des idéaux qu’il a toujours prétendu avoir, on ne peut plus ni sourire, ni rire, pas plus sous cape que dans sa barbe.
La seule envie qu’on ait, c’est celle de vomir.

Roger Martin

22/02/2010 14:42 par Mizio

Ce qu’il y a de génial dans cette affaire, c’est que ça redonne une de ces patates à des gens dont on n’entendait plus parler, et ça c’est roboratif, on en conviendra. Il y a comme un vent de jouvence. Le printemps approche ; on va sans doute réentendre du Marcel Amont.
Tenez, Delteil par exemple : plutôt que de nous dire s’il aurait publié son Poulpe dans une maison bâtie sur l’extrême droite -ça il n’y répond absolument pas, ce qui lui met le cul entre quatre chaises et laisserait accroire que ça ne le dérange pas d’être aux côtés de Brigneau- il passe des heures et des jours et des nuits à copier-coller le même texte partout sur le web ou à ressasser partout les mêmes arguments somme toute collatéraux, dans le but de raviver les vieux trucs rances qu’on croyait réglés et dont, somme toute, on se contrefout aujourd’hui car l’époque a changé. Je l’ai même vu dire je ne sais où qu’il vaut militer qu’ergoter sur Baleine. Il doit avoir un trou dans son planning vu l’énergie que depuis il dépense et qui force le respect.
C’est bien de se retrouver du peps comme ça du coup, ses jambes d’il y a plus de dix ans, mais si c’est pour raviver de vieilles aigreurs, c’est dangereux. La macération au grand jour, ça corrode. Faut passer à autre chose (ou alors ça lui manquait ?)
Bon j’espère qu’il va nous dire un moment clairement s’il aurait publié son Poulpe bâtie sur l’extrême droite. Ca j’aimerais vraiment bien savoir. Et qui sait, p’têt qu’il va signer la pétition ? P’têt ? Comme ça d’un coup, un élan un peu plus élevé, un geste où il ferait passer les choses importantes plutôt que sa petite politique personnelle dans laquelle il s’enferme ? Qui sait ?
F. Mizio

22/02/2010 15:16 par legrandsoir

Le Poulpe.

Le sujet est chaud. On sent venir les gros mots.

Le Grand Soir donne à ses lecteurs l’occasion de s’exprimer. Merci à tous ceux qui, nous connaissant, n’oublieront pas que, sur un article posant un problème de fond, les commentaires portant sur le fond sont préférables aux querelles persos. Même si, parfois...

Nos nouveaux lecteurs seront d’ailleurs ravis de l’apprendre et reviendront puiser ici de l’information, de l’argumentation plus que les résultats du match.

22/02/2010 16:19 par Gérard Delteil

Mizio et surtout Roger Martin se lancent dans des attaques personnelles tout azimuts et évitent de répondre sur le fond :
- En quoi voisiner ADG dans la collection Folio, ou même... Brigneau, chez Gallimard est-il moins ou plus infâme que de cotoyer Brigneau chez Baleine ? Ce n’est pas sérieux. Baleine est une maison commerciale, comme Gallimard. Brigneau n’est d’ailleurs pas publié dans la collection Le Poulpe. Si Brigneau avait été publié dans cette collection, on pourrait dire que cela brouille l’image de la collection.
Mais, non, ça ne gêne pas d’être publié et Folio, comme Daeninckx d’ailleurs chez Gallimard, collection qui accueuille ADG et Dantec. Entre autres. Je ne suis pas responsable des choix de mes éditeurs. Je suis responsable de ce que j’écris et signe.

- Brigneau a obtenu le Grand prix de la littérature policière. Daeninckx aurait par conséquent du refuser ce prix, en suivant sa logique stupide.

- Quant à l’agression caractérisée, elle est signée Daeninckx, qui profite de l’occasion pour s’en prendre à des gens qui n’ont rien à voir avec Brigneau. Ni Martin ni Mizio n’évoquent cette attaque et cet amalgame odieuses.

- C’est assez drôle de me reprocher de faire des copié-collés alors qu’on trouve la lettre et la pétition de Daeninckx sur tous les sites.

- Enfin, c’est assez incroyable que vous ne réalisez pas que, même en reproduisant les passages les plus racistes de son livre, vous vous faites les meilleurs agents publicitaires de Brigneau. Le vieux milicien facho doit se frotter les mains ! Il peut vous remercier chaleureusement.

- Ca ne vous pose pas de problème de voir figurer vos noms sur une pétition qui se veut antiraciste aux côté de celui de Maud Tabachnik, auteur de l’extrême-droite sioniste la plus dure, qui a justement publié un livre raciste chez Baleine ?

Messieurs les donneurs de leçons, un peu de cohérence et d’honneteté. SVP.

Gérard Delteil

23/02/2010 09:26 par Victor SANDRON

Pourquoi s’indigner davantage dans ce même extrait de l’insulte faite aux arabes que de celle faite aux femmes ? La première n’est-elle pas claire comme la bêtise, quand la seconde est infiniment plus surnoise et dangereuse, puisque culturelle ? Il est vrai que s’il fallait expurger des catalogues tous les polars mysogynes de l’après-guerre aux années 80, il n’y aurait plus grand monde au rayon.

23/02/2010 13:16 par Victor SANDRON

Erratum : "sournoise", c’est mieux !

28/02/2010 10:08 par jfplatet

Les éditions Baleine, dont je m’occupe depuis 2005, et que j’ai rachetées au groupe La Martinière en 2008, ont publié plus de 450 titres, dans des collections diverses et variées, entre autres, et pour ce qui est encore d’actualité :

Le Poulpe, collection créée en 1995 par JB Pouy et dirigée aujourd’hui par Stéfanie Delestré, qui -en dépit des attaques et changements de propriétaires, compte maintenant plus de 190 titres, sans compter les copies, imitations et adaptations. Il en paraîtra huit nouveaux inédits en 2010, faisant appel aux meilleurs auteurs du moment et à leur interprétation personnelle du personnage et de la bible d’origine : Maïté Bernard, Marin Ledun, J.P. Jody, Sébastien Gendron, Sergueï Dounovetz, Antoine Chainas... Ceci pour 2010.

Baleine Noire, « collection-de-livres-qui-ne-se-vendent-pas », que je dirige et qui réunit dans des livres de poche de luxe, une littérature punk, gothique, gore ou noire , bizarreries, outrances, exercices de style, avec des auteurs français ou traduits, morts ou vivants, célèbres ou pas. Faut toutes les buter ! est publié dans Baleine Noire.
Dans cette collection, constituée comme un cabinet de curiosités, j’ai publié, d’une part des auteurs contemporains de textes difficiles et littéraires que le "politiquement correct" et la frilosité éditoriale ambiante avaient amené dans cette collection unique (Serge Scotto, Pascal Françaix, Nada), et j’ai réédité, d’autre part, des textes anciens dont le caractère singulier me semblait cohérent avec les modernes. BR Bruss, Th. de Quincey, M. Agapit, Dann & Dozois...
Son objet est bien la littérature. Pas la politique. La démarche est esthétique et artistique. Les couvertures sont toujours illustrées de photographies de cires anatomiques du Docteur Spitzner, qui rappellent aux éventuels chalands que ce n’est pas …pour les enfants.
On m’accuse de vouloir créer du buzz : Malheur à celui par qui le scandale arrive ! Sérieusement, j"˜aurais lancé une telle campagne pour un livre dont le tirage est de 2600 exemplaires, et qui sera demain diffusé à … 800 ex. ? Et j’aurais envisagé avec sérénité la perspective d’être traité de « facho », pour un roman populaire de 1947 ?

Bien sûr que Baleine n’est pas un éditeur militant : le Poulpe peut passer pour un militant, et encore...
Ce n’est ni un vengeur, ni le représentant d’une loi ou d’une morale, c’est un enquêteur un peu plus libertaire que d’habitude, c’est surtout un témoin. C’est écrit sur les couvertures, depuis quinze ans. Mais les éditions Baleine, non : c’est une entreprise d’édition qui se targue de publier des romans divers et variés. On n’est pas obligé de les lire, ni de les acheter, ni de les aimer.

Pourquoi serait-il -comme déjà remarqué- scandaleux de côtoyer M. Brigneau chez Baleine, et pas chez Gallimard ou Albin Michel, où il fut édité aussi ?

Je maintiens que c’est un texte drôle, émouvant, divertissant, et historique. C’est un roman d’atmosphère. Bien sûr qu’il est grossier, sexiste, raciste et violent : le narrateur est un caïd assassin qui n"˜a connu que la violence et les armes. Il a été publié en 1947. Et le dernier Ellroy, il ne contient pas lui aussi quelques expressions aussi vulgaires que racistes ?

Pourquoi lancer cette campagne une semaine avant la mise en vente, et avec une stratégie aussi maladroite : elle profite à M. Brigneau et nuit au poulpe ? N’étais-ce pas l’effet inverse qui était escompté ?
Je regrette que des amis, pris en otage par cette polémique dérisoire, se trouvent mis en porte-à -faux. Qu’il sache que la porte de Baleine leur sera toujours ouverte. Et que leurs textes, eux, je continuerai à les défendre. Comme Patrick Raynal quand il a publié son ami ADG, parce qu’il jugeait que c’étaient des bons livres, je publierai M. Brigneau, je continuerai à publier des Poulpes, je continuerai à publier des romans horribles dans Baleine Noire, je défendrai les titres parus chez Baleine, tous les titres sans exception :
A titre personnel, je n’aime pas les fachos. A titre professionnel, je déteste les censeurs.

07/03/2010 14:33 par Anonyme

Certains, sur ce site ou ailleurs, ont mis en cause Gérard Delteil pour avoir posté son point de vue à propos de la controverse Daeninckx / éditions Baleine sur le site Métapo infos.
Ainsi, en étant l’animateur, j’ai été pour le moins étonné d’apprendre que Métapo infos était «  un site d’extrême-droite bien connu ». Ah bon ?!
Pour ma part, je réserve l’utilisation des étiquettes aux bocaux de confiture, et j’ai assez tendance à rejoindre le philosophe espagnol José Ortega y Gasset lorsqu’il disait : «  Être de gauche ou de droite, c’est choisir l’une des innombrables manières qui s’offrent à l’Homme d’être un imbécile. Toutes deux, en effet, sont des formes d’hémiplégie morale. »

Rappelons que si j’ai mis une note en ligne intitulée «  Daeninckx, tueur de Baleine », c’est parce que j’ai trouvé la réaction de Daeninckx obsessionnelle et malhonnête. Il faut, en effet, être particulièrement faux-cul, ou incohérent, pour clamer qu’on quitte les éditions Baleine afin de ne pas y côtoyer François Brigneau, et rejoindre Gallimard où l’on va retrouver une liste autrement longue, et prestigieuse, d’auteurs «  de droite » ou «  sulfureux (!) » (de Céline à M.G. Dantec, en passant par Rebatet, Abellio, Nimier ou ADG, dans des genres très différents !...). En faits, au travers de sa pitoyable pétition, Daeninckx poursuit ses règlements de comptes personnels. Il va simplement ajouter J.-F. Placet, directeur des éditions Baleine à une liste de proscription déjà bien garnie : Quadruppani, Jonquet, Delteil, etc... Tout cela est assez navrant...

Pour le reste, en tant qu’homme libre, je me réserve le droit d’apprécier Guy Debord et Alain de Benoist, Philippe Muray et Jean-Claude Michéa, Nietzsche et Orwell, Mike Davies et Xavier Raufer, Ken Loach et Eric Rohmer, et dans le domaine du polar d’aimer ADG (Pour venger Pépère), Manchette (Nada, Le petit bleu de la côte ouest...), Fajardie (Jeunes filles en rouge toujours plus belles, La nuit des chats bottés...), Dantec (Les racines du mal, Babylone babies...), Jérôme Leroy (Monnaie bleue, La grâce efficace, Bref rapport sur une très fugitive beauté... ), sans avoir à prendre une carte de parti ! Pour tout dire, il m’est même arriver de lire avec plaisir un bouquin de Daeninckx (Zapping) !...

Thierry Marignac dit quelques bonnes choses sur la question : «  Vos présupposés idéologiques sont bidons, ceux qui veulent donner une couleur à la forme de sous-culture du polar, la part maudite de la société en principe, sauf si on en fait une église de gauche à l’usage des filles de ministre suivez mon regard vers Fourneaux à Télérama "” ceux disais-je qui veulent mettre leur saloperie de politique dans une forme de culture, sont des fumiers, et des fumiers qu’on oubliera pas. Un facho a le droit d’écrire s’il écrit bien. »
Maintenant, je laisse les petits flics staliniens astiquer leur Tokarev dans l’attente du Grand Soir, les grenouilles du politiquement correct coasser sur leur bénitier et les pétitionnaires pétitionner !... Grand bien leur en fasse !
Hasta la vitoria siempre !

FD, animateur de Métapo infos

07/03/2010 16:57 par legrandsoir

Sous la plume de FD de Métapo infos : « Imbécile, hémiplégie morale, réaction obsessionnelle et malhonnête, faux-cul, pitoyable, saloperie, fumiers… »

FD se trompe de site et de forum.

Quand il ajoute une menace : « …et des fumiers qu’on oubliera pas. », il passe les bornes de ce qui est admis ici.

Il faudra désormais le lire ailleurs. LGS est navré mais il se console en supputant que cette absence n’affectera pas le niveau des discussions qui ont été assez libres sur le fond de cette affaire.

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