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Nous ne sommes pas dans une nouvelle guerre froide mais dans les préparatifs d’une guerre tout court

La Chine est plus que jamais dans le périscope de Washington !

Une “nouvelle” alliance stratégique vient de se conclure entre les USA, la Grande-Bretagne et l'Australie. Washington va avec ce partenariat contribuer à ce que Londres et Canberra participent à la mise en œuvre d’un dispositif stratégique inédit, un pacte qui aura plus que jamais la Chine dans sa ligne de mire ou plutôt dans son périscope : le Trilateral Security Pact. On admettra que cela va bien au-delà de la vente de sous-marins, et c’est là toute l’importance de cette étrange affaire pas si étrange que ça.

Cette fois Londres a bien rompu les amarres avec l’UE. On en revient donc à l’atavisme des vieilles alliances anglo-saxonnes. Même si la Nouvelle-Zélande a pris ses distances, les "five eyes" reprennent du service.1 Avec Washington, il en a toujours été ainsi, les alliances sont à plusieurs vitesses. Autrement dit, “on ne mélange pas les torchons et les serviettes”.

Que signifie l’AUKUS  ?

Cette synergie d’un nouveau type porte le nom d’AUKUS (acronyme de l’anglais Australia, United Kingdom, United States) et se concrétise significativement à travers l’abandon par l’Australie d’une commande de 12 sous-marins nucléaires ayant fait l’objet d’un contrat avec la France d’une valeur de 56 milliards d’euros, ce qui en faisait le plus gros contrat de défense européen. Pour la France puissance nucléaire mais “junior partner” de l’Alliance Atlantique, c’est une grave déconvenue qui depuis a fait l’objet d’une véritable crise de nerfs du gouvernement Macron. Mais jusqu’à quand, car déjà l’on parle de « rabibochage » ? Il faudrait en tirer toutes les conséquences car cette situation est sans précédent, mais nous n’en sommes pas là. Quant à l’Union européenne, elle a toujours accepté de jouer les seconds rôles, non sans contradictions, mais être toujours vassale au sein de l’Empire demeure sa ligne de conduite.

Il faut dire, que cet accord entre la France et l’Australie avait été baptisé imprudemment de “contrat du siècle”. Pour tout arranger, le volte-face désinvolte en apparence de Canberra, mais sciemment réfléchie en réalité, a été annoncée symboliquement le jour du 240e anniversaire d’une victoire navale française sur la Royal Navy Britannique à Chesapeake, bataille à partir de laquelle l’indépendance des Etats-Unis fut acquise. 2 « La perfide Albion » a dû apprécier ! Le “plus vieil allié” de Washington était stupéfait, “outré”, on a parlé de “trahison”, de “coup de poignard dans le dos” et Paris a rappelé de manière sans précédent ses ambassadeurs à Washington et Canberra.

Mais, au-delà de ces péripéties, cette alliance à trois apporte surtout un éclairage significatif sur la mise en œuvre et la poursuite accélérée de la stratégie US à l’égard de la Chine, à fortiori quelques semaines après le retrait chaotique d’Afghanistan par Washington et ses alliés.

Sur ce sujet au moins, Joe Biden et Anthony Blinken ont le mérite d’avoir été clairs et constants. N’avaient-ils pas annoncé : “Ce n’est pas fini !” Ce qui avait permis au conservateur Tom Dugenhadt, Président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement britannique, de déclarer devant l’Institut du Policy Exchange. « C’est au moment où les parties ont une perception différente des forces et des faiblesses de l’autre qu’un conflit est susceptible de survenir, et à un moment comme celui-ci, il est fort possible que ce soit exactement ce que nous allons voir ».3

Par conséquent, le départ précipité de Kaboul ne signifiait nullement un désengagement américain de la région eurasiatique. Aujourd’hui, la démonstration est faite. Tout au contraire, ce “nouveau” partenariat permettra un redéploiement des moyens coercitifs nord-américains par rapport à leur objectif principal qui n’est plus de contenir ou de refouler la Chine, mais à terme de créer les conditions d’un changement de régime à Pékin.

En fait, on a surtout largement sous-estimé le Strategic Competition Act of 2021, une législation adoptée par le Sénat US, visant à mobiliser tous les moyens stratégiques, économiques, diplomatiques par une présence dans l’indo pacifique qui permettra aux USA de confronter “les défis posés par la Chine à la sécurité nationale et économique des Etats-Unis”. Dans son approche globale des défis, cette loi entend également renforcer sensiblement l’aide des Etats-Unis à l’Amérique latine et l’Afrique pour contrecarrer les coopérations de la Chine dans ces deux régions.4

Le « Pivot to Asia » est toujours d’actualité.

Pour le “deep state” outre les sanctions économiques, commerciales, financières et l’intense pression médiatique qui doit se poursuivre, les moyens déterminants de cette stratégie offensive seront militaires. Le “Pivot to Asia” de Barack Obama qui, il faut le rappeler, avait été annoncé devant le Parlement australien en 2011 n’excluait aucune option, y compris celle d’une guerre nucléaire. Il avait mis en garde : “ Si nous ne fixons pas les règles, la Chine les fixera”.5

Pour Washington, c’est très exactement ce qui est à l’ordre du jour et c’est ce à quoi le Pentagone travaille sans relâche avec une détermination qui ne saurait pas être sous-estimé. On se situe donc bien dans une continuité, facilité par le fait que toute l’équipe en place à Washington fait partie du premier cercle de Barack Obama. Ce qui, en fait, lui permet d’effectuer un nouveau mandat par personne interposée.

Cette stratégie, qui fait planer des risques évidents pour la paix mondiale, va contribuer en toute première conséquence : une relance et un élargissement de la course aux armements nucléaires. Pour l’éditorial du China Daily : ”Washington forme un nouveau gang pour imposer la loi de la rue sans règles” ! Le quotidien, considère non sans raison que “l’administration Biden marche sur les traces de Donald Trump provoquant la confrontation en vue de commencer une guerre de territoire et pose une sérieuse menace à la paix, à la stabilité régionale et à un ordre international fondé sur des règles”. Zhao Lijiang, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois a ajouté : “Cet accord fait douter de la sincérité de l’Australie de respecter ses engagements de non prolifération nucléaire”.

Depuis sa mise en place en janvier 2021, la nouvelle administration US a décidé d’associer étroitement la politique intérieure et extérieure. Cette préoccupation doit permettre de serrer les rangs autour du couple Joe Biden/Kamala Harris.

Réaliser deux objectifs.

Pour ce faire, le premier objectif est de rassembler de manière bipartisane démocrates et républicains. Après tout, le néo conservateur républicain Robert Kagan6 et le néo conservateur démocrate Anthony Blinken n’écrivent-ils pas ensemble dans le Washington Post pour dessiner la vision géopolitique à suivre. Par exemple, celle à mener à l’égard de la Chine ce qui permet de parler d’une seule voix. Il va s’en dire qu’il existe à Washington un très large consensus à ce sujet et les forces politiques, les centres de recherches qui s’en préoccupent ne manquent pas. Au premier rang, on trouve la fondation The Atlantic Council. Cette fondation tentaculaire, n’est-elle pas à l’origine de 3 rapports stratégiques successifs destinés à la nouvelle administration sur comment contribuer à favoriser la mise en place à Pékin d’une équipe modérée, soutenant un projet libéral pro business, conciliante sur le plan international, spécialement avec les Etats-Unis. À terme, ajoute les auteurs du fameux « Longer Telegram » du nom d’un des trois documents par référence au « Long Telegram » de Georges Kennan qui en 1946 se référait à l’URSS, cela permettrait au peuple chinois de s’émanciper de la tutelle centenaire du Parti communiste et de son leader “maoïste” Xi Jiping.7

Le second objectif pour la nouvelle administration US, est d’impliquer ses alliés dans sa croisade antichinoise tout particulièrement ceux de l’Union Européenne. Toutefois, le suivisme qui est exigé n’est pas sans contradictions si l’on tient compte de la place prise dorénavant par les investissements chinois sur le vieux continent. C’est le cas en particulier avec les importantes conséquences politiques, économiques et sociales de la mise en œuvre des nouvelles routes de la soie avec de nombreux pays européens, 17 d’entre eux à ce jour, et la perspective de signature d’un accord sur l’investissement entre Pékin et Bruxelles, déjà négocié par Xi Jiping, Angela Merkel, et Emmanuel Macron : le China Investment Agreement (CAI). Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Europe, ne sont-ils pas supérieurs à ceux de l’Europe avec les Etats-Unis ?8

Pour ces raisons, l’annonce théâtrale de la mise en place de l’AUKUS témoigne également du besoin d’une reprise en mains et d’une redéfinition des missions de l’OTAN qui devra être “remobilisé” sur le front eurasiatique avec comme priorité la Chine et ces deux alliés les plus importants : la Russie et l’Iran. Cette exigence des dirigeants américains vise à surmonter les nuances qui sont apparues entre Biden et les Européens lors du sommet des chefs d’état de l’OTAN, puis au G7 qui, comme on le sait, a difficilement accouché d’une résolution, entre autres à cause de l’attitude à avoir au sujet de la Chine.

Dans les deux cas, cette volonté politique de l’administration Biden se veut en rupture avec ce qu’elle continue de nommer “les errements de la précédente présidence” à savoir "the America alone strategy" de Donald Trump.

Par conséquent, l’ambition et les préoccupations de Joe Biden, de Boris Johnson et du premier ministre australien Scott Morrison vont bien au-delà d’un changement de fournisseur en sous-marins nucléaires, même si récupérer un contrat de 56 milliards d’euros est toujours bon à prendre. Cette décision doit être interprétée comme un signal fort en faveur d’un ralliement occidental pour une nouvelle escalade contre la Chine à travers un redéploiement et un réarmement dangereux de l’Asie du Sud-est, qualifiée arbitrairement par les Etats-Unis, d’“Indo pacifique”.

L’AUKUS loin d’être le résultat d’une décision soudaine était en fait à l’étude depuis longtemps. D’ailleurs, la chute de Kaboul a coïncidé avec la tournée asiatique de Kamala Harris et ses entretiens au plus haut niveau à Singapour et au Viêtnam. Dans un important discours à Hanoi, elle a ainsi déclaré : “Nous allons parler haut et fort si Pékin prend des mesures qui menacent l’ordre international” et elle a ajouté “la liberté de navigation est une question vitale pour la région.”9

À l’origine de l’AUKUS.

Cette déclaration, qui n’est pas nouvelle, a son origine des années auparavant également à Hanoi dans les propos provocateurs qu’Hillary Clinton avait tenu à l’occasion de la réunion en 2010 du Forum régional de l’ASEAN.10 Faisant référence au “Pivot to Asia” de Barack Obama, celle-ci avait déclaré que les opérations dites de liberté de navigation(FON) des navires de guerre et des avions militaires états-uniens en mer de Chine Méridionale “constituaient un sujet d’intérêt national pour Washington”. Elle ouvrait ainsi la voie à une ingérence directe des USA dans les différents territoriaux et maritimes bilatéraux impliquant la Chine ainsi qu’à la présence nord-américaine dans les territoires et les mers sous souveraineté de Pékin.

Ainsi, outre les nombreuses bases US en forme de cordon sanitaire autour de la Chine, le dispositif naval, déjà existant qui est la plus grande concentration offensive au monde de la part des Etats-Unis va se voir renforcer par une flotte importante de sous-marins nucléaires. Ce qui se fera en violation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.11 Ce traité multilatéral signé par l’Australie prévoit l’usage de technologies nucléaires civiles, mais non-militaires. De plus les sous-marins US utiliseront le nucléaire comme force de propulsion avec un uranium fortement enrichi en isotopes 235.12 En fait outre les sous-marins, cette décision impliquera la fourniture d’autres types d’armements et fera le miel de tous les grands groupes US du secteur militaro-industriel dont Raytheon, Lockheed Martin et Northroop Grumman. L’objectif est donc clair, les Etats-Unis entendent faire de l’Australie une force militaire déterminante dans la région qui sera étroitement arrimé aux USA pour les dizaines d’années à venir.

Fort logiquement, ceci va accroître la militarisation de cette vaste partie du monde qui compte les presque deux tiers de l’humanité. Il faut donc s’attendre aux tensions, à un état de conflictualité permanent, à la multiplication de provocations avec leurs risques inhérents de dérapages.

Or, c’est ce à quoi nous assistons déjà et à plusieurs reprises depuis quelques années. Ces derniers mois, on a frôlé les incidents graves avec l’US Navy et y compris avec la marine française dans le détroit de Taïwan ! Selon l’Atlantic Council qui salue cet accord AUKUS, ces nouvelles capacités militaires permettraient de détruire en trois jours 70 à 80 % de la flotte militaire chinoise.13

Face à la montée en puissance de la Chine et de son rayonnement dans de nombreux domaines, qu’il s’agisse du front économique et monétaire, de l’exploitation des ressources naturelles comme les “terres rares” ou encore celui de la recherche nucléaire appliquée aux énergies propres, les Etats-Unis peinent à trouver la parade leur permettant de maintenir une suprématie, déjà bien vacillante. Il leur faut donc monter la pression ! Dans ces conditions, l’AUKUS indique clairement une volonté d’accélérer le renforcement du leadership US au niveau mondial vis-à-vis duquel les vassaux sont et seront invités à se rallier impérativement pour repositionner géopolitiquement leurs priorités et cela sans discussions possibles. Comme en d’autres temps et sur d’autres sujets, il faudra sur le dossier chinois “être avec nous ou contre nous”.

Ralliement et rabibochage

Cela sera aussi le cas pour la France, dont les moulinets à la manière du capitaine Matamore14 n’impressionnent plus personne. Il faut s’attendre à ce que l’on fasse grand cas de la réconciliation entre Joe Biden et Emmanuel Macron. Ainsi, on n’exclut plus que la France soit partie prenante de ce nouveau dispositif. Certes, sa présence militaire dans la région Indo-pacifique est importante dans plusieurs territoires du Pacifique, même éloignée des lieux du théâtre des opérations possible et aussi en en Afrique ou elle est confrontée aux ambitions US. Cela étant dit si cela modifie la forme de la controverse, le fond demeure ! En fait la France s’est affaiblie internationalement, à cause de ses abandons de souveraineté, de son manque d’indépendance, de son alignement sur l’Allemagne, de son choix à voir progresser l’intégration européenne avec une défense et une politique étrangère commune. Certes elle a participé en appui en soutien aux récentes manœuvres de la Quad mais les deux ou trois bâtiments français comparés à l’énorme concentration de la 7e flotte US auquel s’étaient joints l’Inde, le Japon, et l’Australie avec la complaisance, la complicité du Bengladesh et du Sri Lanka15 montrent clairement que les gesticulations de Le Drian ne changeront pas grand chose.

La France devra se rallier comme les autres, d’ailleurs, on imagine mal comment avec la soumission pro-attentiste qui caractérise ses gouvernements successifs, elle pourrait faire autrement. “Son jeune président devrait veiller à être plus mature et moins impulsif”, comme vient de lui signifier Amir Khan Muttaqi, le nouveau Ministre des affaires étrangères Afghan.16

Sans attendre, et comme cela était prévisible la solidarité européenne s’est manifestée immédiatement à l’égard de l’annonce faite par Washington, Londres et Canberra. Joseph Borrell le haut représentant bruxellois pour les Affaires étrangères et la sécurité, tout en déplorant l’annulation du contrat avec la France, a annoncé sans tarder une réévaluation de la présence européenne dans l’océan indien et le Pacifique. Face à ce qu’il qualifie de Chine plus agressive, il a souhaité s’engager plus avant dans la relation avec Taïwan, tout en revendiquant une liberté de circulation et l’ouverture de routes maritimes à l’identique de la position des USA. Cela devrait se faire par une présence plus importante de navires militaires des pays de l’UE ou en plaçant des Européens comme assistants à bord de vaisseaux australiens.

Pour Bruxelles, il est vrai qu’avec 12 000 milliards d’euros d’investissement annuels, cette région est le deuxième marché des exportations pour l’Union européenne. Par conséquent, l’avenir de cette stratégie indo pacifique anglo-saxonne est dorénavant devenu une priorité de l’Europe géopolitique. Donc, de ce côté-ci rien de bien nouveau sous le soleil !

Pour ne pas être en reste, le Japon membre déjà de la Quad17 a adopté au même moment une déclaration très agressive à l’égard de la Chine. S’il fallait confirmer la simultanéité de l’AUKUS avec l’implication du Japon dans cette stratégie agressive des USA, on la vérifierait à travers la décision récente mise au point par Tokyo de tracer une ligne rouge autour des groupes d’îles Senkaku (moins de 330 km de la Chine continentale et 170 km de sa province de Taïwan, mais à plus de 1808 kms de Tokyo). En les revendiquant unilatéralement comme des territoires japonais, le ministre de la défense Yashuide Nakayama a insisté sur le fait qu’elles seraient défendues comme tels, en cas d’agression de la Chine en ajoutant au sujet de Taïwan qu’il faudra protéger ce “pays démocratique”.18

Dans ce cas, on assiste une nouvelle fois et sans grande protestation, sauf de la Chine, à la remise en question de la résolution des Nations Unies de 1971 quant aux droits légitimes de la Chine contre laquelle les Etats-Unis et l’Australie avaient voté.19 Malgré cela, on se souvient qu’une “One China policy” fût adoptée par la suite par les Etats-Unis et inaugurée en 1972 par Richard Nixon et Henry Kissinger. Celui-ci admettait une “ambiguïté constructive” selon la formulation attribuée à Kissinger dans le communiqué conjoint de Shanghaï conclu entre les USA et la RPC en février 1972.20 À cette époque, pour Washington, les peuples des deux côtés du détroit ne formaient qu’un seul dans un seul pays et Taïwan faisait partie de la Chine, mais sans pour autant reconnaître la souveraineté de Pékin sur celle-ci, donc sans préciser qui de l’une ou l’autre partie, devait assumer l’autorité d’un seul état.

Quant à l’Inde, les événements récents en Afghanistan ont été un très mauvais coup pour elle. Ils ont affaibli ses prétentions à jouer son rôle de puissance régionale dans le sous-continent indien. Ils ont modifié le rapport des forces à son désavantage face au Pakistan et surtout à la Chine. Par ailleurs, Modi est en difficulté politique, mais il est toujours au pouvoir et avec des moyens qui ne sauraient pas être négligés. Les grandes entreprises indiennes souhaitent le voir mieux gérer ses contradictions et la proximité géographique, économique et commerciale de l’Inde avec la Chine qui malgré tout, sont en net progrès, mais en deça des possibilités. En 2019, les échanges commerciaux entre les deux pays atteignaient les 1000 milliards de dollars US. Dans la même période, plus d’un millier d’entreprises chinoises ont accru leurs investissements pour un montant de 8 milliards de dollars, permettant la création de 200 000 emplois en Inde. Preuve de son désir de voir les relations entre les deux géants se renforcer, la Chine en avril 2021 a livré à l’Inde plus de 5 000 ventilateurs, 21 569 générateurs d’oxygène, plus de 21 millions de masques et près de 4 000 tonnes de médicaments pour lutter contre l’épidémie de Covid 19. C’est beaucoup, et même beaucoup plus que les Etats-Unis. La Chine entend poursuivre ses efforts. En Inde, tout en faisant le choix de demeurer dans l’orbite de Washington, il peut y avoir des évolutions qui pourraient découler d’un déclassement de la place de l’Inde au sein de la Quad. D’autant que les USA continuent à refuser de discuter avec celle-ci des technologies de propulsion nucléaire pour ses sous-marins et porte-avions. Enfin, on ne saurait pas sous-estimer le fort consensus antichinois qui demeure dans une large partie de la classe politique indienne et en particulier dans les médias.

La position décisive des Etats de l’ASEAN.

Comment réagiront les pays de la région face à l’annonce de l’AUKUS ? Cela sera décisif, stratégique et constituera un test. N’oublions pas l’importance de l’accord historique de libre-échange (RCEP) de 15 pays de l’Asie-Pacifique en novembre 2020, incluant la Chine et qui a constitué une incontestable victoire politique pour Pékin et un échec pour Washington.

Déjà, ces Etats s’expriment avec énormément de réserves sur cet accord, c’est tout particulièrement le cas de la Malaisie et de l’Indonésie, plus grand pays de la région et qui par ailleurs préside l’ASEAN. Ainsi, celle-ci vient de faire annuler la visite officielle de Scott Morrison à Djakarta. Aussi, les temps ont changé, et l’accueil de Kamala Harris dans la stratégique Singapour, cette ville-état considéré comme une référence par plusieurs pays de la région, n’a pas été particulièrement encourageant pour Washington. Plusieurs observateurs confirment “L’approche des Etats-Unis en Asie du Sud-est a été de plus en plus critiquée ces dernières années. Le principal fondement de ces critiques partait d’un constat : les Etats-Unis semblaient considérer que le seul intérêt de l’Asie du Sud-est était d’être proche de la Chine. Ces critiques pointaient aussi l’absence de stratégie globale pour l’Asie du Sud-est de la part de Washington avec seulement des actions éparses et des politiques pas cohérentes.”21 Pour l’heure, seules les Philippines se montrent complaisantes, sans doute n’y est pas indifférent l’accord avec Washington sur le "defense pact" qui autorise les USA à intervenir si la souveraineté maritime de Manille était menacée comme dans le cas d’îlots dont la souveraineté est contesté.

On ne saurait sous estimé qu’historiquement, les Asiatiques sont très jaloux de la “centralité de l’ASEAN” de leur “asianité” et des valeurs qui leur sont propres. Ces principes à travers le mécanisme de l’ASEAN encouragent les dialogues et la coopération, l’inclusivité, le respect de la souveraineté, l’égalité en opposition à toute idée de rivalité. En fait, il existe une conscience asiatique qui considère le dialogue et la négociation comme essentielle. Les Etats d’Asie du Sud ont toujours montré leur hostilité à la conflictualité entre les Etats-Unis et la Chine. Ils tiennent spécialement à la démilitarisation de la région, aux principes de non-agression et de non-intervention de toute puissance étrangère comme l’affirmait l’esprit de la conférence de Bandung.

Plus encore les pays de la région ont toujours été hostiles à tout pacte de défense conduit par les Etats-Unis ou par tout autre pays. En son temps, ce fut d’ailleurs à l’origine de l’échec dans la mise en œuvre du CENTO et du CEATO. Ainsi, les Asiatiques veillent scrupuleusement à l’idée de maintenir l’Asie du Sud-est “en zone de paix, de liberté et de neutralité," libre de toute interférence de toute-puissance extérieure. Dans ces conditions comment ne pas partager leur inquiétude face à l’Australie qui entend faire prévaloir son attachement à ce leadership américain soutenu de surcroit par l’ancienne puissance coloniale. À leurs yeux et une fois, encore le comportement de l’Australie demeure avant tout proche des occidentaux. C’est pourquoi, celle-ci est perçue en Asie comme “le shérif adjoint" des USA. Après les déclarations de plusieurs pays de la région inquiets voir hostiles à cette triple alliance, il n’est pas à exclure que des initiatives politiques de la Malaisie et de l’Indonésie contribuent à des décisions collectives afin de renforcer l’action pour la dénucléarisation de la région et une plus grande coopération économique contribuant à une intégration qui évincerait l’Australie. Ainsi, il n’est pas à exclure non plus que la Chine soit admise l’an prochain au sein du nouveau Comprehensive and Progressive Agreement for Transpacific Partnership (CPTPP) que Trump avait imprudemment quitté ; Pékin a demandé son affiliation en 2021. Cette demande est déjà soutenue et promue par la Malaisie alors que l’Australie s’y oppose.

Sauf à pécher par ignorance, il faut pendre en compte l’importance des relations de ces différents pays avec la Chine. Elles sont une constante forte et incontournable pour qui veut comprendre la réalité des rapports de force véritables en Asie. La Chine n’a jamais agressé aucun d’entre eux pas plus que d’autres, par contre elle est partie prenante et coopère activement au développement des infrastructures de plusieurs Etats de la région et cela sans conditionnalités politiques. Sans compter, le fait que dans nombre de ces pays les populations ont pour origine pas si lointaine la Chine à laquelle ils restent liés de différentes manières économiques, linguistiques, culturelles. À terme et dans la région Asie, l’aveuglement antichinois des Etats-Unis pourrait très bien se révéler comme la cause d’une victoire à la Pyrrhus ou plus prosaïquement par l’histoire de l’arroseur arrosé.

AUKUS et Quad ou de la Californie au Kilimandjaro.

Par conséquent, l’AUKUS n’est pas un effacement de la Quad mais un complément et une adaptation de celle-ci. D’ailleurs, le sommet de la Quad se réunira le 24 septembre à Washington en présence des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Alliance. Pour celle-ci et il faut le rappeler, le principe sur lequel elle se fonde est celui du "Free and Open Indo-Pacific" qui est un concept qui exclut la Chine et l’Asie, en élargissant la zone d’intervention de “la Californie jusqu’au Kilimandjaro” et non plus “d’Holywood-to-Bollywood”, selon la formule de Matt Pottinger.22 Autrement dit une vision qui est l’inverse de la conception de l’ASEAN en faveur d’une “Asie inclusive”, ce qui elle par contre signifie clairement qu’elle doit impliquer la Chine.

Avec l’ANKUS les enjeux maritimes en mer de Chine méridionale vont donc se radicaliser et devenir décisifs pour la paix du monde.

C’est pourquoi, il est important de rappeler que les Etats-Unis tout en ayant signé sans ratifier l’UNCLOS23 se refusent à en tenir compte pour les autres nations, tout, particulièrement concernant les ZEE (les zones économiques exclusive) qui reconnaissent les prérogatives et les juridictions nationales des Etats côtiers dans les 200 miles marins. Pour les occidentaux, il s’agit d’accréditer l’idée avec l’aide des médias que la Chine serait hostile à la circulation de navires commerciaux. Les USA invoquent une prétendue règle de "Freedom of Navigation "(FON) pour contester les juridictions nationales et internationales qui prévoient des autorisations préalables pour la navigation militaire ou d’activités techniques dans leurs zones maritimes, pouvant mettre en cause leur sécurité. Les Etats de la région reconnaissent ces principes sauf bien sûr les Etats-Unis et leurs alliés.24

Or, il est connu qu’il y a plusieurs conflits sur la souveraineté d’iles et îlots entre plusieurs pays de la région, à la fois entre eux comme certains avec la Chine. Il y a des controverses comme celles des iles Paracels et Spratleys, d’ailleurs les concernant la Chine et Taïwan reconnaissent la souveraineté de la Chine sur ses territoires. Or, l’UNCLOS prévoit les règlements bilatéraux et pacifiques de ces conflits comme le veut le droit international à travers la Charte des Nations Unies et c’est dans les faits ce qui existe. Ce n’est pas le cas pour les États-uniens qui délibérément mettent de l’huile sur le feu, entretiennent les tensions, multiplient les provocations, et instrumentalisent certains gouvernements. En fait, les USA revendiquent un droit de police sans restrictions sur ses mers de Chine méridionale et ils violent délibérément le consensus de l’UNCLOS.

Avec l’AUKUS, la feuille de route est américaine, elle est unilatérale et doit s’imposer à tous ses alliés. C’est par conséquent une question d’indépendance, de responsabilité et de dignité qui se pose pour chacun d’entre eux comme de défense du multilatéralisme et d’égalité dans les relations internationales pour tous. Depuis longtemps, les Etats-Unis s’arrogent des droits pour leur propre compte et considèrent le système des Nations Unies comme parfaitement obsolète. Ils ont tour à tour cherché à le discréditer, s’en sont écartés, ont condamné certaines des agences onusiennes qu’ils ont parfois quitté et en ont instrumentalisé d’autres. N’évoquons pas ici l’énormité de l’endettement des USA à l’égard de l’ONU.

Mauvais payeur, mauvais coucheur. Que l’annonce de mise en place de l’AUKUS intervienne au moment où s’ouvre la session annuelle des Nations Unies en dit long sur la conception que les USA ont du respect du droit international. Certes, cela n’est pas nouveau, le mensonge, le cynisme et le double langage dont on a eu un nouvel échantillonnage avec l’intervention de Joe Biden à l’Assemblée Générale,25 mettent en évidence le danger que ce pays représente pour la paix et la coopération internationale. Cela rappelle des temps pas si anciens ou seule la force et la barbarie étaient les moyens de concevoir les rapports entre Etats.

AUKUS et hystérie antichinoise, qu’en dit Mahatir ?

En fait, l’hystérie antichinoise dont les Etats-Unis et les médias mainstream sont les promoteurs quotidiens participe du climat qui légitiment l’AUKUS et ses initiateurs. Il suffit de lire le rapport fantaisiste de “l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM)26pour être édifié ou encore les tombereaux de calomnies déversées sur l’écrivain et journaliste Maxime Vivas administrateur du site Le Grand soir.27

Ce climat nauséabond renvoie aux manifestations hypocrites et aux propos des bonimenteurs politiciens de droite comme de gauche en quête désespérée d’électeurs qui font mine de s’indigner de voir la France ridiculisée internationalement, mais qui refusent d’en tirer les conséquences et d’assumer leurs responsabilités, qu’ils s’agissent de l’OTAN, de l’Union Européenne et particulièrement de cette violence à l’égard de la Chine qui le dispute à l’irrationnel. Le plus grave sans doute, est que cette arrogance tout occidentale, cet eurocentrisme de pacotille et ces débats franco-français aussi ignorants qu’infantiles ne posent jamais la question du point de vue du fond c’est-à-dire des causes véritables de cette accélération des tensions à l’égard de la Chine et encore moins des conséquences qu’il s’agisse du devenir de l’humanité, des intérêts des peuples en général et de ceux d’Asie en particulier.

Avec la sagesse qui le caractérise le Dr. Mahathir, unanimement respecté en Asie et souvent cité en référence dans les débats internationaux, a commenté ces derniers jours la portée de ces événements. S’adressant aux medias australiens qui le sollicitaient, qu’a dit l’ancien premier ministre de Malaisie :

“L’AUKUS considère la Chine comme un ennemi au point de faire le choix de la guerre. Imaginez ce qu’une guerre pourrait signifier pour l’Asie du Sud-est ? Or, vous avez le choix de l’escalade en introduisant dans la région des capacités qui ne sont pas de simples ogives, mais des ogives nucléaires. Par conséquent, vous faites le choix de l’escalade par la menace. Comment pouvez-vous imaginer un seul instant que cela sera sans réponse de la Chine ?”

“Jusqu’à présent, la Chine a laissé traverser les navires dans les zones maritimes contestées. Cela pourrait changer, d’autant qu’elle revendique sa souveraineté sur les mers de Chine méridionale, mais à ce jour, elle n’a stoppé aucun navire. Ils s’en sont tenus à des déclarations, ils n’ont pas arraisonné ou bloqué la navigation, y compris celle de vaisseaux de guerre. Si vous introduisez des armes dans la région, des équipements de cette portée, on ne peut s’attendre qu’à des réactions”.

“Nous les pays de l’ASAN aimons régler nos problèmes entre nous par la négociation. La Malaisie est un petit pays et nous sommes conscients de ça.

Nous attachons de l’importance à la coopération avec la Chine, car elle représente un grand marché pour nous et ils nous estiment pour les matières premières que nous leur vendons. Nous sommes voisins et nous ne saurions pas les confronter. L’Australie et les USA cherchent à forcer la main des pays de l’ASEAN en les obligeant à prendre position en leur faveur et dans le but de confronter la Chine de manière inamicale. Nous ne pouvons pas faire une chose pareille. Les Etats-Unis peuvent beaucoup contribuer en Asie du Sud-est, mais la Chine également !”

En fait pour le Dr. Mahathir le concept de rapport des forces d’un groupe de pays contre un autre, est du conservatisme et une manière ancienne de concevoir les relations internationales. Selon lui, l’AUKUS démontre une nouvelle fois que les pays occidentaux n’ont toujours pas compris ce que signifie l’émergence de l’Asie. “Auparavant, nous n’avions pas les capacités de l’Europe et des USA, mais maintenant la Corée, le Japon et la Chine ont des capacités identiques. Vous voulez lancer des fusées dans l’espace et plus encore. Allez-y, faites-le, soyez en concurrence si vous le voulez, cela ne nous gêne pas, mais ne venez pas déranger notre marché en Asie ”.28

Tout change, tout évolue !

En Asie, avec le Bouddha on a l’habitude de dire que rien n’est permanent, tout est transitoire, tout change et évolue.

En fait, ces événements associés à l’AUKUS constituent une photographie de l’état du monde à l’instant T ! Le déclin nord-américain est une réalité, l’émergence irrésistible de la Chine est un fait. La crise systémique qui frappe les USA qui a abouti à une polarisation comme à une violence extrême et une fragilisation de toute la société US se vérifie également chez les membres du G7. Leurs gouvernements cherchent à faire diversion en mettant en cause la Chine qui pratiquerait une concurrence déloyale et serait l’origine de leur régression économique, sociale, scientifique et culturelle, quand en fait est en cause la nature criminelle et totalitaire d’un système encore dominant. Ainsi par exemple, l’Union européenne loin de s’affirmer, s’efface progressivement et sa vassalisation s’accentue à l’égard du suzerain, rendant bien dérisoire sa prétendue volonté d’émancipation. Quant à l’OTAN et à l’armée US leurs déconvenues militaires après 20 ans de guerre de surcroit face à un peuple de nomades et de bergers a quelque chose d’ironique, si ce n’était les souffrances qui ont été imposées à tout un peuple.

L’explosion des inégalités qui favorise l’insolence des plus riches, et celle des oligarchies fait planer des risques d’explosion sociale qui se traduiront inévitablement par de nouvelles contradictions qui elles auront leur traduction politique. Comme on l’a déjà vu, elles seront inattendues mais bien réelles. La plupart des pays en développement sont dans une grande diversité à la recherche d’alternatives et se tournent de plus en plus vers des réponses à la tête desquelles on trouve plusieurs pays qui affirment leur anti-impérialisme et démontrent que les issues existent. Certains font le choix d’une orientation socialiste avec, à leur tête des partis communistes comme c’est le cas en Chine. En fait, 30 ans après avoir proclamé “la fin de l’histoire”, le monde change vite et les USA voient leur leadership ouvertement contesté et parfois plus encore, comme on vient de le vérifier en Afghanistan. La crédibilité de la « nation indispensable » en est durablement affectée y compris auprès de ses alliés. Comment ne pas en tenir compte dans l’analyse sur l’état du monde ?

Si nous assistons à plus qu’un début de changement du rapport des forces mondial est-ce à dire à ce stade que celui-ci mécaniquement entraînera des bouleversements définitifs. Dans les relations internationales, si certes il y a les accélérations et parfois les ruptures, les changements durables exigent le temps long pour en apprécier toute leur signification et leurs conséquences géopolitiques. Il est un fait que la montée en puissance de la Chine, les alliances anti hégémoniques qui se nouent en Eurasie, les réactions de nombreux pays de l’ASEAN qui prennent leurs distances avec l’annonce de cette triple alliance et ses conséquences inévitables bouleversent la donne et soulignent l’échec patent des forces du conservatisme.

Comment cette situation évoluera-t-elle ? Il est clair que nous ne sommes pas comme le prétendent certains dans une nouvelle guerre froide mais dans les préparatifs d’une guerre tout court. Si l’issue demeure incertaine, les tendances qui se dégagent sont éloquentes. Cette situation est suffisamment grave pour l’on s’en préoccupe en donnant du sens et du contenu à un vaste mouvement pour la paix et la coopération internationale, donc en faveur de la promotion du multilatéralisme et d’un internationalisme de notre temps.

Pour ma part, je crois qu’il faut être prudent avant de tirer des conclusions hâtives ou définitives. Même si entre risques et opportunités, la situation est plus ouverte qu’il n’y paraît. Mais une chose est certaine, intervenant après ce qui est vu comme un échec géopolitique en Afghanistan et Eurasie cet accord AUKUS montre clairement la volonté des Etats-Unis de passer à une nouvelle étape de leur stratégie offensive à l’égard de la Chine. C’est là, à mon sens ce qu’il faut surtout retenir de ces accords en forme de triple alliance. Il sera intéressant de voir comment la Chine, la Russie et l’Iran vont en tenir compte ! Tout indique que devant l’agitation et la fébrilité états-unienne ils poursuivront avec détermination et créativité les orientations qu’ils se sont fixées et dont les résultats sont incontestables.

Comme disait Sun Tzu : 29 « Connais-toi, connais ton adversaire, et cent batailles ne te mettront pas en danger. Si tu ne connais pas ton adversaire et que tu te connais, pour chaque victoire, une défaite. Si tu ne connais ni ton adversaire ne toi-même, a chaque bataille tu seras vaincu. »

Jean-Pierre PAGE

1. Les « five eyes » ou les cinq yeux constituaient à partir de 1941 l’alliance des services d’intelligence des USA, Grande Bretagne, Australie, Canada, Nouvelle Zélande.
2. La bataille navale de Chesapeake eu lieu en 1781 aux limites du Maryland et de la Virginie et précéda de manière décisive l’indépendance des Etats-Unis.
3. « This isn’t over..... » Express, 03.09.21.
4. US Innovation & Competition Act, qui inclus le « Strategic Competition Act) », adopté par le Sénat US en 8 juin 2021.
5. Remarques du président Obama au Parlement australien, White House Press Release, 17 novembre 2011.
6. Robert Kagan : chef de file des néoconservateurs républicains à Washington, auteur du « Project for a New American Century », membre du Conseil on foreign relations. Son épouse est Victoria Nuland sous-secrétaire d’état et initiatrice du coup d’Etat de Maïdan en Ukraine.
7. « La politique étrangère des Etats-Unis peut-elle casser des briques ? » chapitres 1 et 2, Jean-Pierre Page et Bruno Drweski, le Grand Soir, avril 2021.
8. « The longer telegram and sleepy joe in wonderland »Jean-Pierre Page, The new cold war, 30.04.21
9. « Kamala Harris donne une conférence de presse sur sa visite au Vietnam », VOV world5, 26.0821
10. Remarks at Press Availability, Hillary Rodham Clinton, US Secretary of State, National Convention Center, Hanoi, Vietnam, 23 July 2010.
11. Traité sur la non prolifération des armes nucléaires (TNP) du 1 juillet 1968.
12. AUKUS Can Complement Quad But Its Timing Dilutes First In-Person Summit on September 24, par Kanwal Sibal, News18, 21 septembre 2021.
13. « The US, UK and Australia struck a nuclear submarines deal... » The new atlanticist, Atlantic Coucil, 17.09.21
14. Matamore, personnage du militaire fanfaron et lâche de la Commedia dell’ Arte.
15. The US boosts military ties with Sri Lanka, par Vijith Samarasinghe, World Socialist Website, 17 janvier 2019.
16. « Le Ministre des affaires étrangères afghan, appelle le jeune Macron.... »RT, 17.09.21
17. Alliance politico militaire des USA, Inde, japon, Australie.
18. « Le Ministre Japonais de la défense parle dur contre la chine », L’entrepreneur, 23.09.21
19. Résolution 2751 (XXVI) "Rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine à l’Organisation des Nations Unies", adoptée par l’Assemblée général des Nations Unies, 25 octobre 1071.
20. En février 1972 Richard Nixon et Henry Kissinger se rendent en visite officielle en Chine et rencontre le Président Mao Zedong.
21. Voir référence 8.
22. Raisina Dialogue : ’Indo-Pacific’ a global common, says foreign secy. Vijay Gokhale, Times of India, 17 janvier 2020.
23. UNCLOS : United Nations Convention on the law of the sea », La convention internationale qui régit la loi sur le droit de la mer.
24. « Nouvelle guerre froide ou guerre impensable ? » Tamara Kunanayakam, in « La Chine sans œillères », Delga 2021.
25. « Biden dit à l’ONU que l’Amérique est prête pour une diplomatie implacable » france24, 21.09.21.
26. « Un rapport français dévoile le gigantisme des réseaux d’influence chinois dans le monde » France Info, 20.09.21
27. « Ouighours, pour en finir avec les fake news » Maxime Vivas, La route de la soie, 2020.
28. “You have escalated the threat’ : Mahathir blasts Australia on subs”, Financial Review, 21 Septembre, 2021.
29. Sun Tzu : Général et stratège chinois du 6e siècle avant JC. Auteur de « l’Art de la guerre » !

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COMMENTAIRES  

24/09/2021 09:07 par CN46400

Ok très bon texte.
"À terme et dans la région Asie, l’aveuglement antichinois des Etats-Unis pourrait très bien se révéler comme la cause d’une victoire à la Pyrrhus ou plus prosaïquement par l’histoire de l’arroseur arrosé."
Les USA veulent plier la Chine comme ils ont plié l’URSS, or les deux armes qu’ils ont utilisé contre l’URSS n’existent plus contre la Chine. Les pénuries de produits manufacturés, si prégnantes en URSS, n’existent déjà plus en Chine. Reste la course aux armements qui est, en fait, finie puisqu’il est admis, partout, qu’une invasion de la Chine, même appuyée par l’OTAN, est inenvisageable et que dans la course aux projectiles, divers et variés, la parité est déjà atteinte.
Mieux, la classe capitaliste occidentale est divisée, puisqu’une partie réalise de substantiels profits en Chine et que personne, pas plus Biden que Trump, ne peut proposer une quelconque compensation éventuelle. Au passage, la politique pacifique du PCC est régulièrement nourrie par les sanctions US qui poussent les sanctionnés et même les menacés vers la Chine.....

24/09/2021 11:19 par Geb

Une très bonne analyse géopolitique.

D’un point de vue plus pragmatique et plus stratégiquement terre-à-terre on sait que les USA ont déclaré qu’il n’était pas question de laisser des ogives nucléaires entre d’autres mains que leurs. Même si ces autres mains sont en possession de sous-marins nucléaires sous licence US.

Ce qui signifie que même si les Australiens construisent ou achètent des sous-marins sous licence américaine ils ne pourront pas les armer en "nukes" et en être maîtres. Ils seront dans une position pire que la Turquie ou l’Allemagne qui possèdent les bases nucléaires d’Incirlik ou de Ramstein, mais ne disposent pas de la maîtrise des ogives et des lanceurs stockées dedans.

Ensuite l’Australie ne maîtrise pas à ce jour la technologie ni les arsenaux nécessaire pour construire et armer des matériels de ce type. S’ils avaient prévu de faire construire des SM diesel-électriques par "Naval Group" en France c’est bien à cause de ça. Alors des SNLE nucléaires "australiens" faut pas trop rêver.

Et dans tous les cas les fameux sous-marins seraient livrables pour l’horizon 30/35 au meilleur des cas.

D’ici là les USA et l’UK proposent à l’Australie de lui "louer" leurs propres sous-marins nucléaires afin de pallier à cette situation et à sa "défense".

Ce qui reviendra à dire que l’Amérique et l’Angleterre disposeront de SNLE bien à eux en Australie, armés de Missiles nuke, dans des bases dédiées sous commandement conjoint US/UK, et avec un minimum de chair à canon Aussie pour les tâches subalternes.

Et que les Australiens payeront pour avoir des bases étrangères chez eux ainsi qu’ils payeront la maintenance d’un matériel qui ne leur appartiendra pas et sur lequel ils n’auront aucune influence stratégique.

N.B. :

En plus l’Australie ne possède pas la maîtrise du combustible nécessaire aux moteurs de ces sous-marins. Ni même la maîtrise de leur approvisionnement. Tout en se positionnant en première ligne à la place des USA en cas d’une riposte ou d’une attaque nucléaire par la Chine ou la Russie.

Et elle est bien plus mal placée stratégiquement que les USA dont la populations était jusqu’ici en première ligne en cas de conflit nucléaire, (70% de sa population vit et travaille sur les côtes Est et ouest), l’Australie a pratiquement 90% de ses populations et de son industrie et de son agriculture situées sur des franges côtières et un immense outback pratiquement désert.

Les USA viennent de leur taguer une cible dans le dos.

Y a pas que La France qui s’est faite baiser dans ce coup par ses dirigeants compradores...

Et les Chinois sont définitivement morts...

De rire.

24/09/2021 14:37 par Prasant Banerjee

This is a well-researched article on the direction of the new imperialist alliance and its possible impact on international relations. The People’s Republic of China has maintained a stance of equanimity against the newest formation of aggression against it. We have no doubt in our minds that the latest imperialist ploy against China shall fail and comprehensively in the days to come.

"Voici un article bien documenté sur l’orientation de la nouvelle alliance impérialiste et son impact possible sur les relations internationales. La République populaire de Chine a maintenu une position d’équanimité face à la plus récente formation d’agression contre elle. Nous n’avons aucun doute dans notre esprit que le dernier stratagème impérialiste contre la Chine échouera et de manière complète dans les jours à venir."

24/09/2021 16:35 par Lyendith

« l’abandon par l’Australie d’une commande de 12 sous-marins nucléaires ayant fait l’objet d’un contrat avec la France »

Justement, les sous-marins qui devaient être livrés par la France n’étaient pas nucléaires (et c’était délibéré), ça a son importance.

24/09/2021 17:04 par Safiya

J’ai rarement lu un texte de cette longueur de bout en bout et d’un trait. Juste vision des choses.
La « nation indispensable », si jamais elle l’aurait été, n’est depuis fort longtemps qu’une nation parasite vivant à crédit et aux dépens d’autres nations au moyen de ses “ambiguïté constructive” et autres chaos constructeur mais là elle veut s’attaquer à un adversaire autrement plus fort et sur tous les plans, économique, armement, démographie et avec des alliés patents ce qui n’était pas le cas des pays qu’elle a renvoyé à l’âge de pierre. Comme disait Sun Tzu : "... Si tu ne connais ni ton adversaire ni toi-même, a chaque bataille tu seras vaincu. ».
Vivement la fin des armes nucléaires, il y va de la sauvegarde de tous les peuples de la Terre.

24/09/2021 18:13 par Assimbonanga

Bah... D’ici que les sous-marins soient livrés (2040 ?) il en sera passé de l’eau sous les ponts, des banquises auront fondu, des lacs d’altitude, des mers intérieures, des glaciers se seront évaporés comme par enchantement. C’est déjà bien entamé. Si ça se trouve, l’ogive nucléaire ne sera pas utile pour ces 13 arches de Noé.
Et là, je fais un petit dessin :-)
En tout cas, je vais faire mon auto-satisfaction, comme Dominique : j’ai su instantanément que Macron ne serait pas en colère plus d’une semaine ! Quel discernement. Je suis booonne !
Ça aura quand même payé un billet en classe affaire à quelques diplomates qui auront pu revoir leur famille française à l’occasion. Au diable l’avarice.

24/09/2021 22:20 par Xiao Pignouf

Beaucoup de choses à penser et à dire sur cet article.

Je m’attarderai pour le moment sur un détail qui pose problème au profane que je suis. Voici la partie concernée :

Cette synergie d’un nouveau type porte le nom d’AUKUS (acronyme de l’anglais Australia, United Kingdom, United States) et se concrétise significativement à travers l’abandon par l’Australie d’une commande de 12 sous-marins nucléaires ayant fait l’objet d’un contrat avec la France d’une valeur de 56 milliards d’euros,

Il me semble que cette phrase porte grandement à confusion. En effet, lorsque qu’on parle de sous-marins nucléaires, il s’agit de sous-marins à propulsion nucléaire par opposition aux sous-marins conventionnels propulsés par un moteur diesel combiné à des batteries électriques. Or la commande australienne faite à la France concernait 12 sous-marins conventionnels et non pas nucléaires.

Le détail est de taille. Quand les seconds obligent à un retour à terre tous les 17 jours, les premiers permettraient de rester en mer des mois voire des années s’il ne fallait aussi remplir les estomacs. En tout cas, bien plus longtemps que deux grosses semaines... bref de quoi emmerder effectivement la Chine, ce qui est sans aucun complexe l’objectif avoué dans tous les organes de la propagande atlantiste.

On peut aisément deviner que les Américains ont soufflé aux oreilles des Australiens ce petit détail ennuyeux et les ont poussés à revoir leur achat.

J’en conclus (verbe du troisième groupe) donc que, ne pouvant commettre une erreur si grossière, lorsque l’auteur parle de sous-marins nucléaires, il entend « équipés d’ogives nucléaires ». Pourtant, je n’ai trouvé cette information nulle part, bien au contraire, dans le Businessinsider, j’ai lu une déclaration inverse. Je ne donne toutefois pas de crédit particulier à ce site que je ne fréquente pas.

25/09/2021 01:54 par Embe

Ouaip.
On lira avec intérêt la traduction du papier de Moon of Alabama (16-09-2021) ici :
https://lesakerfrancophone.fr/voici-la-raison-pour-laquelle-laustralie-a-annule-son-contrat-dachat-de-sous-marins-francais
Au temps pour la géostratégie des caniches australiens (et français d’ailleurs), sans pour autant préjuger des conséquences géopolitiques - ou simplement (?) politiques - effectives, par ailleurs...
(Désolé LGS, je vous aurais bien proposé une traduction moi même, mais là je suis un peu trop déprimé par l’état ségrégationniste qu’on installe tranquillement par chez moi, alors bon... je crois que je vais plutôt faire des meubles pour ma cuisine. Compulsion à l’action, tout ça...)

25/09/2021 13:14 par GE13

https://fb.watch/8eLs5W2VVO/

Qu’en pensez vous ?

25/09/2021 15:49 par Xiao Pignouf

@Embe

Excellent article de Moon Of Alabama, comme d’habitude. Mieux, excellentissime !

À publier effectivement sur le GS.

25/09/2021 15:54 par Georges Rodi

> Embe
Merci pour le lien…
Je ne connaissais pas l’histoire du premier ministre australien Gough Whitlam, « démissionné » par la CIA en 1975. Je comprends mieux pourquoi l’Australie marche à l’opposé des ses intérêts économiques
Avec Morrisson, les US sont tranquilles, ils n’ont pas seulement un pays aux ordres, mais quelqu’un qui devance le moindre de leurs désirs.
L’article de Moon of Alabama montre aussi comment les US parlent aux autres pays. L’hégémonie, ce n’est pas qu’une expression littéraire.

25/09/2021 15:58 par Georges Rodi

>小Pignouf

Le discours officiel des membres du AUKUS consiste à nier la présence de têtes nucléaires dans les sous-marins qui seront basés en Australie.
C’est un discours.
Qui pour vérifier ce qu’il y aura dans les ogives des missiles ?

Pour la Chine, la question ne se pose même pas.

25/09/2021 15:59 par Georges Rodi

> Geb

Oui, les sous-marins seront d’abord loués à l’Australie.
Les US pourront se payer des neufs avec l’argent du contribuable australien, bien joué.

Toute la région Asie va subir une course aux armements, Japon en tête… Encore bien joué par les US.

Le Japon est un cas particulier, un pays qui a des conflits territoriaux avec tous ses voisins, et qui ne fait pas que tenir des discours va-t-en guerre en ce moment.
A tel point qu’il y a des experts militaires chinois pour dire que la Chine devrait faire une exception, et se donner le droit de faire des frappes préventives avec ce pays… Ambiance.

La Chine qui s’intéresse de près à ce que va faire l’Inde…
C’est l’occasion pour ce pays de négocier des sous-marins nucléaires avec la France qui trouverait là une compensation à son fameux « contrat du siècle », la chose est probablement en discussion.
Pour le coup, les relations avec la Chine seront sérieusement compromises, mais l’indépendance de la stratégique de la France, c’est quoi aujourd’hui ? Un souvenir dans les livres d’histoire.

25/09/2021 16:11 par Georges Rodi

> Assim

La Chine a beaucoup donné en matière d’occupation.
Elle fera tout pour ne pas y retomber… Tout…
S’il faut encore plus de missiles, de sous-marins pour inspirer le respect… Les Chinois le feront bien sûr... Pas le choix
Autant d’énergie humaine, de moyens financiers qui seraient mieux placés ailleurs.
Il est clair que le réchauffement climatique, ce n’est pas la priorité pour les US.

L’UE m’a tout l’air de danser au son de la musique américaine, en couinant lorsqu’elle se fait piétiner les arpions.

B. Johnson, lui, a pris les devants, il a déjà annoncé le développement de son arsenal nucléaire, c’est une priorité il faut bien le reconnaître, une chose dont le monde manque cruellement.

Je prédis des jours radieux pour tous les politiques et les médias qui vont prêcher la concurrence déloyale de la Chine.
Est-ce que la gauche tombera dans le panneau comme elle était tombée dans celui des interventions militaires à but humanitaire ?
Poser la question, c’est avoir la réponse.

25/09/2021 17:24 par Xiao Pignouf

@GE13

Qu’en pensez vous ?

Quel rapport avec la choucroute (de la mer) ?

25/09/2021 17:55 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Qui pour vérifier ce qu’il y aura dans les ogives des missiles ?

Ça pose un problème si l’Australie ne fait pas partie des pays en possession de l’arme nucléaire ?

26/09/2021 04:23 par Georges Rodi

>小Pignouf
Sorry... Je ne saisis pas vraiment le sens de la question.

Comme Israël peut-être ?
Ce n’est pas grave...
Rien ne pose problème aux US... Du moins pas l’avis des autres pays.
Cour de justice internationale, OMS, UNESCO, WTO, traités...Ils s’assoient dessus.
IIs siègent depuis des années à l’ONU sans payer leur cotisation... C’est légal ?
Pffff.
Tout est légal pour eux.

Les US ont tellement d’ogives nucléaires que dans leur décompte, ils font le distinguo entre celles qui sont prêtes à l’emploi, nombre mis le plus souvent en avant dans les médias, et celles en stock qu’il suffit d’installer dans un missile pour qu’elles soient opérationnelles.
Combien d’ogives en Europe ? Secret militaire...
Combien en mettront-ils en Australie ? On le saura ? Non... Secret militaire...

C’est pourquoi la Chine voit dans l’accord AUKUS une atteinte grave à la non-prolifération nucléaire.
Pourquoi penser que ca va s’arrêter là ?

Pour l’instant, quelques sous-marins de plus vont-ils changer la donne ?
Sur le plan stratégique, pas fondamentalement... La Chine augmentera ses capacités militaires et nucléaires.
Elle ne pourra investir que moins d’argent dans ses programmes civils, la route de la soie, le réchauffement climatique...
Franchement, vu des US, où est le souci ?

En attendant, leur machine militaro-industrielle tournera.
Les tarifs augmentent pour maintenir leurs bases : Corée, Japon, Allemagne, Pologne... Il s’agirait de passer sérieusement à la caisse pour la protection contre le méchant communiste.

Rien de nouveau.
Si ce n’est que cela devient limite insupportable.
Mais bon, on a déjà payé pour sauver leurs banques, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin.

En Chine, c’est différent.
Je suis dans un pays qui résiste.
Mais la dynamique crée inquiète malgré tout, à cause des voisins que sont l’Inde et le Japon.
Deux pays qui ont connu successivement une belle époque pendant laquelle leurs troupes occupaient une Chine réduite à rien... Finalement, quand on y pense, pour eux, c’était un peu le bon vieux temps.

In fine, je ne pense pas que les US souhaitent tomber dans un conflit armé.
Mais ces 2 pays là ont des gouvernements hyper ultra nationalistes, et quelque peu incontrôlables.
L’Inde a attaqué la Chine il n’y a pas si longtemps... Que ne ferait-elle pas si elle avait quelques sous-marins nucléaires dans son arsenal ?
Le Japon a récemment modifié sa doctrine en se donnant le droit d’intervenir militairement si la Chine envahit Taiwan, son propre territoire je le rappelle, au prétexte que cela représenterait un danger imminent pour eux... Et quoi qu’en dise la constitution pacifiste japonaise qui est révisée régulièrement, dans une direction toujours plus guerrière...
Cette constitution interdit aux Japonais d’avoir des porte-avions par exemple.
Ils font des porte-hélicoptères, qui sont tout aussi imposants.
Puis ils achètent des avions à décollage vertical. Et le tour est joué...

Et il y a le découplage technologique, les sanctions commerciales (au nom du Xinjiang ou de n’importe quelle fadaise) : les US poursuivent leur technique habituelle...
Les pays de l’ASEAN résistent, bien sûr, au nom de leur développement économique avec la Chine. Toutes choses dont les US se contrefichent royalement.
La manière dont John Mearsheimer a parlé aux Australiens le montre bien.
C’est habituel, c’est pareil pour tous les alliés, que ce soit en Asie, ou en Europe.
Si les US vous somment de choisir leur camp, il n’y a pas le choix.
C’est pourquoi je n’ai pas, disons très peu d’espoirs de ce côté là.

L’accumulation des problèmes aux US, une explosion sociale, à mon sens, ce serait plutôt cela qui pourrait amener un changement notable dans le système américain.
D’ici là, les alliés des US continueront à payer pour être dominés, pardon, protégés. Et les autres subiront les sanctions.

26/09/2021 11:46 par Xiao Pignouf

@Georges Rodi

Je ne saisis pas vraiment le sens de la question

Je m’en doutais, elle est effectivement sybilline... et naïve.

Je me demandais juste dans quelle mesure l’Australie pouvait se doter d’ogives nucléaires en ne faisant pas partie des nations en possession de l’arme nucléaire. Naïf, je vous dis.

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