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La crise prend une tournure dramatique au Venezuela

Le 27 mars, Fabiana Rosales, épouse de Juan Guaido (reconnu par les Etats-Unis comme « président par intérim du Venezuela »), a eu les honneurs du Bureau Ovale de la Maison-Blanche. Après avoir reçu le soutien de Donald Trump et s’être entretenue avec le vice-président Mike Pence, la jeune femme s’est vue accorder le titre honorifique de « première Dame du Venezuela ».

Cette nouvelle a créé une forte émotion à Caracas. Lors d’une conférence de presse convoquée en urgence dans les salons du JW Marriott Hotel et, malgré les pénuries, devant un buffet chargé de sushis, de tacos, de salades, de chilis, de fruits, de fromages, de pâtisseries et de divers alcools, l’ancienne championne de kitesurf (qui a également présenté quelques émissions à la télévision et à la radio) Lilian Tintori, par ailleurs épouse de l’opposant Leopoldo López, a condamné ce qu’elle a caractérisé comme « un coup d’Etat ». Evoquant l’inlassable combat qu’elle a mené pour appuyer son époux, prisonnier politique que le pouvoir cherche à faire taire parce qu’il a voulu réformer le pays en organisant en 2014 l’opération « La Salida » – une série d’émeutes un tout petit peu sanglantes destinées à obtenir le départ de Nicolás Maduro –, la dirigeante politique et défenseure des droits de son homme a rappelé que, au cours de ses multiples voyages intercontinentaux, elle a même été reçue par le « caudillo » de Matignon, Manuel Valls, le 15 octobre 2015. C’est donc après avoir dénoncé « une imposture », qu’elle s’est autoproclamée « première Dame du Venezuela par intérim » et en a appelé à la communauté internationale pour organiser une opération humanitaire destinée à appuyer sa nomination de transition.

Y a-t-il deux « premières Dames au Venezuela » ? Telle est l’angoissante question qui a retenti dans la « matinale » de France Culture, où règne la plus grande confusion. « Noooooon ! », a immédiatement fait savoir par communiqué la dirigeante de mouvement de masse Vente Venezuela (dix-sept adhérents) María Corina Machado. Reçue elle aussi dans le Bureau Ovale par George W. Bush, le 31 mai 2005, cette exquise dirigeante radicale exige, au nom de la « responsabilité de (la) protéger » (R2P), une intervention militaire multinationale (sans les Etats-Unis !) et des pressions financières, policières, judiciaires et diplomatiques pour mettre hors d’état de nuire « les deux imposteur.e.s ». Aux dernières nouvelles, après avoir annoncé le début d’une « guerre de libération » du statut de « première Dame », Machado, juchée sur ses talons, les cheveux bruns parfaitement lissés, aurait pris le maquis sur les pentes escarpées du Parc national El Ávila.

Mauricio Lemoineau
Correspondant permanent
de l’Agence France Paresse (AFP)
à Altamira

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