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La France va-t-elle abandonner un réfugié politique contre un "témoin utile" ?

Mohamed Kadamy est un militant qui entend faire de Djibouti une république libre et incorruptible. Ce projet qu'il poursuit depuis 30 ans, ne lui rend pas la vie facile. Il va de tortures et prisons. Alors qu'il est réfugié politique en France, Guelleh, le dictateur djiboutien, cherche Mohamed Kadamy afin de taire son Front le Libération. Miracle de la justice il doit être entendu à Paris par le juge Tournaire qui, ça tombe à pic, poursuit un citoyen, lui aussi de Djibouti, mais dans le dossier (trop) vide qui maintient Djouhri hors de la liberté depuis un an en Grande Bretagne. C'est le souk.

Le dirigeant du Front pour la Restauration de l’Unité et de la Démocratie armé (FRUD armé), le mouvement de rébellion afar du nord du pays, Mohamed Kadamy, a fait l’objet d’une enquête judiciaire le 21 janvier à l’Office central d’ investigation à Nanterre, opération conduite par la juge Sabrina Elie chargée de la répression des violences aux personnes. En présence de son avocat, Bérenger Tourné, Mohamed Kadamy a comparu en audition libre. Pour la justice française il s’agissait de répondre à une commission rogatoire internationale des juges djiboutiens. Avec comme chefs d’accusation « violences en réunion », « séquestration de personnes », « association de malfaiteurs »...

Depuis quelques mois, des émissaires du gouvernement djiboutien sont régulièrement envoyés à Paris pour demander au dirigeant de ce « FRUD armé » d’accepter de négocier avec Ismaïl Omar Guelleh, le si doux président. Mais à ses conditions. Et selon sa garantie qui ne vaut pas plus que les dires d’un homme sans parole. Le dernier émissaire en date est le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed. A Paris, début décembre, le missi dominici a rencontré Kadamy pour lui transmettre le souhait du chef de l’Etat, celui de négocier avec le « FRUD armé » et l’opposition. Bonne idée, mais quand on connait les pratiques de Guelleh qui règne depuis 20 ans sur Djibouti, le mieux, si l’opposant entend rester en vie, est de ne pas croire à ces promesses. Kadamy, qui est un sage instruit par le sang de l’histoire, a donc fait valoir un préambule : « aucune négociation ne pourra se faire sans la présence d’une médiation et d’une garantie internationale ». Ce qui a vexé le tyrano et aussi sec réactivé une vieille Commission Rogatoire Internationale le frappant.

Ce n’est pas la première fois qu’Ismaël Omar Guelleh, le colossal démocrate qui règne sur Djibouti comme sur un bien personnel, tente de nuire à son opposant Kadamy (la famille Guelleh étant aussi prisonnière du filet de l’ONG Sherpa, celle des « Biens mal acquis »). Les tentatives d’extraditions tombent comme nuées de sauterelles sur ce réfugié politique en France. Dommage que dans le même élan, sa femme, candidate du PCF aux prochaines Européennes, soit inaccessible : elle est française.

Vous me direz, pas très surpris, que cette sale histoire n’est qu’un chapitre de plus aux séquelles post coloniales qui agitent l’Afrique, la France à fric. Et que cette nouvelle affaire roule à l’ordinaire. Et vous avez raison. Jusqu’à l’instant de connaitre l’identité du magistrat français qui, au nom de l’exemplaire République de Djibouti, doit cuisiner Mohamed Kadamy. Pour le compte de la non moins admirable « justice » djiboutienne. Il se nomme Serge Tournaire, siège au Parquet National Financier (PNF) et, à priori, est plus en charge des évadés fiscaux. Si l’excellent juge Tournaire met son nez, si creux, dans le dossier du malheureux Kadamy c’est qu’avec sa ligne de mire braquée vers Djibouti, il vise bien plus gros que le malheureux Kadamy. En réalité il guette un grand bourgeois local nommé : Wahib Nacer. Mohamed Kadamy n’étant, comme on le dit au jeu de tarot, qu’une « excuse », un escabeau permettant d’atteindre Nacer.

Ce retraité djiboutien a, pendant des dizaines d’années été un cadre sans histoires dans des banques en Europe. Ainsi, à Genève, il a longuement été un employé bien noté du Crédit Agricole Suisse. Il avait à traiter là un peu plus que des économies de petites retraitées. Mais plutôt les avoirs de grands capitalistes internationaux ? Comme ceux des Bugshan, des saoudiens qui sont un peu l’équivalent économique de la famille Bouygues. Et le juge Tournaire n’en démord pas, même sans accéder à des preuves tangibles, l’homme qui jouait avec l’argent de ce compte Bugshan n’était autre qu’Alexandre Djouhri. L’ennemi public numéro 1 d’un Parquet National Financier qui, alors, n’a plus assez de temps pour chasser les lingots des évadés.

Hypothèse : il apparait qu’en travaillant sur un dossier, pour lui sans intérêt, celui du « terroriste » Kadamy, le long bras du juge Tournaire puisse s’allonger plus encore et saisir le colbac de ce Wahib Nacer, un homme qui lui échappe et réside à Djibouti. Rêvons.

Jamais mis en examen en dépit de tracasseries faites à sa famille basée à Paris, ce Nacer énerve nos magistrats d’exception. Prend beaucoup de temps à ce PNF qui, après quatre années « d’enquête préliminaire », n’a toujours pas trouvé une seconde pour convoquer devant lui l’excellent Grand Maitre Alain Bauer ni le sublime aristocrate Augustin de Romanet. A l’époque, celle où il était en charge de la Caisse des dépôts avant de piloter Aéroport de Paris, cet homme auguste pourrait bien avoir eu la bourse cajoleuse pour Alain, non pas le philosophe, mais le grand maçon...

Tout cela nous éloigne de l’urgente, noble et vitale mission de Serge Tournaire, homme d’acier. En échange d’une bonne grâce faite à l’exemplaire démocratie djiboutienne, couper les oreilles de l’opposant Kadamy, le PNF obtiendra t’il les supposés secrets détenus par Wahib Nacer ? La partie n’est pas gagnée. Elle semble même injouable.

En réalité, histoire du donner du temps au temps, le PNF, par ce détour exotique en Corne d’Afrique, espère convaincre la Court de Londres. Celle qui depuis un an tient Alexandre Djouhri en « prisonnier libre, sous le poids d’un dossier « d’accusation » qui n’emporte pas d’emblée la conviction des juges à perruques. Une bonne nouvelle venue de Djibouti permettrait de « jouer la montre », comme on le dit au foot, d’ici un « dead line » fixé au 26 février. En éloignant ainsi la fin de partie. Le tilt.

Jacques-Marie BOURGET

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