RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
11 

La mémoire de l’esclavage sous la peau

Le blues de l’indignité

Le contexte est si chargé qu’il fait déborder mon éloquence, à peine ai-je fini mon dernier texte sur Armstrong que les faits me sollicitent et me poussent à livrer un commentaire sur les évènements survenus à la frontière du Mexique et du Texas impliquant les migrants haïtiens.

Image de la douleur qui rythme mon blues et me ramène en mémoire ce proverbe indigent qui exalte l’indignité : Pito nou lèd nou la (Mieux vaut être laid mais vivant). L’image de ce migrant pourchassé et frappé au lasso comme un animal, mais qui refuse de lâcher son plat pour défendre son honneur est révoltant, mais éclatant d’apprentissage. Car au fond, quel honneur reste-t-il à celui qui se déracine pour survivre ?

Question qui fâche évidemment ! Car comme on s’en doute, son cas ne reflète pas l’indigence de son statut social. Lui, son déracinement est physique. Mais, il y a pire, comme le déracinement culturel et humain des élites haïtienne qui est aussi en résonance avec cette image. En effet, cette image vaut autant pour les universitaires, les journalistes, les entrepreneurs, les ministres, les socioprofessionnels qui se taisent, se prostituent en marge de l’indigence pour protéger leurs accointances, leurs contrats, leur subvention, leurs bourses d’études et leurs succès précaires.

L’indigence en rhapsodie

Si par bonheur pour ce migrant pourchassé comme au temps de l’esclavage, une catastrophe venait à s’abattre sur Haïti pour forcer la main à ce que le Blanc lui octroie le Statut de protection temporaire, il aura son doctorat dans 5 ans au plus et sera envoyé comme expert en Haïti. Il sera un nouveau gestionnaire des fonds de l’USAID, entre autres, et peut-être même premier ministre, sinon ministre, conseiller de ministre, membre du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire ou protecteur du citoyen...que sais-je ? Mais une chose est sûre, il sera éternellement reconnaissant envers le Blanc. C’est comme cela que l’on fabrique l’indigence : on donne aux insignifiants du pouvoir, de la richesse et des artifices de connaissance pour qu’ils aiment leur servitude et fassent régner la déshumanisation. L’indigence est un succès qui se vend à crédit et se paye par petites échéances de silences et de redevances. Les gens qui vivent leur engagement à crédit, les peuples qui mettent en déshérence leur dignité et leur liberté récoltent toujours le déshonneur. C’est la règle du déracinement.

Mais qu’il est beau ce contexte en ce qu’il permet de révéler l’axiomatique de l’indigence dans sa congruence ! Et pourtant je l’ai annoncé bien longtemps ce temps comme dans ce texte dans lequel j’écrivais :

Un peuple meurt sous le poids de ses indigences, l’histoire d’une épopée, celle de Vertières, se gomme sous le poids des impostures qui jalonnent l’existence de ceux et de celles qui ont hérité de l’indépendance. Non les peuples ne sont pas éternels, comme d’ailleurs les faits de gloire de leur passé. Quand ceux-ci ne trouvent plus dans le présent des raisons d’être magnifiés, ils s’estompent et tombent dans l’oubli. Il en est ainsi pour les peuples. Ils meurent dans la mémoire humaine quand ils sont à court de dignité. Les peuples qui résistent et survivent sont ceux qui ont l’honorabilité et le courage de toujours maintenir leur dignité pour réinventer les faits de gloire de leur passé. Mais quand ils ne sont plus qu’impuissance et qu’insignifiance, ils dérivent dans l’espace-temps comme d’indigentes épaves que refusent tous les ports d’escale.

Non je ne suis pas prophète, je reste plus longtemps avec les problèmes et j’ai la patience pour apprendre. À bientôt pour la suite.......le récit n’a pas encore livré ses études de cas....c’est une exploration en guise de prétexte.

URL de cet article 37400
  

Résistant en Palestine - Une histoire vraie de Gaza.
Ramzy BAROUD
Comprenez, de l’intérieur de Gaza, comment le peuple palestinien a vécu la signature des Accords d’Oslo : les espoirs suscités et immédiatement déçus, la désillusion et la colère suscitée par l’occupation et la colonisation israéliennes qui continuent... La seconde Intifada, et la montée politique du Hamas... Né à Gaza en 1972, Ramzy BAROUD est un journaliste et écrivain américano-palestinien de renommée internationale. Rédacteur en chef de The Brunei Times (version papier et en ligne) et du site Internet (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Personnellement, je n’ai jamais très bien compris ce qu’est le féminisme. Je sais par contre que les gens me qualifient de féministe chaque fois que j’exprime une idée qui me différencie d’un paillasson ou d’une prostituée.

Rebecca West

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
123 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.