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La Terre se réchauffe …ou pas ? Qui sait ?

Benjamin QUESADA

Le titre volontairement provocateur de cet article prétend ouvrir le débat de la légitimité des avis qui s’expriment un peu partout sur le réchauffement climatique, en contredisant notamment les approximations scientifiques évoquées dans l’article de Ghislain Duchêne «  La Terre se réchauffe. » (Le Grand Soir, 16 février 2011) (1).

Le GIEC : un complot mondial ?

Lorsque l’on parle de Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), on commet souvent l’erreur de confondre (i) ceux qui analysent les concepts physiques sous-jacents aux sciences du climat et (ii) ceux qui avancent des solutions, des choix de sociétés, des «  mesures » d’atténuation ou d’adaptation. Les premiers font partie du Working Group 1 et regroupent de nombreuses disciplines (astrophysiciens, océanographes, biogéochimistes, aérologues, glaciologues, biologistes, physiciens des particules et j’en passe) concourrant à nous faire comprendre le fonctionnement de notre planète. Au terme d’un long débat contradictoire entre experts du domaine, après avoir évalué les incertitudes avant chaque conclusion, ces chercheurs de tous les coins de la planète ont synthétisé leurs publications pour proposer un état de l’art des connaissances scientifiques en la matière. (2) De plus, le processus d’expertise du GIEC est ouvert à tout scientifique désirant faire des remarques et il est précisément prévu pour que la contradiction soit discutée entre personnes ayant les moyens de comprendre de quoi il retourne. 2500 scientifiques de 130 pays ont pris part au 4ème rapport publié en 2007. Par ailleurs, trois études indépendantes ont été réalisées pour tenter d’estimer le degré d’accord scientifique avec la thèse du réchauffement climatique anthropogénique (RCA) parmi les scientifiques du climat (3) (4) (5) : 97% des chercheurs qui possèdent les sciences du climat comme domaine d’expertise supportent cette thèse telle que décrite par le GIEC. Comme complot on a vu mieux !

Pour les seconds, le Working Group 3 réunit entre autres les personnes chargées de proposer des mesures pour réduire nos émissions. Or, ce travail là repose sur des bases profondément politiques et il est à regretter que les causes radicales des nuisances environnementales n’aient pas été abordées. C’est à ce niveau-là que les citoyens doivent, à mon avis, être consultés systématiquement et en connaissance de cause pour répondre à la question : que préconisez-vous comme solution politique au problème exposé par la science ?

Il est vrai que le capitalisme, le productivisme, la société de consommation, la croissance économique et leurs férus promoteurs n’ont pas été jugés responsables des maux environnementaux mais ça ne change en rien l’état des lieux dressé par les scientifiques. Rappelons que les résultats sur lesquels ils s’appuient sont communément admis hors du cadre de l’étude du climat (effet de serre, équations de la physique de l’atmosphère ou de l’océan,…).

Réfutations sur la base de l’état de l’art des sciences du climat

  • «  Homo Habilis […] il y a plus de 2 millions d’années […] a connu des températures équivalentes ou supérieures aux températures actuelles. » «  Ce réchauffement peut être vu comme naturel »

L’auteur sous-entend que les températures actuelles anormalement chaudes et que la tendance à la hausse à venir n’auraient qu’un impact mineur.

Les changements du climat peuvent avoir différentes causes, et la cause d’un changement particulier du climat doit être examinée au cas par cas par des études nommées détection et attribution, qui analysent en détail les différents forçages (e.g. variations de l’activité solaire, des gaz à effet de serre ou de l’activité volcanique), le temps (échelles) et l’espace (local vs. global) observés pour le changement climatique. Or, si des causes naturelles peuvent expliquer ces dites périodes (activité volcanique, solaire, etc), le réchauffement de la deuxième moitié du XXème siècle ne s’explique pas sans prendre en compte les forçages anthropiques (6) (e.g Figure 1). En outre, la vitesse de réchauffement inhabituelle de plus de 0.1°C/décennie depuis 50 ans sans forçage naturel majeur est tout sauf banale (<0.02°C/décennie sur 5000 ans pour une déglaciation).

Ainsi, ces études démontrent en particulier, que la tendance du réchauffement climatique du 20ème siècle est bien reconstruite par l’état de l’art des modèles du système climatique en réponse aux émissions anthropiques du 20ème siècle :

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Figure - Anomalies de températures issues des observations (courbe noire) et reconstructions avec un ensemble de modèles des températures sans (courbe bleue) et avec (courbe rouge) les émissions anthropiques [gaz à effet de serre+aérosols] (courbe bleue) 6

Par ailleurs, je ne crois pas qu’Homo Habilis vivait sur une planète peuplée de 6.5 milliards de congénères et aurait pu s’adapter sans dommages à un réchauffement climatique de quelques degrés ayant comme conséquence la diminution des ressources agricoles, l’augmentation des risques d’inondations, la multiplication d’événements extrêmes, le développement de maladies infectieuses et de nombreuses pertes de biodiversité (cf. Figure 2).

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Figure - Possibles effets du réchauffement climatique à prévoir (Projections mondiales 2050-2100)

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  • «  Dès le 2è rapport du GIEC en 1995, les choses ont dérapé. Des climatologues avec pour chef de file Richard Lindzen (…) reprochent [au GIEC] entre autre d’abandonner la science pour la politique ou la religion. Lindzen claquera définitivement la porte du GIEC en 2001 »

Richard Lindzen est un éminent chercheur du MIT qui avait effectivement beaucoup contribué à jeter le trouble en 2001 en faisant publiquement part de réserves exposées de telle façon que l’on pouvait facilement les prendre pour une remise en cause globale du dossier. Depuis il a certes «  claqué la porte ». Seulement, un petit résumé de son parcours s’impose :

  • Il est ou a été membre du Annapolis Center for Sciences-Based Public Policy et contributeur du Cato Institute, du Tech Central Science Foundation et du George C. Marshall Institute (7), des think-tanks américains ayant reçu respectivement plus de 400,000 dollars, 125,000 dollars, 95,000 dollars et 840,000 dollars de la part de la compagnie pétrolière ExxonMobil depuis 1998 (8).
  • Entre autres, il a participé comme intervenant principal aux Heartland Institute’s International Conference on Climate Change de 2008 et 2009 où l’ensemble des sponsors cumulaient plus de 47 millions de dollars d’émoluments provenant de fondations de droite conservatrice et de compagnies d’énergie dont ExxonMobil (9).
  • Il a fait des déclarations surprenantes comme «  le cancer du poumon est peu lié à la consommation de tabac » (10) ou encore «  la seule compagnie pétrolière et de gaz étatsunienne dotée de principes est ExxonMobil » (11).

En réalité, un grand nombre de personnalités scientifiques ayant oeuvré pour nier les dangers du tabac pour la santé, promouvoir le programme d’armes spatiales de Ronald Reagan (passé à la postérité sous le nom de « guerre des étoiles »), minimiser les risques des pluies acides, démentir l’existence d’un trou dans la couche d’ozone dans les années 1980, se retrouvent à nier aujourd’hui les réalités du réchauffement de la planète (12) (13). Regardons dernièrement l’amendement voté par une majorité du congrès américain pour cesser d’apporter sa contribution financière au GIEC (14).

L’augmentation du niveau de la mer, l’acidification de l’océan, la fonte du permafrost, des calottes polaires, des glaciers tropicaux, l’augmentation rapide et généralisée récente des températures continentales et océaniques font-elles vraiment partie du complot religieux et politique ?

  • «  La haute finance s’emparera du volet climatique en 1997 avec le protocole de Kyoto »

Encore une fois, la «  haute finance » a certes récupéré les avertissements des scientifiques à cette date mais il reste à prouver que ces derniers ont vu leurs travaux censurés, orientés, à cause de la «  haute finance » dans le seul but d’écarter toute opinion scientifique dissidente. La finance mondiale (monétarisation du carbone, taxe carbone, financement des greentechs) a plus vraisemblablement utilisé des travaux honnêtes à des fins utilitaristes en s’érigeant en grande gardienne de la lutte contre le réchauffement climatique. De même, il est très rentable de continuer à vendre les mêmes produits et services en faisant semblant de se préoccuper des nuisances environnementales : la «  croissance verte » contribue à renforcer le capitalisme (plus de produits «  verts » vendus, image d’entreprise responsable, anesthésie de la population par une écologie venant d’«  en haut »). L’histoire a aussi montré que malgré toutes les nuisances sociales et environnementales qu’a pu engendrer le système capitaliste, il a toujours pour le moment, plus ou moins, réussi à survivre aux différentes résistances soit en masquant les évidences, soit en se voyant obliger de lâcher du lest mais pour mieux perdurer dans sa logique de maximisation des profits.

Ainsi, prendre les investissements de la finance comme indicateur de plausibilité d’arguments scientifiques me paraît hasardeux car par nature, elle s’est fixé pour but de spéculer sur tout objet économique (réchauffement climatique ou pas, elle s’empare du «  volet » énergétique, alimentaire, domestique, social…, etc).

Après ces deux affirmations, l’auteur ne juge donc pas nécessaire d’informer le lecteur sur les conclusions des travaux en sciences du climat depuis les 20 dernières années.

  • «  Pourquoi une hausse des températures est-elle importante ? »

On y apprend qu’elle est importante parce que si on la remettait en cause cela coûterait beaucoup d’argent à ceux qui ont investis dans la théorie de l’effet de serre. Même remarque que précédemment : dans le cas précis du réchauffement global actuel ou futur, en quoi les investissements déterminent la véracité d’un fait scientifique ?

N’oublions pas que si des entreprises telles qu’ExxonMobil, GDF Suez, Lafarge, Bayer… ont investis des millions pour nier le réchauffement climatique (15), c’est parce que celui-ci met à jour les nuisances des activités industrielles et induit la remise en cause d’un système économique mondialisé basé sur la prédation de l’environnement. Après la récupération diablement efficace des enjeux du réchauffement climatique par le développement durable (i.e une croissance avant tout, polluer «  moins » pour polluer plus longtemps, apparition d’un nouveau marché des greentechs), la plupart des entreprises savent à présent qu’il est beaucoup plus vendeur et rentable de se construire une vitrine de lutte contre le réchauffement climatique plutôt que de le nier. Regardons comment le Medef et Yann-Arthus Bertrand réinventent le greenwashing (16) !

En outre, Al Gore est l’exemple parfait du mélange des genres : il utilise les résultats scientifiques du réchauffement climatique pour faire passer son idéologie soi-disant évidente qu’il faudrait tout simplement consommer de la voiture hybride, mettre du panneau photovoltaïque, construire des centrales nucléaires, développer les agrocarburants pour s’en sortir….sans surtout remettre en cause la consommation insoutenable de ressources et les inégalités considérables générées par le système auquel il veut donner une seconde jeunesse. Enfin, pour moi, il n’est pas anodin de voir le GIEC et Al Gore obtenir conjointement en 2007 le si controversé Prix Nobel de la Paix : les messages «  Pas de panique pour les investissements, un nouveau marché s’ouvre à nous » ou encore «  Voici la base scientifique, voilà nos solutions » sont bel et bien lancés.

  • «  Phil Jones (du Met Office Hadley Centre) nous indique que les températures de 2010 sont identiques aux moyennes de 2003 et que l’année 2010 fut plus fraîche que 2005 et 1998 (…) » «  Le modèle simplificateur du climat qui veut que la température se règle automatiquement sur plus chaud s’il y a plus de gaz à effet de serre connaît quelques petits soucis au niveau des observations »

Notons tout d’abord que d’après les quatre équipes du monde qui compilent et analysent les données météo - NASA’s Goddard Institute for Space Studies (GISS), NOAA’s National Climatic Data Center (NCDC), the Japanese Meteorological Agency et le Met Office Hadley Centre (CRU) -, la décennie 2001-2010 est la plus chaude depuis que les séries de thermomètres sont disponibles (17). En effet, le classement d’une année particulière est peu représentatif d’une tendance temporelle globale (18). Ainsi, déterminer des tendances sur des périodes courtes (moins de 10 ans) a statistiquement peu de sens du fait de la superposition de facteurs externes et internes.

En effet, l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère implique un réchauffement radiatif de la surface terrestre : les émissions anthropiques de gaz à effet de serre vont par conséquent avoir tendance à «  créer du chaud ». Or, se superpose à cette tendance, la variabilité naturelle du climat qui a tendance à «  créer du chaud ou du froid » : les phénomènes El Niño/La Niña, le volcanisme, l’émission d’aérosols et la variabilité dans l’irradiance solaire modulent, entre autres, les températures globales d’une année à l’autre.

Justement, l’année 2010 a été marquée par un événement très intense La Niña et une faible irradiance solaire, tous deux contribuant à diminuer temporairement les températures globales (18). Malgré cela, 2010 est au minimum la troisième année la plus chaude depuis 1880 (cf. Figure 3) et les quatre enregistrements indépendants de températures globales donnent des tendances identiques à la hausse.

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Figure - Observations des anomalies de températures globales de surface (période de référence : 1951-1980)

Ainsi le «  modèle simplificateur » qui voudrait que les températures globales augmentent de manière linéaire et monotone sous l’influence de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre n’existe tout simplement pas et aucun climatologue n’en a fait état ! Par contre, les chercheurs du GIEC-WG1 font état des différents facteurs influençant le récent réchauffement climatique et celui à venir en évaluant leur valeur et leurs incertitudes (19).

Bref, retenons simplement que l’effet des activités humaines sur le climat concerne les cinquante dernières années et les siècles à venir. Une variabilité sur quelques années ou quelques saisons n’a que très peu d’impact sur les tendances à ces échelles de temps.

  • «  Les températures durant l’optimum médiéval sont comparables avec celles connues actuellement »

Les courbes montrées dans l’article de Mr Duchêne, tirées du rapport du GIEC de 1990, sont des représentations de températures schématiques - e.g pas d’unités sur l’axe des températures - et les auteurs expriment clairement les grandes incertitudes inhérentes (20). Durant la période médiévale, autour de l’an 1000 apr. J.-C, un ensemble divers mais limité d’enregistrements de carottes de glace, de cernes d’arbres, de sédiments marins, et de sources historiques d’Europe et d’Asie a pu être rassemblé. A ce jour, les reconstructions de températures à l’échelle planétaire ou hémisphérique sur le dernier millénaire souffrent d’un manque de données dans les zones tropicales et dans l’hémisphère sud, si bien que beaucoup de reconstructions sont principalement représentatives des extra-tropiques (par exemple, au-delà de 30°N pour l’hémisphère nord) (21). Cependant, le moment exact et la durée des différentes périodes chaudes durant l’Optimum Médiéval peuvent varier d’une région à l’autre, et la magnitude et l’extension géographique de ce réchauffement sont incertaines (22).

Jusqu’au milieu du 20ème siècle, dans toutes les reconstructions, les températures médiévales sont au-dessus, néanmoins, les températures récentes (c’est-à -dire les derniers 15-20 ans) apparaissent probablement comme sans précédent depuis au moins un millénaire (cf. Figure 4) (23).

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Figure - Reconstructions d’anomalies de températures de l’hémisphère Nord depuis 1300 ans (23)

A nouveau l’auteur tente de dire que «  les températures globales actuelles étant similaires à celles du Moyen-à‚ge, cela signifierait donc que le récent réchauffement n’a rien d’inhabituel et donc qu’il n’est sans doute pas la conséquence de l’homme. » Pour analyser le raisonnement incorrect, on pourrait répondre : «  La peste Noire a sans doute tué autant de personnes en Europe que la seconde Guerre Mondiale. Les morts de cette guerre ne sont donc pas inhabituelles et peuvent être d’origine naturelle, et non la conséquence de l’homme ». Et rajouter que : (1) Les reconstructions de températures d’une partie de l’hémisphère nord ne représentent pas les températures globales, (2) Les reconstructions disponibles montrent des températures actuelles plus chaudes, (3) Le moment précis d’une «  période chaude médiévale » n’est pas identifié (4) Des causes naturelles spécifiques telles qu’une activité solaire plus importante ou des éruptions volcaniques moins fréquentes sont évoquées pour expliquer les anomalies chaudes médiévales de températures de l’hémisphère nord (24).

Eléments de conclusion

Tout porte à croire que les citoyens doivent se saisir des questions de société lorsque la science expose les dérives de notre système (par exemple épidémiologie, toxicologie, climatologie…) mais également décider/autoriser/interdire/contrôler les axes de recherches de cette science (notamment sur les OGM, nanotechnologies, manipulation du génome, nucléaire…). Ainsi, pour toutes les questions de choix de société profondément politiques, je pense qu’il faut s’en remettre à ce que Paul Ariès appelle «  la compétence des incompétents ». Donner les moyens à tout-un-chacun de comprendre les questions que l’on pose, de se sentir investi et d’avoir alors la possibilité de formuler un choix raisonné sur les problématiques qui nous concernent.

En revanche, une personne qui n’est pas un scientifique travaillant directement sur les sciences du climat n’est pas capable de porter un jugement technique sur un domaine qu’il ne connaît pas. Il ne suffit donc pas d’avancer quelque argument ou raisonnement facile à entendre pour remettre en cause quelques dizaines d’années de travail de plusieurs milliers de chercheurs. Faisons donc un appel à tous les sceptiques du climat confirmés en la matière et épris de justice : écrivez des publications (à plusieurs même) dans des revues à comité de lecture (GRL, JGR, JOC, CC, IJC…) regroupant vos arguments, méthodes, observations et soumettez-les ainsi aux personnes travaillant depuis des années dans le domaine choisi - car c’est comme cela que fonctionne la science - et nous verrons si les raisonnements scientifiques sont plausibles. Sans cela, quelle différence avec un Claude Allègre, n’ayant jamais publié sur le climat, sachant pertinemment comment fonctionne la communauté scientifique, mais préférant s’exprimer devant les caméras ou écrire un livre rigoureusement inapproprié et truffé d’inexactitudes (25) ? C’est avec un zéro pointé que l’attendent les atmosphériciens, océanographes et autres physiciens du climat (26). Par conséquent, c’est un devoir moral que de consulter en premier lieu ceux qui ont écrit sur un champ scientifique que l’on ne connaît pas. La presse n’a jamais été élue pour intervenir en tant que juge dans les diverses discussions de fond qui ont lieu au sein de la communauté scientifique.

Sinon, va-t-on demain publier un article de Mr. X sur la tectonique des plaques où il affirmera que oui il y a du volcanisme mais qu’il ne lui semble pas dans sa vie de tous les jours que les continents bougent ou ont bougé et qu’il a plutôt l’impression qu’ils sont immobiles ? Publiera-t-on demain un article de Mr. Y sur l’origine des espèces parce qu’il lui semble grotesque qu’un singe évolue en homme ? En publiant un article «  pour » et un article «  contre », on s’immisce malheureusement dans le débat de la communauté scientifique sans être à même de juger si la contestation est valide ou non.

Bref, aucun article de presse (comme celui-ci), ni aucun commentaire en particulier ne peut prouver la théorie du réchauffement climatique ni le contraire, c’est seulement en remontant à la source (des dizaines de milliers de publications de scientifiques dont les résultats sont tout à fait respectés dans d’autres cadres et dont le GIEC-WG1 a fait une synthèse) que l’on peut évaluer l’état de l’art de la science dans ce domaine. Quoique frustrant, cela est valable pour n’importe quel domaine scientifique !

Enfin, à mes yeux, loin d’être la raison «  faute de mieux » pour prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux planétaires, la lutte contre le réchauffement climatique est une raison de plus pour nous ranger du côté des anticapitalistes et antiproductivistes. «  C’est le système qu’il faut changer pas le climat ! »

Benjamin Quesada
Ingénieur et doctorant en sciences du climat

(1) http://www.legrandsoir.info/La-Terre-se-rechauffe.html

(2) http://www.ipcc.ch/pdf/ipcc-principles/ipcc-principles-appendix-a.pdf p. 3-9 (Procédure de travail du GIEC)

(3) Oreskes, N., (2004), Beyond the ivory tower : The scientific consensus on climate change, Science, 306, p.1686 pdf

(4) Doran, P. T., and Kendall Zimmerman, M.,(2009), Examining the Scientific Consensus on Climate Change, Eos Trans. AGU, 90(3). pdf

(5) William R. L. Anderegg, James W. Prall, Jacob Harold, and Stephen H. Schneider, (2010), Expert credibility on climate change, Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 107 (27) pdf

(6) Meehl, G.A., Washington, W.M., Ammann, C.M., Arblaster, J.M., Wigley, T.M.L., Tebaldi, C., (2004) Combinations of natural and anthropogenic forcings in twentieth-century climate. J. Climate 17, 3721-3727. pdf

(7) http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/hotpolitics/reports/skeptics.html ;
http://www.cato.org/pubs/regulation/regv15n2/reg15n2g.html ;
http://www.marshall.org/pdf/materials/264.pdf ;
http://www.ideasinactiontv.com/tcs_daily/2003/09/a-mayor-mistake.html

(8) http://www.exxonsecrets.org/html/personfactsheet.php?id=17

(9) http://www.heartland.org/events/NewYork09/PDFs/NY09Program.pdf (Liste des sponsors et participation de R.Lindzen) ; http://www.desmogblog.com/heartland-institutes-2009-climate-conference-new-york-funding-history-sponsors (Compilation des sommes d’argent versées aux différentes organisations)

(10) "Lindzen clearly relishes the role of naysayer. He’ll even expound on how weakly lung cancer is linked to cigarette smoking. He speaks in full, impeccably logical paragraphs, and he punctuates his measured cadences with thoughtful drags on a cigarette." Newsweek - 23/07/2001 (voir ici p.2/5)

(11) This attitude has strong backing from Richard Lindzen, Professor of Meteorology at the Massachusetts Institute of Technology, who describes Exxon Mobil as "the only principled oil and gas company I know in the US." BBC News 26/04/2007 (voir ici)

(12) Lire à ce propos «  Le négationnisme du réchauffement climatique en question ? » Florence Leray Golias Février 2011

(13) «  Climat : Le business du doute » Mediapart 08/11/2010 (voir ici)

(14) http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-deputes-us-coupent-les-vivres-au-giec,21688?token=69bde05dbb8a45869b100b282a74c347&xtor=EPR-9

(15) «  GDF-Suez et Lafarge financent des climato-sceptiques » http://www.reporterre.net/spip.php?article1370 - Voir aussi «  Imposer mondialement le principe du pollueur-payeur » L’Atlas Environnement du Monde Diplomatique (2007)

(16) Agnès Rousseau nous montre que les occasions sont nombreuses pour les entreprises de «  communiquer sur leurs merveilleuses expériences qui rendent le monde meilleur et luttent contre le réchauffement climatique ». Basta ! 02/11/2010 (voir ici)

(17) http://www.cru.uea.ac.uk/cru/info/warming/ ;
http://www.giss.nasa.gov/research/news/20110113/ ;
http://ds.data.jma.go.jp/tcc/tcc/news/press_20110202.pdf ;
http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/2010/13

(18) http://www.cru.uea.ac.uk/cru/info/warming/

(19) IPCC-WG1 AR4-Chapitre 2 p136 (voir ici)

(20) Such fluctuations include the Holocene Optimum around 5,000-6,000 years ago, the shorter Medieval Warm Period around 1000 AD (which may not have been global) and the Little Ice Age which ended only in the middle to late nineteenth century. Details are often poorly known because palaeo-climatic data are frequently sparse. IPCC-WG1 AR1-Chapitre 7 p200-202 (voir ici)

(21) http://sciences.blogs.liberation.fr/files/yiou.pdf (Note sur les reconstructions du climat du dernier millénaire)

(22) Evidence for regional warmth during medieval times can be found in a diverse but more limited set of records including ice cores, tree rings, marine sediments, and historical sources from Europe and Asia, but the exact timing and duration of warm periods may have varied from region to region, and the magnitude and geographic extent of the warmth are uncertain. Rapport de l’Académie des Sciences Américaine (2006) - (voir ici)

(23) Jones et al., (2009) "High-resolution palaeoclimatology of the last millennium : a review of current status and future prospects" The Holocene, 19, 3-49 (souscription seulement)

(24) IPCC-WG1 AR4-Chapitre 6.6 (voir ici) NB : L’ensemble des reconstructions paléoclimatiques disponibles depuis les années 90 y sont discutées ainsi que leurs incertitudes.

(25) «  L’imposteur, c’est lui : Réponse à Claude Allègre » Sylvestre Huet, Stock (2010) - (Quelques débuggages ici)

(26) http://www.terra-economica.info (Lettre des 400 scientifiques français du climat)

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COMMENTAIRES  

28/02/2011 10:30 par incapable de me ''Terre''

C’est drôle comment ce sujet alume des discussions animées.

Comment expliquer que le système planétaire se réchauffe ? Est-ce dû à l’activité humaine sur la Terre qui ferait augmenter les températures des autres planètes ?
http://www.laterredufutur.com/html/modules.php?name=News&file=article&sid=494
http://zone-7.net/articles.php?pg=art70
http://www.alexandrea.fr/index.php/post/2007/10/06/Le-rechauffement-du-systeme-solaire

Rien dans votre article au sujet Monsieur Soleil. Le Soleil représente pourtant 99% de toute la masse de notre système planétaire. Il est 333 000 plus grand que la Terre.
Rien sur les différents cycles solaires qui pourtant ont d’énormes conséquences sur notre climat.
Exemple : Petit âge glaciaire, la Rivière du Tamise de Londres a gelé en hiver (1683-84). Cela a coïncidé avec une période où il y avait très peu de taches de solaires et donc une activité solaire faible. Combinaison du cycle Hallstattzeit et le minimum de Maunder (cycle de Suess).
http://la.climatologie.free.fr/soleil/soleil3.htm#changement
Comment explique que la période 1940-75 a été plus froide qu’au début du siècle ? Pourtant l’activité industrielle avait bien commencé à répandre des gaz à effet de serre.
"˜’L’emballement médiatique et l’alarmisme ne sont jamais de bons guides. Les mêmes médias qui répètent et amplifient l’alarmisme de certains écologistes sont les mêmes que ceux qui dans les années 1970 annonçaient un refroidissement climatique : en 1975, les scientifiques nous alarmaient déjà , non pas sur le réchauffement planétaire, mais au contraire sur le refroidissement climatique (ce qui était cohérent avec un refroidissement continu observé de 1940 à 1975.’’ http://www.wikiberal.org/wiki/R%C3%A9chauffement_climatique

Les températures globales ne progressent plus depuis 1998. Contrairement à la croyance commune, les températures globales de ces 12 dernières années stagnent. Les données sont issues de l’UAH et du RSS (données satellites, basse troposphère de 0 à 5000m).
http://www.woodfortrees.org/plot/hadcrut3vgl/from:1998/offset:-0.15/plot/gistemp/from:1998/offset:-0.24/plot/uah/from:1998/plot/rss/from:1998

Phil Jones, le directeur du fameux CRU, interrogé par la BBC en février 2010, a lui-même reconnu que depuis 1995 jusqu’à aujourd’hui il n’y ait eu aucun réchauffement global statistiquement significatif. http://www.lepost.fr/article/2010/02/17/1946846_le-rechauffement-depuis-15-ans-n-est-pas-statistiquement-significatif.html

Je ne suis pas scientifique, mais j’ai lu passablement d’articles et de rapports écrit par des scientifiques qui ont des théories très différentes de la votre.
http://www.pensee-unique.fr/NIPCC_VF_04.pdf
http://climat-sceptique.over-blog.com/

Pas convainquant votre article, je vous invite à lire celle-ci :
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/changement-climatique-un-etat-des-78248

Votre effort à défendre les politiciens qui ont écrit les rapports du GIEC me semble inutile, vous devriez peut-être revoir vos théories sur les changements climatiques en regardant le Soleil…

Cela dit l’ONU ne cible pas la bonne façon de réduire la polution atmosphérique, terrestre et océanograhique.

28/02/2011 11:32 par Ghislain DUCHENE

Article intéressant dans son ensemble.

Je trouve particulièrement probante la remarque suivante :

Ainsi le « modèle simplificateur » qui voudrait que les températures globales augmentent de manière linéaire et monotone sous l’influence de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre n’existe tout simplement pas et aucun climatologue n’en a fait état !

Cela complète bien mon résumé des incertitudes de 1990.

Il y a beaucoup de confusion à ce niveau. La majorité des gens n’ayant pas la compréhension ou la connaissance de ces subtilités. Si l’on parcourt la rubrique changement climatique de greenpeace par exemple, elle peut induire dans le public l’idée d’un lien direct et linéaire CO2/T°.

Greenpeace précise bien quand on les interroge sur le contenu de cette rubrique qu’ils ne font pas de la science mais du "public relations"

Quand vous dites

« Homo Habilis […] il y a plus de 2 millions d’années […] a connu des températures équivalentes ou supérieures aux températures actuelles. » « Ce réchauffement peut être vu comme naturel »
L’auteur sous-entend que les températures actuelles anormalement chaudes et que la tendance à la hausse à venir n’auraient qu’un impact mineur.

Je ne sous-entends aucune hausse ni baisse à venir. Je me contente de regarder en arrière avec le matériel que le GIEC mets entre nos mains en 1990.

Vous dites

En outre, la vitesse de réchauffement inhabituelle de plus de 0.1°C/décennie depuis 50 ans sans forçage naturel majeur est tout sauf banale (<0.02°C/décennie sur 5000 ans pour une déglaciation).

Léanordo Boff, souligne quelque chose de radicalement opposé à ce que vous dites

Richard Alley, président de l’"U.S. National Academy of Sciences Committee on Abrupt Climate Change" a prouvé avec son équipe qu’au sortir de la dernière glaciation, il y a 11 000 ans, le climat de la terre a augmenté de 9 degrés en seulement 10 ans (source : R.W.Miller, Global Climate Disruption and Social Justice, N.Y 2010)

Tout cela n’est-il pas fort sujet à débat ?

Ils ne semblent pas tous très d’accord visiblement sur le passé de la Terre.

Par ailleurs, je ne crois pas qu’Homo Habilis vivait sur une planète peuplée de 6.5 milliards de congénères et aurait pu s’adapter sans dommages à un réchauffement climatique de quelques degrés ayant comme conséquence la diminution des ressources agricoles, l’augmentation des risques d’inondations, la multiplication d’événements extrêmes, le développement de maladies infectieuses et de nombreuses pertes de biodiversité (cf. Figure 2).

Figure - Possibles effets du réchauffement climatique à prévoir (Projections mondiales 2050-2100)

Vous projetez sur nos ancêtres des fléaux qui sont possibles dans le futur.

Pourriez-vous plutôt développer les effets déjà constatés et mesurés ?

N’oublions pas que si des entreprises telles qu’ExxonMobil, GDF Suez, Lafarge, Bayer… ont investis des millions pour nier le réchauffement climatique (15)

Votre lien indique "Ce sont plus de 306 000 euros qui ont été distribués en 2010 par les principaux pollueurs européens aux climato-sceptiques et autres opposants à la loi de lutte contre les changements climatiques, élus au Sénat américain."

C’est un peu moins. mais c’est intéressant quand même.

Quand Lindzen dit « la seule compagnie pétrolière et de gaz étatsunienne dotée de principes est ExxonMobil » cela veut dire implicitement que le reste des compagnies pétrolières à basculé dans l’écologie financière. Cela ne veut pas dire qu’Exxonmobil est plus éthique que Total ou BP.

Vous parlez de millions donnés aux "sceptiques".
La plus grande majorité des compagnies pétrolières investissent massivement la finance carbone. Total par exemple dépense des millions d’€ pour étudier et tester le stockage de CO2.
De ce point de vue Exxonmobil est l’exception, il ne font pas de double jeu sur le front du CO2.

Vous faites la comparaison avec l’industrie du tabac. Il y a cependant une différence majeure à souligner. Dans le cas de la recherche sur le tabac, la recherche publique était sous-financée.

Le GIEC a les moyens de ses ambitions. S’ils ne nagent peut-être pas dans le pognon, de l’argent, ils en ont.

Le camp de carbocentristes n’a pas été oublié par les pétroliers. Rockefeller et ses pétrodollars ont financé e.a. greenpeace à coup de millions de dollars. Ils ont donné des centaines de milliers de dollars pour des campagnes liées spécifiquement au RCA et au CO2.

De grandes fondations "caritatives" capitalistes ont donné de très gros budgets à des organismes comme greenpeace, le WWF. La recherche scientifique a également pu avancer grâce à ces fonds.

Contrairement au cas de la nicotine, les 2 camps ont du pognon.

http://www.rbf.org/search/apachesolr_search/Global%20Warming?page=1

On connait bien le financement du camp "négationniste", pourquoi autant de flou sur l’autre camp ?

On retrouve le même problème dans la presse mainstream. La RTBF a fait un reportage qui donne exactement le même son de cloche que le votre. C’est intéressant mais incomplet.

Quels budgets ont distribué les grands fonds capitalistes en relation publique pour augmenter le niveau de perception de la "crise climatique" ?

De gros budgets en tout cas a regarder la somme rondelette dépensée par le rockefeller brothers fund uniquement.....

Tout cela n’est pas sans importance.

Ce n’est plus de la science mais du PR cher à Mr Bernays

Vous citez régulièrement le 4e rapport du GIEC, je me suis contenté par ma part de remonter au 1e. Il serait intéressant de synthétiser l’évolution des rapports les uns par rapport aux autres.

Je suis fort étonné de vous voir écrire

Faisons donc un appel à tous les sceptiques du climat confirmés en la matière et épris de justice : écrivez des publications (à plusieurs même) dans des revues à comité de lecture (GRL, JGR, JOC, CC, IJC…) regroupant vos arguments, méthodes, observations et soumettez-les ainsi aux personnes travaillant depuis des années dans le domaine choisi - car c’est comme cela que fonctionne la science - et nous verrons si les raisonnements scientifiques sont plausibles

C’est le cas de nombreux papiers. Vous semblez ignorer qu’il existe d’autres travaux scientifiques qui ne ont été publiés dans les journaux que vous citez. Le site pensée-unique en regroupe de nombreux, traduits en partie en français.

Merci pour votre article.

28/02/2011 11:54 par Une incapable consciente de son incapacité

C’est dommage de répondre à un article sans se donner même le temps de réfléchir, de consulter les sources indiqués ou encore d’essayer de comprendre le point de vue de l’auteur. Lorsqu’on répond avec des idées fixes préconçues ça n’a rien de pro-actif. Je suis désolé Monsieur "l’incapable de votre terre" mais, je ne peux pas tenir pour sérieux un commentaire qui réfute des renvois aux textes scientifiques, avec des sources de wikiberal, des blogs et autres sites similaires ; cela m’arrive souvent de voir des commentaires pareils en disant qu’il y a de démocratie et du respect des droits de l’homme dans des pays où les gens sont disparus et torturés tous les jours et où j’ai vu tomber pas mal des morts, en faisant usage de sources similaires. Moi je ne sais rien sur le réchauffement, mais je sais par exemple qu’on n’a pas besoin de gaspiller si bêtement comme on le fait en Europe pour être heureux et ça me révolte chaque fois que je vois l’usage qu’on fait des ressources extraites des pays dont je peux vous parler largement des crimes commis derrière ses extractions.

Quant à moi, au moins je veux me donner le temps pour réfléchir un peu à l’article notamment sur ceux qui mettent des commentaires à tout-va comme si ceux là n’avaient pas à apporter de preuves alors que les scientifiques devaient prouver cent mille fois ce que nous savons déjà . Et d’ailleurs, vous ne croyez-pas que si l’article aurait abordé le sujet du soleil et des autres sujets touchants la thématique, il aurait dû plutôt écrire un livre ?

28/02/2011 13:06 par Anonyme

Fidèle lecteur du Grand Soir, j’étais resté ahuri devant tant d’approximations et de raccourcis dans le pourtant court article du 16 février. Un grand merci, donc, et un grand bravo à Benjamin Quesada pour ce texte précis, rigoureux et didactique.

Le citoyen doit effectivement (re ?)prendre sa place dans l’élaboration d’un projet de société égalitaire et durable : durable pour les milliers d’années qui restent potentiellement à vivre à l’espèce humaine. Il n’y arrivera que si on lui en donne l’envie (les vendeurs d’i-machin et de rêves font tout leur possible pour qu’il n’y pense même pas ; vite, l’insurrection des consciences) et les moyens (de tels articles y contribuent ; vite, l’éducation populaire).

Un ancien étudiant en sciences du climat.

01/03/2011 04:00 par Serge Charbonneau

Monsieur Benjamin Quesada, je vous lève mon chapeau.

Je viens de lire un des articles les plus édifiants sur le réchauffement climatique.

Votre article écrit de main de maître avec un ton ayant l’humilité scientifique est fort bien documenté. Il impose la retenue et le respect.

Bravo et merci pour ce travail de moine.

Serge Charbonneau
Québec

01/03/2011 10:33 par EW

Il est inconcevable que nous puissions exister sans impacter le milieu où nous vivons, si nous nous étions efforcés de vivre le plus possible en symbiose avec notre environnement il aurait été plus facile de se dire que quoi qu’il puisse arriver au niveau du climat nous n’en serions pas coupables, responsables certes mais pas coupables, car notre seul crime aurait été de vivre.

L’exploitation des matières premières et le rejet de déchets de toutes sortes ne connait aucune limite sérieuse depuis des décennies et croît de façon exponentielle à mesure que notre espèce se répand sur la planète ; nous sommes aux antipodes de la symbiose puisque dans l’abus pur et simple.

La surexploitation, la surproduction et la surconsommation de quelques 7 milliards d’êtres humains coincés sur leur petite planète peuvent-elles avoir comme autres conséquences que d’être naturellement, scientifiquement et parfaitement désastreuses que ce soit sur le plan climatique, social ou moral ?

Si en plus le soleil s’en mêle il faut croire que 2012 sera "hot"... (rire)

01/03/2011 10:45 par El Niño de Granadella

M. Quesada,
"Pensée Unique", telle est l’expression adoptée par vos détracteurs pour consolider leur théorie complotiste. Or ces gens confondent la théorie politique d’état, la propagande en somme, avec la théorie scientifique, validée au sein des comités de lecture, au terme de discussions et surtout, d’expérimentations aussi vieilles que notre bonne vieille industrie moderne (en l’occurence, le réchauffement planétaire était déjà envisagé au 19ème siècle). Malgré toutes les preuves irréfutables que nous pourrons apporter pour contrer leurs flots critiques, ces gens là vous parleront du soleil, du soleil et encore du soleil, même si vous démontrez avec force preuves que le réchauffement actuel ne peut s’expliquer qu’en ajoutant les émissions anthropiques...

Votre article demanderait à être diffusé plus largement dans la sphère médiatique. Je vous encourage à le faire. En attendant, merci de contribuer à gifler ces climato-sceptiques de tout poil avec des arguments réellement scientifiques et de montrer que seule une remise en cause radicale de notre bon vieux capitalisme est une des clé de notre survie !

01/03/2011 13:08 par Cyril

@ El nino

Car vous croyez que la sacro sainte "lutte contre le réchauffement climatique" va générer une remise en question radicale en quoi que ce soit du capitalisme ? Un peu de sérieux SVP. Il faut être vraiment naïf pour le croire.
Les gens pétris de certitude, les tenants de "l’expertisme" qui entendent gifler les "climato-sceptiques" feraient bien de se remettre un peu en question et de commencer par étudier d’un point de vue épistémologique la production de la connaissance dans leur propre domaine...
Un peu d’originalité el nino : c’est là tout ce que vous avez trouver pour attaquer les climato-sceptiques que de brandir l’arme de discréditation préventive que constitue la qualification de "complotiste".
"Le réchauffement planétaire était déjà envisagé au 19ème siècle" ? Oui, tout à fait, on sortait du petit âge glaciaire et on commençait à se réchauffer. Rien à voir avec l’industrie à peine émergente, sa révolution venant de se produire. Et sinon, que pensez-vous des préoccupations qui se sont fait jour dans les années 70, et venant de cette même communauté scientifique patentée par comité de lecture , concernant un potentiel refroidissement ? Et ce alors que la révolution industrielle avait plus d’un siècle et que l’on venait de vivre un boom sans précédent ?
Le soleil ? Oui c’est tellement stupide d’en parler...Cet astre a tellement si peu d’impact sur notre planète...Qu’est-ce qu’ils peuvent être bêtes les climato-sceptiques qui se demandent pourquoi diable ne parle-t-on jamais, ne serait-ce que sous forme de questions, de notre chauffage planétaire ! Après cela, on va nous répondre que non non non, le soleil est bien présent dans les débats.

Et puis l’article qui oublie ostensiblement le terme "intergouvernemental" du GIEC comme s’il ne s’agissait que de cosmétique. Que pensez de tous les chercheurs qui crient au scandale devant la censure gouvernementale dont leurs observations ont fait l’objet ? Que dire de tout le mal que ces chercheurs ont eu à faire rayer leur nom de la liste des scientifiques cautionnant les rapports du groupe ? Non, chut, taisez-vous, et arrêtez de vous poser des questions inacceptables, même si elles sont pleines de bon sens, bande de crétins de climato-sceptiques !
C’est quand même un monde, ce sont ceux qui doutent et se posent des questions qui sont mis sur la sellette par toute une bande de pions stipendiés s’appuyant sur des experts bien choisis qui défendent le camp de l’absolue certitude. N’essayez même pas de vous informer par vous-même, n’essayez pas d’y comprendre quoi que ce soit. C’est du temps perdu puisqu’on vous le dit qu’on se réchauffe merde ! Et puis cette posture n’est pas discutable. Comme dirait Chomsky, elle fait partie des présupposés dans le cadre duquel peuvent avoir lieu les débats. Mais pas question de transgresser cette nouvelle barrière.

Ce que tout cela dénote des citoyens persuadés ou experts enguidonnés, c’est une profonde inconscience politique de notre monde. A mais non , les complots ne sont pas possibles ! Les collusions, les convergences d’intérêts malsains sont parfaitement possibles au contraire ! Des complots en plus, il y en a toujours eu : des petits, des grands, des qui réussissent, d’autres qui échouent.
Lamentable les considérations ad hominem qui ne parlent pas du fond.

02/03/2011 10:19 par El Niño de la Granadella

@ Cyril.

Mouais bof,

Je vous encourage à relire l’article, et notamment la conclusion, vous êtes certainement les MM. X et Y dont parle M. Quesada.

02/03/2011 11:45 par Serge Charbonneau

A Monsieur Ghislain DUCHENE,

Votre exposé est bien élaboré. Malheureusement, avec les compétences que nous avons sur ce forum, je crois que nous sommes tous très mal placés pour bien juger des forces et des lacunes de votre théorie.

J’aimerais souligner un passage important du texte de Monsieur Quesada :

« Faisons donc un appel à tous les sceptiques du climat… : écrivez des publications (à plusieurs même) dans des revues à comité de lecture (GRL, JGR, JOC, CC, IJC…) regroupant vos arguments, méthodes, observations et soumettez-les ainsi aux personnes travaillant depuis des années dans le domaine choisi - car c’est comme cela que fonctionne la science ! »

Monsieur Quesada a pris la peine de mettre cette excellente suggestion en caractères gras. Vous a-t-elle, malgré tout, échappé ?

Je crois que votre théorie qui sans doute se défend d’elle-même, pourrait être amenée dans ces groupes de discussion scientifique où l’on trouve des gens ayant les compétences requises pour bien comprendre la profondeur de vos arguments.

Je vous encourage à suivre cette suggestion faite par l’auteur de l’article.

Serge Charbonneau
Québec

02/03/2011 12:56 par Cyril

2 lignes de mépris valent zéro sur le plan argumentaire et objectif. exit el nino.

Quant à  :
« Faisons donc un appel à tous les sceptiques du climat… : écrivez des publications (à plusieurs même) dans des revues à comité de lecture (GRL, JGR, JOC, CC, IJC…) regroupant vos arguments, méthodes, observations et soumettez-les ainsi aux personnes travaillant depuis des années dans le domaine choisi - car c’est comme cela que fonctionne la science ! »

Pourquoi passer sous silence les initiatives et contributions qui existent déjà en très grand nombre ?
Je vous invite à voir la conférence de Vincent COURTILLOT lors des journées de l’université à Nantes, ou encore à Strasbourg.
Courtillot, directeur de l’institut physique du glob, académicien des sciences, responsable de la Science à la ville de Paris et dont la fiche WIKI dit :

"Il est diplômé de l’École des Mines de Paris et des universités de Stanford, de Paris 6 et de Paris 7. Il a enseigné à Stanford, Santa Barbara et au CalTech. Il a été directeur de la recherche et des études doctorales, président de l’European Union of Geosciences, conseiller spécial du Ministre de l’Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie puis directeur de la recherche du Ministère. Depuis 2002 il préside le conseil scientifique de la Ville de Paris. Il est également Fellow de l’American Geophysical Union.

Scientifique réputé, il a publié dans de nombreuses revues de premier plan comme Science ou Nature. Il a également reçu de nombreuses distinctions scientifiques (Médaille d’argent du CNRS, palmes académiques, Prix Dolomieu de l’Académie des Sciences) ou non (Légion d’Honneur, Ordre du mérite).

C’est un des nombreux scientifiques sceptiques sur le réchauffement climatique. Il pointe en particulier le fait que la théorie de l’origine humaine du réchauffement climatique devienne un dogme sur lequel aucun débat scientifique n’est possible. S’il estime qu’on observe un réchauffement climatique récemment, il souligne que son origine humaine n’est pas prouvée et que les phénomènes naturels sont sous-estimés dans l’explication de ce réchauffement climatique. En particulier, c’est le soleil qui est responsable de la majorité de l’évolution du climat, aujourd’hui comme hier. Il pointe également le rôle du magnétisme terrestre, par exemple dans un article de 2007 qui fit beaucoup parler de lui, "Are there connections between Earth’s magnetic field and climate ?" , dans les Earth and Planetary Science Letters.

Pour avoir pris ces positions, il a été violemment attaqué. En particulier, Phil Jones, partisan du réchauffement climatique, a prétendu que ses données qui avaient été utilisés par Courtillot, avaient été manipulées. Même après que cette accusation aie été levée par la publication de ces données, ce dernier n’a pas souhaité se rétracter et certains ont montré la même mauvaise foi. On pourra lire un résumé de l’affaire ici. En novembre 2009, la divulgation de mails échangés par Phil Jones confirme que ce dernier a tout fait pour ne pas communiquer les données à Vincent Courtillot, au mépris des fondements du travail scientifique. En outre, ces emails attestent qu’a été organisé en sous-main un travail de critique systèmatique pour faire taire Courtillot et imposer la théorie « officielle » du GIEC d’une origine humaine du réchauffement climatique."

Je remarque au passage que le climategate n’a pas fait le même bruit en France qu’aux Etats-Unis...

J’ajoute que fin 2008, 650 scientifiques de haut niveau et de tous pays, ont signé une pétition pour dénoncer la version officielle du réchauffement climatique. Ils étaient 400 en 2007. Où est le consensus ?

Ces gens font des publications à comité de lecture. Alors arrêtons de faire croire que la communauté scientifique est relativement monocorde sur ce sujet.

j’invite également à lire ce rapport, non gouvernemental lui :
http://www.pensee-unique.fr/NIPCC_VF_04.pdf
(tiens, pensée unique, on peut escompter une réaction d’EL Nino peut-être ??).
Il s’agit d’un rapport d’une vingtaine de chercheurs patentés eux aussi parmi ces pétitionnaires. Voir la biblio également.
Il s’intitule : "C’est la nature et non l’activité humaine qui détermine le climat"

02/03/2011 15:04 par Ghislain DUCHENE

@ Serge Charbonneau

La remarque que vous me faites est de pure mauvaise foi.
Vous ne regardez que dans une seule direction. Je ne présente aucune théorie climatique dans mon papier. Je me contente de résumer certaines incertitudes scientifiques contenues dans le rapport de 1990 et de mettre en valeur quelques graphes et phrases ayant eu peu d’échos dans la presse mainstream francophone. Je note aussi la contradiction dans l’interprétation des T° récentes entre un scientifique haut placé du GIEC et la presse mainstream francophone et tente une explication politique.

Benjamin QUESADA explique e.a. le RCA et le fonctionnement du GIEC. C’est une première sur LGS et c’est tout à son honneur.

Il est néanmoins dommage qu’en tant ingénieur et doctorant en sciences du climat il n’ait pas fait une synthèse de la science qui soutient la théorie de l’augmentation de l’effet de serre. Une vulgarisation des avancées des théories scientifiques depuis 1990 qui prouvent que cette hypothèse est correcte. Vu que le giec nous disait en 1990 que rien n’était prouvé, il est intéressant d’en savoir plus.
Quelles mesures ont fait la différence pour remporter le consensus à 97% ?

Tout comme moi, B Quesada ne fait que survoler la science pour livrer une analyse plus politique.

"L’attaque" qu’il livre contre Lindzen est des plus intéressantes. Pas au point de vue scientifique soit dit en passant. Il a publié des papiers depuis 2001 qui ne vont pas dans le sens de l’augmentation de l’effet de serre. C’est publié après relecture par des pairs dans de grandes publications telles que celles citées par Quesada. Il est regrettable pour un scientifique de nier cela en affirmant le contraire.

Mais l’essentiel est ailleurs car l’auteur dit des choses fort pertinentes. L’extrapolation est intéressante car au travers de Lindzen, ça passe par le MIT, il préside quand même à une chaire importante et le MIT c’est pas n’importe quoi, c’est l’unif de Chomsky e.a. Une des toutes grandes universités US, elle représente bien le cercle des universités privées US voir mondiales.
Ses remarques sont tout à fait idoines.

Mais c’est précisément tout le système universitaire US qui est en grande partie basée sur ce mode de financement. L’Europe n’est pas à la traîne, les unifs s’y construisent en partie avec le mécénat des capitalistes.
Toute la recherche serait donc pour la poubelle ?

02/03/2011 16:48 par JL climato

Très bon article Mr Quesada,

Je ne peux qu’appuyer votre volonté de se baser sur les faits scientifiques publiés et surtout avérés : c’est bien de publier mais aussi faut-il que ces publications ne soient pas par ailleurs contredites ou sérieusement mises en doute par d’autres publications faites dans des revues sérieuses (pas Energy and Environment par exemple, revue fortement politisée créé ad hoc pour réunir les "sceptiques"). Or les publications de Courtillot, Le Mouel, Svensmark, Lindzen (sur ces papiers avançant des hypothèses adhoc sans les étayer) et beaucoup d’autres ont été largement contredites ! Seulement, il faudrait prendre la peine d’aller chercher les Comments ou Réponses, malheureusement, pour un non scientifique c’est trop de temps et trop difficile (mais c’est compréhensible) ! Le problème étant que comme il y a doute semé par des scientifiques (souvent ne travaillant pas directement dans le domaine), on ne sait plus à quel saint se vouer !

Mais tout de même :

@cyril

Je pense que Cyril voulait nous montrer ce lien où la publication de Courtillot y est analysée : http://www.realclimate.org/index.php/archives/2007/12/les-chevaliers-de-l%E2%80%99ordre-de-la-terre-plate-part-ii-courtillots-geomagnetic-excursion/

Le procédé du peer review ne garantit pas la véracité de ce qu’il y a écrit c’est plutôt l’accumulation de publications mettant en oeuvre des méthodes différentes dans un sens ou un autre qui va donner une idée de la robustesse des arguments. On aurait tort de s’arrêter aux mérites de Courtillot pour juger de ses arguments. En l’occurrence, vous ne dites pas qu’Edouard Bard et d’autres ont répondu à Courtillot dans cette revue http://www.realclimate.org/images/BardDelaygue.pdf

Je vous en conseille vivement la lecture qui montre entre autres comment les courbes, les données et les périodes de temps de Courtillot&co sont judicieusement choisies pour que l’on ait l’impression d’une grande corrélation soleil/température. On est pas loin de la manipulation de données avec Mr Courtillot.

Vous ne pouvez pas à chaque fois vous infiltrez dans un sujet scientifique et technique simplement en l’évoquant comme si ça remettait en cause toute la littérature abondante sur le sujet ! Des scientifiques en général pour signer une pétition remettant en cause le RCA, vous en trouverez, ça prouve quelque chose ? Les scientifiques les plus à même de juger sont ceux qui publient dans le domaine de la climatologie et ceux là oui ont signé une pétition (mais soutenant l’inverse et répondant point par point à Allègre et Courtillot notamment en France)...

Enfin, votre lien vers pensee-unique, une fois n’est pas coutume, mentionne un rapport (en page 2) subventionné devinez par qui ? Heartland Institute, un des plus gros think-tank payé par Exxon (+ de 600,000 dollars) Fred Singer est affilié à pleins de think-tanks super progressistes comme Richard Lindzen et financés par le lobby pétrolier (re). Alors allons un peu de sérieux !

un site bien plus savant sur la question est le blog de scientifiques du climat qui propose des analyses sur les papiers récents et tente de répondre à toute cette actualité : www.realclimate.org

Merci pour cet article qui résume calmement les arguments faciles qui ont été maintes fois contredits dans la littérature.

02/03/2011 17:56 par Cyril

Je me borne à constater qu’on est très loin du consensus dans la communauté scientifique et qu’à partir de là , les décideurs autant que les médias seraient bien inspirés de se montrer prudent et de ne pas ériger en grande cause nationale la lutte contre le réchauffement climatique.
Au lieu d’engloutir des milliards d’euros dans cette politique publique très grenellienne, ne ferait-on pas mieux d’investir dans la réhabilitation concrète des eaux, des nappes phréatiques, des sols, etc. ? Il y a beaucoup à faire dans ces domaines et besoin d’une grande volonté politique qui pour l’instant n’existe pas. Je dis que cette lutte contre le réchauffement climatique dont le caractère anthropique ne me paraît, en tant que citoyen qui a forcément une compréhension limitée des phénomènes physiques à considérant en climatologie, des plus assis - on en est loin - est bien opportune sur le plan politique et géopolitique, et ce à maints égards. La production scientifique sur ce terrain ferait partie d’une véritable étude épistémologique de la climatologie à laquelle devrait se livrer des climatologues. L’éclairage pourrait être très instructif. Vous en doutez ?

Du reste, vous ne me ferez pas croire que tous les chercheurs qui contestent cette thèse, inscrite en postulat de départ dans la commande faite aux GIEC (en gros quelles compensations pour les effets de l’Homme sur le climat, comme-ci l’existence de ces effets allaient de soi), sont tous payés par les lobbies pétroliers. Ils sont trop nombreux pour cela. Il ne s’agit pas de quelques hurluberlus contre le reste de la communauté scientifique. Ce serait tout à fait faux de le prétendre. Alors un peu de respect SVP pour ceux qui ne sont pas convaincus. C’est tout de même pas la mer à boire, bordel !

02/03/2011 20:41 par Serge Charbonneau

A Monsieur Cyril,

A 13h38 le 01/03/2011 Vous dites :

« A mais non , les complots ne sont pas possibles ! Les collusions, les convergences d’intérêts malsains sont parfaitement possibles au contraire ! Des complots en plus, il y en a toujours eu : des petits, des grands, des qui réussissent, d’autres qui échouent. »

Pourriez-vous spécifier plus clairement ces complots dont vous parlez.

Lorsque vous dites :
« Lamentable les considérations « ad hominem » qui ne parlent pas du fond. »
Par "ad hominen" que voulez-vous dire ?

Je ne demande pas la signification d’ad hominen qui veut dire que des arguments s’adresseraient de manière personnelle à certains "adversaires", j’aimerais plutôt connaître pourquoi vous utilisez ce terme "ad hominen" ?

Merci,

Serge Charbonneau
Québec

03/03/2011 08:45 par Incapable de me ''Terre''

Une pétition circule aux États-Unis : Global Warning Petition Project.

A date 31 487 signataires (scientifiques) dont 9 029 titulaires d’un doctorat ont signés. http://www.petitionproject.org/

Concensus ?

Lauréat de plusieurs prix internationaux sur l’étude du climat, le professeur Mojib Latif, de l’Institut Leibniz en Allemagne, est un auteur phare du GIEC. Il a fait un volte-face à l’automne 2009. Il a reconnu que la Terre ne s’était pas réchauffée depuis près d’une décennie et que la planète allait probablement connaître « dix voir vingt années de baisse des températures ». Sa théorie sur la baisse des températures serait en fait due à l’oscillation de l’Atlantique nord, un cycle permanent lié aux courants chauds du Gulf Stream, qui engendrerait baisse ou montée de température.

En mai 2008, la revue Nature publiait un article, repris par le site de la BBC, qui annonçait la mise au point par des scientifiques allemands d’un ordinateur permettant l’observation et le calcul de ces oscillations par l’indice NAO (North Atlantique Oscillation).

Déjà , ces scientifiques annonçaient qu’une baisse des températures allait contrer, dans les 10 ou 20 années à venir, le réchauffement climatique dû aux gaz à effet de serre, avant que les températures ne remontent. Si les causes de l’oscillation étaient incertaines, le cycle, lui, était connu pour revenir tous les 60 à 70 ans, expliquant en partie la montée des températures des années 40, et la hausse des années 90.

Tiens tiens ! Gulf Stream, il me semble que cela me dit quelque chose, n’a t’il pas eu des ratées ces derniers temps ?

C’est un cycle, c’est un cycle, c’est un cycle.

Et d’ajouter, nous sommes dans un cirque, un cirque, un cirque. Hi ! Hi !

03/03/2011 10:47 par Incapable de me ''Terre''

De la fraude ou de la négligence ?

Les stations météo terrestres doivent répondre à certains critères afin de donner des résultats crédibles. Sur une échelle de 5, les classes 1 et 2 sont crédibles, 3, 4 et 5 peuvent donner des températures de 1, 2 et 5 degrés au dessus de la réalité. Ce qui est inacceptable, vous serez d’accord avec moi. Il y a 1221 stations sur le territoire américain.

Entre 2007 et 2009, à la demande de M. Antony Watts, météorologiste chef à la radio KPAYAM, 1003 ont été audité (soit 82%). Hors il appert que 91% des stations auditées sont de classe 3, 4 ou 5, donc inaptes à bien mesurer les températures de surface. http://www.surfacestations.org/

C’est incroyable ! 91% étaient non conforme, même en supposant que toutes les stations non audités (18% ou 218 stations) étaient quand à elles de classe 1 ou 2, cela nous amène à un total de 308 stations conformes et 913 non conformes.

C’est ça la science du GIEC ?

03/03/2011 18:05 par BQ

Cher "Incapable de me Terre",

Je vous conseille de lire le communiqué qu’a émis le National Climatic Data Center (NOAA-NCDC) sur la fiabilité des mesures aux Etats Unis http://www.ncdc.noaa.gov/oa/about/response-v2.pdf.

Le réseau surfacestation.org a effectivement réalisé un travail d’analyse de la qualité des mesures de températures absolues sur le territoire des Etats-Unis en utilisant le critère de la NOAA-NCDC. En réalité, l’influence in-situ n’a pas d’importance : ce sont les tendances en températures qui sont observées (i.e comment elles changent dans le temps et non si une station donne une température plus chaude qu’une station proche).

L’organisme NOAA-NCDC a justement réalisé une comparaison des tendances des températures étatsuniennes en ne prenant que le petit pourcentage de stations de grande "qualité" et toutes les stations. La figure en page 3 montre des résultats similaires. Donc le fait que les températures absolues ne soient pas optimalement mesurées a peu d’effet sur les tendances à long terme. Idem pour l’effet d’ilôt urbain qui a fait l’objet de nombreuses études (par exemple, Jones et al., JGR 2008).

Par ailleurs (ça fera plaisir à JLclimato), Mr Watts, dont vous parlez, signe ce manuscrit non "peer-reviewé" publié par...Heartland Institute (ayant effectivement reçu des centaines de milliers de dollars par Exxon) (http://www.heartland.org/books/PDFs/SurfaceStations.pdf).

A propos du soleil, il est évident qu’il a un impact sur le climat, pas d’inquiétudes c’est bien pris en compte par les scientifiques du climat. Par contre, il faut bien avoir à l’esprit que lorsque l’on regarde la tendance en température depuis 1950 disons, la participation du soleil va intervenir à travers la différence d’irradiance solaire entre maintenant et 1950. Or, l’irradiance solaire a une tendance quasi nulle sur les 50 dernières années : l’article de Bard&Delaygue cité par JLclimato le montre par exemple. (ici)

Puis, pour les signatures du petition project, il s’agit de 0.3% des scientifiques exerçant aux Etats-Unis (10 millions en tout environ), il y a très peu de personnes publiant sur le climat dans la liste, les noms et diplômes y sont difficilement vérifiables.

Enfin, Mojib Latif dit que son travail ne remet en cause en rien le réchauffement global récent et à prévoir sur le long terme mais que son modèle prédictif prévoit que la variabilité interne (ici la NAO) contrecarre temporairement l’augmentation à prévoir des températures globales. Son article et lui-même disent clairement qu’après 2015 son modèle ne fait aucune prédiction valable et que l’augmentation de concentration de gaz à effet de serre fait augmenter les températures globales (voir son interview : là )

Voilà , je ne saurais que trop conseiller d’aller à la source voir si les articles publiés en science du climat disent bien ce que l’on raconte, sont bien peer-reviewés et ne sont pas controversés sous peine de passer à côté de pas mal de choses.

17/03/2011 09:56 par Le Soleil noir

Vers un rafraichissement ? Par Vincent Courtillot

Voilà une scientifique crédible.... Bonne lecture

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/vers-un-rafraichissement-par-90607

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