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La tête dans les nuages, les médias passent à côté des décisions politiques de Trump

Depuis deux jours, les médias sont occupés à compter les gens qui manifestent à Washington. 90,3% des électeurs de Washington avaient voté pour Clinton.

Un rassemblement républicain récente qui a eu lieu un jour de semaine pluvieux a attiré beaucoup de monde. Un rassemblement démocrate qui a suivi, un jour férié ensoleillé, a attiré plus de monde.

Les médias ont observé, compté et se sont dits « surpris ». On a écrit des milliers de lignes « d’analyses politiques » pour expliquer la différence d’importance de la foule sans mentionner l’influence de l’endroit où la manifestation avait lieu, ni celle du jour choisi, ni du temps qu’il avait fait. Toutes ces analyses n’ont aucun sens.

La nouvelle administration Trump fut très heureuse de ce détournement d’attention. Elle a en outre ridiculisé les médias quand son nouveau porte-parole a accusé la presse de ne pas savoir compter. Les analystes ont écrit à nouveau toutes sortes d’inepties au sujet de cette insulte.

Tout comme pendant la campagne électorale, les médias se sont laissés aller à la facilité et sont passés à côté des décisions et des événements sérieux qui avaient lieu en coulisse.

Aujourd’hui, l’administration Trump a annoncé la fin de l’accord de Partenariat transpacifique (TPP) :

Le retrait du président du pacte de commerce entre l’Asie et le Pacifique est un renversement radical de décennies de politique économique au cours desquelles les présidents des deux camps ont abaissé les barrières commerciales et élargi leurs relations internationales. Bien que les candidats à la présidence aient souvent critiqué les accords commerciaux pendant leur campagne, ceux qui sont arrivés à la Maison Blanche, y compris le président Barack Obama, ont fini par étendre leur champ d’application.

Le New York Times semble étonné que, contrairement à Obama, Trump ait tenu sa promesse. Les médias s’attendaient à autre chose et étaient occupés ailleurs. C’est seulement quand la décision a été prise qu’ils se sont réveillés.

Le TPP aurait imposé le « libre-échange » à un plus grand nombre de pays et de produits. Le mot « libre » dans ces relations commerciales signifie que les entreprises privées auraient été « libres » de passer outre les gouvernements nationaux et leur juridiction. Elles auraient pu poursuivre les États pour obtenir des « compensations » si un pays, pour des raisons de santé publique ou environnementales, refusait ou entravait un de leur projet commercial. Tout le monde devrait être heureux que ce monstre soit mort.

Les médias ont eu une autre surprise politique : une nouvelle coordination entre le Renseignement russe et étasunien en Syrie porte ses fruits :

La Russie a reçu des coordonnées de ciblage de Daech à Al-Bab, dans la province d’Alep, de la part des États-Unis via la « ligne directe », a annoncé lundi le Ministre russe de la Défense.

Les États-Unis ont fourni les coordonnées de cibles terroristes dans la ville d’Al-Bab dans la province d’Alep pour les frappes aériennes russes. Après le contrôle de reconnaissance, la Russie et deux avions de la coalition ont mené des attaques aériennes conjointes contre les cibles de Daech dans la région.

Les militaires étasuniens semblent le nier :

Tout engagement ou participation des États-Unis sur le terrain dans le pays, à l’appui d’une série de frappes aériennes russes contre la ville syrienne du nord d’al-Bab est « 100 % faux », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Maj Adrian Rankine-Galloway.

Le porte-parole de la coalition étasunienne a également affirmé :

« ne pas coordonner les attaques aériennes avec l’armée russe en Syrie »

Avant de sauter en l’air en disant que les Russes mentent, les médias devraient prendre une loupe et relire les déclarations.

Le Département de la Défense n’a fait que réfuter les attaques aériennes coordonnées ou soutenues par du « matériel sur le terrain ». Il ne nie pas le transfert de coordonnées. Les Russes ne prétendent pas que les avions étasuniens ont pris part à la mission – ils parlent seulement de « jets de la coalition ». La Turquie fait partie de la coalition américaine et coordonne les attaques aériennes avec les forces russes en Syrie :

Plus tôt, les avions de combat russes et turcs ont mené une nouvelle série de frappes aériennes conjointes contre des cibles de Daech dans la Syrie déchirée par la guerre, a annoncé lundi le ministère russe de la Défense.

« Les avions russes et turcs ont mené des attaques aériennes conjointes contre des terroristes de l’Etat islamique dans la banlieue de la ville d’al-Bab, dans la province d’Alep, le 21 janvier », a déclaré le ministère dans un communiqué.

La déclaration russe est probablement aussi exacte que celle du Département étasunien de la Défense.

Ce qui est important ici au niveau politique c’est le transfert de coordonnées de ciblage de Daech directement d’une agence étasunienne aux forces russes en Syrie. C’est quelque chose que la Russie demande depuis plus d’un an et cela vient apparemment tout à coup de se produire.

Cela constitue, après la décision sur le TTP, le second changement significatif sous Trump, dont les médias ont omis de suivre le développement.

Tandis que les médias étasuniens et ceux de certains pays étrangers se déchaînent contre Trump, des décisions sérieuses sont prises et mises en œuvre par la nouvelle administration. Les médias échouent de façon systématique à faire leur travail. Ils montent en épingle des entorses mineures au « politiquement correct » à grands coups de titres ronflants pendant que d’importantes décisions politiques passent inaperçues. C’est pourtant simple : la tâche des journalistes par rapport à l’administration Trump est la même que pour tous les autres politiciens. Elle consiste à rapporter ce qu’ils font. Il ne s’agit pas d’écouter ce qu’ils disent, mais de regarder ce qu’ils font. Il est grand temps que les médias reviennent à cette règle de base.

Digression :

En tant qu’Allemand, je regrette beaucoup que mon gouvernement se sont montré incapable d’anticiper l’arrivée de Trump, et que, depuis son élection, il se montre tout aussi incapable de se préparer à l’assaut qui ne manquera pas de se produire contre son modèle économique orienté vers l’exportation. Les salaires en Allemagne ont été maintenus bas par tous les moyens (y compris par l’importation de main-d’œuvre supplémentaire en provenance de Syrie et d’ailleurs) et un énorme surplus d’exportation a été créé qui n’a bénéficié qu’à quelques oligarques. Ce processus a créé un énorme déséquilibre en Europe ainsi que la crise du crédit en Espagne, en Grèce et ailleurs. La politique de Trump va faire exploser ce modèle.

Mais ni l’un ni l’autre des partis au pouvoir en Allemagne n’a encore imaginé une alternative ou préparé le chemin vers un autre modèle. L’Allemagne doit réorienter son industrie vers la consommation locale. Il faut augmenter le pouvoir d’achat du grand public grâce à des salaires plus élevés et des impôts plus faibles. Une TVA plus dégressive et plus basse, compensée par des taxes progressives plus élevées sur les revenus non liés au travail serait une solution. Si de telles mesures ne sont pas prises à temps, les dégâts économiques seront importants et ouvriront la voie à une droite démagogue.

Moon of Alabama

Traduction : Dominique Muselet

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