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Le dernier billet

ceci est l'ultime billet du FDLS

Billet du 23 septembre 2012, Front de Lutte des Syndicalistes.

Le « der des der », après une série de 82 billets.

Chers amis et camarades

C’est ici le dernier billet du Front de Lutte des Syndicalistes, le 82ème billet depuis décembre 2011. C’est donc la fin d’un cycle, la fin d’une tentative pour créer l’unité en se basant sur des réalités concrètes, ce n’est pas un échec mais la puissance du politiquement correct créé par la démocratie bourgeoise l’a emportée sur la conscience de classe et de masse, la transformation d’une classe en soi dans une classe pour soi, qui pourtant est notre seule solution pour ce sortir du bourbier capitaliste dans lequel on s’enfonce un peu plus chaque jour.

Bien sûr ici et là les luttes vont continuer, et bien sûr elles resteront corporatistes ou individualisées au niveau d’une entreprise, d’un service, d’une branche… chacun voyant d’abord ses propres intérêts qui pourtant sont les intérêts de tous.

Ce n’est pas la faute des travailleurs eux-mêmes, qu’ils soient de la classe ouvrière ou non, à qui, trop souvent, la pierre est jetée parce qu’il est difficile de les mobiliser dans cette chimère édulcorée qu’est le « tous ensemble ».

Aussi, on pourrait dire le « tous ensemble, oui, oui… ! Mais pas trop » puisque pour créer le rapport de force, il faut un travail de fond et d’unité sur la base des réalités matérialistes, un travail difficile et contraignant, un travail d’explications et de réflexions collectives, qui mange les vies personnelles et qui ne nourrit ni les égocentrismes ni les plans de carrière.

C’est du temps de travail qui n’est payé que des dizaines d’années plus tard quand on a réussi, mais jamais quand on échoue.

Ceci induit donc que peu de camarades prennent le risque en craignant que ce travail difficile et contraignant vers les larges masses, avec leurs consciences de classe à reconstruire ou leurs propres contradictions issues des contradictions mêmes générées par le système bourgeois et libéral, soit du travail gratuit ou qu’il ne profite qu’à une minorité d’opportunistes ou à des politiciens en mal de reconnaissance.

Pourtant le moment est propice et il ne l’a jamais été autant depuis des décennies : donc imaginez-vous une comète qui traverse l’univers avec une trajectoire elliptique (ovale), elle ne passe près de notre planète que tous les 100 ans, le moment propice de l’observer est court et il faut donc en profiter pour ne pas la louper, pour cela il faut se préparer, ce qui exige un travail collectif en aval.

Tout au long de ces 10 mois d’écriture de nos billets, nous avons tenté de vous l’expliquer simplement en partant de nos propres réalités de classe sociale. La manière employée était certes théorisée, parfois rude, et parfois même contradictoire avec nos consciences, mais toujours en partant du centre d’un cercle qui représentait notre réalité, lequel aurait dû s’agrandir dans le temps. Nous ne voulions pas comme trop souvent il est fait, partir des idées venues de la stratosphère qui sont à des milliers de kilomètres de notre réalité quotidienne.

Jamais au cours de ces 10 mois, dans les 81 billets diffusés, nous n’avons eu une position sectaire même si des mises au point ont eu lieu pour contrarier des stratégies qui allaient contre l’unité de notre classe et faisaient la part belle aux fascistes.

Nous avons appelé à lutter au côté du Front de Gauche, parce que nous étions et le sommes encore, persuadés que ce Front politique a un avenir s’il n’est pas gangréné par des luttes intestines liées à des strapontins politiciens.

Pour autant, nous n’avons jamais été à la botte ou sommes restés l’arme au pied, nous avons été critiques quand il fallait être critique, et le billet du 21 septembre l’est plus que d’autres, car il concerne une position ambigüe quant à la guerre possible au Moyen-Orient, la poudrière du monde qui peut faire sauter la planète à tout moment.

De nombreux camarades, notamment les plus prolétaires, se sont engagés avec force et détermination dans les campagnes électorales : pour les booster, pour les rendre visibles, pour les bolchéviser (les rendre majoritaires) et mettre en contradiction la social-démocratie qui représente la gauche du capital, et les ultralibéraux et leur bras armé fasciste qui représente le capitalisme monopoliste et impérialiste.

D’autres camarades ont été plus frileux, les uns par peur d’un nouveau mai 2002, ce qui tout à leur honneur et tout à fait compréhensible (nous l’avons d’ailleurs écrit), les autres par crainte de pseudos représailles liées à leurs fonctions, à leurs contrats, à leurs anciennes et présentes affinités avec des élus politiques qui font la pluie et le beau temps sur les carrières, ce qui est moins reluisant quand on est syndicalistes au service des travailleurs quels qu’ils soient.
Enfin, d’autres sont restés en dilettante, attendant que cela se passe sans se montrer ni s’engager dans ce Front des forces de progrès, mais soyons tolérants, ceci est une réalité de la vie dans un système qui individualise par crainte du collectivisme. Toutefois aujourd’hui, force est de constater que beaucoup de ceux-là pestent contre la politique gouvernementale en tirant des coups de fusil après la bataille comme s’il fallait qu’ils justifient qu’ils ont utilisé leurs armes.

Durant ces 10 mois, les 82 billets et les diffusions d’articles n’ont jamais été professorales, et nous n’avons jamais voulu paraître comme des donneurs de leçons. Nous avons réfléchi collectivement selon notre conscience de classe pour informer ceux qui sont censés être à l’avant-garde des masses et de notre garde.

Nous avons toujours voulu être terre-à -terre et en phase avec ce qui nous touche collectivement au plus près, c’est-à -dire nos conditions de vie et de travail dans ce monde où l’exploitation capitaliste fait des ravages au point que 6 millions de travailleurs, allant des classes populaires aux élites petites bourgeoises, votent consciemment pour les candidats d’extrême-droite, autant aux présidentielles qu’aux législatives.

Nous avons lancé des alertes vigilances sur cette montée inquiétante des idées fascistes, mais ont-elles été entendues ? A croire que non, puisque personne ne s’en inquiète plus que cela, et pourtant l’histoire démontre que le laxisme de la gauche a permis aux nazis de prendre le pouvoir avec l’aide du patronat de la droite classique ! Hitler avait promis une vie meilleure aux travailleurs allemands, une décennie plus tard, il en manqué plus de 6 millions sur les registres des vivants. Les travailleurs qui l’avaient suivi, étaient enterrés six pieds sous terre, gisaient au fond des mers, ou avaient été exterminés dans les camps de la mort. 6 le chiffre du diable !

Nous avions dit « attention ! », mais le loup est entré au Parlement en 2012, pour 2014, le loup veut prendre 55 mairies de plus de 30 000 habitants, nous redisons « attention, le loup est un animal patient et vicieux qui chasse en meutes »

En dédiabolisant le parti fasciste pour le rendre convenable, une grave erreur a été commise, et si le Front de Gauche n’avait pas appuyé sur le danger fasciste, la blonde pouvait être au second tour, et si Mélenchon ne s’était pas sacrifié à Hénin-Beaumont (sacrifice relatif avec l’aide de certains calculateurs opportunistes), la blonde, fille du père, entrait au Parlement. Aussi n’en déplaise, on peut légitimement penser que la majorité actuelle aurait au pire, préféré l’entrée de Le Pen au Parlement, que l’entrée de Mélenchon dans ce Parlement, car ce dernier pouvait dynamiter la gauche parlementaire social-démocrate en la mettant en contradiction, donc de fait en contrariant les alliances électoralistes dans les élections locales. Nous ne sommes plus loin du « plutôt Hitler que le Front Populaire » de la bourgeoisie des années 30.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une désunion qui nuit aux intérêts de classe des travailleurs, cela se mesure par le sentiment d’impuissance constaté dans les masses et dans les syndicats.

Aussi, le rôle de l’avant-garde ouvrière, syndiquée, formée et politisée doit être de changer cette mentalité fataliste qui gagne les larges masses en s’adressant directement à elles sur la base de leurs revendications légitimes et collectives basées sur leur vécu quotidien.

A l’usine, dans le service, dans le quartier, quoi de plus terrible que de penser seul dans son coin en se basant sur les cancans des média et les déclarations patronales et politiciennes, élites inféodées au système.

Face à cette propagande, il faut une contre-propagande, face au sentiment d’impuissance il faut de la positivité.

C’est pour cette raison que les informations doivent circuler pour contrarier tous les plans patronaux et les stratégies politiques qui infantilisent les masses.

Si chacun garde pour lui, cela ne profite pas aux autres, c’est une logique du capital « le fameux : confidentiel ».

Si dans les entreprises et services, il n’y a aucune contre-propagande pour faire face aux plans de licenciements, pour faire face à la mise en place du chômage partiel imposé par l’économie de marché, pour faire face aux discriminations et au racisme ordinaire, pour mettre en avant les véritables revendications des travailleurs, et non pas celles évoquées par des élites décalées, à termes la chute risque d’être douloureuse voire mortelle. Idem dans les zones et quartiers populaires qui actuellement n’entendent qu’un son de cloche : « se serrer encore la ceinture »

Aussi, nous le répétons, une barricade n’a toujours que deux côtés, jamais trois ! Le capitalisme ne sera jamais social, tout comme l’Europe ne sera jamais sociale, ils sont des armes de guerre contre les travailleurs, contre leurs droits et leurs acquis sociaux historiques, contre leur liberté et leur droit d’expression contradictoire.

Merci de nous avoir lu pendant ces 10 mois et 82 billets du Front de Lutte des Syndicalistes. Vigilance, certes une voix s’éteint mais une autre réapparaîtra, il y aura toujours des camarades pour maintenir l’étincelle !

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