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« Le Grand Soir » au Tibet.

Sur invitation, Maxime Vivas est au Tibet avec un groupe de journalistes (Le Figaro, Le Monde et deux journalistes free-lance). Il nous livre ici une première approche de la question tibétaine en la replaçant dans le contexte qui la projeta sous les feux de l’actualité lors du passage de la flamme olympique à Paris en avril 2008.

Dans un autre article à venir, il dira ce qu’il a vu et qui rompt avec le discours ambiant.

LGS.

Le rude et haut pays des monastères, de la sérénité, de l’amour du prochain, de l’harmonie, le pays annexé, appauvri, privé de sa culture, victime d’un « génocide ethnique », martyrisé par la puissance coloniale, tel est, en quelques mots, l’image du Tibet, si répandue que quiconque se hasarde à en dessiner une autre, ou même simplement à la nuancer, s’expose à un collage dorsal d’étiquettes infamantes.

C’est le risque qu’il me plaît de prendre pour Le Grand Soir à l’occasion d’un voyage journalistique au Tibet.

Tout d’abord, un résumé des épisodes précédents.

En 2008, Reporters sans frontières, « ONG » subventionnée par les USA et Taïwan (1) a déployé un activisme forcené (qui a culminé au mois d’avril lors du passage de la flamme olympique à Paris) contre les J.O. de Pékin.

On se souvient qu’il s’ensuivit une brouille qui se traduisit par des suspensions de signatures de contrats ainsi que par la montée d’un sentiment anti-français en Chine, pays où la France était très aimée depuis que le général De Gaulle avait avancé une idée alors saugrenue : la Chine représentée à l’ONU ne devait plus être Formose (Taïwan) mais la Chine continentale, dont la capitale est Pékin.

Pour réparer les dégâts, le gouvernement français dut dépêcher d’urgence plusieurs émissaires de hauts rangs, dont Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre. Pour l’anecdote, l’interprète (remarquable) qui nous est affectée fut celle de J.P. Raffarin, lors de sa mission de pompier volant.

La campagne « pour la liberté du Tibet » et pour la promotion du dalaï lama (et non plus pour la liberté de la presse stricto sensu) fut allègrement menée par un Robert Ménard qui obtint un résultat inattendu : l’opinion publique étant chauffée à blanc pour la défense des moines, le président de la république française hésita à participer à la cérémonie d’ouverture des jeux, tergiversa, se décida au dernier moment, ne fit qu’un rapide aller-retour tandis que nos grands amis (et concurrents sur cet immense marché) états-uniens y étaient présents, avant, pendant et après, en la personne de George W. Bush. Présence prolongée qui ne suscita aucune vague de réprobation chez RSF et dans les médias qui popularisaient ses indignations à géométrie variable.

Ce que le public (celui qui croyait défendre la liberté de la presse en achetant les agendas, calendriers, albums photos, sacs à dos, DVD, tee-shirts, etc. de l’épicerie ménardienne) ne sait pas, c’est que quelques mois auparavant, Robert Ménard avait été invité en Chine par le gouvernement chinois, qu’il y fut reçu quasiment comme un chef d’Etat et que des choses lui avaient été dites et montrées qui, sans être assez convaincantes sans doute pour faire adhérer cet ancien trotskiste au Parti communiste chinois, auraient pu sans doute édulcorer son manichéisme habituel dont on ne voit pas toujours bien en quoi il est utile à la liberté de la presse, ni à celle des journalistes qui sont morts en trop grand nombre ces dernières années sur des champs de bataille sans émouvoir aux larmes RSF, ni même utile à la démocratie (surtout s’il s’agit de promouvoir une théocratie), mais dont il est facile de constater qu’il nuit souvent aux intérêts de notre pays (qui le subventionne, hélas !).

Bref, les autorités chinoises n’ayant pas été en mesure de promettre la dissolution du PCC et l’adoption d’une démocratie « à la française » avant l’ouverture des jeux, Ménard s’employa à prôner le boycott par le président français (pas par le président états-unien. Ceux qui ont lu mon livre : « La face cachée de reporters sans frontières » savent pourquoi).

Ce préambule, pour dire que les Chinois, ayant lu mon livre, ont pensé que je pourrais faire partie d’une délégation de journalistes français invités en juillet 2010 à venir voir à Llassa, au Tibet. Je n’ignore pas la suspicion qui naîtra à mon égard pour avoir répondu favorablement. Mes amis et mon entourage m’ont prévenu contre les risques d’instrumentalisation : « Ils » vont te bourrer le mou, « ils » te montreront ce qu’ils veulent, « ils » t’empêcheront de parler avec les tibétains (en tibétain ?), etc.

On se demande pourquoi ces mises en garde ne sont jamais faites aux journalistes qui se font inviter par charters entier par le roi du Maroc ou autres potentats qui leur donnent matière à ne pas les blâmer et leur laissent le loisir de braquer le canon de leur stylo vers d’autres pays sur qui ça tombe comme à Gravelotte avec une régularité de métronome.

Bref, je me suis dit que le paradoxe serait qu’un ennemi juré de ce pays y ait paradé alors que moi, qui jamais ne fus « maoïste » à l’époque où c’était la mode et où j’avais l’âge idéal pour m’enflammer à la lecture du petit livre rouge, devrais m’en tenir éloigné, lesté que je serais d’une tardive naïveté propice à tous les endoctrinements. Par ailleurs, il se trouve que les Chinois connaissent le site Le Grand Soir, qu’ils ont pu y noter la rareté des informations sur leur pays et que mon implication dans ce site m’interdisait, sauf par douillette lâcheté, de fuir le sujet, de me taire et de laisser d’autres écrire seuls sur une nation qui regroupe presque le cinquième des habitants de la planète.

Et c’est ainsi qu’en ce mois de juillet, j’ai atterri à l’aéroport de Beijing. Terminal flambant neuf : plafond en voûte, d’une hauteur de cathédrale et d’une beauté architecturale qui sidère. A peine sorti de la passerelle de son avion, le touriste est cueilli par cette démonstration de la puissance, du modernisme et du raffinement de la Chine. D’emblée, elle montre ses muscles huilés et souples et elle ne cessera de la faire avec son fameux sourire (forcément énigmatique).

Formalités de douane rapides et minimales. Je constaterai plus tard que les contrôles tatillons s’exercent pour les vols intérieurs et qu’on n’entre pas au Tibet avec un dangereux briquet en poche.

J’étais déjà venu en Chine en avril 2008 pour y rendre visite à un de mes fils qui y travaillait. Informée de ce voyage par mon éditeur, une journaliste du Figaro s’employa à me dénoncer à ses lecteurs en ces termes « Un écrivain toulousain, en villégiature en Chine, cela ne s’invente pas... » (comprendre : alors que le peuple tibétain vient de se faire massacrer par l’armée chinoise... ). Elle pourra ajouter aujourd’hui que j’ai récidivé, sur les lieux même du crime, et avec un de ses confrères. En tout cas, cette petite phrase a sans doute pesé dans ma décision d’aller y voir quand l’occasion m’en fut donnée.

J’ai déjà raconté ici que, via Internet (mal bridé dans l’Empire du Milieu par des filtres... vendus par une entreprise française) j’avais visionné dans un hôtel chinois l’émission violemment anti-chinoise de France 2 « Compléments d’enquête » à laquelle je devais participer en avril 2008. La veille de mon départ, 3 journalistes étaient en effet descendus me voir chez moi à Toulouse. Je leur avais consacré presque 5 heures dont 2 pour le filmage. Il en était resté 15 secondes où je n’apparaissais pas et où l’on voyait en tout et pour tout la couverture de mon livre deux titres de chapitres et deux lignes sur la National Endowment for Democracy (NED). Par contre, Robert Ménard s’y exprimait à loisir (2). Dure, la censure made in France !

N’avais-je pas là une troisième raison (rancunière ?) d’aller sur place et de voir, de mes yeux ?

Pendant le séjour d’avril 2008, je m’étais rendu au Centre Culturel français, où j’appris qu’il y avait de petites manifestations anti-françaises dans le pays. Il nous était recommandé d’être discrets et prudents. On n’imagine pas, en France, l’importance du mot chinois « mianzi ». Perdre « mianzi », c’est perdre la face, subir un affront. C’est ainsi que les Chinois ont perçu les péripéties autour de la flamme olympique à Paris. Je note que les guides de voyage et un excellent polar (« Meurtres à Pékin » Peter May, éditions Actes Sud, Babel noir) insistent sur cet aspect de la susceptibilité des citoyens chinois. Il eut fallu que les manifestants anti-flamme le sachent. En l’ignorant, ils ont créé un problème avec la légèreté d’un troupeau d’éléphants incultes dans un magasin de porcelaine de l’époque Ming.

Je suis arrivé il y peu à Llassa. Dans les jours qui viennent, je confronterai ce qu’on m’a dit en France du Tibet à ce que je verrai durant mon séjour.

Parmi mes compagnons de voyage, un journaliste du Figaro, un ancien journaliste du Figaro aujourd’hui indépendant et sa femme, journaliste-écrivain et un journaliste du Monde.

Je ne suis pas sûr que mes compagnons, (au demeurant de fort bonne compagnie), verront la même chose que moi. A quoi bon voyager, disait Sénèque, si tu t’emportes avec toi ? Certes, mais il est probable que chacun de nous a emporté un bout de ce qu’il est en France et une partie du média dans lequel il s’exprime.

Je veux conclure pour aujourd’hui en ajoutant ceci : s’il est permis de relater un voyage à New York sans évoquer les centaines de milliers de civils tués en Irak depuis que les USA ont choisi de porter le fer et le feu dans ce pays, où de rappeler le génocide des indiens, je compte user du même droit pour le Tibet. J’en parlerai sans doute sans traiter de la Révolution culturelle et de la place Tian’an men. Tant pis pour ceux qui en déduiront que cette prétention exorbitante s’apparente à l’apologie de Mao. J’aimerais parler du sujet pour lequel je suis là , à 3600 mètres d’altitude, sur « le toit du monde ».

Pour l’instant j’ai pu visiter avec mes confrères le palais de Potala, ex-lieu de résidence principal des dalaï-lama, le temple de Jokhang, (deux monuments protégés et visités par une foule serrée de fidèles et de moines avec une ferveur religieuse qui s’apparente à du fanatisme et qui m’a rendu malade mieux que le mal des montagnes), des entreprises modernes et en plein essor, une université où des chercheurs ont réussi à créer des programmes informatiques en langue tibétaine dont l’écriture vient (et ressemble à ) du sanscrit, un musée où la culture tibétaine est mise en avant, un hôpital où les médecins appliquent et enseignent la médecine traditionnelle tibétaine, fabriquent des médicaments selon des recettes ancestrales du Tibet. J’ai vu les enseignes des magasins, les noms des rues, les panneaux indicateurs, écrits en mandarin et en tibétain ainsi que des journaux.

Je me dis qu’il y a chez nous des cultures régionales qui aimeraient être brimées de la sorte, en bénéficiant de surcroît d’un enseignement obligatoire de leur langue dans les écoles dès les premières classes et de programmes de radios et de télévisons.

Je me dis aussi que les Français sont bizarres avec leur poutre dans l’oeil et leur logique peu cartésienne qui les fait chérir la laïcité et rêver d’une province chinoise qui rétablirait la confusion entre l’Eglise et l’Etat, qui les fait approuver l’idée d’une partition dont ils ne voudraient certes pas chez nous (les Corses, les Basques et les Bretons me comprendront).

Bref, de même que le bon sens interdit de militer pour l’importation en France du système politique chinois, le militantisme à Paris pour un « Tibet libre » dirigé par le dalaï-lama n’a d’excuse que le manque d’information. J’apporterai bientôt ici des éléments dont j’espère qu’ils seront recevables par ceux de nos lecteurs qui trouvent des vertus à la loi de 1905 et à quelques autres dispositions de notre Constitution.

Depuis Llassa
Maxime Vivas
pour Le Grand Soir.

à suivre...

Les trois parties :

 « Le Grand Soir » au Tibet : http://www.legrandsoir.info/Le-Grand-Soir-au-Tibet.html

 Choses vues au Tibet : http://www.legrandsoir.info/Choses-vues-au-Tibet-2.html

 Tibet : un pacifiste chez les bouddhistes : http://www.legrandsoir.info/Tibet-un-pacifiste-chez-les-bouddhistes-3.html

Notes

(1) La même semaine, Le Parisien du 13 avril 2008 nous avait appris que Ménard est « un brin faux-cul », qu’il s’avoue « colérique et caractériel ». Cet « obscur journaliste de Radio France Hérault » qui « a failli devenir prêtre », respecte « l’engagement » de son père dans l’OAS.

Et la démocratie, alors ? Et le « Tu ne plastiqueras point » ? Passons...

(2) D’après Jean-Guy Allard, journaliste canadien en poste à La Havane, RSF a reçu un chèque de 100 000 dollars de Taïwan : « Ménard a voyagé le 28 janvier 2007 au pays de Tchang Kaï-chek pour recevoir son prix des mains du président Chen Shui-bian qui agissait au nom de la Fondation taïwanaise pour la démocratie, un organisme para-gouvernemental… » En acceptant le chèque, affirme le journaliste, Ménard s’est engagé à créer un site web pour attaquer la République populaire de Chine. RSF est donc payée (je l’ai démontré et j’ai donné les chiffres au dollar près) par des officines US écran de la CIA dont l’une se nomme la Fondation nationale pour la démocratie ( NED : National endowment for democracy). S’y ajoute la Fondation taïwanaise pour la démocratie. Quelle originalité dans le choix des noms ! A mon accusation étayée d’être ion subventionné par des paravents de la CIA, Robert Ménard rétorque « Et pourquoi pas par le KGB ? » Parce que ce n’est pas établi, Bob.

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COMMENTAIRES  

25/07/2010 12:15 par Vanille

Le Dalaï Lama n’a rien à voir avec Robert Ménard. Quelle ignorance !!!! Si tout le reste est à l’avenant....

Découvrir le Tibet d’aujourd’hui et rapporter le point de vue des Chinois ou celui de l’actuelle bourgeoisie tibétaine, pourquoi pas. Mais pitié pour la lectrice que je suis. Moi, comme beaucoup d’autres, connaissons La question tibétaine depuis fort longtemps. Nous ne sommes pas idiots et nous savons que la réalité n’est pas monocolore. Mais, il n’en reste pas moins que le Tibet est une région colonisée, avec tout ce que cela représente de souffrances et de destructions, comme partout ailleurs.
Le Kosovo s’est auto-proclamé indépendant (soutenu par les Américains) la plupart des Etats l’ont reconnu. Les Tibétains peuvent-ils en faire autant ? Y auraient-ils beaucoup de pays pour braver la Chine afin de reconnaitre ce nouvel Etat ?

25/07/2010 19:21 par legrandsoir

« Le Dalaï Lama n’a rien à voir avec Robert Ménard. Quelle ignorance !!!! Si tout le reste est à l’avenant.... »

Vous démarrez toujours au quart de tour ? En général, il faut lire un article et réagir ensuite. C’est mieux.

26/07/2010 01:37 par Aacitoyen

Merci d’avoir le courage d’aborder ce sujet ultra sensible.

J’étais partisan d’une indépendance tibétaine jusqu’à ce que je découvre la réalité des choses après les émeutes de mars 2008 et les mensonges diffusés dans toute la presse occidentale. J’ai été particulièrement choqué par l’utilisation des vidéos tournées en Inde et au Népal pour accuser de violences la police chinoise.

Une vidéo explique la manipulation sur France 2 :

Tibet grosse manip de Arlette Chabot France 2

En réalité, l’opinion publique est formatée par des décennies de propagande américaine renforçant le sentiment d’appartenance ethnique tibétaine et renforçant le racisme au Tibet. Le but est bien sûr de déstabiliser la Chine pour des raisons idéologiques, puis économiques. C’est une technique utilisée partout : "diviser pour mieux régner", elle débouche sur des guerres fratricides.

Vous trouverez de nombreuses informations sur ce site :

Tibet et jeux olympiques

Pour mieux comprendre la situation, je suis allé à Lhassa cet hiver. Mon analyse est que les tibétains souffrent plus d’un endoctrinement religieux que d’une persécution chinoise. J’ai encore la vision d’une petite fille de cinq ans qui faisait le tour du Jokhang en se prosternant à plat ventre, pauvre fillette.

26/07/2010 09:22 par Incredule

"Bref, de même que le bon sens interdit de militer pour l’importation en France du système politique chinois, le militantisme à Paris pour un « Tibet libre » dirigé par le dalaï-lama n’a d’excuse que le manque d’information."
Voilà qui, malheureusement, augure mal de la suite. Car si vous reprochez aux autres ses préjugés, vous affichez les vôtres, qui ne valent pas mieux. Comme les propagandistes chinois, vous faites mine de ne pas savoir que le DLama a, presque dès le début de son exil, déclaré son intention de mettre fin au régime théocratique et d’instaurer un système démocratique, ce qu’il a fait avec la création d’un Kashag et la tenue d’élections libres . On ne peut pas en dire autant du régime Chinois au Tibet. Vous montrez bien, en étant par exemple malade de la foi des Tibétains, que vous ne comprenez sans doute pas et qui est un choix personnel qui n’a rien a voir avec un système ou un autre, que vous prenez parti dès le début de votre enquête. Quant aux prétendus progrès matériels du Tibet, que vaut un bonheur que l’on impose contre le gré d’un peuple ? On a connu ça avec l’union soviétique, ou la colonisation française si ça vous chante (sans le mensonge de la "libération" du peuple, si l’on est honnête). Tout ce qu’affirme la propagande chinoise n’est qu’écran de fumée quand on connait bien le problème. S’il y a eu tentative de faux reportage du côté tibétain en exil (mais qui le leur reprocherait vu que de l’autre côté on ne se prive pas de mentir systématiquement) on peut sincèrement douter de la bonne foi des Chinois en voyant ce qu’ils cachent même à leur population Han (par exemple Tian An Men n’a jamais bien sûr existé, et il est interdit d’en faire mention sur Internet). Le tibet est à présent entièrement cadenassé et la moindre velléité de liberté (la possession d’un drapeau traditionnel par ex) déclenche une punition sans commune mesure avec la faute. Bref la situation est malheureusement pire qu’avant. Même les Tibétains pro-chinois sont lourdement condamnés pour un rien, tant est profonde la peur irrationnelle de perdre le moindre contrôle, ce qui au contraire ne fait qu’empirer l’aversion pour les Hans dans la population tibétaine. Comme au Xinjiang, les Chinois se préparent des lendemains chargés de haine en ne croyant qu’à la force. Vous n’arriverez pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

26/07/2010 11:41 par legrandsoir

« déclaré son intention de mettre fin au régime théocratique et d’instaurer un système démocratique »

Son "intention"... Sauf que la Constitution qu’il propose n’a de démocratique que le nom. C’est chouette d’avoir un dieu vivant comme président (non élu) ? Brrr...

Vessies ? Lanternes ?

26/07/2010 13:28 par Sierra

Juste une petite question : Qui finance le Dalaï Lama ?

Sur mon pseudo tu cliqueras et la réponse tu auras.

26/07/2010 14:40 par bolivariana

@ Vanille : de grâce, un peu de retenue. Tachez plutôt de faire preuve de la légendaire tolérance tibétaine.

S’il y a un quelconque lien entre le Dalaï Lama et Robert Ménard, c’est peut-être le fait que le pauvre moine a été longuement financé par la CIA. http://www.alterinfo.net/Le-Role-de-la-CIA-Derriere-le-Voile-de-Respectabilite-du-Dalai-Lama-Suivi-de-Cohn-Bendit-et-le-Tibet-Ta-Gueule-_a18169.html

Il me semble qu’en aucun cas Maxime Vivas dénigre le droit d’un peuple à disposer de son futur et à obtenir l’indépendance. Peut-être encore faudrait-il savoir ce que les tibétains souhaitent vraiment avant de s’aventurer dans de telles déclarations.

Bonne journée,

Amparo

26/07/2010 15:33 par C. LOTY MALEBRANCHE

Viva Vivas ! Bon réquisitoire, mon vieux. Je propose à Lgs et aux lecteurs d’aller voir cet article dont voici le lien.

http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article3995

26/07/2010 16:17 par Maxime Vivas

Pour vanille qui écrit : « Découvrir le Tibet d’aujourd’hui et rapporter le point de vue des Chinois ou celui de l’actuelle bourgeoisie tibétaine, pourquoi pas ».

Evitons le procès d’intention avec ce qu’il peut avoir d’inutilement vexatoire. Les points de vue favorables au dalaï lama et au boudhisme sont pléthoriques dans nos médias. Si je rapporte bientôt celui des autorités chinoises, j’aurai fait ce que fait Le Grand Soir : donner à lire des choses qu’on ne lit pas ailleurs. Au lecteur d’en faire ce qu’il voudra. Mais vous supposez aussi a priori que ce je raconterai de ce que j’ai vu ne vaut pas. Mon bas niveau d’honnêteté intellectuelle en est sans doute la cause. Je vous suggère de poursuivre dans le respect mutuel.

Pour Incrédule qui écrit  :« Comme les propagandistes chinois, vous faites mine de ne pas savoir que le DLama a, presque dès le début de son exil, déclaré son intention de mettre fin au régime théocratique et d’instaurer un système démocratique, ce qu’il a fait avec la création d’un Kashag et la tenue d’élections libres » .

Je vous démontrerai, non pas en citant les Chinois, mais le DL, que vos informations sont fausses.

Je suis encore au Tibet et mes journées sont trop remplies pour que je puisse aller plus loin dans l’immédiat. Mais je prendrai du temps à mon retour en France.

Que s’ouvre alors ici un dialogue sans anathèmes comme il est d’usage sur LGS.

26/07/2010 20:40 par bolivariana

d’ailleurs, à quoi bon critiquer le fait que l’on rapporte le point de vue "chinois", comme vous dites, Vanille ? Un tibétain est un chinois, jusqu’à preuve du contraire, autant qu’un habitant de Shanghai ou de Pékin, comme est français un breton ou un alsacien. Après, si par chinois, vous entendez Han en tant qu’entité culturelle et surtout raciale, c’est sûr que là , le débat va se corser. On ne sera plus que sur le plan racial, "d’identité nationale" chinoise ou tibétaine.

27/07/2010 11:59 par Sierra

@bolivariana

D’autant que le Tibet est chinois depuis plus longtemps que la Bretagne est Française.

28/07/2010 01:57 par Olivier

Bonjour,

je tenais juste à contrebalancer un peu ce papier.
Je vis à Pékin et je connais très bien la Chine (depuis environ 10 ans).
Je précise que j’aime beaucoup le peuple chinois et sa civilisation.
J’ai des amis chinois avec lesquelles j’ai de nombreuses discussions passionnantes sur toute sorte de sujets dont parfois (sujet délicat...) le Tibet.

Si vous lisez certains blogs de Chinois comme celui de l’écrivain Han Han (qui de plus a un sens de l’humour extraordinaire), vous constatez très vite que la plupart d’entre eux n’ont aucun respect pour le pouvoir actuel alors que par ailleurs, ils sont extrêmement amoureux de leur pays. Il faut déjà bien différencier ces deux aspects ce qui évite de tomber dans la confusion "pro" ou "anti" Chine.

Par contre, on ne peut sérieusement pas être pro PCC ! Surtout si l’on aime la Chine et son peuple.
Oui, la poussée économique est spectaculaire mais elle est due à 300% à un capitalisme forcené qui n’a de près ou de loin RIEN à voir avec une quelconque forme de communisme. D’ailleurs le PCC devrait signifier Parti Capitaliste de Chine tant il n’y a plus une once de communisme dans ce pays si ce n’est le maintien au pouvoir d’une élite totalitaire.

Pour le Tibet, nos regards divergent également. J’y vais chaque année et il est évident que c’est un pays occupé. Je m’étonne d’ailleurs que vous ne parliez pas des patrouilles militaires présentes partout à Lhassa. J’en ai des rouleaux de pellicules pleins. A moins que pendant la visite guidée des journalistes... Vous ne parlez pas non plus des check-points incessants à passer lorsque l’on s’éloigne de Lhassa.

Et quel intérêt il y a-t-il pour vous de visiter le Potala et le Jokhang si la chose religieuse vous donne la nausée ? Oui, la ferveur bouddhiste des Tibétains est impressionnante mais c’est leur droit non ? Ils sont chez eux me semble-t-il.

Pourquoi plutôt ne pas demander à visiter les prisons ? Voilà un sujet journalistique qui sortirait des sentiers battus car vos descriptions correspondent au parcours rituel donné aux invités officiels. Je vous annonce d’ailleurs qu’il vous reste à voir un village "formidable" où les gens sont très heureux et reconnaissants de ce que leur a apporté la Mère Patrie. Si, si, vous allez voir, ils sont vraiment ravis et ont tous des petits drapeaux rouges sur leurs toits à côté de ceux de prières.

Mais curieusement, lorsque l’on sort de ce cadre et que des Tibétains vous accordent leur confiance, le discours est tout autre. Et là , on entend des histoires de prison, de tortures, de répression religieuse, etc. L’un de mes amis a été condamné à 15 ans de prison et croyez-moi, c’est quelqu’un de tout à fait inoffensif. Par contre, oui, il a envoyé quelques mails à l’étranger pour rendre compte de la situation en 2008. 15 ans... Moi c’est plutôt ça qui me rend malade.

Olivier (depuis Pékin avec un VPN pour échapper à la censure)

28/07/2010 14:14 par Thomas Villiers

Merci Olivier. Car la Chine, si elle est une force diplomatique au conseil de sécurité pour les états persécutés par l’occident, demeure une horreur. L’immonde système politico-économique chinois en fait le pays des travailleurs esclaves, pour le bonheur des grandes entreprises occidentales et locales.
C’est la Barbarie d’un capitalisme à odeur féodale.

28/07/2010 14:35 par Marie

Bonjour,

je tenais juste à contrebalancer un peu ce papier. Je vis à Cuba et je connais très bien la Cuba (depuis environ 10 ans). Je précise que j’aime beaucoup le peuple Cubain et sa civilisation. J’ai des amis Cubains (Yoani Sanchez) avec lesquelles j’ai de nombreuses discussions passionnantes sur toute sorte de sujets dont parfois (sujet délicat...) ...

Si vous lisez certains blogs de Cubains comme celui de l’écrivain Zoe Valdes (qui de plus a un sens de l’humour extraordinaire), vous constatez très vite que la plupart d’entre eux n’ont aucun respect pour le pouvoir actuel alors que par ailleurs, ils sont extrêmement amoureux de leur pays.

Il faut déjà bien différencier ces deux aspects ce qui évite de tomber dans la confusion "pro" ou "anti" castristes.

Mais trêve de plaisanteries...et qu’Olivier m’excuse s’il est réellement de bonne foi mais c’est à cela que son commentaire m’a fait penser à l’instant ou je l’ai lu.

Je vous suggère de lire pour contrebalancer à mon tour le commentaire d’Olivier l’article suivant :

Un voyage instructif en Chine - Réflexions d’un philosophe - par Doménico Losurdo

28/07/2010 17:11 par Fanch

Ouais, tout çà me rappelle étrangement une expo au musée de Tuol Sleng (Phnom Penh), où des journalistes reviennent sur la visite guidée faite par les Khmers rouges, et conviennent qu’ils furent bien naïfs...

On peut critiquer l’action des dirigeants chinois au Tibet (et même plus généralement en Chine, ou en Afrique) sans pour autant être un adepte du retour au féodalisme tibétain, ni non plus un partisan de l’empire universel américain. La réalité n’est pas forcément binaire. Sinon çà devient du Georges W Bush ("ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi"), et çà perd vite en pertinence.

Parlez donc avec des gens qui vivent dans le pays, et qui vous décriront les choses un peu moins superficiellement. Un voyage ne suffit pas, encore moins quand il est organisé, et surtout pas si c’est par les autorités locales... quel sketch !

PS : d’après ce que j’en sais, le message de l’actuel Dalai Lama est extrêmement pacifiste (il était même contre le boycott des JO), et très loin des messages orduriers que lui adressent les officiels chinois. On pourrait tout de même le mettre à son actif, et ne pas lui imputer les éventuels crimes commis par ses prédécesseurs (à moins de considérer qu’en vertu du principe de réincarnation, ce sont aussi les siens...).

28/07/2010 18:09 par V. Dedaj

Moi perso, plus j’entends toute cette admiration béate pour ce "dieu vivant" de Dalai Lama ...

un Dieu vivant financé par la CIA, organisation connue pour ses interventions philanthropiques et désintéressées et qui soutient le DL parce que celui-ci n’est qu’un chef spirituel et que bon, une fois le Tibet libre, la CIA le laissera volontiers les clés de la maison et ne lui demandera même pas de rembourser la note. Il est tellement pacifiste qu’il est ami avec un des plus grand criminels de guerre vivants : G.W. Bush

...plus je commence à le détester cordialement.

A tous les Dalai-Lamistes, merci de lire la belle constitution que le Dieu Vivant a concocté du haut de sa sagesse infinie.

Mais c’est quoi ces tarés ? C’est comme militer pour un chef catho réac à la tête d’un état qui ne serait plus grand comme un parc d’attraction et s’appellerait le Vatican mais occuperait une bonne partie de la Chine actuelle.

Hé, c’est vrai que ses adeptes doivent lui parler à travers un mouchoir parce que le commun des adeptes n’a pas le droit de lui adresser directement la parole à sa grande sainteté ? Le Dalai Lama, un Howard Hughes à la graisse de Yak ?

28/07/2010 19:38 par Sierra

Incroyable !!! J’en reviens pas !
Quand la Chine réussie économiquement c’est de l’ultra-capitalisme le plus dur, mais quand il s’agit du Tibet, ce sont d’effroyables communistes totalitaires.
Je cherche encore l’erreur.

28/07/2010 20:01 par Thomas Villiers

Attention, ne confondons pas Cuba et Chine. Cuba est petit pays avec des leaders franchement révolutionnaires appliquant le socialisme et un peuple qui en profite malgré tous les freinages et persécutions. La Chine est un pays capitaliste à discours communiste.

Le cruel régime de travail des ouvriers chinois permettant le bas prix des produits made in China, la disparité criante entre la masse laborieuse exploitée et la classe riche constituée en partie des dignitaires du parti enlèvent toute crédibilité au pouvoir chinois.

Toutefois, j’appuie la Chine en relations internationales, vu sa place au conseil de sécurité et le pôle politique qu’elle représente, face à l’occident, notamment pour la preotection des états petits et moyens persécutés par l’occident.

Quant au Dalaï Lama, c’est une marionnette de l’occident, sans intérêt à mes yeux.

28/07/2010 23:10 par legrandsoir

"Le cruel régime de travail des ouvriers chinois permettant le bas prix des produits made in China, la disparité criante entre la masse laborieuse exploitée et la classe riche constituée en partie des dignitaires du parti enlèvent toute crédibilité au pouvoir chinois."

Etes-vous certain de pouvoir simplifier ainsi un pays d’un milliard d’habitants ? D’où vous vient cette confiance soudaine (et inconsciente ?) aux médias occidentaux pour nous présenter la Chine ? Pouvez-vous me citer le nom du président de ce pays sans chercher sur Google ?

Si la Chine n’était qu’un enfer capitaliste, comment se fait-il que les médias occidentaux s’intéressent tant aux conditions de travail des ouvriers chinois - soudainement, comme ça, comme une vocation spontanée ? Avez-vous remarqué combien le sort des ouvriers les intéressent soudainement, lorsqu’ils sont là -bas et pas ailleurs ?

En un mot comme en cent : on n’est pas près de comprendre ce pays, et ce n’est pas sur les médias commerciaux qu’il faudra compter pour le faire.

29/07/2010 12:45 par emcee

"En un mot comme en cent : on n’est pas près de comprendre ce pays, et ce n’est pas sur les médias commerciaux qu’il faudra compter pour le faire".

Exactement ! Personne ne peut dire de façon sûre ce qui se passe réellement en Chine, un pays vaste, secret pour nous occidentaux - qui subissons, de surcroît, la propagande selon les intérêts des US et de leurs satellites - avec des populations très diverses et ce n’est certainement pas en simplifiant en "bons" et "méchants" que nous aurons la clé.

Quelqu’un dit : "oui, vous ne pouvez avoir qu’une vision partiale si vous écoutez les "Chinois" et la bourgeoisie Tibétaine". Veut-on dire que seuls les (env.) 6 millions de Tibétains lambda détiennent la Vérité ? Peuvent-ils également se prononcer pour les 56 autres nationalités reconnues officiellement ?

Peut-on également penser qu’une société théocratique archaïque soit un tant soit peu fiable quant à l’impartialité de sa vision globale de la situation ?

Le commentaire parle de "souffrances et de destructions" : tous les mouvements séparatistes utilisent également ces termes, avec plus ou moins de dramatisation de leurs conditions : il serait bien de préciser à quel point il y a "souffrances et destructions" au Tibet.

Ensuite, pour ma part, je trouve toujours suspect quand des stars internationales (pro-empire, donc) comme Richard Gere, Goldie Hawn, Harrison Ford, U2 et d’autres, plus préoccupées par leur nombril que par la misère du monde, se mobilisent pour une cause ou une population : j’aime autant avoir d’autres références.

D’autre part, si on regarde une carte du Tibet, on s’aperçoit d’abord qu’il représente près d’un quart de la superficie de la Chine, ce qui amputerait d’autant ce pays s’il y avait indépendance et, ensuite, que la position du Tibet en fait un point stratégique majeur pour les visées d’expansion de l’Occident et de l’acheminement du pétrole.

Non négligeable également : le Tibet possède des ressources minérales exceptionnelles, dont la plus grande réserve d’uranium.

Alors, peut-on imaginer qu’il s’agit là d’un mouvement désintéressé pour une théocratie (et on sait combien les US ont encouragé - et encouragent encore - les gouvernements théocratiques dans le monde, pour s’en servir d’alliés ou de boucs-émissaires) ?

Alors, en ce qui concerne l’"indépendance" éventuelle du Tibet, dans ces conditions, il ne faut pas rêver.

D’ailleurs, qu’est devenu le Kosovo, dont l’accès à l’indépendance est cité ici en exemple ? Si le pays est aujourd’hui extrêmement pauvre, certains n’y ont rien perdu, bien au contraire : une situation géographique stratégique pour faire passer un pipeline et une base américaine secrète installée au Kosovo depuis 1999 : le Camp Bondsteel, qu’il s’agissait de protéger.

Il faut donc être naïf pour croire que les mouvements pour l’indépendance sont des mouvements compassionnels qui visent à donner aux peuples leur autonomie.

Alors, moi, je veux bien que Maxime Vivas enquête autant que faire se peut sur place en dehors du discours officiel de l’occident qui me semble empreint d’une certaine subjectivité. Mais je peux me tromper.

29/07/2010 15:19 par Maxime Vivas

A Olivier qui écrit :
"... Je m’étonne d’ailleurs que vous ne parliez pas des patrouilles militaires présentes partout à Lhassa. J’en ai des rouleaux de pellicules pleins. A moins que pendant la visite guidée des journalistes... Vous ne parlez pas non plus des check-points incessants à passer lorsque l’on s’éloigne de Lhassa".

En presque une semaine à Llassa, je n’ai pas aperçu une seule patrouille de policiers ou de militaires. Je le faisais remarquer à mes confrères qui m’ont répondu qu’ils avaient vu des casernes. Exact, moi aussi. Il m’a fallu attendre le retour en France pour voir des militaires armées de mitraillettes arpenter les aéroports. Donc, cher Olivier, nous n’avons pas vu la même chose. Comme je ne vous soupçonne pas d’avoir confondu Bogota et Llassa et comme je vous crois de bonne foi, j’en déduis que les dates des observations expliquent cela. Les checks-points ? Sur 400 km de trajet à partir de Llassa : aucun.

Vous aurez sans doute l’occasion de voir que mes confrères du Monde et du Figaro ne me contredisent pas dans leurs articles à venir. Dès lors, vous ne m’accuserez plus d’avoir vu et d’avoir caché, puisque mes écrits seront validés par une presse insoupçonnable.

Dans quelques jours, je compte en dire plus sur le Tibet (qui est mon sujet), moins que certains de nos lecteurs sur la Chine (qui est leur sujet) sans naïveté, mais sans dalaï lamisme parisianiste bobo.

Je ne cesse de penser à ce proverbe arabe : "Donne un cheval à l’homme qui dit la vérité ; il en aura besoin pour s’enfuir".

Ne voit-on pas déjà des projectiles voler alors que je n’ai fait qu’évoquer les épisodes précédents sans rapporter les "choses vues" ces jours-ci ?

29/07/2010 16:10 par Joannès

BRAVO ! Maxime pour ce formidable reportage de la vérité ! Hélas à ton retour la vraie Gauche n’aura toujours pas de télé. pour s’exprimer et passer tes comptes-rendus à tous nos citoyens !!! Bon courage !

29/07/2010 19:28 par Sierra

Thomas Villiers nous disait....

"Le cruel régime de travail des ouvriers chinois permettant le bas prix des produits made in China"

Hum...ce n’est pas exactement ça. Mais je veux bien croire que les ouvriers chinois sont encore loin des 35 heures - que nous n’auront plus dans très peu de temps.

Au passage, les salaires augmentent fortement en Chine. Notament de 44% au Sichuan de 24,6% au Xinjanget 35% au Tibet. S’ils sont encore loin de nos niveaux européens, il est à remarquer que le salaire minimum chinois se trouve autour de 96 Dollars par mois. Le SMIC en Bulgarie est de 123 euros.

Pour ce qui est des prix pratiqués par les manufactures chinoises, ils ne sont pas systématiquement à mettre en relation avec les conditions de travail.
La Chine a un sens du commerce très subtil qui repose essentiellement sur la maitrise de la technologie. Pas étonnant de la part d’une puissance spatiale.
Voila un exemple que je simplifierai à l’extrème pour une meilleure compréhension.
Vous débarquez avec un produit de votre invention chez un fabricant potentiel, ou n’importe quel produit existant à copier.
Vous lui demandez s’il peut vous fabriquer le même en moults exemplaires.
Sa réponse ne sera pas "oui" ou "non", mais combien êtes vous prêt à mettre dedans.
Soit vous mettez 0,10 euros la pièce et votre produit sera magnifique mais contaminera l’utilisateur et explosera dans l’heure qui suit, soit vous mettez 100 euros, et vous aurez
un produit surpassant tout équivalent qui existe sur le marché.
C’est ainsi que par mercantilisme, nous avons régulièrement des scandales autour des jouets pour bébé fabriqué avec des déchets de dioxyne.

A titre personnel, il m’est désagréable de voir contesté l’intégrité intellectuelle de Maxime Vivas, qui au demeurant, n’a jamais prétendu répandre SA vérité sur la Chine et le Tibet.
Il s’agit d’un carnet de voyage, et pour le lire depuis très longtemps, je me fierais 1000 fois plus à ses "impressions" qu’a n’importe quel stupide turlupin faisant des "romanquêtes" de puis son bureau du 16eme arrondissement de Paris.
Et puis quelqu’un qui a été menacé de procès par RSF est il foncièrement mauvais ?
Cher Maxime, au plaisir de te lire.

Je concluerai par une interrogation : Existe il un pays d’obédience capitaliste capable de nourrir 1 milliard d’être humains ?

01/08/2010 03:03 par Aacitoyen

Maxime Vivas disait :
"En presque une semaine à Llassa, je n’ai pas aperçu une seule patrouille de policiers ou de militaires."

C’est curieux, j’étais à Lhasa fin décembre 2009 et il y avait de nombreux militaires présents dans des guérites à certains coins de rue, et en patrouille. J’en ai également vu sur des toits.

Cela dit il y a moins de policiers qu’à Grenoble en ce moment, je vois des cars entiers de CRS ou gendarmes au centre ville prêts à bondir, et ça doit être pire à la Villeneuve. Il y a aussi les hélicoptères qui tournent la nuit tous feux éteints.

Le fait de savoir s’il y a des militaires dans les rues permet sans doute de se conforter dans l’image classique du "Tibet occupé par les chinois" mais cette image ne résiste pas à la comparaison avec des populations véritablement opprimées. On pense bien sûr aux palestiniens qui sont l’exemple classique du peuple opprimé et victime d’un blocus, alors que la Chine dépense des sommes considérables pour les infrastructures et les services publics au Tibet (assainissement, énergie, éducation, transport, etc.), mais on pourrait aussi comparer la Chine avec son voisin l’Inde et s’intéresser à la rébélion Naxalite qui fait des milliers de morts dans l’indifférence générale, seul France Inter en a parlé dans la série d’émission de La Bas Si J’y Suis sur La dernière guérilla (MP3 téléchargeable).

Il ne fait pas de doute que le traitement médiatique du Tibet par rapport aux Naxalites n’est pas en rapport avec la violence de la répression, mais au fait que l’Inde est un pays aligné avec l’occident alors que la Chine est indépendante. Personne ne critique le gouvernement indien alors que la misère y est omniprésente comparativement à la Chine.

Je ne sais pas si le fait d’être "journaliste invité" permet de prendre contact avec des tibétains "normaux" pour connaître leurs opinions. J’ai un peu eu cette chance et je suis impatient de lire vos articles pour savoir si vous avez le même ressenti que moi après votre voyage.

02/08/2010 04:21 par Olivier guichard

@Maxime Vivas
Peu de militaires et pas de check-points... Cela confirme ce que j’avais constaté lors d’une visite non pas de journalistes mais d’officiels.

Le "ménage" est fait pour que rien ne choque mais il reste beaucoup de militaires en civil (et particulièrement en survêtement oranges...).

Cela dit "pas une seule patrouille" à Lhassa, vous avez vraiment été gâté !

Pour les check-points, la raison officielle est le contrôle de la vitesse. Si vous arrivez en avance de l’horaire prévu (et imposé) vous n’avez plus qu’à attendre des plombes pour reprendre la route. Et bien sûr, à chaque fois, il faut montrer patte blanche et présenter tous les papiers, permis, autorisations, etc. A savoir aussi qu’il hors de question de louer une voiture pour se déplacer seul. Chauffeur et guide sont obligatoires.

Je précise aussi que cette présence massive de l’armée est manifeste depuis les événements de 2008. La place devant le jokhang a également été réaménagée avec moult "bacs à fleurs" bien bétonnés rendant plus difficile des regroupements.

Euh sinon, je ne vous envoie aucun projectile mais les chevaux tibétains ressemblent à ceux du Pays Basque.

10/10/2010 15:30 par TZ

Que de mensonges dans cet articles. Allons un peu à la pêche :
1) Le Dalaï Lama n’est pas un "dieu vivant", car il n’y a pas de dieu dans le bouddhisme. Il représente l’incarnation du bouddha de la compassion, avalokiteshvara ou tchenrezi, et ne peut donc être considéré que comme un boddhisattva, un être éveillé qui revient dans le monde des hommes pour les aider à accomplir l’éveil ;

2) La grande majorité des tibétains, et pas seulement la bourgeoisie, est favorable au retour du Dalaï Lama, et cela parmi toutes les ethnies que compte le Tibet. Sinon, pourquoi un grand nombre risquerait encore sa vie pour fuir et rejoindre Dharamsala ?

3) Il y a des policiers absolument partout au Tibet, en civil ou en uniforme, quand il ne s’agit pas d’espions tibétains. Essayez donc de sortir une photo du Dalaï Lama (acte ô combien révolutionnaire) en pleine capitale pour avoir un aperçu ;

4) Le Dalaï Lama et son gouvernement n’ont jamais été financés par la CIA, mais ce sont les guerriers du Mustang qui l’ont été, par l’entremise du frère du Dalaï Lama. Ce dernier a, par ailleurs, condamné les violences de ce groupe tout comme les violences chinoises au travers d’une lettre.

Par ailleurs, les tibétains ne sont pas des "chinois comme les autres" comme écrit dans un commentaire plus haut, tout comme les français n’ont jamais été des "allemands comme les autres" durant l’occupation.

10/10/2010 19:45 par Maxime Vivas

@ TZ :

Vous me donnez une leçon de journalisme dans votre commentaire précédent, mais écoutez : j’étais au Tibet avec quatre autres journalistes couvrant un large spectre de l’opinion. Aucun n’a écrit ce que vous écrivez sur le Tibet et aucun n’écrira sur moi et sur ce que j’ai écrit ce que vous écrivez.

Tous crypto-maoïste, je sais...

Cela dit, je savais en écrivant ces trois articles que j’allais déplaire ici et là . Mais la règle sur LGS est de réfuter avec des arguments, pas en essayant de zigouiller l’auteur.

PS. Je ne réponds pas en détail à vos autres assertions. cela a été fait je crois dans plusieurs commentaires et sur des liens proposés par des lecteurs.

Si le type qui revient sur terre dans l’âme d’un mort n’est pas un Dieu...

07/09/2011 23:06 par DP

les idiots utiles...

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