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Le mythe du Tibet

L’histoire du Christianisme, celle du Judaïsme, celle de l’Hindouisme et celle de l’Islam sont fortement marquées par la violence. A travers les âges, les religieux ont toujours invoqué un mandat divin pour massacrer des infidèles, des hérétiques, et même d’autres dévots au sein de leurs propres rangs. Certaines personnes soutiennent que le Bouddhisme est différent, qu’il se distingue nettement de la violence chronique des autres religions. Certes, pour certains praticiens à l’Ouest, le Bouddhisme est plus une discipline spirituelle et psychologique qu’une théologie au sens habituel. Il offre des techniques méditatives censées promouvoir la lumière et l’harmonie en soi. Mais à l’instar de n’importe quel autre système de croyance, le Bouddhisme ne doit pas être appréhendé uniquement par ses enseignements, mais aussi en fonction du comportement effectif de ses partisans. Le bouddhisme est-il une exception ?

Un regard sur l’histoire révèle que les organisations bouddhistes ne se sont pas abstenues d’actes violents si caractéristiques aux groupes religieux. Au Tibet, du début du dix-septième siècle jusqu’au sein du dix-huitième siècle, des sectes bouddhistes rivales se sont livrées à des affrontements armés et à des exécutions sommaires. (1) Au vingtième siècle, en Thaïlande, en Birmanie, en Corée, au Japon, et ailleurs, des Bouddhistes se sont battus aussi bien entre eux qu’avec des non-bouddhistes. Au Sri Lanka, des batailles rangées au nom du Bouddhisme font partie de l’histoire cingalaise. (2)

Il y a juste quelques années en Corée du Sud, des milliers de moines de l’ordre bouddhiste Chogye se sont battus entre eux à grand renfort de coup de poings, de pierres, de bombes incendiaires et de gourdins, dans des batailles rangées qui ont duré plusieurs semaines. Ils rivalisaient pour le contrôle de l’ordre, le plus grand en Corée du Sud, avec un budget annuel de 9,2 millions de dollars, auquel il faut ajouter des millions de dollars en biens immobiliers ainsi que le privilège d’appointer 1.700 moines à des devoirs divers. Les bagarres ont en partie détruit les principaux sanctuaires bouddhistes et ont fait des dizaines de blessés parmi les moines, dont certains sérieusement. Le public coréen manifesta son dédain envers les deux camps, estimant que quelque soit la clique de moines qui prendrait le contrôle, "elle utiliserait les dons des fidèles pour acquérir des maisons luxueuses et des voitures onéreuses". (3)

Mais qu’en était-il du Dalaï-lama et du Tibet qu’il a présidé avant l’intervention chinoise en 1959 ? Il est largement répandu par beaucoup de dévots bouddhistes que l’ancien Tibet était un royaume consacré à la spiritualité, exempt de styles de vie égoïstes, de matérialisme vide et de vices corrupteurs qui infestent la société industrialisée moderne. Les mass media occidentaux, les livres de voyage, les romans et les films Hollywoodiens ont dépeint la théocratie tibétaine comme un véritable Shangri-La (paradis terrestre).

Le Dalaï-lama, lui-même, a affirmé que "l’influence pénétrante du Bouddhisme" au Tibet, "au milieu des espaces grand ouverts d’un environnement non corrompu a eu pour effet de produire une société consacrée à la paix et à l’harmonie. Nous jouissions de la liberté et du contentement." (4) Une lecture de l’histoire du Tibet suggère une image différente. Au treizième siècle, l’Empereur Kublai Khan a créé le premier Grand Lama, qui devait présider tous les autres lamas à l’instar d’un pape qui préside ses évêques. Plusieurs siècles plus tard, l’Empereur de Chine a envoyé une armée au Tibet pour soutenir le Grand Lama, un homme ambitieux de 25 ans, qui s’est alors donné le titre de Dalaï (Océan) lama, dirigeant de tout le Tibet. C’est tout à fait une ironie de l’histoire : le premier Dalaï-lama a été installé par une armée chinoise.

Pour élever son autorité, le premier Dalaï-lama saisit les monastères qui n’appartenaient pas à sa secte et aurait détruit les écritures bouddhistes qui étaient en désaccord avec sa revendication à la divinité. Le Dalaï-lama qui lui a succédé a poursuivi une vie sybaritique, jouissant de la compagnie de beaucoup de maîtresses, faisant la fête avec des amis, et agissant entre autres façons considérées inconvenantes pour une divinité incarnée. Pour cela, il fut éliminé par ses prêtres. Durant 170 ans, malgré leur statut reconnu de dieu, cinq Dalaï-lama ont été assassinés par leurs grands prêtres ou par d’autres courtisans. (5)

Shangri-La (pour Seigneurs et Lamas)

Les religions ont eu un rapport étroit non seulement avec la violence mais aussi avec l’exploitation économique. En effet, c’est souvent l’exploitation économique qui nécessite la violence. Tel était le cas avec la théocratie tibétaine. Jusque 1959, quand le Dalaï-lama a fini de présider le Tibet, la plupart de la terre arable était toujours organisée en domaines seigneuriaux travaillés par des serfs. Même un auteur sympathisant du vieil ordre admet que "bon nombre de domaines ont appartenu aux monastères et la plupart d’entre eux ont amassé d’immenses richesses.... De plus, certains moines et lamas individuellement ont pu accumuler une grande richesse par la participation active dans le commerce et le prêt d’argent." (6) Le monastère de Drepung était un des plus grands propriétaires terriens dans le monde, avec ses 185 manoirs, 25.000 serfs, 300 grands pâturages et 16.000 bergers. La richesse des monastères est allée aux lamas ayant le grade le plus élevé, beaucoup d’entre eux étant les rejetons de familles aristocratiques.

Les leaders séculiers firent aussi bien. Un exemple notable était le commandant en chef de l’armée tibétaine, qui possédait 4.000 kilomètres carrés de terre et 3.500 serfs. Il était aussi un membre du Cabinet intime du Dalaï-lama.7 Le vieux Tibet a été faussement représenté par certains de ses admirateurs Occidentaux comme "une nation qui n’a exigé aucune police parce que ses gens ont volontairement observé les lois du karma." (8) En fait, il avait une armée professionnelle, bien que petite, qui a servi comme une gendarmerie en faveur des propriétaires pour maintenir l’ordre et traquer des serfs fugitifs.

De jeunes garçons tibétains ont été régulièrement enlevés à leurs familles et emmenés dans les monastères pour être formés comme moines. Une fois là , ils étaient internés à vie. Tashì-Tsering, un moine, rapporte qu’il était courant que des enfants de paysans soient sexuellement maltraités dans les monastères. Lui-même était une victime de viol répété à partir de l’âge de neuf ans. (9) Les domaines monastiques enrôlèrent de force des enfants de paysans aux fins de servitude perpétuelle comme domestiques, danseurs et soldats.

Dans le vieux Tibet, il y avait un petit nombre de fermiers qui subsistaient comme une sorte de paysannerie libre, et, peut-être, en plus, 10.000 personnes qui composaient la classe moyenne constituée des familles de marchands, de commerçants et de petits négociants. Des milliers d’autres étaient des mendiants. Une petite minorité était des esclaves, la plupart du temps des domestiques qui ne possédaient rien. Leur descendance naissait dans l’esclavage. (10) La plus grande partie de la population rurale - environ 700.000 sur une population totale évaluée à 1.250.000 - était des serfs. Les serfs et d’autres paysans vivaient généralement un peu mieux que les esclaves. Ils n’avaient pas de scolarité ni de soins médicaux. Ils passaient la plupart de leur temps à peiner pour les lamas de haut rang, ou pour une aristocratie foncière séculière. Leurs maîtres leur disaient quelle culture produire et quels animaux élever. Ils ne pouvaient pas se marier sans le consentement de leur seigneur ou lama. Et ils pouvaient facilement être séparé de leur famille s’il plaisait au propriétaire de les envoyer travailler dans un endroit éloigné. (11)

Une femme de 22 ans, elle-même une serve fugitive rapporte : "De jolies filles de serfs étaient habituellement emmenées par le propriétaire comme domestiques de maison et utilisées comme il le souhaitait". Elles "étaient juste des esclaves sans droits". (12) Les serfs devaient avoir une permission pour tous leurs déplacements. Les propriétaires terriens avaient l’autorité légale pour capturer ceux qui essayaient de fuir. Un serf fugitif de 24 ans a accueilli l’intervention chinoise comme "une libération". Il affirmait que pendant le temps où il était un serf, il était soumis à un travail dur incessant, à la faim et au froid, incapable de lire ou d’écrire et ne sachant rien du tout. Après sa troisième tentative de fuite ratée, il fût impitoyablement battu par les hommes du propriétaire terrien jusqu’à ce que le sang lui coule du nez et de la bouche ; puis, ils ont versé de l’alcool et de la soude caustique sur les blessures pour augmenter la douleur. (13)

Les serfs étaient dans l’obligation de travailler à vie la terre du seigneur - ou la terre du monastère - sans être payés, de réparer les maisons du seigneur, de transporter sa récolte et de rassembler son bois de chauffage. Ils étaient aussi supposés fournir les animaux de transport et le transport sur demande. (14) Ils étaient taxés sur le mariage, taxé sur la naissance de chaque enfant et sur chaque mort dans la famille. Ils étaient taxés sur la plantation d’un nouvel arbre dans leur terrain et sur la possession d’animaux. Il y avait des impôts pour les festivals religieux, pour le chant, la danse, le tambourinage et la sonnerie de cloche. Les gens étaient taxés quand ils étaient envoyés en prison et quand ils en sortaient. Ceux qui ne pouvaient pas trouver de travail étaient taxés pour être sans emploi et s’ils allaient dans un autre village à la recherche de travail, ils devaient payer un impôt de passage. Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt de 20 à 50 pour cent. Certaines dettes étaient passées du père au fils et au petit-fils. Les débiteurs qui ne pouvaient pas honorer leurs obligations risquaient d’être réduits en esclavage, parfois pour le reste de leur vie. (15)

Les enseignements religieux de la théocratie soutenaient cet ordre de classe. Le pauvre et l’affligé apprenaient qu’ils devaient supporter leurs ennuis à cause de leurs mauvaises manières dans des vies précédentes. Donc, ils devaient accepter la misère de leur existence présente comme une rédemption karmique et en prévision de ce que leur sort s’améliorerait une fois réincarné. Le riche et le puissant, bien sûr, considéraient leur bonne fortune comme une récompense, et une preuve tangible de leur vertu dans les vies passées et présentes.

Torture et Mutilation

Au Tibet du Dalaï-lama, la torture et la mutilation - incluant l’énucléation, l’arrachage de la langue, le sectionnement du tendon du jarret et l’amputation - étaient des punitions favorites infligées aux serfs fugitifs et aux voleurs. En voyageant à travers le Tibet dans les années 1960, Stuart et Roma Gelder ont interviewé un ancien serf, Tsereh Wang Tuei, qui avait volé deux moutons appartenant à un monastère. Pour cela, il a eu les yeux énucléés et la main mutilée afin de ne plus pouvoir l’utiliser. Il explique qu’il n’est plus un Bouddhiste : "quand un saint lama leur a dit de m’aveugler, j’ai pensé qu’il n’y avait rien de bon dans la religion". (16) Bien qu’il était contraire aux enseignements bouddhistes de prendre la vie humaine, quelques contrevenants étaient sévèrement fouettés et ensuite "abandonnés à Dieu" dans la nuit glaciale pour y mourir. "Les parallèles entre le Tibet et l’Europe médiévale sont saisissantes", conclut Tom Grunfeld dans son livre sur le Tibet. (17)

En 1959, Anna Louise Strong a visité une exposition d’équipement de torture qui avait été utilisé par les suzerains tibétains. Il y avait des menottes de toutes les tailles, y compris de petites pour des enfants, et des instruments pour couper le nez et les oreilles, pour énucléer les yeux et pour briser les mains. Il y avait des instruments pour couper les rotules et les talons, ou paralyser les jambes. Il y avait des fers chauds, des fouets et des instruments spéciaux pour éviscérer. (18)

L’exposition a présenté des photographies et les témoignages des victimes qui avaient été aveuglées ou estropiées ou subi des amputations pour raison de vol. Il y avait le berger dont le maître lui devait un remboursement en yuan et du blé, mais a refusé de payer. Alors, il a pris une des vaches du maître ; pour cela, il eut les mains coupées. Un autre berger qui s’est opposé à ce que sa femme lui soit prise par son seigneur a eu les mains broyées. Il y avait les images d’activistes communistes dont le nez et la lèvre supérieure ont été coupées et celles d’une femme qui a été violée, et puis, dont le nez a été coupé en tranches. (19)

D’anciens visiteurs du Tibet commentent le despotisme théocratique. En 1895, un anglais, le docteur A. L. Waddell, a écrit que la population était sous la "tyrannie intolérable de moines" et les superstitions diaboliques qu’ils avaient fabriquées pour terroriser les gens. En 1904, Perceval Landon a décrit l’autorité du Dalaï-lama comme "une machine d’oppression". A peu près au même moment, un autre voyageur anglais, le Capitaine W.F.T. O’Connor, a observé que "les grands propriétaires terriens et les prêtres .. exercent chacun dans leur domaine respectif un pouvoir despotique sans aucun appel", tandis que les gens sont "opprimés par une fabrique de prêtres et de monachisme des plus monstrueuses". Les dirigeants tibétains ont "inventé des légendes dégradantes et ont stimulé un esprit de superstition" parmi le peuple. En 1937, un autre visiteur, Spencer Chapman, a écrit, "le moine lamaïste ne passe pas son temps à administrer les gens ou à les éduquer…. Le mendiant sur le bord de la route n’est rien pour le moine. La connaissance est la prérogative jalousement gardée des monastères et est utilisée pour augmenter leur influence et leur richesse." (20)

Occupation et révolte

Les communistes chinois ont occupé le Tibet en 1951, revendiquant la souveraineté sur ce pays. Le traité de 1951 prévoyait l’autonomie apparente sous l’autorité du Dalaï-lama, mais confiait à la Chine le contrôle militaire et le droit exclusif de conduire les relations avec l’étranger. Les Chinois disposaient aussi d’un rôle direct dans l’administration interne "pour promouvoir des réformes sociales". D’abord, ils réformèrent lentement, comptant surtout sur la persuasion comme tentative pour effectuer le changement. Parmi les premières réformes qu’ils ont appliquées, il y avait la réduction des taux d’intérêt usuraires et la construction de quelques hôpitaux et de routes. "Contrairement à la croyance populaire à l’Ouest", écrit un observateur, les Chinois "prirent soin de montrer du respect pour la culture et la religion tibétaines". Aucune propriété aristocratique ou monastique n’a été confisquée, et les seigneurs féodaux continuèrent à régner sur les paysans qui leur étaient héréditairement attachés." (21)

Les seigneurs et les lamas tibétains avaient vu les Chinois aller et venir au cours des siècles et avaient joui de bonnes relations avec le Generalissimo Chiang Kaishek et son pouvoir réactionnaire sur la Chine avec le Kuomintang. (22) L’approbation du gouvernement Kuomintang était nécessaire pour valider le choix du Dalaï-lama et du Panchen Lama. Quand le jeune Dalaï-lama a été installé à Lhassa, c’était avec une escorte armée des troupes chinoises et un ministre chinois conformément à la tradition vieille de plusieurs siècles. Ce qui contrariait les seigneurs et lamas tibétains, c’était que ces derniers chinois étaient des communistes. C’était seulement une question de temps, ils en étaient sûrs, avant que les Communistes ne commencent à imposer leurs solutions collectivistes égalitaires au Tibet.

En 1956-57, des bandes armées tibétaines tendirent une embuscade à des convois de l’Armée Populaire de Libération chinoise. Le soulèvement reçut un appui important de la Central Intelligence Agency américaine (C.I.A.), comprenant un entraînement militaire, des camps d’appui au Népal et de nombreux ponts aériens. (23) Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la Société américaine pour une Asie libre, un front de la C.I.A., avait énergiquement fait la publicité de la cause de la résistance tibétaine avec le frère aîné du Dalaï-lama, Thubtan Norbu, qui jouât un rôle actif dans ce groupe. Le second frère aîné du Dalaï-lama, Gyalo Thondup, mis sur pied une opération de renseignements avec la C.I.A. en 1951. Il remit ça plus tard dans une unité de guérilla entraînée par la C.I.A. dont les recrues furent parachutées à nouveau au Tibet. (24)

Beaucoup de commandos et d’agents tibétains que la C.I.A. avait déposé dans le pays étaient les chefs de clans aristocratiques ou les fils des chefs. Pour nonante pour cent d’entre eux, on n’en entendit jamais plus parler, selon un rapport de la C.I.A. elle-même, signifiant en cela qu’ils avaient probablement étaient capturés ou tués. (25) "Beaucoup de lamas et de membres séculiers de l’élite et le gros de l’armée tibétaine ont rejoint le soulèvement, mais, en général, la population ne l’a pas fait, ce qui entraîna son échec", écrit Hugh Deane. (26) Dans leur livre sur le Tibet, Ginsburg et Mathos arrivent à une conclusion semblable : "Autant qu’il peut être vérifié, la plupart du peuple de Lhassa et de la campagne attenante ne rejoignis pas le combat contre les Chinois, aussi bien quand il commença qu’au cours de son déroulement." (27) Finalement, la résistance s’effondra.

Les communistes entrent

Quels que furent les maux et les nouvelles oppressions introduits par les chinois au Tibet après 1959, ils ont supprimé l’esclavage et le système de servage de travail impayé et mirent un terme aux flagellations, aux mutilations et aux amputations comme méthodes de sanctions criminelles. Ils ont éliminé les nombreux impôts écrasants, commencé des projets de grands travaux et ont énormément réduit le chômage et la mendicité. Ils ont instauré l’éducation laïque, brisant ainsi le monopole de l’éducation des monastères. Ils ont mis en place la distribution d’eau courante et d’électricité dans Lhassa. (28)

Heinrich Harrer (il fut ultérieurement révélé que Harrer avait été un sergent dans les SS d’Hitler) a écrit un best-seller racontant ses expériences au Tibet et qui a été montré dans un film populaire de Hollywood. Il rapporta que les Tibétains qui ont résisté aux Chinois "étaient principalement les nobles, les semi-nobles et les lamas ; ils ont été punis en étant contraint de devoir exécuter les tâches les plus humbles, comme travailler sur des routes et des ponts. Ils furent encore plus humiliés par le fait de devoir nettoyer la ville avant l’arrivée des touristes". Ils ont aussi dû vivre dans un camp à l’origine réservé aux mendiants et aux vagabonds. (29)

En 1961, les Chinois ont exproprié les propriétés foncières tenues par les seigneurs et les lamas et ont réorganisé les paysans en centaines de communes. Ils distribuèrent des centaines de milliers d’acres à des fermiers locataires et à des paysans sans terre. Les troupeaux qui appartenaient auparavant à la noblesse ont été rendu à des collectifs de bergers pauvres. Des améliorations ont été faites dans la reproduction du bétail et des nouvelles variétés de légumes et des nouvelles souches de blé et d’orge ont été introduites ; avec des améliorations en matière d’irrigation, tout cela aurait mené à une augmentation de la production agraire. (30)

Beaucoup de paysans sont restés aussi religieux qu’avant, donnant l’aumône au clergé. Mais les nombreux moines qui avaient été enrôlés de force dans les ordres religieux quand ils étaient enfants étaient maintenant libres de renoncer à la vie monastique, ce que des milliers ont fait, particulièrement les plus jeunes. Le clergé restant a vécu sur des bourses modestes dispensées par le gouvernement et sur le revenu supplémentaire gagné en officiant des services de prière, des mariages et des obsèques. (31)

Tant le Dalaï-lama que son conseiller et frère le plus jeune, Tendzin Choegyal, ont prétendu que "plus de 1,2 millions de Tibétains sont morts en conséquence de l’occupation chinoise." (32) Mais le recensement officiel de 1953 - six ans avant les sévères mesures chinoises - a enregistré la population entière résidant au Tibet au nombre de 1.274.000. (33) D’autres comptes de recensement évaluent la population tibétaine ethnique dans le pays à environ deux millions. Si les Chinois avaient tué 1,2 millions de Tibétains au début des années 1960, alors des villes entières et d’importantes parties de la campagne, en fait presque tout le Tibet, auraient été dépeuplé, transformé en un champ de batailles parsemé de camps de la mort et de charniers - dont nous n’avons vu aucune preuve. Les minces forces armées chinoises présentes au Tibet n’étaient pas assez importantes pour regrouper, pourchasser et exterminer autant de personnes même si elles y avaient consacré tout leur temps en ne faisant rien d’autre.

Les autorités chinoises reconnaissent "des erreurs", particulièrement pendant la Révolution Culturelle en 1966-76 quand la persécution religieuse a atteint une haute vague tant en Chine qu’au Tibet. Après le soulèvement à la fin des années 1950, des milliers de Tibétains ont été incarcérés. Pendant le Grand bond en avant, la collectivisation obligatoire et l’agriculture de grain ont été imposées à la paysannerie, parfois avec un effet désastreux. A la fin des années 1970, la Chine a commencé à relâcher le contrôle sur le Tibet "et a essayé de réparer certains des dégâts provoqué pendant les deux décennies précédentes." (34)

En 1980, le gouvernement chinois a amorcé des réformes censément conçues pour accorder au Tibet un degré plus grand d’autonomie et d’auto-administration. Les Tibétains seraient dès lors autorisé à cultiver des parcelles privées, à vendre leurs surplus de moisson, à décider eux-mêmes quel produit cultiver et à garder des yaks et des moutons. La communication avec le monde extérieur était de nouveau permise et les contrôles aux frontières furent facilités pour permettre aux Tibétains de visiter des parents exilés en Inde et au Népal. (35)

Dans les années 1990, les Hans, le plus grand groupe ethnique comprenant plus de 95 pour cent de la population énorme de la Chine, ont commencé à se déplacer en nombre substantiel au Tibet et dans diverses provinces occidentales. Dans les rues de Lhassa et de Shigatse, les signes de la prééminence han sont aisément visibles. Les Chinois dirigent les usines et beaucoup des magasins et des stands de vente. De grands immeubles de bureaux et de grands centres commerciaux ont été construits avec des fonds qui auraient été mieux dépensés pour des usines de traitement d’eau et des logements. Les cadres chinois au Tibet ont souvent considéré leurs voisins tibétains comme arriérés et paresseux, ayant besoin d’un développement économique et d’une "éducation patriotique". Pendant les années 1990, des employés du gouvernement tibétain soupçonnés d’entretenir des sympathies nationalistes ont été licenciés et des campagnes ont été lancées pour discréditer le Dalaï-lama. Des Tibétains ont, selon certaines sources, été arrêtés, emprisonnés et soumis au travail obligatoire pour avoir mené des activités séparatistes et s’être engagé dans "la subversion" politique. Certaines des personnes appréhendées ont été retenues en détention administrative sans eau et alimentation adéquates, sans couvertures, sujettes à des menaces, des coups et d’autres mauvais traitements. (36)

Les règlements de planning familial chinois permettent une limite de trois enfants par familles tibétaines. (Pendant des années, les familles hans étaient soumises à la limite de l’enfant unique) Si un couple dépasse la limite, les enfants en excès peuvent être interdits d’accès à la garderie subventionnée, aux services médicaux, au logement et à l’éducation. Ces pénalités ont été appliquées de manière irrégulière et varièrent selon le district. Par ailleurs, l’histoire, la culture et la religion tibétaines sont négligées dans les écoles. Les matériels pédagogiques, quoique traduits en tibétain, se concentrent sur l’histoire et la culture chinoises. (37)

Élites, émigrés et la C.I.A.

Pour les lamas et les seigneurs riches, l’intervention communiste était une calamité. La plupart d’entre eux se sont enfuis à l’étranger, ainsi fît le Dalaï-lama lui-même, qui a été aidé dans sa fuite par la C.I.A. Certains ont découvert avec horreur qu’ils devraient travailler pour vivre. Pourtant, pendant les années 1960, la communauté tibétaine en exil a secrètement empoché 1,7 millions de $ par an provenant de la C.I.A. selon des documents rendus publics par le Département d’Etat en 1998. Une fois que ce fait a été rendu public, l’organisation du Dalaï-lama lui-même a publié une déclaration admettant qu’il avait reçu des millions de dollars de la C.I.A. pendant les années 1960 pour envoyer des escadrons armés d’exilés au Tibet pour saper la révolution maoïste. Le revenu annuel du Dalaï-lama dispensé par le C.I.A. était de 186.000 $. Les services secrets indiens l’ont aussi financé ainsi que d’autres exilés tibétains. Il a refusé de dire si lui ou ses frères travaillaient pour la C.I.A. L’agence s’est aussi abstenue de faire des commentaires. (38)

En 1995, le News & Observer de Raleigh en Caroline du Nord, a publié en couverture une photographie couleur montrant le Dalaï-lama recevant l’accolade du sénateur Républicain réactionnaire Jesse Helms, sous le titre "le Bouddhiste fascine le Héros des droits religieux". (39) En avril 1999, avec Margareth Thatcher, le Pape Jean Paul II et George Bush premier, le Dalaï-lama a lancé un appel au gouvernement britannique afin qu’il libère Augusto Pinochet, l’ancien dictateur fasciste du Chili et un client de longue date de la C.I.A. et qui avait été appréhendé alors qu’il était en visite en Angleterre. Il a vivement recommandé que Pinochet ne soit pas forcé d’aller en Espagne où il était requis par un juge espagnol pour passer en justice pour des crimes contre l’humanité.

Aujourd’hui, surtout via la National Endowment for Democracy (NED) et d’autres canaux qui sonnent plus respectablement que la C.I.A., le Congrès US continue d’allouer 2 millions de $ par an aux Tibétains en Inde, plus quelques millions complémentaires pour "des activités démocratiques" dans la communauté d’exil tibétaine. Le Dalaï-lama obtient aussi de l’argent du financier George Soros, qui dirige Radio Free Europe/Radio Liberty, la radio créée par la C.I.A., ainsi que d’autres instituts. (40)

La question de la culture

On nous a dit que quand le Dalaï-lama gouvernait le Tibet, le peuple vivait dans une symbiose satisfaisante et tranquille avec leurs seigneurs monastiques et séculiers, selon un ordre social fondé sur une culture profondément spirituelle et non violente inspirée par des enseignements religieux humains et pacifiques. La culture religieuse tibétaine était le ciment social et le baume réconfortant qui maintenaient les lamas riches et les paysans pauvres liés spirituellement et … pour soutenir ces prosélytes qui considèrent le vieux Tibet comme un modèle de pureté culturelle, un paradis terrestre.

On peut se rappeler les images idéalisées de l’Europe féodale présentées par des catholiques conservateurs contemporains comme G. K. Chesterton et Hilaire Belloc. Pour eux, la chrétienté médiévale était un monde de paysans satisfaits vivant dans un lien spirituel profond avec leur Église, sous la protection de leurs seigneurs. (41) A nouveau, nous sommes invités à accepter une culture particulière selon ses propres canons, qui signifie l’accepter tel qu’elle est présentée par sa classe privilégiée, par ceux du sommet qui en ont profité le plus. L’image du Shangri-La du Tibet n’a pas plus de ressemblance avec la réalité historique que ne l’a l’image idéalisée de l’Europe médiévale.

Quand il est vu dans toute son effroyable réalité, le vieux Tibet confirme que la culture n’est absolument pas neutre. La culture peut faire office de couverture de légitimation à une foule de graves injustices, bénéficiant à une portion de la population d’une société au grave détriment d’autres segments de cette population. Dans le Tibet théocratique, les intérêts dominants manipulaient la culture traditionnelle pour consolider leur richesse et leur pouvoir. La théocratie assimilait les pensées et les actions rebelles à des influences sataniques. Elle propageait la supposition générale de la supériorité du seigneur et de l’infériorité du paysan. Le riche était représenté comme méritant sa belle vie et le pauvre comme méritant sa misérable existence, le tout codifié en enseignements à propos de la succession karmique des vertus et des vices issus de vies passées et présenté comme l’expression de la volonté de Dieu.

Il pourrait être dit que nous, citoyens du monde laïc moderne, ne pouvons pas saisir les équations du bonheur et de la douleur, le contentement et la coutume qui caractérisent des sociétés plus traditionnellement spirituelles. Cela peut être vrai et cela peut expliquer pourquoi certains d’entre nous idéalisent de telles sociétés. Mais tout de même, un oeil énucléé est un oeil énucléé, une flagellation est une flagellation, et l’exploitation oppressante des serfs et des esclaves est toujours une injustice de classe brutale quels que soient ses emballages culturels. Il y a une différence entre un lien spirituel et un esclavage humain, même quand tous les deux existent côte à côte.

Bon nombre de Tibétains ordinaires souhaitent le retour du Dalaï-lama dans leur pays mais il apparaît que relativement peu souhaite un retour à l’ordre ancien qu’il représente. Une histoire publiée en 1999 dans le "Washington Post" note qu’il continue à être révéré au Tibet, mais …

... peu de Tibétains accueilleraient un retour des clans aristocratiques corrompus qui se sont enfuis avec lui en 1959, et cela comprend la plus grande partie de ses conseillers. Beaucoup de fermiers tibétains, par exemple, n’ont aucun intérêt à recéder la terre qu’ils ont gagnée pendant la réforme agraire que la Chine a imposée aux clans. Les anciens esclaves du Tibet disent qu’ils, eux aussi, ne veulent pas que leurs anciens maîtres reviennent au pouvoir.

"J’ai déjà vécu cette vie une fois auparavant", a dit Wangchuk, un ancien esclave de 67 ans qui portait ses meilleurs vêtements pour son pèlerinage annuel vers Shigatse, un des sites les plus saints du Bouddhisme tibétain. Il a dit qu’il vénérait le Dalaï-lama, mais a ajouté, "je ne peux pas être libre sous le communisme chinois, mais je suis dans de meilleures conditions que quand j’étais un esclave." (42)

Kim Lewis qui a étudié les méthodes de guérison avec un moine bouddhiste à Berkeley en Californie a eu l’occasion de parler longuement avec plus d’une dizaine de femmes tibétaines qui vivaient dans le bâtiment du moine. Quand elle demanda comment elles se sentaient à l’idée de retourner dans leur pays d’origine, le sentiment était unanimement négatif. Au début, Lewis pensait que leur répugnance avait un rapport avec l’occupation chinoise mais elles l’informèrent vite qu’il en était tout autrement. Elles dirent qu’elles étaient extrêmement reconnaissante "de ne pas avoir du se marier à 4 ou 5 hommes, de ne pas devoir être enceinte presque tout le temps", ou de devoir supporter des maladies sexuellement transmissibles contractées par un mari errant. Les plus jeunes femmes "étaient enchantées de recevoir une éducation et ne voulaient absolument rien à voir avec une quelconque religion, et se demandaient pourquoi les Américains étaient si naïfs". Elles racontèrent les histoires des épreuves de leur grand-mère avec des moines qui les utilisaient comme "épouses de sagesse", leur disant "qu’elles gagneraient énormément de mérites en fournissant les "moyens de l’éblouissement’ - après tout, Buddha avait besoin d’être avec une femme pour atteindre l’illumination".

Les femmes interviewées par Lewis parlèrent avec amertume au sujet de la confiscation de leurs jeunes garçons par les monastères au Tibet. Quand un enfant criait après sa mère, il lui était dit "Pourquoi la réclames-tu, elle t’a abandonné - elle est juste une femme." Parmi les autres problèmes, il y avait notamment "l’homosexualité endémique dans la secte Gelugpa. Tout n’était pas parfait au Shangri-la", opine Lewis." (43)

Les moines qui ont obtenu l’asile politique en Californie ont fait une demande pour obtenir la sécurité sociale. Lewis, elle-même une partisane pendant un temps, les a aidé pour les documents administratifs. Elle observe qu’ils continuent à recevoir des chèques de la sécurité sociale d’un montant de 550 à 700 dollars par mois avec Medicare et MediCal. En plus, les moines résident sans payer de loyer dans d’agréables appartements équipés. "Ils ne paient aucune charge, ils ont l’accès gratuit à internet avec des ordinateurs mis à leur disposition, ainsi que des fax, des téléphones fixes et portables et la télévision câblée." En plus, ils reçoivent un traitement mensuel de leur ordre. Et le centre dharma prend une collection spéciale de ses membres (tous américains), distinct de leurs devoirs de membres. Certains membres effectuent avec passion les tâches ménagères pour les moines, notamment les courses chez l’épicier, l’entretien de leurs appartements et leurs toilettes. Ces même saints hommes "ne voient aucun problème à critiquer l’obsession des Américains pour les choses matérielles". (44)

Soutenir le renversement de la vieille théocratie féodale par la Chine ne signifie pas applaudir à tout ce que fait l’autorité chinoise au Tibet. Ce point est rarement compris par les adhérents du Shangri-La aujourd’hui à l’Ouest.

L’inverse est aussi vrai. Dénoncer l’occupation chinoise ne signifie pas que nous devons idéaliser l’ancien régime féodal. Une complainte commune parmi les prosélytes bouddhistes à l’Ouest est que la culture religieuse du Tibet est sapée par l’occupation. Cela semble vraiment être le cas. Nombre de monastères sont fermés et la théocratie est passée dans l’histoire. Ce que je mets en doute ici est la nature soi-disant admirable et essentiellement spirituelle de cette culture d’avant l’invasion. En bref, nous pouvons préconiser la liberté religieuse et l’indépendance pour le Tibet sans devoir embrasser la mythologie d’un Paradis Perdu.

Finalement, il devrait être noté que la critique posée ici ne doit pas être considérée comme une attaque personnelle contre le Dalaï-lama. Quel que soit ses associations passées avec la C.I.A. et certains réactionnaires, il parle souvent de paix, d’amour et de non-violence. Et il ne peut lui-même être réellement blâmé pour les abus de l’ancien régime, n’ayant que 15 ans quand il s’enfuit en exil. En 1994, dans une interview avec Melvyn Goldstein, il dit en privé qu’il était depuis sa jeunesse en faveur de la construction d’écoles, "de machines" et de routes dans son pays. Il prétend qu’il pensait que la corvée (travail forcé non payé d’un serf au profit du seigneur) et certains impôts imposés aux paysans étaient "extrêmement mauvais". Et il n’aimait pas la façon dont les gens étaient surchargés avec des vieilles dettes parfois transmises de génération en génération. (45) En outre, il propose maintenant la démocratie pour le Tibet, caractérisée par une constitution écrite, une assemblée représentative et d’autres attributs démocratiques essentiels. (46)

En 1996, le Dalaï-lama a fait un communiqué qui a du avoir un effet dérangeant dans la communauté en exil. Il dit en partie ceci :

De toutes les théories économiques modernes, le système économique marxiste est fondé sur des principes moraux, tandis que le capitalisme n’est fondé que sur le gain et la rentabilité. Le marxisme est basé sur la distribution de la richesse sur une base égale et sur l’utilisation équitable des moyens de production. Il est aussi concerné par le destin des travailleurs - qui sont la majorité - aussi bien que par le destin d’entre ceux qui sont défavorisés et dans le besoin, et le marxisme se soucie des victimes de minorités exploitées. Pour ces raisons, le système m’interpelle et il semble juste ... Je me considère moi-même comme demi-marxiste et demi-bouddhiste. (47)

Et plus récemment, en 2001, en visitant la Californie, il a fait remarquer que "le Tibet, matériellement, est très, très en arrière. Spirituellement, il est tout assez riche. Mais la spiritualité ne peut pas remplir nos estomacs." (48) Voici un message qui devrait être pris en compte par les prosélytes bouddhistes bien alimentés en Occident qui dissertent avec nostalgie sur le vieux Tibet.

Ce que j’ai essayé de défier, ce sont le mythe du Tibet, l’image du Paradis perdu d’un ordre social qui, en fait, n’était rien de plus qu’une théocratie rétrograde de servage et de pauvreté, où une minorité privilégiée vivait richement et puissamment au prix du sang, de la sueur et des larmes de la majorité. On est loin du Shangri-la.

Michaël Parenti

version française
http://www.michelcollon.info/articl...

Version anglaise (version mise à jour en janvier 2007)
Friendly Feudalism : The Tibet Myth
http://www.michaelparenti.org/Tibet.html


Notes :

1. Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon : China, Tibet, and the Dalai Lama (Berkeley : University of California Press, 1995), 6-16.

2. Mark Juergensmeyer, Terror in the Mind of God, (Berkeley : University of California Press, 2000), 113.

3. Kyong-Hwa Seok, "Korean Monk Gangs Battle for Temple Turf", San Francisco Examiner, December 3, 1998.

4. Dalai Lama quoted in Donald Lopez Jr., Prisoners of Shangri-La : Tibetan Buddhism and the West (Chicago and London : Chicago University Press, 1998), 205.

5. Stuart Gelder and Roma Gelder, The Timely Rain : Travels in New Tibet (New York : Monthly Review Press, 1964), 119, 123.

6. Pradyumna P. Karan, The Changing Face of Tibet : The Impact of Chinese Communist Ideology on the Landscape (Lexington, Kentucky : University Press of Kentucky, 1976), 64.

7. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 62 and 174.

8. As skeptically noted by Lopez, Prisoners of Shangri-La, 9.

9. Melvyn Goldstein, William Siebenschuh, and Tashì-Tsering, The Struggle for Modern Tibet : The Autobiography of Tashì-Tsering (Armonk, N.Y. : M.E. Sharpe, 1997).

10. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 110.

11. Anna Louise Strong, Tibetan Interviews (Peking : New World Press, 1929), 15, 19-21, 24.

12. Quoted in Strong, Tibetan Interviews, 25.

13. Strong, Tibetan Interviews, 31.

14. Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951 (Berkeley : University of California Press, 1989), 5.

15. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 175-176 ; and Strong, Tibetan Interviews, 25-26.

16. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 113.

17. A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet rev. ed. (Armonk, N.Y. and London : 1996), 9 and 7-33 for a general discussion of feudal Tibet ; see also Felix Greene, A Curtain of Ignorance (Garden City, N.Y. : Doubleday, 1961), 241-249 ; Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951, 3-5 ; and Lopez, Prisoners of Shangri-La, passim.

18. Strong, Tibetan Interviews, 91-92.

19. Strong, Tibetan Interviews, 92-96.

20. Waddell, Landon, and O’Connor are quoted in Gelder and Gelder, The Timely Rain, 123-125.

21. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 52.

22. Heinrich Harrer, Return to Tibet (New York : Schocken, 1985), 29.

23. See Kenneth Conboy and James Morrison, The CIA’s Secret War in Tibet (Lawrence, Kansas : University of Kansas Press, 2002) ; and William Leary, "Secret Mission to Tibet", Air & Space, December 1997/January 1998.

24. On the CIA’s links to the Dalai Lama and his family and entourage, see Loren Coleman, Tom Slick and the Search for the Yeti (London : Faber and Faber, 1989).

25. Leary, "Secret Mission to Tibet".

26. Hugh Deane, "The Cold War in Tibet", CovertAction Quarterly (Winter 1987).

27. George Ginsburg and Michael Mathos, Communist China and Tibet (1964), quoted in Deane, "The Cold War in Tibet". Deane notes that author Bina Roy reached a similar conclusion.

28. See Greene, A Curtain of Ignorance, 248 and passim ; and Grunfeld, The Making of Modern Tibet, passim.

29. Harrer, Return to Tibet, 54.

30. Karan, The Changing Face of Tibet, 36-38, 41, 57-58 ; London Times, 4 July 1966.

31. Gelder and Gelder, The Timely Rain, 29 and 47-48.

32. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet", Imprimis (publication of Hillsdale College, Michigan), April 1999.

33. Karan, The Changing Face of Tibet, 52-53.

34. Elaine Kurtenbach, Associate Press report, San Francisco Chronicle, 12 February 1998.

35. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 47-48.

36. Report by the International Committee of Lawyers for Tibet, A Generation in Peril (Berkeley Calif. : 2001), passim.

37. International Committee of Lawyers for Tibet, A Generation in Peril, 66-68, 98.

38. Jim Mann, "CIA Gave Aid to Tibetan Exiles in ’60s, Files Show", Los Angeles Times, 15 September 1998 ; and New York Times, 1 October, 1998 ; and Morrison, The CIA’s Secret War in Tibet.

39. News & Observer, 6 September 1995, cited in Lopez, Prisoners of Shangri-La, 3.

40. Heather Cottin, "George Soros, Imperial Wizard", CovertAction Quarterly no. 74 (Fall 2002).

41. The Gelders draw this comparison, The Timely Rain, 64.

42. John Pomfret, "Tibet Caught in China’s Web", Washington Post, 23 July 1999.

43. Kim Lewis, correspondence to me, 15 July 2004.

44. Kim Lewis, additional correspondence to me, 16 July 2004.

45. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, 51.

46. Tendzin Choegyal, "The Truth about Tibet."

47. The Dalai Lama in Marianne Dresser (ed.), Beyond Dogma : Dialogues and Discourses (Berkeley, Calif. : North Atlantic Books, 1996).

48. Quoted in San Francisco Chronicle, 17 May 2001.

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COMMENTAIRES  

16/03/2008 16:29 par vincent présumey

De Charybde en Scylla : l’auteur de cet article, ayant apparemment dépensé toutes ses ressources en liberté de jugement et "esprit fort" contre le mythe du bouddhisme "religion pas comme les autres" qu’on le remerciera en effet de dissiper car les bondieuseries restent des bondieuserie et le cléricalisme du cléricalisme qu’il soit le fait de bonzes, de curé ou de mollahs, n’a pas poussé sa verve voltairienne jusqu’aux oppresseurs suivant, qui ont d’ailleurs bien des ressemblances avec les précédents : les bureaucrates, militaires et affairistes du parti communiste chinois.

Il en reste au mythe du despotisme éclairé réformateur des braves cadres du PCC abolissant les terribles chatiments corporels ... alors qu’ils ont introduit, comme tous les "civilisateurs", les tortures modernes pour "éduquer le peuple".

A bas les lamas, à bas les petits soldats de Mao : l’émancipation des Tibétains sera l’oeuvre des Tibétains (et des Tibétaines ! ) eux-mêmes !

16/03/2008 18:03 par vincent présumey

Ben oui.

Entièrement d’accord avec ceci :

"Ce que je mets en doute ici est la nature soi-disant admirable et essentiellement spirituelle de cette culture d’avant l’invasion. En bref, nous pouvons préconiser la liberté religieuse et l’indépendance pour le Tibet sans devoir embrasser la mythologie d’un Paradis Perdu."

16/03/2008 23:16 par Matrix

J’ai bien aimé la phrase : "Mais à l’instar de n’importe quel autre système de croyance, le Bouddhisme ne doit pas être appréhendé uniquement par ses enseignements, mais aussi en fonction du comportement effectif de ses partisans."
On pourrait dire la même chose du communisme, du capitalisme, de la doctrine du progrès,... du nihilisme. Bref, c’est vrai mais un peu passe-partout.
La plupart des problèmes modernes viennent plutôt de la fidélité aux systèmes de croyance ou dogmes.
Perso, je préfère les lamas au régime chinois.

16/03/2008 19:30 par André

Bonjour

Cet article montre évidemment que le Tibet d’avant était arriéré, féodal, qu’il y avait collusion entre moines et propriétaires terriens.

Tout celà n’est pas discutable.
Mais plus de 50 ans après l’entrée des chinois, il faut admettre s’il y a ces manifestations et cette colère qui s’expriment malgré un régime policier dont on ne peut nier la réalité, c’est bien qu’il y a problème entre 2 peuples différents. Les autochtones sont quand même les tibétains !
Que dirions nous si les allemands avaient gagné la guerre et envoyés massivement des colons en France ? Que nous étions le même peuple ayant en commun Charlemagne empereur des francs ?
Je signale également qu’il y a au niveau des langues autant de différences entre le Français et l’Allemand qu’entre le chinois et le tibétain ( même si ces dernières font partie des langues asiatiques).
Je maintiens par ailleurs l’opinion que faire preuve de complaisance avec le régime antidémocratique chinois, ne pas dénoncer les violations des droits de l’homme, que l’on veut considérer à toute fin comme communiste est une erreur et ne fait pas avancer les idées progressistes auxquelles j’ai la prétention d’adhérer.

17/03/2008 10:10 par Anonyme

Que dirions nous si les allemands avaient gagné la guerre et envoyés massivement des colons en France ? Que nous étions le même peuple ayant en commun Charlemagne empereur des francs ? Je signale également qu’il y a au niveau des langues autant de différences entre le Français et l’Allemand qu’entre le chinois et le tibétain ( même si ces dernières font partie des

très bon exemple pour l’Alsace et sa langue... en inversant 3 ou 4 fois l’occupant au XXème siècle,
il y a même encore une prime de difficulté administrative (pour la traduction des papiers d’identité)

peu d’alsaciens veulent la sécession...

16/03/2008 21:48 par jefounet

cet article un peu ancien ressort à propos des événements actuels. pas très original, vous auriez pu donner des dates.

vous pourrez trouver des commentaires à l’adresse suivante :
http://endehors.org/news/le-mythe-du-tibet,
mais quand on fait une recherche sur mythe du tibet on voit nombre de copier/coller : "Un des meilleurs analystes de l’impérialisme US révèle les dessous du "mythe du Tibet",

j’ajoute que LGS a l’air d’aimer ce genre de pratique où pour condamner quelque chose ou quelqu’un on raconte comment ses ancêtres étaient méchants.

l’objectif de cette manoeuvre (car tant de sites reprennent l’article )aujourd’hui ???

16/03/2008 23:00 par legrandsoir

@ jfounet :

cet article un peu ancien ressort à propos des événements actuels. pas très original, vous auriez pu donner des dates.

Pourquoi ? L’Histoire aurait changé entre-temps ?

j’ajoute que LGS a l’air d’aimer ce genre de pratique où pour condamner quelque chose ou quelqu’un on raconte comment ses ancêtres étaient méchants.

Etonnante remarque. Pouvez-vous préciser ?

l’objectif de cette manoeuvre (...) aujourd’hui ???

Il n’y a pas de "manoeuvre", comme vous dites. Juste une tentative d’apporter une pierre à l’édifice de la compréhension.

@ andré :

(...) faire preuve de complaisance avec le régime antidémocratique chinois, ne pas dénoncer les violations des droits de l’homme (...) ne fait pas avancer les idées progressistes auxquelles j’ai la prétention d’adhérer.

Citons Parenti : Soutenir le renversement de la vieille théocratie féodale par la Chine ne signifie pas applaudir à tout ce que fait l’autorité chinoise au Tibet. Ce point est rarement compris par les adhérents du Shangri-La aujourd’hui à l’Ouest. ... L’inverse est aussi vrai. Dénoncer l’occupation chinoise ne signifie pas que nous devons idéaliser l’ancien régime féodal. (...) Ce que je mets en doute ici est la nature soi-disant admirable et essentiellement spirituelle de cette culture d’avant l’invasion. - Notez que Parenti parle d’invasion.

Le Webmestre.

17/03/2008 00:46 par Anonyme

je conseille la lecture de "le zen en guerre" de Brian Victoria au SEUIL. On y apprend comment les "grands maitres" se sont soumis en grande majorité au culte de l’empereur comme la hiérarchie catholique à Pétain, validant la nature divine du pouvoir. L’éthique du samouraï date aussi de l’installation du pouvoir impérial (comme Bayard et Jeanne d’Arc)
Allez, balayons devant notre porte, on a quand même eu St François d’Assise et le Dalaï Lama actuel est nettement moins pire que notre Benoit de pape...
Le pépé (c’est plus affectif que "maitre") Ueshiba, fondateur de l’aïkido, s’en tire pas mal même après ses frasques en Mongolie avec la secte Omoto pour y installer "une société idéalle" sic !
Pour rigoler je finirai en précisant que A.D.Neel était une "disciple" d’Elisée Reclus...
Amitié libertaire et néanmoins spirituelle

17/03/2008 11:17 par Anonyme

toutes mes excuses, j’ai oublié de signer
jfbobi@free.fr

18/03/2008 21:33 par Bluegeay

Quelques précisions pour tenter de pallier les nombreuses lacunes de l’article et permettre aux lecteurs de relativiser la crédibilité de ce qui est affirmé :
 le bouddhisme n’est pas une religion. Il est a-dogmatique et non théiste. Il n’y a donc pas la moindre notion de Dieu créateur, pas de divinité incarnée.
 Le Dalaï Lama n’est pas le chef spirituel du bouddhisme tibétain. Il y a 4 lignées avec chacune un chef spirituel. Ce qui distingue le Dalaï Lama, c’est qu’il est le chef du gouvernement tibétain en exil.

Les assertions erronées de ce texte ne doivent pas induire en erreur les personnes ne connaissant pas l’histoire du Tibet ou le bouddhisme :
 avec une lecture attentive, on observe un mélange entre les références au "théocrate" et les exactions des tenants du pouvoir féodal.
 Les époques sont constamment mêlées.
 Les affirmations et les suppositions aussi, avec l’alternance du mode conditionnel et du mode affirmatif.

Ce texte est partial, manifestement fondé sur un manque de connaissance du sujet et la citation de textes anciens ou orientés vers un dénigrement systématique du bouddhisme et du Dalaï Lama.

J’espère que des lecteurs avertis viendront apporter des corrections supplémentaires.

19/03/2008 08:13 par Anonyme

Témoignages de Touristes revenus de Lhassa

De jeunes Tibétains déchaînés ont caillassé et battu des Chinois et ont mis le feu à des boutiques, avant que l’armée ne restaure le calme à Lhassa, la capitale du Tibet, ont raconté des touristes qui arrivaient de la région himalayenne.

Voici quelques témoignages de retour du Tibet qui confirment, la thèse défendue par le gouvernement chinois, et qui de surcroît vont dans le sens de ce que j’ai essayé d’expliquer dans l’article sur "quelques informations" . Par ailleurs on peut s’étonner qu’en réponse aux accusations du gouvernement chinois d’avoir fomenté les troubles en vue du boycott des jeux olympiques, le Dalaï Lama ait répondu que si les "évenements échappaient au contrôle il démissionnerait." S’agit-il effectivement par cette proposition d’une reconnaissance de la part du dalaï Lama d’avoir provoqué des manifestations qui créerait une "atmosphère" propice au boycott et ces manifestations ont dégénéré en meurtres et violences contre la population venue d’autres régions de la Chine et aujourd’hui majoritaire au Tibet ?

« C’était une explosion de colère des Tibétains contre les Chinois et les musulmans », a rapporté à l’AFP John Kenwood, un Canadien de 19 ans qui a décrit des scènes d’une violence extrême. Selon son récit et celui d’autres touristes qui sont arrivés aujourd’hui par avion à Katmandou, la capitale du Népal, des bandes de jeunes ont battu et roué de coups des Chinois hans, accusés par les Tibétains de détruire leur culture et leur mode de vie par leur arrivée massive dans la région.

Le jeune Canadien affirme ainsi qu’il a vu vendredi quatre ou cinq Tibétains caillasser et frapper « sans pitié » un motocycliste chinois. « Ils ont fini par le mettre à terre, ils l’ont frappé sur la tête avec des pierres jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Je pense que ce jeune homme a été tué », relate-t-il, sans être sûr que la victime soit morte.

Le gouvernement tibétain en exil a affirmé aujourd’hui que le bilan « confirmé » du nombre de victimes des récentes violences au Tibet s’élevait à 99 morts. Pékin a assuré de son côté que « 13 civils innocents » avaient été tués et a affirmé ne pas avoir tiré de coups de feu pour mettre fin aux émeutes.

« Tous ceux qui avaient une apparence de Chinois étaient attaqués »

Les Tibétains « jetaient des pierres à tous ceux qui leur tombaient sous la main », ajoute John Kenwood. « Les jeunes agissaient et les vieux les encouragaient en criant, en hurlant comme des loups. Tous ceux qui avaient une apparence de Chinois étaient attaqués », confirme Claude Balsiger, un touriste suisse de 25 ans.

« Ils ont attaqué un vieil homme chinois qui passait sur sa bicyclette. Ils l’ont frappé très violemment sur la tête avec des pierres, de vieux Tibétains sont intervenus pour les arrêter », détaille-t-il.

John Kenwood a assisté à une scène de sauvetage similaire survenue alors qu’un Chinois demandait grâce à une foule armée de pierres. « Ils lui donnaient des coups de pied dans les côtes, il avait le visage en sang », raconte-t-il. « C’est alors qu’un homme blanc est arrivé (…) et l’a aidé à se relever. Il y avait autour d’eux une foule de Tibétains, pierres à la main ; il a gardé le Chinois près de lui, a fait des gestes vers la foule, et ils l’ont laissé emmener le vieil homme en sécurité ».

A l’écoute de ces récits de touristes, un porte-parole du gouvernement tibétain en exil, Thubten Samphel, a qualifié ces violences de « très tragiques ». Les Tibétains « ont reçu pour consigne de de pas utiliser la violence dans leur combat », a-t-il dit à l’AFP par téléphone.

Les manifestations ont débuté le 10 mars, à l’occasion du 49e anniversaire du soulèvement anti-chinois de Lhassa en 1959. Samedi, les autorités chinoises avaient repris le contrôle de la capitale tibétaine. L’armée a notamment ordonné aux touristes de rester dans leur hôtel d’où, selon leurs dires, ils ont pu entendre des coups de feu et les détonations de grenades lacrymogènes.

Lundi, les touristes étaient à nouveau autorisés à circuler mais régulièrement, ils devaient montrer leur passeport à des points de contrôle. « Les magasins étaient complètement brûlés. Toutes les marchandises étaient dans la rue, brûlées. De nombreux bâtiments étaient vides », témoigne Serge Lachapelle, un touriste canadien. « Le quartier musulman était complètement détruit, toutes les boutiques étaient détruites », déclare John Kenwood.

http://www.leparisien.fr/home/info/...

23/03/2008 10:57 par Anonyme

témoignage moi aussi, certes je n’etais pas a Lhasa ces dernieres semaines mais il y a deux ans, en mai.
Un mot clé "ségrégation" ! Comment des "partisants du peuple" peuvent-il a ce point nier à des "peuples libérés du joug de l’oppression" la liberté de vivre leur vie ... dans leur pays libéré !!! Une anecdote qui résume bien la situation : il y a un musée tout neuf de la "culture tibétaine" dont l’unique catalogue est conjointement rédigé en anglais et en chinois ... sans un mot en tibétain...
A Lhasa il y a moins de deux ans, les tibétains étaient des citoyens de seconde zone : aucun acces possible a la fonction publique (dans le territoire autonome du Tibet...) si ce n’est quelques postes subalternes pour ceux qui montrent leur respect du nouvel ordre, aucune ouverture vers les activités "porteuses" (finance, communication ...)Par contre pas de probleme pour manier la pelle sur les grands travaux des cols a 5000m et pour conduire les vehicules a travers des pistes. Ne pas oublier que les colons chinois arrivent au Tibet nantis d’un pécule leur permettant d’ouvrir immédiatement un commerce.
Lors de mon sejour j’avais été surpris de voir que tibétains et hans se cotoyaient alors sans réelle acrimonie, deux mondes paralleles non-communicants. A l’époque le nombre de chinois venait de depasser le nombre de tibétains à Lhasa.
Par contre j’avais découvert une problème qui semblait affecter énormément les jeunes tibétains : la montée en puissance d’une forte colonie chinoise musulmane avec lesquels la tension semblait vive. D’une part ces chinois proferaient un dédain ostentatoire voire agressif à l’égard des tibétains (ce qui n’était pas le cas avec la communauté han) et d’autre part avaient jetté leur dévolu sur le vieux quartier tibétain du Barkor situé autour du Jokart Temple, le temple le plus sacré de Lhasa, le point de convergence de tous les pelerins. Non seulement de plus en plus de boutiques musulmanes mangeaient le Barkor, mais une grande mosquée a été construite dans ce périmètre. Déja à l’époque les jeunes tibétains étaient exaspérés qu’à chaque fois qu’un accrochage avait lieu, ils étaient automatiquement tenus pour responsables par les autorités, meme et surtout quand ils en étaient victimes. Les boutiques brulées dans le Vieux Lhasa me semble renforcer ce sentiment qu’il y a là une clé pour saisir le raz-le-bol des jeunes tibétains. Je tiens à être clair : je ne justifie pas ici le comportement explosif de ces jeunes, je verse une pièce au dossier. Quand j’écris que 50 ans de résistance passive non violente en respect avec les engagements du Dalai-Lama n’ont débouché sur pas grand chose (certes le servage est supprimé mais débouche sur quel avenir pour ces jeunes ? quant à "l’eau et l’éléctricité" 50 ans après, ça fait un peu juste question "libération et liberté"...). C’est en cela que je comprends la menace du Dalai-Lama de démissionner si les violences se poursuisaient : ce sont ses choix des 50 années passées qui se retrouvent remis en cause : non-violence ... mais qui débouche sur quoi ?
Quant à l’article de départ qui n’est pas faux en ce qui concerne un comportement féodal passé, ce qui me gène le plus c’est qu’au nom d’un rappel historique il isole le seul et vrai problème actuel, celui des tibétains d’aujourd’hui en bute à un génocide culturel et à une ségrégation dont 50 ans de non-violence n’ont rien résolu. On peut ironiser sur les occidentaux qui croient au Paradis, mais il serait temps de réfléchir et de s’engager un peu plus au près des tibétains qui vivent cette ségrégation...
bruno onesta

20/03/2008 20:38 par Bluegeay

Effectivement, des Tibétains se sont armés de pierres et ont frappé des Chinois - au Tibet - après 50 ans d’occupation.
Je vous laisse évaluer le bilan.

La réponse est simple : <<"Nous menons une lutte à mort avec la clique du dalaï lama", a affirmé l’homme fort du Tibet, le numéro un du Parti communiste Zhang Qingli.>> (AFP 19/03/08)

Ces gens-là ne plaisantent pas. Rappelez-vous Tian an men. Rappelez-vous la Birmanie.

Il serait bon que Le Grand Soir laisse place à l’alternative au sujet du Tibet. Jusqu’à présent les articles publiés ne parlent que d’une seule voix. Merci d’avance.

20/03/2008 21:32 par legrandsoir

Quel rapport entre Tien an men et la Birmanie ?

A moins que le rapport soit dans la phrase "ces gens-là ..." ce qui en dit trop ou pas assez...

Laisser la place à l’alternative au sujet du Tibet ? Volontiers, si vous quelque chose qui ne soit pas déjà présente à peu près partout. Quel intérêt pour nous (pour vous) de diffuser une opinion/analyse qui serait déjà largement diffusée ? Si vous avez quelque chose à écrire pour mieux nous éclairer...

Notez : 19/3 —> les Etats-Unis retirent la Chine de leur liste de "pires violateurs des droits de l’homme". Avouez que nous sommes devant un jeu assez complexe...

Le Webmestre.

12/04/2008 18:16 par Anonyme

Le Tibet d’avant invasion chinoise était une société moyenâgeuse et féodale. Et comme dans toutes société moyenâgeuse, la violence prend une forme plus crue (moyenâgeuse), plus spectaculaire (mais pas forcément plus courante et plus expéditive). Et l’injustice y était la même que dans toute autre société féodal. Cela n’a rien à voir avec les préceptes du Bouddhisme, comme le féodalisme Européen n’avais rien à voir avec les évangiles. Et comme la brutalité et la cruauté des châtiments du moyen age n’avaient rien à voir avec le Christianisme.
(Les anciens lamas coupaient les mains et arrachais peut-être les yeux, mais les fonctionnaires chinois affament, électrocutent ou tuent d’une balle dans la nuque. C’est moins choquant peut être pour certain, mais ce n’est que la méthode qui change. c’est juste plus moderne)

Maintenant au lieu d’être dirigé par des bonzes ils le sont par des fonctionnaires étrangers qui ne parlent pas leur langue.
Ils sont à l’instar des indiens précolombiens et des irlandais autrefois dominé par les anglais victime d’une colonisation de peuplement où les nouveaux colons n’apprennent pas leur langue (à eux de faire l’effort) et prennent les meilleurs place dans la société tous en devenant de plus en plus nombreux. On efface leur langue progressivement. Situation qui entraîne logiquement de la résistance et de la violence. Que ce soit dans les précepte du Bouddhisme ou non n’y change rien.
Si la France était colonisée massivement par des populations chinoises et que la langue française s’effaçait progressivement et que les chinois prenaient tous les emplois de fonctionnaires et de dignitaires, je voudrais voir alors si les français resteraient de sage pacifiste comme les préceptes des évangiles le commandent.

Voila pour les civils Tibétains et maintenant pour ce qui est des actes des bonzes actuels, dans une société ou ce sont des militaires chinois faisant de la figuration qui les remplacent, ils convient de rester prudents.
Ensuite les bonzes restent des tibétains même bonzes. Et il est logique qu’ils soient aussi révoltés que les civiles tibétains.

Dans le texte, ici, plus haut il est fait la listes des crimes de l’ancien féodalisme tibétain (Je ne nierait pas le fondement historique de cette liste). Mais en même temps la liste des crimes de l’occupation chinoise est complètement omise. Il n’est pas fait de comparaison pour savoir ce que les tibétains ont gagné et ont perdu dans l’occupation chinoise. Il n’est fait aucune estimation des changements et de la modernisation qui aurait pu survenir au Tibet en l’absence d’occupation chinoise, durant les 50 dernières années. Comme si le Tibet du 21 nième siècle serait forcément resté le même que celui avant l’invasion chinoise. Et très probablement que si les chinois se retiraient on n’aurait pas un retour d’un état féodal mais plutôt une république tibétaine.

Les gens qui chargent le portrait de l’ancien féodalisme tibétain sans faire la liste des griefs à mettre à charge de l’occupation de la dictature communiste chinoise afin de faire la comparaison, sont des nostalgique du maoïsme. Ce sont pour la plupart les même qui on cherché à justifier le régime de Pol Pote et, dans les année 60, l’entrée des chars soviétiques en Hongrie et Tchécoslovaquie.

13/04/2008 18:48 par Anonyme

j’ai remarqué que je n’avait pas signé, ni même mis un pseudo. Alors voilà .

Vincent F

15/04/2008 19:36 par Neo

J’ai lu sur ce site internet un article de Michael Parenti sur "l’incroyable vérité sur le régime le plus sanguinaire qu’ait connu l’humanité : la théocratie du Dalaï Lama"

Quand on sait ce qui se passe actuellement au Tibet et que ce pays souffre énormément de l’occupation chinoise (et non pas à cause du Dalaï Lama), je me dis que vous êtes tombé bien bas. A entendre M. Parenti, Hitler et les escadrons de la mort en Amérique du Sud étaient des enfants de coeur à côté du Dalaï Lama. Si on regarde de plus près les préférences autocratiques de M. Parenti, on ne s’étonnera guère de voir des personnages comme Staline ou Mao qui ont provoqué la mort de millions de personnes.

A la lecture de tous ces détails, le lecteur lambda ne peut s’empêcher de frémir d’horreur, et c’est bien là le but recherché de cet article rempli de désinformation.
Tout y est : les méthodes tyranniques et l’arrogance des aristocrates et des moines, le travail forcé, les serfs et les esclaves, les taxes trop élevées, l’enrôlement de force dans la religion, les enlèvements d’enfants, et bien sûr les pratiques pédophiles (à la mode dès qu’il s’agit d’accuser_à tort ou à raison quelque fois_ des religieux quelle que soit la religion).

" Le pauvre et l’affligé apprenaient qu’ils devaient accepter la misère de leur existence présente comme une rédemption karmique et en prévision de ce que leur sort s’améliorerait une fois réincarné ".
Ici il y a confusion avec le Brahmaniste hindou qui considère le karma comme une sorte de destin inéluctable et qui vise à enfermer chacun dans sa caste de naissance, alors que le bouddhisme remet justement en cause cet aspect du karma, ou loi de cause à effet, en incitant chacun à changer le cours de son existence par une entière liberté d’action qui passe par l’importance fondamentale de notre responsabilité individuelle.

Autre exemple, la référence à Dieu : "Certains étaient sévèrement fouettés et ensuite "abandonnés à Dieu" dans la nuit glaciale pour y mourir".
Rappelons que le bouddhisme n’est pas une religion monothéiste mais qu’il est un enseignement philosophique non-théiste, c’est à dire qui ne reconnait pas l’existence d’un Dieu créateur ni d’une quelconque entité divine supérieure. Le Bouddha lui-même, né dans le monde des hommes, étant considéré comme un guide, un exemple.

Je trouve juste navrant, surtout de la part d’un intellectuel de gauche, de faire le jeu de la Chine communiste, état autoritaire et anti-démocratique (certes la démocratie n’est pas le régime idéal, mais en l’occurrence il s’agit du moins pire des régimes). Et que pense donc M. Parenti des milliers d’exécutions capitales annuelles pratiquées par nos amis chinois ? Et que pense-t-il des condamnés de droit commun à qui l’ont prélève des organes, des minorités opprimées, des journalistes bâillonnés, des internautes dissidents jetés en prison, des désastres écologiques, des famines, de l’arrogance et de la xénophobie des dirigeants du parti, et de leur soutien aux pires dictatures de la planète ?

Et voilà qu’on accuse les militants pro-tibétains d’avoir des liens avec Bush et la CIA, de faire le jeu des Etats Unis, alors qu’aucun président américain n’a jamais levé le petit doigt pour défendre le Tibet.

N’écoutez pas les versions officielles M. Parenti que vous donnent les officiels chinois, n’écoutez pas d’ailleurs pas plus les officiels hypocrites occidentaux comme M. Kouchner, M. Attali, et M. Mélenchon qui ne voient que les intérêts purement capitalistes de la France.

Ecoutez le peuple, écoutez les citoyens, allez sur place M. Parenti pour demander aux moines et aux habitants tibétains (et non chinois ou d’origine chinoise ou qui soutiennent le régime chinois) ce qu’il en est réellement.

Un autre conseil : lisez cet excellent ouvrage "Pour la vie" de l’anarchiste Alexandra David Neel qui a voyagé dans toute l’Asie et au Tibet où elle a pratiqué le bouddhisme tibétain.

Elevons un peu notre pensée, c’est tout cela qui fait la richesse d’un esprit

16/04/2008 15:39 par à -nos-amis

"Quand on sait ce qui se passe actuellement au Tibet ( )"

Ah ? oui ! Et que s’y passe t-il exactement ?

Pourquoi n’avez vous pas profité de l’occasion pour le dénoncer plus précisément, vous qui, dans une élévation spirituelle, incendiez violemment les propos de vos ennemis plutôt que de les critiquer ? Les articles, nombreux, rappelant la féodalité théocratique tibétaine sont documentés, réalistes.

Pour vous pas de dieux ? Alors pas de Dieu-Roi ? Ouf ! tant mieux !
Pas une religion ? Alors pas de cultes, d’officiants, pas de monastères ? Tant mieux, la pensée pure du paysan berrichon à l’heure de l’angélus !

La forme que peut prendre la divinité, souvent matérialisation populaire d’un "principe", dans les cultures humaines n’est pas monolithique. De même le religieux, qui se définit par la codification d’un rituel collectif, tandis que la philosophie est une aventure universelle de la rationalité qui ne dépend pas d’une conformité à  relative ou arbitraire. Le penseur est libre dans les limites (?) de la pensée. Vous n’êtes pas libre de ne pas reconnaître la lignée des tulkus, réincarnations du Dalaï Lama.

Savez vous qu’il existe différents courants du bouddhisme dont le tibétain est le plus éloigné de la voie originelle ? On le dirait à peine.

Dans la région relativement autonome du Tibet la langue et la religion sont librement pratiquées, la politique de l’enfant unique ne s’applique pas, +/- 85 % des enfants tibétains sont scolarisés, le taux de croissance (12%) est supérieur au restant de la Chine et si la culture traditionnelle( ?) disparaît, c’est sous l’influence in fine du tourisme occidental et de sa consommation de l’exotisme ici ou là bas.

Mais pourquoi est-ce que j’étale tout ça ? Car ce qui semble intéresser les messages comme le vôtre, ce n’est pas tant le Tibet, dont ils n’ont presque rien à dire, que la propagande anti-chinoise.

18/04/2008 22:20 par Anonyme

vous êtes mal informé ou n’avez pas lu A.D Neel, son livre " pour la vie" regroupe des textes libertaires qui traitent de sujets divers : l’autorité, droits et devoirs, l’antagonisme des intérêts, notes sur le bouddhisme, autorité paternelle, la morale laïque.... A.D Neel est tout sauf une anarchiste, et elle fût une des premières féministes. d’ailleurs une autre femme l’a précédé au Tibet : H. BLAVASKY

01/05/2009 17:14 par Nat

Les abus décrits dans le texte de Parenti surviennent partout, énoncer que le régime est en cause à ce propos est ridicule. Seules des études sérieuses permettent de montrer qu’elles sont ou non systématiques.

En d’autres termes : en-dessous d’un "pourcentage" donné de cas de ce genre on ne parle pas de "régime horrible" mais on constate que, comme partout, il y a des salauds et des dingues. La propagande du PCC récupère des exactions de ce genre et les présente comme la norme, alors même qu’on en trouve de semblables dans les prisons chinoises, tout comme on pourrait exposer les actes de Fourniret et compagnie puis de clamer que puisque la France est ainsi gérée, alors il faut la "libérer".

Les études des spécialistes affirmant aujourd’hui qu’il n’y avait pas esclavage ni même, selon beaucoup d’entre eux, de réel servage, sont posées sur de nombreux faits qu’ils vérifièrent, sur des études démographiques, sur des documents et témoignages aussi précis et bien éclairés que possible, serrés dans la volumineuse documentation des centres de recherche. La désinformation du PCC ce sont, au contraire, des espères de racontars imprécis (ni noms, ni dates, ni lieux...) exposé comme un fait divers relaté dans la presse à sensation, afin de frapper les imaginations.

J’espère que c’est plus clair, parce que je ne perçois pas comment tenter de l’expliquer autrement.

L’avant-dernière phrase du texte correspond bien à de nombreux contextes d’aujourd’hui, y compris en Chine : « une minorité privilégiée vivait richement et puissamment au prix du sang, de la sueur et des larmes de la majorité »

Notons par ailleurs que le véritable texte n’est pas un document scientifique (pas de publication officielle, pas de revue par les pairs...) mais un document personne, et que son adaptation en français sur le site de Collon est partielle et distordue. Le texte originel (http://www.michaelparenti.org/Tibet.html) recèle en effet des précisions éclairant les effets de la "libération", par exemple ainsi : « Workers in China who try to organize labor unions in the corporate dominated "business zones" risk losing their jobs or getting beaten and imprisoned. Millions of business zone workers toil twelve-hour days at subsistence wages. With the health care system now being privatized, free or affordable medical treatment is no longer available for millions. Men have tramped into the cities in search of work, leaving an increasingly impoverished countryside populated by women, children, and the elderly. The suicide rate has increased dramatically, especially among women. ». Qu’est-ce, aujourd’hui, qu’un servage auquel rien ne permet de se soustraire et menant à la mort, sinon de l’esclavage ? Autrement dit en quoi cet exposé ne conduit pas à conclure qu’il faut "libérer" la Chine ?

Pour illustrer une distorsion du texte originel (de Parentil) il me suffit de rappeler que ses éléments "factuels" (rappel : hautement imprécis et dont la représentativité n’est pas éclairée) relatifs aux exactions sont issus de l’ouvrage des Gelder publié en 1964 intitulé « Timely Rain : Travels in New Tibet » (lire à ce propos les notes infrapaginales du document de Parenti), lequel n’est nullement un ouvrage savant mais bien un récit de voyage (rehaussé de photographies), et que les propos rapportés ne sont pas pleinement endossés par les auteurs. En résumé ils rencontrent sur place au début des années 1960, donc après l’invasion, des gens qui leur disent qu’untel a été battu par les lamas et tout et tout... tout comme en France des collabos et contraints tissaient les louanges de l’occupant.

Votre "argument" est un texte qui n’est pas une thèse savante mais un simple billet d’opinion, rédigé par un non-professionnel du secteur (la spécialité de Parenti est l’histoire de la Rome antique, fort loin du Tibet), lequel utilise avant tout des racontars de journal de voyageur, le tout dans une version mal adapté par un journaliste (M. Collon) potentiellement favorable au PCC car d’extrême gauche ?

Toutes ces fadaises sont depuis longtemps exposées comme telles : http://studentsforafreetibet.org/article.php?id=425

27/04/2013 13:48 par Émy

C’est vraiment dommage qu’à aucun moment, on ne parle de la façon dont les femmes étaient traitées au Tibet. C’est aussi à ça que l’on peut constater à quel point une société est inégalitaire.

16/12/2017 13:17 par Subrahmanya

Le Communisme est aussi une religion/idéologie qui a engendré énormément de morts (c’est sans doute l’idéologie qui a engendré le plus de massacres en un temps record : Staline, Mao, Pol pot étaient des tyrans au nom de l’égalité communiste, qui est un fanatisme n’ayant aucun respect pour la liberté sacrée des êtres).

Les athées communistes se sont livrés en Chine, en URSS, au Cambodge (avec les Khmers rouges), etc., a l’extermination de tous les humains ne correspondant pas à leur idéal égalitaire. (Par exemple, l’URSS réprimait férocement l’homosexualité, contraire à son idéal social totalitaire).

Le dalaï-lama n’est pas seulement un chef spirituel, mais aussi un chef temporel (Bouddha, au contraire, abandonna son destin de futur roi pour devenir ascète itinérant, sans demeure : il n’y avait ainsi aucune confusion entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel). Mélanger pouvoir spirituel et temporel conduit forcément à des abus et à une chasse aux hérétiques.

Bref, vive la laïcité, sœur de l’authentique non-violence (ahimsâ) !

(PS : Je suis Hindou, et, comme le Jaïnisme, la première valeur de ma culture est la Non-violence ; sans Non-violence, l’humanité sombre dans l’égoïsme, l’avidité et l’avarice)

16/12/2017 14:13 par legrandsoir

Bref, vive la laïcité, sœur de l’authentique non-violence (ahimsâ) !

Allez dire ça dans les écoles de Dharamsala, siège du "gouvernement tibétain en exil" (sic) où l’enseignement du bouddhisme (et du bouddhisme seul) est obligatoire sous le portrait du dalaï lama, despote et tyran obscurantiste dont la fuite a sauvé le peuple tibétain.
Vous êtes non violent ? Demandez au d l pourquoi, quand il régnait par la magie de la réincarnation (fumisterie des fumisteries), il a fait appel à 4 armées étrangères pour envahir le Tibet et en chasser les chinois non-souchiens". Je cite-là un extrait de ses mémoires. Merci de ne pas contester sans les avoir lues. Les références plus précises sont dans mon livre sur ce triste tortionnaire déguisé en bisounours.
MV.

16/12/2017 15:15 par Assimbonanga

Le Communisme est aussi une religion/idéologie qui a engendré énormément de morts Hélas, Subrahmanya, on peut en dire autant du catholicisme... On observera que souvent une religion est fort utile pour forcer l’adhésion morale. La croyance permet de conduire les foules. La croyance reporte à plus loin le moment des doutes. Faire la guerre au nom de dieu, quoi de plus banal ?
Notez aussi beaucoup de communistes ont été tués parce qu’ils étaient communistes.

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