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Le RIC hors des rets de l’oligarchie (réponse à Temps Critiques)

Le Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC), comme le mouvement des Gilets Jaunes, agit comme un révélateur des positions politiques de tout un chacun, en particulier dans le rapport au peuple. En cela, il est important de répondre aux objections que la revendication principale du mouvement soulève, à la fois pour désamorcer la suspicion qu'une partie des milieux intellectuels porte au mouvement des Gilets Jaunes mais aussi pour lancer le débat.

La revue Temps Critiques a produit nombre de textes sur le sujet et nous allons tenter de répondre ici à l’argumentation critique qu’elle a élaborée dans un article intitulé « Dans les rets du RIC », article qu’il est indispensable de lire pour comprendre ce qui va suivre.

Le texte, anonyme, débute sur la difficulté à réaliser une union des luttes, en affirmant que le refus du mouvement de négocier n’a pas facilité les choses. Cette question semble plus compliquée qu’un unique refus. Les Gilets Jaunes n’ont pas refusé de négocier mais ce sont plutôt les représentants de l’État qui ont refusé les conditions formelles de négociations (en premier lieu, l’enregistrement des négociations qui est pourtant une condition démocratique qui devrait être systématisée. Le refus du gouvernement de ces conditions jette d’ailleurs un soupçon sur les méthodes de l’État : pourquoi refuser l’enregistrement ? Y aurait-il des éléments à cacher ?). De plus, nombreux ont été les groupes locaux qui ont rencontré les élus de leurs territoires. Par conséquent, il est hasardeux de lier la difficulté du mouvement à s’étendre avec ce supposé refus de négociation (« la difficulté qu’a le mouvement à s’étendre sur cette base »).

Les échecs de la « jonction » avec le monde syndical ou les lycéens tiennent à des raisons complexes. Ainsi le mouvement lycéen s’est-il quasiment écroulé sur lui-même en particulier – mais pas que – du fait d’une répression policière particulièrement brutale. Pour ce qui est des syndicats, il convient de rappeler que les difficultés à la jonction viennent d’abord des directions et non de la base et que localement, malgré tout, cette jonction se produit parfois. Mais alors pourquoi cette attitude des directions syndicales ? Il n’est possible ici que de procéder par hypothèses pour le moment mais gageons qu’une revendication telle que le RIC n’aide effectivement pas à l’union. Pourquoi ? Parce que le RIC est, dans son essence démocratique, une remise en cause de la forme usuelle de la revendication syndicale. Pourquoi ? Parce qu’avec le référendum, le peuple sort d’une logique de droits pour entrer dans une logique politique. Qu’est-ce à dire ? Le droit est ce que le dominé demande au dominant pour se protéger de sa férocité. Or la revendication syndicale se cantonne quasi-exclusivement au droit : droit à un salaire plus élevé, droit du travail, droit au travail, droit à des aides, à diverses protections, etc. L’entreprise est une structure foncièrement anti-démocratique et le syndicat est l’appareil qui, greffé à cet anti-démocratisme, permet d’adoucir la condition de la main-d’œuvre exploitée. Le RIC ne se situe pas sur ce plan. Il est le moyen d’aller bien au delà de la seule revendication de droits. Il est un processus de prise de décision. C’est tout-à-fait différent ! Ce faisant, il se situe sur un autre plan que l’action syndicale : on ne quémande plus de droits à nos maîtres, on prend des décisions à l’égal d’eux. Nous touchons peut-être ici à la raison majeure de la suspicion des centrales syndicales vis-à-vis des Gilets Jaunes : le RIC est un retour au politique et c’est toute une tradition de contestation qui est alors remise en cause. Il y a probablement aussi là une explication de la difficulté de la jonction avec tout autre groupement (lycéens, étudiants, stylos rouge, et autres coordinations). En effet, l’embarras pour les autres groupes sociaux à se joindre au Gilets Jaunes vient certainement du fait que les mentalités sont forgées sur des bases républicaines, c’est-à-dire gouvernementales, de demandes de droits par des revendications stabilisées. Les Gilets Jaunes et leur RIC, par le fait qu’ils prônent un retour au politique depuis longtemps déserté par la tradition occidentale, ne rentrent pas dans les cases de la contestation habituelle, ils n’en reprennent pas les codes. Il y a effectivement ici un avant-gardisme qui ne facilite pas la convergence, comme l’affirme Temps Critiques.

Il n’est qu’à voir la levée de boucliers que provoque encore la sortie d’Étienne Chouard sur le RIC qui rendrait obsolète la manifestation. Il s’agit certainement d’une parole malheureuse car il y a fort à parier au contraire que le RIC, s’il advenait, accroîtrait les antagonismes déjà présents dans la société et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il est une façon d’arracher une parcelle de pouvoir à l’oligarchie. Imagine-t-on qu’elle se laissera faire ? Que même une fois le RIC instauré, elle ne défendrait pas ses intérêts de la façon la plus extrême ? De plus, au delà encore de ce problème, le RIC exacerberait au contraire les débats dans la société, les rendant certainement plus intelligents puisque reliés à une prise de décision politique, il impliquerait donc une responsabilisation de chacun.

Bref, ce mot de Chouard mériterait un plus ample débat mais le fait est qu’il lui est beaucoup reproché. Pourquoi ? Souvent parce qu’il remet en cause l’idée même de manifestation ! Il y a dans certains milieux de gauche et syndicaux aujourd’hui une sorte de fétichisation de la manifestation, comme si elle était une fin en elle-même. Or, elle n’est jamais que la forme de protestation des populations soumises à la forme gouvernement. Or, tout gouvernement élu est anti-démocratique (sur cette question, Aristote écrit : « Je veux dire, par exemple, qu’il est considéré comme démocratique que les magistratures soient attribuées par le sort et comme oligarchique qu’elles soient électives [...]. » Aristote, Les politiques, IV, 9, 1294b4). Par conséquent, on voit ici des groupes de gauche et les syndicats critiquer Chouard et le RIC parce qu’il est une remise en cause des habitudes de contestation républicaine. Cette critique n’est que l’expression du rétrécissement considérable de l’horizon mental opéré par l’ordre social actuel et est un indice des immenses difficultés qu’il va y avoir à rassembler une population marquée par la domination et l’idéologie oligarchique, une population qu’on a tellement désespéré sur l’humain qu’elle ne parvient plus à concevoir la vie en dehors du Léviathan.

Temps Critiques voit le RIC comme une sorte de « sésame ouvre-toi », c’est-à-dire une revendication fourre-tout qui ouvrirait toutes les portes une fois son mystère exposé. L’auteur imagine là le RIC reposer sur une croyance magique qui permettrait de faire l’économie d’un débat sur son fond. Pour répondre à cela, rappelons d’abord la richesse des débats qui se tiennent sur les ronds-points, débats qui, par leur lucidité, n’ont souvent rien à envier à la qualité des propos d’amphithéâtres universitaires et indiquent la grande finesse d’esprit qui règne dans les strates inférieurs des classes moyennes et dans les classes populaires (il faudrait une étude pour clarifier cela mais il s’agit certainement des catégories les plus représentées sur les ronds-points. Notons également que les parties les plus désorganisées du prolétariat semblent bien peu présentes). Rappelons également qu’il ne saurait y avoir de « divulgation de ses principes » puisque le RIC est encore à formaliser (ainsi en va-t-il du droit de vote que Temps Critiques aborde en fin d’article). Or, le problème ici est que le peuple est seul. Il est privé de moyens dans une société où tout est étatisé et où l’État est l’outil des classes dominantes. En grande partie désorganisé par l’absence de toute structure sociale capable de l’aider à formaliser cette revendication (il n’y a en effet plus de communautés dans une société française où règne désormais l’anomie), le peuple des Gilets Jaunes est aussi cible du mépris d’une partie importante de la petite-bourgeoisie intellectuelle. Or, dépossédé par le système scolaire et l’appareil économique des moyens de production intellectuelle nécessaires à la formalisation du RIC, habité par un manque de confiance en soi caractéristique de strates qui subissent le joug des classes dominantes, le peuple des ronds points a besoin d’aide, de l’aide d’individus qui sauraient l’aider à formaliser le RIC. Non pas l’écrire à sa place, mais juste organiser cette procédure complexe de rassemblement des idées, dans la plus grande honnêteté. Ce dont a besoin le peuple des ronds points, ce n’est pas de quolibets mais de bienveillance, de coopération et ce parce que sa cause est noble : l’avènement d’une démocratie. Toutes les énergies sont les bienvenues, y compris celles des intellectuels. Cette coopération se doit d’être intelligente pour que personne n’écrase l’autre. Souhaitons que cela soit possible au plus vite car le mouvement s’enlise dans une routine démobilisante.

Ce projet est majeur car n’est-ce pas la démocratie qui, seule, est en mesure de sauver ce monde en chute libre ? Temps Critiques, à travers cet article, a-t-il bien saisi l’ampleur de ce qui se joue quand il écrit que «  le RIC ne peut en effet rien contre le patronat, les licenciements, la fixation des revenus autres que le salaire minimum. C’est cette lutte-là qui serait délaissée au profit de la lutte contre la corruption, la prévarication, le revenu trop élevé des députés [...] » ? Pourquoi imaginer que la démocratie s’arrêterait aux portes du mode de production ? Les révolutions modernes ont porté les marchands au pouvoir. Pourquoi la démocratie ne pourrait-elle pas leur reprendre ? Il semble, au contraire, que ces sujets seraient également soumis à la souveraineté du peuple et du coup, nous pouvons nous prendre à rêver la fin du mode de production actuel ! Pourquoi ne pas imaginer rendre l’entreprise démocratique, d’en changer les propriétaires ? Pourquoi ne pas imaginer la fin du salariat ? De tels changements provoqueraient une modification radicale dans la technologie et notre façon de produire et il y a certainement là la clé (certainement la seule !) pour résoudre le problème de la catastrophe écologique : la seule façon de venir à bout des causes de ce désastre en cours, c’est la démocratie. Bien sûr, cela ne se ferait pas du jour au lendemain car nous revenons de loin mais finalement, en 1936, nous n’étions pas si loin d’un tel changement avant la trahison du Front Populaire et de la CGT ! Il est dommage que les marches pour le climat – dont on aimerait bien comprendre les raisons pour lesquelles elles ne sont pas polluées par les Black Blocks – n’aient pas réalisé ce point.

Globalement, on voit que Temps Critiques a quelques doutes sur le degré de conscientisation des Gilets Jaunes quand il indique que nombre d’entre eux « ne doutent pas de l’intelligence de leurs dirigeants politiques (ou patronaux) ». Cela est certainement vrai pour une partie d’entre eux mais pas tous, loin de là, puisqu’une large frange a conscience du fait que l’oligarchie sait et poursuit son agenda coûte que coûte, malgré le malheur qui se répand. De plus, si tant est que cette critique sur le niveau de conscience des Gilets Jaunes soit vraie, de quoi est-elle le signe si ce n’est qu’il est dur, pour une population qui subit sans cesse, de conscientiser les racines du mal ? Nous ne pouvons qu’être admiratifs de la capacité du peuple à, malgré tout, malgré la publicité, malgré l’école, malgré les divertissements télévisés, malgré l’industrie culturelle en général et ses films et musiques qui, tous, dirigent les esprits vers l’insignifiance, nous ne pouvons qu’être admiratifs de la capacité populaire à résister intellectuellement, à continuer à se dire qu’il y a quelque quelque chose d’anormal et à chercher quoi. Cette démarche est timide, réservée, parce que pleine de doutes et en cela, pleine de dignité. Ses maladresses ne sont que le signe que ce peuple a besoin d’aide. Le RIC, par la participation signifiante qu’il entraînerait, faciliterait la prise de conscience et grandirait l’intelligence politique collective. L’oligarchie l’a bien compris et s’arc-boutera jusqu’au bout contre un RIC qui dessert l’injustice de l’ordre qui la maintient. En cela, le fait que « le RIC ne relève que d’un raisonnement technique (ce serait un outil) de résolution des problèmes et non pas un principe politique de l’identification des problèmes à résoudre » n’est pas un vrai problème car la démocratie produira ses effets qui sont globaux : dans son principe, le RIC est heuristique et les questions et autres prises de conscience naîtront progressivement. C’est pour cela qu’il est source d’angoisse pour les classes dominantes à l’image de leur représentant, Édouard Philippe, qui affirmait le 25 janvier 2019 : «  le RIC me hérisse ».

Ce supposé manque de conscience politique fait d’ailleurs écrire à Temps Critiques qu’il faudrait poser la question de la compétence des experts qui seront utiles pour le guider dans ses décisions, en indiquant que la notion n’est jamais questionnée. Si le RIC devait advenir – et il le doit – il semble difficile d’imaginer se passer des services de ceux qui possèdent la connaissance dans tel ou tel domaine. Cela est une question compliquée. Le fait que la place des experts ne soit pas questionnée dans la procédure du RIC tient aux difficultés de formalisation que nous évoquions plus haut. Nous avons un peuple que la domination sociale et le salariat maintiennent dans des tâches de plus en plus absurdes, un peuple que toutes les stratégies de domination éloignent de la réflexion, il n’est pas anormal qu’il éprouve alors toutes les peines du monde à imaginer ce que serait les outils de son émancipation ! Mais encore une fois, avec le RIC, les perspectives sont tellement intéressantes ! Nous savons, par de multiples exemples, que la démocratie permet d’agréger de la connaissance et améliore la réflexion. Tout le monde aurait à y gagner. Callon, Lascoumes et Barthe écrivent :

« [...] il est possible de donner la parole au peuple, n’ayons pas peur de ce mot, sans pour autant plonger dans l’irrationnel ou l’obscurantisme. Le peuple parvient même à produire un effet de clarté que les experts, empatouillés dans leurs savoirs et leurs intérêts professionnels, n’arrivent pas à produire. »

(Michel Callon, Pierre Lascoumes, Yannick Barthe, Agir dans un monde incertain – essai sur la démocratie technique, éditions du Seuil, 2001, pp.162-163.) Tout le monde a à gagner à la démocratie. Le savoir, en voie d’effondrement dans cette civilisation décadente qui est la nôtre, s’en trouvera revigoré. Quel plus beau projet pour des intellectuels que celui du RIC des Gilets Jaunes ? Nous sommes bien loin ici de «  l’acte individuel » qu’imagine Temps Critiques, au contraire ! Le RIC redonnerait ses lettres de noblesse à la politique et au débat qui, enfin, porterait à conséquence ! Le scenario ici présenté peut sembler un peu optimiste mais l’histoire nous enseigne que le partage des savoirs, leur libération, enrichi l’ensemble de la société ! (Il faut ici se pencher sur les propos d’Arendt et de Vernant sur l’avènement de la polis entre le VIIIème et le VIIème siècles avant Jésus Christ. La démocratisation des connaissances entraîna une impressionnante floraison de personnalités hors du commun et de talents à cette époque. Voir Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Paris, Calmann-Lévi, 1983, p.256 et Jean-Pierre Vernant, Les origines de la pensée grecque, Paris, P.U.F., 2013, p.58.) « L’acte individuel » ne serait que le dernier moment du processus démocratique dans lequel se tiendrait un espace démocratique à l’abri des médias bourgeois qui permettrait de fonder un monde commun, pour parler comme Arendt, en restaurant le politique, ce qui ne manquerait pas d’engendrer une société nouvelle, avec de nouveaux rapports sociaux ! Voilà le « mystère [de] celui qui vote "mal" aujourd’hui [qui] votera "bien" demain » résolu. Celui qui « vote mal » aujourd’hui sera rendu intelligent par la société politique qui émergera et restaurera ses capacités d’animal politique.

Évidemment, au regard de telles perspectives, on ne peut que se demander pourquoi l’État laisserait-il le RIC advenir. Le questionnement de Temps Critiques est ici pertinent. Le RIC est la première marche de la reprise du pouvoir par le peuple qui est le pouvoir constituant par excellence et qui doit destituer progressivement les pouvoirs constitués de la république qui ne sont plus légitimes à l’heure qu’il est. La répression féroce qui s’abat sur les Gilets Jaunes atteste du fait que même l’oligarchie, dans toute sa médiocrité, a compris ce fait. Le combat pour la démocratie qui s’annonce pourrait être impitoyable. Le mouvement des Gilets Jaunes perdurera-t-il assez longtemps pour le mener ? Nul ne le sait. En cela, l’époque est à la fois terrible et passionnante.

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COMMENTAIRES  

15/04/2019 10:23 par Georges SPORRI

Ce texte énonce une définition du syndicalisme qui est scandaleusement réductrice et fondamentalement fausse. Et relire la charte d’Amiens serait un bon vaccin contre cette désinformation. Il y a au moins 2 syndicats, la CGT et la FSU, qui tout en étant pas très efficaces ces dernières années, deviendraient extrêmement utiles et compétents si une vraie gauche prenait le pouvoir. Surtout la CGT qui fait peur aux "audits" par ses contre projets industriels ou institutionnels très pointus. Quand on idéalise le peuple, on méprise la classe ouvrière !

Par ailleurs, même s’ils sont en difficulté à cause de l’anomie massive, les leaders d’opinion des banlieues, hyper lucides par nécessité, savent parfaitement que le "peuple" des gilets jaunes qu’ils trouvent "sympa" ne sera pas le seul utilisateur du RIC qui coûte cher, qui transforme les militants en récolteurs de signatures, qui ne s’adresse qu’à l’électorat qui n’est qu’une partie du peuple, et sera donc un super outil de propagande raciste et sécuritaire, comme en Suisse !

Dans le contexte actuel, le RIC serait un fabuleux outil d’unité à la base entre LR - FN - CPME - droite du MEDEF - Eglise catholique ... qui ont les moyens financiers d’organiser plusieurs RIC par an et des propagandes envahissantes. Tu ajoutes les RIC imbéciles sur les animaux (qui seront désormais financés par Davos !) et toutes les diversions possibles et imaginables, puis nous voilà dans le monde étriqué de la politique niaise et ennuyeuse, encore plus démobilisatrice que l’infâme démocratie "représentative" bourgeoise.

15/04/2019 11:23 par Buffaud

Excellent article qui pose les bonnes questions.

15/04/2019 11:48 par Comité de Défense du Style Interrogatif Indirect

on ne peut que se demander pourquoi l’État laisserait-il le RIC advenir. ==>
on ne peut que se demander pourquoi l’État laisserait le RIC advenir.

16/04/2019 13:49 par barbe

"Le droit est ce que le dominé demande au dominant pour se protéger de sa férocité. Or la revendication syndicale se cantonne quasi-exclusivement au droit : droit à un salaire plus élevé, droit du travail, droit au travail, droit à des aides, à diverses protections, etc. L’entreprise est une structure foncièrement anti-démocratique et le syndicat est l’appareil qui, greffé à cet anti-démocratisme, permet d’adoucir la condition de la main-d’œuvre exploitée. Le RIC ne se situe pas sur ce plan. Il est le moyen d’aller bien au delà de la seule revendication de droits".
EXCELLENT passage, qui expose clairement la tension. Et permet de claquer le beignet de ceux qui se cramponnent à leur vieille lune de luttes syndicales (combien de trahison ?), ou encore de se mettre les uns sur les autres (ouvriers contre peuple) en prétendant le contraire, de ceux qui prétendent que l’universalisme est petit bourgeois..., bref de ceux qui ont une approche sociale, et non politique. Or les faits sont têtus : il n’y a que deux terrains de lutte, le monde du travail (très mal en point) et le monde des institutions (elle a le vent en poupe).

16/04/2019 20:05 par Christophe Hamelin

@ Georges SPORRI
Pour ce qui est du syndicalisme, je vous rappelle que la Charte d’Amiens est bien loin, malheureusement, et que la CGT, si je me souviens bien, a abandonné la référence à la lutte des classes dans ses statuts il y a déjà quelques années. Par contre, j’aurai bien aimé des arguments montrant que je procède à une réduction du syndicalisme (que je ne définis pas soit dit en passant).

Vous parlez d’un RIC coûteux qui serait réservé aux partis d’extrême-droite... Je trouve quand même étrange cette façon de procéder pour nous désespérer de la démocratie : ce sera coûteux, ça donnera des RIC "imbéciles", ça fera ci, ça fera ça, mais si vous êtes si visionnaire sur les problèmes possibles, pourquoi ne pas participer à sa formalisation pour les éviter au lieu de nous désespérer avant même qu’il soit formalisé ? Au lieu de partir perdant, soyez dynamique, reprenez-vous, et apportez vos idées à la collectivité ! Avec votre pessimisme, il ne reste plus qu’à s’abandonner dans les rets de l’oligarchie (je rappelle que l’expression "démocratie représentative" est un oxymore, une arnaque idéologique) !
Il va falloir expérimenter si nous parvenons à imposer le RIC, et l’on se trompera, et l’on réajustera ! Faisons-nous confiance, pour changer un peu, comportons-nous comme un peuple et ça ira ! De toute façon, ça ne peut pas être pire qu’actuellement !

16/04/2019 21:01 par Georges SPORRI

Réponse = Je suis pour remplacer les 577 députés par 65000 délégués - Et pour que les femmes votent pour des femmes, les ouvriers pour des ouvriers, les employés pour des employés, les étudiantes pour des étudiantes ...etc. Donc : représentation de toutes les CPS et parité hommes / femmes - Dans l’organisation politique actuelle les ouvriers ont tendance à voter pour des énarques, des cadres ou des hommes d’état (beurk !) - Le système que je propose met en minorité les patrons, les commerçants, les cadres, les professions libérales / Il est donc un équivalent fonctionnel de la Dictature du prolétariat ou du pouvoir des conseils.
Par ailleurs, comme les rédacteurs du texte qui vous déplait et qui ne font absolument pas partie de votre "oligarchie", je juge ultra important que nos collègues et voisins étrangers aient le droit de vote. Ils l’ont immédiatement dans les syndicats et les associations qui sont donc des organisme très politiques, plus que vos citoyens et votre peuple qui acceptent de vivre dans une république bourgeoise basée sur un code de la nationalité / citoyenneté répugnant, nationaliste et crypto raciste.

17/04/2019 01:41 par babelouest

Décidément Georges Sporri est très communautariste : j’avoue ne pas aimer du tout. C’est son droit bien entendu, mais sur ce point parmi hélas beaucoup d’autres, nous ne pourrons pas nous entendre.Pour quelqu’un qui aime la liberté, imposer que les femmes votent pour des femmes, les chaudronniers pour des chaudronniers, les unijambistes pour des unijambistes.... c’est faire fi de l’empathie et de l’intelligence il me semble.

Bien entendu, pour moi le RIC est essentiel, à condition que ce soient les citoyens eux-mêmes qui l’organisent : pas question que les habituels préfets et autres prennent cela en main. De plus je ne pense pas que ce soit si difficile, ni si cher. Je ne développerai pas mes idées ici. Mais bien entendu le RIC court-circuite les trotskistes, et cela, il y en a que cela dérange. Je rappelle que les pires neocons aux États-Unis sont d’anciens trotskistes (donc des trotskistes tout court).

17/04/2019 01:51 par Christophe Hamelin

@ Georges SPORRI
Relisez l’article en vous calmant et vous aurez mes réponses à toutes les remarques de votre dernier message.
Ceci dit, je vois dans l’ensemble de votre propos, en particulier la dernière phrase, les habituels marqueurs idéologiques de ceux qui ont la haine du peuple (ha mais c’est vrai que chez les penseurs petits-bourgeois, le peuple n’existe pas).
Cordialement

17/04/2019 11:02 par Christophe Hamelin

@babelouest
Je suis bien évidemment d’accord avec votre propos. Je voudrais rajouter que finalement, le débat avec Georges SPORRI est paradigmatique de ce que j’indique dans cet article : que le mouvement des Gilets Jaunes en général et la revendication du RIC en particulier sont des révélateurs de la posture de tout un chacun face au peuple. Effectivement, les masques tombent sans même que ceux qui les portaient ne se rendent compte à quel point ils se dévoilent. Je pense vraiment que plus rien ne sera comme avant...

17/04/2019 11:54 par Georges SPORRI

@Babelouest et "cordialement" / Oh ! Babel ! Tu babilles des inepties. Les CSP sont sociologiques, pas des communautés. Les ouvriers, surtout si un état communiste donne le droit de vote aux immigrés, ont pour caractéristique d’être "internationaux" et ils ont tendance à renier tous les aspects religieux ou culturels de leurs "origines", même si le racisme ou la xénophobie les obligent parfois à s’organiser "séparément". Si tu hais les trotskystes, adresse toi directement à eux, mais tu perds du temps, en France ils n’existent plus (il y a peut être quelques trotsk dans LO et le PES ?). Je ne transmettrai pas à ces quelques lascars les messages exagérément haineux des anars, des staliniens, des citoyennistes ... J’espère que cette fois tu as compris ! Je n’ai pas dit que les ouvriers musulmans unijambistes doivent voter pour des O-M-U !
@Cordialement / Les RIC coûtent cher = comité référendaire, propagande, récolte de signatures, impression du matériel de vote ... Et même la très friquée Union Syndicale Suisse n’en organise qu’un de temps en temps ( avant les cantonales ou les fédérales pour appuyer le PS ). Par ailleurs transformer les militants de terrain (grèves, manifestations, occupations ...) en récolteurs de signatures est une opération répugnante de pacification. De plus la comparaison (qui n’est pas raison) entre la révolution citoyenne au Venezuela et la révolution russe prouve l’infériorité du citoyennisme. Les femmes russes ont le droit d’avorter depuis 2018, les vénézuéliennes n’ont pas ce droit A CAUSE du RIC !
@Chouard / Vous avez raison, cher monsieur, les RIC s’opposent frontalement aux grèves, aux manifestations, aux luttes indépendantes de la classe ouvrière ... Par contre lorsque vous affirmez que la Suisse d’aujourd’hui est moins démocratique que celle du passé, vous délirez. La Suisse est l’un des pays où les femmes ont obtenu très tard le droit de vote, justement à cause des 4 séances de votation annuelles. Essayez donc d’organiser un de vos RIC pour le droit de vote des immigrés à toutes les élections et vous constaterez que l’électorat, qui n’a rien à voir avec le peuple, est très inférieur aux syndicats qui intègrent tout le monde sans communautarisme et sans nationalisme !
@l’argument pourri "tu méprises le peuple" : être contre le RIC = mépriser le peuple ? Si vous pensez vraiment ça, vous êtes des abrutis, si c’est une basse propagande je vous pardonne !

17/04/2019 14:46 par Georges SPORRI

ERREUR / Les femmes russes ont le droit d’avorter depuis 1918, pas 2018 ! Ecrit trop vite + relecture pas efficace !

17/04/2019 15:56 par barbe

ça chauffe, ça barde. Tout ça, faute de respecter la logique élémentaire. Elire des représentants, c’est encore déléguer son pouvoir.
Même si c’est un pis-aller, le ric a un avantage considérable : on vote les textes, un par un. Aucune délégation n’offre ce luxe qui n’appartient encore qu’aux élus. Eh oui, il existe encore des citoyens. Mais manifestement, même ceux qui souhaitent donner le droit de vote aux étrangers s’accommoderaient volontiers de la disparition des dits citoyens. Drôle de logique tout ça, une belle gerbe en vérité.

18/04/2019 19:29 par barbe

Je voulais partager ce moment de ma journée : de retour chez moi en blablacar. Conductrice bulgare et un passager de côte d’ivoire, venu ici pour travailler. La conversation se passe. C’est bien la côte non ? C’est un pays riche... On parle de choses et d’autres. Je place des propos sur la vie commune. Et le passager : "quand même en France, on peut tout avoir..." Comment lui expliquer ? Lui dire que les derniers gardiens, avant d’être malthusianisés, c’est notre génération ?
Après, y en a qui veulent s’appuyer sur les immigrés pour constituer une force politique révolutionnaire... comment dire...

19/04/2019 19:01 par Assimbonanga

Bernard Arnaud n’a pas besoin de RIC, lui. Pouf et hop, 100 millions, sans barguigner !
Et l’avis de l’Assemblée Nationale ? C’est quoi ce truc ? Virez-moi cette chambre d’enregistrement. On va leur mettre un RIC, oui, bonne idée, ça les occupera qq temps et pis, toute façon, on fait nos affaires entre nous. On décide que Guaido est bien pour le Venezuela, même si c’est l’allié objectif de deux fascistes, Trump et Bolsonaro. On réunit la commission européenne vite-fait quand on a un truc qui nous arrange (repousser la sortie de l’Angleterre par exemple).
Ouis, le RIC, bonne idée, si ça leur fait plaisir. Avec l’abstention qui règne, très vite ça n’intéressera plus grand monde. Ça ne changera rien sur les décisions industrielles et les subventions distribuées aux entreprises. L’Entreprise et la Croissance sont les deux mamelles terrestres de notre puissance, avec l’évêché de Paris pour les cérémonies marquantes.
Non seulement rien ne change mais au contraire on se retrouve projeté au 19ème siècle, entre l’usine, l’église et la maréchaussée. Macron cause comme un curé. https://www.youtube.com/watch?v=s9ocQOlfidg
Comme l’a très bien mis en évidence MERCI PATRON, le film, un réseau de renseignement remonte très vite du simple député (fut-il socialiste) au président de la république, puis à Bernard Arnaud puis redescend à la compagnie de CRS qui monte la garde à l’entrée de l’Assemblée Générale de Dior... Et le RIC n’y changera rien, s’il n’y a pas reprise de pouvoir au moins sur une chambre.

24/04/2019 01:15 par Christophe Hamelin

Bonjour,
Si l’oligarchie était d’accord pour le RIC, "si ça leur fait plaisir", alors pourquoi ne nous l’accorde-t-elle pas ? Comme elle l’a fait pour le droit de vote ? Parce que c’est très différent et qu’avec le RIC, on a, éventuellement, l’outil pour remettre en cause le mode de production. Et ça, croyez-moi, jamais l’oligarchie ne le laissera passer sans se battre jusqu’à son dernier souffle.

Vous écrivez "Non seulement rien ne change mais au contraire on se retrouve projeté au 19ème siècle, entre l’usine, l’église et la maréchaussée."
Alors là, il faut m’expliquer car je ne vois pas du tout le rapport avec le RIC. Existait-il au 19ème siècle ??!! Il me semble que vous écrivez comme si vous n’aviez pas lu l’article.

Mais pourquoi un tel défaitisme avant même d’avoir mis la mesure en place... C’est souvent le même discours que l’on entend : "non, ça ne sert à rien, on a perdu d’avance, etc." Je dis ici que la vraie victoire des tenants de l’ordre est d’avoir fait perdre les dominés dans leurs têtes, avant même d’avoir mené le combat.
Reprenez-vous bordel ! Comportez-vous comme des guerriers car la lutte des classes est à son paroxysme et le peuple souffre. Il faut retrouver les valeurs du combat, d’entêtement au combat et ne jamais arrêter de se battre et cela sans se demander si l’on va perdre ou gagner. Si la bourgeoisie avait eu la mentalité défaitiste qui habite nombre d’individus dans les classes dominées aujourd’hui, jamais elle n’aurait piqué le pouvoir aux nobles. La révolution a donné le pouvoir aux marchands, le RIC est un premier pas pour leur reprendre. En cela, il a un véritable potentiel révolutionnaire.

24/04/2019 10:51 par Georges SPORRI

@Christophe H. / Si les gilets jaunes, les syndicats et les associations anti impérialistes étaient les seuls utilisateurs potentiels des RIC il n’y aurait aucun problème, même si la bourgeoisie se débrouillerait très bien pour que l’électorat (qui n’a rien à voir avec le peuple mobilisé) nous inflige quelques défaites bien humiliantes. Mais dans le contexte actuel les RIC seront principalement utilisés par des comités référendaires d’ultra droite ( RN - LR - Zemmour - FNSEA - CPME - FNAIM ) ou pires ( RN - LR - Zemmour - Eglise Catholique - CTPE - FNAIM ). Les gros sauveurs de planète qui aiment les zanimaux s’ajouteraient pour semer la zizanie avec des RIC antispécistes à répétition et autres taxes carbone. Alors excuse nous de ne pas être suicidaires ...

24/04/2019 11:45 par Assimbonanga

@Christophe Hamelin, je te vois très enthousiaste et mes remarques te semblent désobligeantes. Tu les qualifies de défaitistes. Je comprends ton sentiment. Moi, vois-tu, je me méfie. Le droit de vote, soit on l’a, soit on ne l’a pas. C’est simple, clair et net.
Mais le RIC, c’est beaucoup plus touffu. On n’en sait pas les limites précises. Donc, ils peuvent nous refourguer "une espèce de RIC". Mais est-ce que ce sera ce que réclament les Gilets-Jaunes ?
Moi, je trouve que les Gilets-Jaunes se contentent de peu, en fait. Leur ambition se cristallise dans cet espoir : le RIC. C’est bien peu comparé aux puissances de l’argent. Ils ont renoncé à reprendre le pouvoir politique, les parlements, les instances décisionnelles (régions, mairies, départements) et foncent vers un objet magique qui semble pouvoir résoudre tous les problèmes, un peu à l’image de ce FREXIT paré de toutes les vertus instantanées. Cette pensée magique, enfantine, envahit trop leur cerveau.
Ont-ils réalisé que Macron n’est que le PDG/DRH de Bernard Arnaud pour gérer la partie humaine de l’entreprise France ? Macron est une sorte de gestionnaire à l’écoute des patrons transnationaux, de l’industrie chimique, pharmaceutique, pétrolière, nucléaire, des transports, du bâtiment, des banques, des milliardaires, etc... Et la population, finalement, c’est plutôt un contre-temps à leur efficacité entrepreneuriale !

27/04/2019 16:22 par Christophe Hamelin

@Assimbonanga
Tu écris : "Moi, je trouve que les Gilets-Jaunes se contentent de peu, en fait." Je redis ici que tu n’as pas lu correctement l’article. C’est l’inverse ! C’est très politique et ça va bien plus loin que le combat syndical qui n’est qu’un combat pour les droits. Les institutions que tu évoques ensuite, les parlements, les instances décisionnelles (régions, mairies, départements), sont des institutions oligarchiques qu’il conviendrait de détruire. Le RIC a vocation à les mettre en danger en tout cas. Je te retourne donc le compliment en te disant que c’est toi qui te contente de peu en acceptant un monde "géré" par un système oligarchique.
Pour ce que tu dis du Frexit, pourquoi pousser à l’extrême en affirmant qu’il est "paré de toutes les vertus instantanées" ? Qui dit que ça va être simple ? Ce discours décrédibilise toute contestation. Il est évident qu’il faut quitter au plus vite l’Europe et l’OTAN, pourquoi tergiverser ? Enfin ce n’est pas le sujet de cet article...

@Georges SPORRI
Je redis ce que j’ai dit plus haut, c’est un discours anti-peuple que vous tenez et qui vous range du coté de l’oligarchie. Le chiffon rouge de l’extrême-droite qu’agite l’oligarchie fonctionne parfaitement et vous foncez dedans... Je crois qu’il est urgent de travailler sur ce qu’est le fascisme aujourd’hui et je pense que si un tel travail était mené sérieusement, il réserverait pas mal de mauvaises surprises à certains...

28/04/2019 07:20 par barbe

M hamelin, votre texte est juste et très bon.
Ayez confiance. Et sachez qu’il est vain de chercher à convertir les gens de mauvaises foi, lesquels sont plus irrécupérables que ceux de mauvaise volonté.

28/04/2019 09:46 par Comité de Défense du Style Interrogatif Indirect

on ne peut que se demander pourquoi l’État laisserait-il le RIC advenir ==>
on ne peut que se demander pourquoi l’État laisserait le RIC advenir

28/04/2019 09:53 par Assimbonanga

@Christophe Hamelin , tu dis : "les parlements, les instances décisionnelles (régions, mairies, départements), sont des institutions oligarchiques qu’il conviendrait de détruire". Ah bon ? Par quoi les remplacer ?
Et la commune alors ?
Tu écris que le RIC est "est une façon d’arracher une parcelle de pouvoir à l’oligarchie." Oui : une parcelle...
Tu écris que le peuple "est privé de moyens dans une société où tout est étatisé et où l’État est l’outil des classes dominantes. " Je suis d’accord. Je trouve que les classes dominantes ont infesté les instances étatiques et qu’il faut donc rééquilibrer, reprendre ce qui nous a été extorqué.
Tu dis :" Le RIC est la première marche de la reprise du pouvoir par le peuple qui est le pouvoir constituant par excellence et qui doit destituer progressivement les pouvoirs constitués de la république qui ne sont plus légitimes à l’heure qu’il est." Qu’entends-tu par "destituer les pouvoirs constitués de la république" ?

Puisque tu dis :" En cela, il est important de répondre aux objections.Pour désamorcer la suspicion mais aussi pour lancer le débat", tu auras remarqué que mes objections ont pour mérite de susciter tes arguments ! Et les arguments sont des armes.

28/04/2019 11:25 par Assimbonanga

@barbe, il ne s’agit pas de "convertir" des gens mais du moins faut-il expliquer ce que l’on désire faire. Cela relève de la conversation normale. C’est un minimum.
Quant à traiter les contradicteurs de gens de mauvaise foi irrécupérables... est-ce la pratique démocratique ? La période est à l’échange, discussion, contradiction, élaboration. Si on passe direct aux insultes, bof.

28/04/2019 16:09 par barbe

Madame Assimbonanga.
Vous voyez que je vous lis. Discuter vous dites ? Mais si quelqu’un a raison, vous êtes prête à le reconnaître ? Je ne parle pas de vous personnellement, je parle d’intervenants ici qui rabâchent des laïus toujours les mêmes, sans prendre la portée du travail fait par certains autres. Ces personnes se reconnaissent à ceci qu’elles ne supportent pas qu’on critique ce qu’elles mettent en avant comme une vérité révélée. Je m’en excepte, puisque je dis à Mr Hamelin : je trouve que vous avez touché quelque chose. Et vous remercie encore.
A partir du moment où quelqu’un, par ex Mr Hamelin, produit une différence de sens (celle entre le plan social et le plan politique), il produit de la clarté : il ne s’agit pas que d’une différence de détails ou de faits, mais bien d’une différence de condition.
Mais je n’ai pas à défendre ce texte qui se porte bien tout seul. Et je ne voudrais pas supposer une commune condition entre tous ceux qui critiquent le ric : il y en a ici ; faut-il les mettre dans le même sac que le gouvernement ? Faisons une différence entre eux, qui sera, certes, factuelle, non essentielle.

29/04/2019 11:34 par Georges SPORRI

@ C.H / C’est vrai qu’on nous fait régulièrement le coup du choix entre la république bourgeoise pas vraiment démocratique et fascisme, ce qui nous fait abandonner le combat communiste. C’est vrai aussi qu’il faudrait être sans principe et sans intelligence stratégique pour en déduire qu’il faut devenir nationalistes un peu rouges et beaucoup bruns. Alors la vie n’est pas simple !
@Barbe / La lutte économique syndicale d’un côté et la lutte politique d’un autre, sans interfaces et sans liens ? Je ne partage pas cette croyance et je pense surtout qu’elle est de mauvais aloi ... Long et interminable débat, rendu encore plus confus par l’abandon du projet "dictature des conseils (soviets)" effacé des propagandes électoralistes.

01/05/2019 17:46 par Christophe Hamelin

@Comité de Défense du Style Interrogatif Indirect : oui, j’ai vu. Désolé, ça m’a échappé mais je n’ai pas de relecteur : je fais mon texte et je l’envoie et du coup, on n’a pas toujours la lucidité de voir nos propres erreurs. Peut-être que le LGS pourrait corriger mais je crois qu’ils ont d’autres chats à fouetter.

@barbe Merci pour vos encouragements et votre argumentation.

@Assimbonanga Il faudrait remplacer régions, mairies, départements par des instances démocratiques. Il faut se renseigner sur les communes du moyen âge par exemple. Il y a des choses très intéressantes à voir là-dessus.
Pour ce qui est du pouvoir, oui, il s’agit d’en arracher une parcelle au départ. Il faudra voir la forme que ça prendra et où ça nous mènera mais allons-y progressivement. Un processus révolutionnaire se tient sur plusieurs années voir des décennies. Tout cela est imprévisible. Tout ce qu’on sait, c’est que si l’on ne fait rien, il ne se passera rien, à part la catastrophe écologique et la continuation du désastre humain. Ha si, on sait aussi que l’oligarchie nous dirige vers la guerre... C’est pourquoi il est urgent d’essayer de les sortir du pouvoir. Je tiens aussi à rappeler cette idée qui est dans le texte mais peu développée : la démocratie est certainement le seul moyen de changer de mode de production, donc de résoudre la catastrophe écologique. Car le seul moyen de résoudre la catastrophe écologique, ce n’est pas de recycler ou autres sornettes du développement durable, c’est de changer de mode de production et de forme technologique. La fonction du développement durable n’est pas de résoudre la crise écologique mais d’empêcher le changement du mode de production.
Pour ce qui est des pouvoirs constitués (et des pouvoirs constituants) : la république française s’est constituée suite à un processus révolutionnaire dans lequel le peuple a fait tomber l’ancien régime. De cette violence primordiale, constituante, est née un ensemble constitué : la république. Ces institutions, ce pouvoir constitué donc, n’ont plus de légitimité. C’est pourquoi il faut les destituer.
Les politiciens qui affirment que ce n’est pas la rue qui commande sont des oligarques qui ne connaissent rien au fait politique (des Raffarin et autres incultes de ce genre qui font comme si ils savaient) et/ou surtout qui veulent maintenir les privilèges de leur classe. Ces ignorants n’ont aucune leçon à nous donner : nous sommes le peuple et la puissance constituante réside en nous. Qu’il est dur de les entendre nous cracher au visage en nous expliquant qu’ils doivent faire preuve de "pédagogie" à notre égard. Toute cette rhétorique sur la pédagogie n’a d’autre fonction que de s’assurer que le lion, c’est-à-dire le peuple, ne rugit pas.

@Georges SPORRI A mon sens, mais cela va certainement au delà de l’article, le régime actuel est un régime fasciste. La mondialisation est le mouvement d’extension du néo-fascisme à l’ensemble de la planète.

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