RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Réflexions du compañero Fidel

Le sommet de Guayaberas

Bien des gens ont cru qu’Obama, le premier président noir des États-Unis - quelqu’un, sans aucun doute, d’intelligent et d’instruit, et un bon communicateur - était un émule d’Abraham Lincoln et de Martin Luther King.

Voilà cinq siècles, un Pape, appliquant des concepts de l’époque, assigna par bulle environ quarante millions de kilomètres carrés de terre, d’eaux intérieures et de côtes à deux petits royaumes belliqueux de la péninsule ibérique.

Les Anglais, les Français, les Hollandais et d’autres importants États féodaux furent exclus de cette distribution. Des guerres interminables ne tardèrent pas à éclater, des millions d’Africains furent transformés en esclaves durant quatre siècles et des cultures autochtones, dont certaines étaient plus avancées que celles d’Europe, furent liquidées.

Voilà soixante-quatre ans que la détestable Organisation des États américains (OEA) a vu le jour. On ne saurait passer sous silence le rôle lamentable qu’elle a joué. Beaucoup de personnes - peut-être des centaines de milliers - furent séquestrées, torturées et portées disparues par suite des accords qu’elle adopta pour justifier le coup d’État organisée par le Central Intelligence Agency (CIA) contre les réformes de Jacobo Arbenz au Guatemala. Plus tard, l’Amérique centrale et les Caraïbes, y compris la petite île de la Grenade, furent victimes de la fureur interventionniste des États-Unis sous l’égide de l’OEA.

Son rôle en Amérique du Sud fut encore plus grave et néfaste.

Le néolibéralisme, en tant que doctrine officielle de l’impérialisme, prit une force inouïe dans les années 70 quand l’administration Richard Nixon décida de torpiller la victoire électorale de Salvador Allende en Chili. Une étape vraiment sinistre dans l’histoire latino-américaine démarrait. Deux hauts gradés des forces armées chiliennes loyaux à la Constitution furent assassinés, et Augusto Pinochet fut imposé à la tête de l’État dans le cadre d’une répression sans précédent durant laquelle de nombreuses personnes furent torturées, assassinées et portées disparues.

La Constitution de l’Uruguay, un pays qui s’était maintenu dans un cadre institutionnel pendant de nombreuses années, fut liquidée.

Les coups d’État militaire et la répression gagnèrent presque tous les pays voisins. La compagnie aérienne cubaine fit l’objet de sabotages brutaux, et l’un de ses avions fut détruit en plein vol avec tous ses passagers. Reagan assura la fugue de sa prison vénézuélienne de l’auteur le plus important de ce crime monstrueux et l’expédia en El Salvador organiser l’échange de drogues contre de l’argent afin de financer la sale guerre contre le Nicaragua dont des dizaines de milliers d’habitants furent tués et mutilés.

Bush père et Bush fils protégèrent et exonérèrent de faute les auteurs de ces crimes. Dresser la liste des méfaits et des actes terroristes commis contre l’économie cubaine pendant un demi-siècle serait interminable.

Aujourd’hui, vendredi 13, j’ai écouté les déclarations courageuses prononcées par plusieurs des orateurs qui sont intervenus à la réunion des ministres des Affaires étrangères au Sommet dit de Cartagena. La question des droits souverains sur les îles Malvinas de l’Argentine - dont l’économie est brutalement frappée dans la mesure où elle est privée de leurs importantes ressources énergétiques et maritimes - a été abordée fermement. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolás Maduro, a déclaré avec une fine ironie à la fin de cette réunion : « On est passé du Consensus de Washington au Consensus sans Washington. »

Place maintenant au Sommet des guayaberas. Le fleuve Yayabo et son nom indien, totalement revendiqué, passeront à l’histoire.

Fidel Castro Ruz
Le 13 avril 2012
21 h 40

version espagnole :
http://www.cuba.cu/gobierno/reflexiones/2012/esp/f130412e.html

URL de cet article 16397
  

Même Auteur
LES CHEMINS DE LA VICTOIRE
Fidel CASTRO
« En ce qui me concerne, à cette étape de ma vie, je suis en mesure d’offrir un témoignage qui, si cela a une certaine valeur pour les générations nouvelles, est le fruit d’un travail acharné. » "• Fidel Castro Dans ce premier tome de son autobiographie, Fidel Castro révèle de façon inédite les coulisses de la révolution cubaine. Il fait part de sa défiance pour l’impérialisme des États-Unis qui asservissait les Cubains par l’entremise de Batista, et interdisait à l’île tout développement. Il raconte le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Dans la souffrance, la crise à Haiti offre des opportunités aux Etats-Unis. A part fournir une aide humanitaire immédiate, la réaction des Etats-Unis au séisme tragique à Haiti offre des opportunités pour remodeler le gouvernement d’Haiti depuis lontemps en dysfonctionnement ainsi que son économie afin d’améliorer l’image des Etats-Unis dans la région.

Publié sur le site de Heritage Foundation,
janvier 2010
Quelques jours après le séisme à Haiti.

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.