25 commentaires
Comparons les deux pays

Le Venezuela, la France et le Coronavirus

Les hyènes médiatiques avaient prévu un désastre sanitaire. "Le système de santé n’est absolument pas capable de faire face" a annoncé Le Figaro. Le Monde mentionne "un système de santé dévasté face au coronavirus" pendant que l’AFP ricane : "du thé à l’ail et au citron contre le coronavirus". Bien entendu, les petits troufions médiatiques et académiques du néolibéralisme se sont bien gardés d’expliquer aux rares lecteurs qui les croient encore que le Venezuela est victime d’un blocus criminel de la part des États-Unis et de ses vassaux. Une véritable guerre économique qui interdit le commerce de pétrole avec ce pays, et prive le gouvernement d’une manne non négligeable de devises au moment d’importer médicaments, matériels chirurgicaux et sanitaires, aliments, pièces de rechange pour l’industrie.

Pour enfoncer le clou, le 12 mars 2020, dès l’annonce de la pandémie du Covid 19 par l’Organisation mondiale de la Santé, les États-Unis renforcent le blocus contre le Venezuela. L’entreprise russe (filiale de Rosneft) TNK Trading International, qui commercialisait le pétrole vénézuélien est sanctionnée. Ses avoirs et ses comptes aux USA sont gelés. Cette sanction, qui s’ajoute à une très longue liste depuis 2014, a pour conséquence de réduire les possibilités pour le gouvernement vénézuélien de faire face à la menace du Coronavirus en entravant l’importation de médicaments, de réactifs, et de masques. Le 18 mars 2020, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus, le Venezuela sollicite 5 milliards de dollars au Fond Monétaire International provenant de l’Instrument de Financement Rapide de l’organisme financier. Malgré le fait que le FMI a débloqué des fonds pour venir en aide aux pays "vulnérables", la demande du Venezuela est rejetée. Son porte-parole indique que "le Fonds n’est pas en mesure de prendre en considération cette demande" car l’action du FMI est "fondée sur une reconnaissance officielle du gouvernement par la communauté internationale (...) Il n’y a pas de reconnaissance claire à ce stade". L’idéologie et la guerre contre le Venezuela prime sur la défense du genre humain.

Les Vénézuéliens savent pourtant faire preuve de résilience. Nicolas Maduro a conscience que gérer une crise sanitaire mondiale dans ces conditions n’a rien d’une sinécure. Dès l’annonce de la pandémie, et sans attendre son expansion, le président vénézuélien décrète l’urgence nationale, le confinement et la fermeture des lieux publics. Pas question de jouer avec la santé du peuple. D’autant plus que le Venezuela est sous la menace permanente d’une intervention militaire, et le coronavirus pourrait donner des idées à certains. Le journal El Nuevo Herald publiera un appel non dissimulé à profiter de la pandémie pour lancer un coup d’État contre le président Maduro.

Bien loin de se plier aux suppliques des ultras de l’opposition, l’armée vénézuélienne a prêté main forte pendant les premiers jours de confinement. Pas pour réprimer ceux qui sortaient de leur confinement volontaire, mais pour désinfecter toutes les grandes villes du pays et les moyens de transports publics.

Le 22 mars, une semaine après le confinement, le président Nicolas Maduro, annonce de nouvelles mesures. Il décrète :

  • La suspension des loyers pour les PARTICULIERS et les commerçants durant 6 mois
  • L’interdiction des licenciements jusqu’au 31 décembre 2020
  • La suspension des factures d’eau et d’électricité pendant 6 mois
  • La suspension des remboursements d’emprunt à la consommation ou hypothécaire
  • La massification du programme public de distribution d’aide alimentaire à domicile (CLAP)
  • La généralisation des bons d’ajustement salariaux (revenu universel)
  • L’État prend en charge les salaires des PME pendant 6 mois
  • Des crédits d’État pour les entreprises des secteurs santé, alimentation, pharmaceutiques, hygiène.

Le Venezuela conscient que le blocus criminel des États-Unis pouvait affecter sa capacité de réponse sanitaire a renforcé la quarantaine, mais il a surtout donné les moyens d’être confiné à sa population. Chacun jugera de la pertinence de ces mesures en comparaisons avec celles prises dans son pays.

A l’inverse de ses voisins, le Venezuela a, depuis longtemps, mis l’Humain au centre des préoccupations de son gouvernement. Pour faire face à la baisse drastique du prix du pétrole, il est passé, en 2016 d’un système de subventions généralisées à un système d’allocations qui prend en compte les revenus, la composition du foyer, l’âge, etc. Un système comparable à la Caisse d’Allocations Familiales française, en plus élaboré : c’est le Système de la Patrie. Chaque vénézuélien peut s’inscrire librement et reçoit la Carte de la Patrie, qui lui permet de faire des demandes d’allocations et d’aides gouvernementales. Ce système, banal dans un État-providence, va devenir sous le fiel des propagandistes médiatiques un dispositif de contrôle totalitaire.

C’est pourtant grâce à ce système que le gouvernement de Nicolas Maduro va pouvoir faire face à la menace du Covid 19. Dès les premiers jours, une grande enquête est lancée à travers l’application internet du Système de la Patrie. Le 23 mars, 10.965.969 Vénézuéliens avaient répondu au recensement sanitaire de l’État. 21.801 Vénézuéliens ont déclaré ressentir des symptômes grippaux. En retour, 13.808 médecins sont mobilisés (vénézuéliens pour la plupart, mais aussi cubains comme en Italie) pour aller réaliser un diagnostic des plaignants à leur domicile. Au jour du 22 mars, 17.550 personnes ont ainsi été auscultées. 77 personnes ont été diagnostiquées positives au Covid 19, et ont été transférées dans des centres de soins prévus à cet effet. Alors que les assurances privées refusaient de couvrir les frais médicaux lié au Covid 19, l’État vénézuélien prendra en charge gratuitement chacun des patients. Leurs familles ou proches avec qui les personnes infectées partageaient le confinement ont été mises en isolement pendant 14 jours afin de déterminer si elles ont été contaminées. Il n’y a pour l’instant aucun décès lié au Covid 19 au Venezuela.

Le 23 mars 2020, le gouvernement annonce disposer, grâce à l’aide chinoise, de deux millions de tests de dépistage du Covid 19, et qu’il utilisera le traitement à la chloroquine pour soigner les personnes malades. Cet antipaludique avait eu des résultats probants en Chine avant que le professeur français Didier Raoult ne perfectionne le protocole de soins. Les Français apprécieront sûrement de savoir que les Vénézuéliens pourront utiliser ce traitement alors que, dans le même temps, les autorités sanitaires françaises traînent des pieds, et la plupart des médias ont déversé durant longtemps un torrent de boue sur le docteur marseillais.

Au-delà de la politique sanitaire vénézuélienne que chacun jugera en comparaison avec les protocoles de son propre pays, les Vénézuéliens comptent sur un formidable réseau d’organisations populaires. Dès les premiers jours, et alors que les pharmacies privées augmentaient de 1000% le prix des masques et du gel hydroalcoolique, les organisations de quartier se sont mises à fabriquer des masques pour les répartir gratuitement dans leur communauté de voisinage. Dans de nombreuses communes et conseils communaux, les comités de santé recensent les personnes, organisent la solidarité, les distributions de nourriture, transmettent les informations nécessaires sur la maladie. Que ce soit dans les quartiers populaires, dans les communes socialistes, ou dans les 2,5 millions de logements publics construits par la Révolution Bolivarienne entre 2011 et aujourd’hui, les relations sociales sont le ciment de la lutte contre la pandémie.

A la différence de la France, la notion "d’habiter" dans de très nombreux territoires du Venezuela fait corps avec l’organisation commune de l’espace, et de la prise de décision de manière collective. La notion de confinement est donc vécue différemment, et nous interpelle en Occident sur l’inexistence de construction des communs dans nos rapports de voisinage.

Le Venezuela a déjà connu une crise institutionnelle qui a été dépassée. Aujourd’hui, l’appel du président Maduro au confinement est respecté par tous les secteurs, pendant que Juan Guaido continue de faire le clown depuis sa chambre d’hôtel. La France, elle, est plongée dans une crise de légitimité. L’autorité politique de l’État ayant été publiquement défiée par l’autorité morale de l’infectiologue Didier Raoult. D’ores et déjà, des élus locaux se refusent à compter les morts en attendant le feu vert de l’État français. Ainsi, le maire de Nice, Christian Estrosi, décide d’abandonner le protocole ordonné par l’Etat pour suivre celui du professeur marseillais dans le CHU de sa ville. Alors que le Venezuela fait bloc derrière l’État révolutionnaire, la France, elle, semble revenir au système féodal.

Les ruptures de stock dans les magasins français, les spéculations et hausses de prix de certains produits, les vols de masques protecteurs (et peut être demain le marché noir si le confinement s’éternise) sont quelques-uns des symptômes de la guerre économique que vit le Venezuela depuis plusieurs années. A la différence de l’Hexagone, les citoyens vénézuéliens sont déjà préparés à ce genre de conjoncture, et ont élaborés des solutions collectives pour pallier aux manques.

Enfin, les vénézuéliens sont rodés à la guerre médiatique et psychologique depuis plusieurs années. Ils savent que lorsque l’information vient des médias commerciaux, il ne faut pas s’y attarder une minute. En France, si les études du professeur Raoult se confirment, le système médiatique devra rendre des comptes pour avoir traité le médecin marseillais comme un charlatan. La palme revient, comme souvent, au Monde et à ses “décodeurs” pour avoir soutenu que le traitement à la chloroquine était une Fake News. Alors que plusieurs pays ont déjà adopté ce traitement en toute urgence (Chine, Venezuela, États-Unis, Argentine…), les médias français se sont déjà rendus coresponsables de milliers d’infections, et de centaines de morts. Les Vénézuéliens savent déjà comment réagir face à ce système de propagande, et aux opérations psychologiques. Nous, nous apprenons à peine, et nous n’oublierons pas.

Encore une fois, les sicaires médiatiques et académiques attendent de voir comment la Révolution Bolivarienne succombera à la pandémie du Covid 19. Ils risquent encore de ronger leur frein, et de passer leur quarantaine noyés dans leur amertume.

Comme a dit Emmanuel Macron, "Le jour d’après ne sera pas un retour au jour d’avant. Beaucoup de certitudes et de convictions seront remises en cause". Espérons que ceux qui ont été contaminés par le virus de la désinformation sur le Venezuela, ne feront pas l’impasse sur les recommandations du président français.

Romain MIGUS

 https://www.romainmigus.info/2020/03/le-venezuela-la-france-et-le-coronavirus.html
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

24/03/2020 02:06 par Vania

Merci M Migus pour l’information. Je me permets de faire une précision, à ce jour la gran mision vivienda venezuela a déjà construit presque 3 millions 300 000 logements publics. Concernant le traitement contre le covid-19, le gouvernement du Venezuela pense utiliser la chloroquine mais aussi un médicament cubain l’interphéron alpha-2B .
Source :https://www.minhvi.gob.ve/

24/03/2020 06:46 par legrandsoir

Romain, le lien que tu donnes ne permet pas de vérifier que le Monde a affirmé que "le traitement à la chloroquine était une Fake News". L’article est incomplet car réservé aux abonnés. Tu aurais, ou un lecteur aurait, l’article en entier ?
En tout cas, bravo pour ce travail.
MV

24/03/2020 09:44 par Brigitte

Soyons vigilants et restons factuels :
 la Chine n’a produit aucune étude documentée dans aucune revue scientifique prouvant les effets de la chloroquine sur le covid19
 l’étude faite sur 16 patients à Marseille présentent de trop nombreux biais pour qu’on puisse en tirer une conclusion
 il faudra donc attendre les résultats des essais en cours pour pouvoir statuer. J’espère sincèrement que ces études corroboreront celle réalisée à Marseille.
Donc, il me semble que cet engouement pour la chloroquine manque d’études sérieuses et solides pour le justifier.
En lien, 2 articles qui expliquent les réserves expliquées ci-dessus .
https://www.atoute.org/n/article383.html
http://curiologie.fr/2020/03/chloroquine/
https://blogs.mediapart.fr/olivierbelli/blog/220320/le-pr-raoult-et-la-chloroquine-les-failles?utm_source=twitter&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-67
Je vous en souhaite bonne lecture
Pour revenir au sujet, je pense que le Vénézuela a déjà fait un grand pas dans la gestion de ce virus en imposant le masque à tout le monde sachant que l’on peut-être contagieux sans symptômes. Nous n’avons pas été foutus de la faire en France. Respect à ce gouvernement qui fait le job pour lequel il a été élu : la protection de sa population !

24/03/2020 10:24 par Romain Migus

Salut MV, je te mets en lien l’article de Sputnik qui en parle. En fait, comme dans le cas du Grand Soir, Facebook relaie directement le JUGEMENT du décodex. C’est donc l’image inséré dans l’article ! Et l’article source qui déclare le travail de Raoult comme "partiellement faux" est celui mis en ligne."

A lire

24/03/2020 10:29 par Romain Migus

Brigitte, le Venezuela (et de nombreux autres pays) n’ont pas les moyens d’attendre que de grands experts français et européens finissent de faire des expériences dans leurs laboratoires. Attendre que se propage les infections et que le nombre de mort augmente de manière exponentiel est un luxe que seul peut se payer la France (le gouvernement de Paris en tout cas, puisque celui de Nice et celui d’Amiens donne désormais de la Chloroquine) mais pas un pays assiégé comme le Venezuela.

Ah, une question. Si vous proches, et familles sont dans un état serieux à cause de Covid 19, vous allez leur dire d’attendre une semaine ou deux des résultats d’experts ?

24/03/2020 11:36 par maumau

AH bon la chloroquine pas bien testée vous savez gna gna gna ... Mais ? le covid 2 est connu depuis 3 mois ! allors les péroquets de la télé c’est bon.
en fait comme tous les médocs libres de droits c’est pas rentable . il faut que ca cesse et il faut éliminer la concurence pour laisser la place à de juteux profits pour les big pharma .
Agnès Buzyn et Jérôme Salomon (DG de la santé) classent la chloroquine comme substance vénéneuse (arrêté du 13/01/20 – JORF n°0012 du 15 janvier 2020 texte n° 13).
Ah et merci M. Migus et le GS

24/03/2020 11:57 par Brigitte

Romain, question à laquelle dans l’état actuel je ne saurais répondre car en situation de peur et de stress, on même capable d’aller brûler un cierge à Lourdes...
En tout cas, à choisir, je préfèrerais utiliser l’interféron alfa B2 utilisé également en Chine et en Corée.
Mais on ne risque pas d’en avoir à disposition en France. C’est cubain, une petit pays gouverné par une dictature avec un ’régime’ qui malmène son peuple (c’est du 2ième degré au cas où..)
En tout cas, merci pour ton travail d’information qui m’est précieux

24/03/2020 12:00 par Gérard Gomez

Parions que les détracteurs de ce médicament n’hésiteront pas à l’utiliser lorsque leurs proches seront infectés. Ce type de comportement a été déjà constaté dans le cas de médicaments anticancéreux contestés par les autorités.

24/03/2020 12:09 par Geb

Merci Romain pour ces infos.

Mais ici ça continue la propagande massive contre Raoult et les Chinois.

24/03/2020 12:21 par Yannis

Oui, terrible de combattre cette pandémie qui gagne l’Amérique latine, dans cette situation de blocus. On espère que le Coronavirus épargnera l’Afrique qui n’est absolument pas autonome pour gérer la crise sanitaire.

Une question concernant les exportations de pétrole venezuelien : on lit souvent que la grande majorité du brut venezuelien est vendu et arrive aux USA. Je ne comprends pas pourquoi et comment c’est encore possible.

24/03/2020 13:24 par guillaume rampon

3 questions pour Romain MIGUS :
Les médecins Venezueliens ont ils fait une évaluation sur le traitement du COVID 19 par la chloroquine ?
Comment les Venezueliens ont ils organisés le dépistage ?
Comment peut on s’inspirer de ceux qu’ils ont fait pour sortir de la situation catastrophique dans laquelle nous sommes en France ?

24/03/2020 17:21 par Claude

Superbe vidéo sur le logement sur laquelle Jean François expose la recherche collective en matière de conception prenant en compte l’être humain.
Cette démarche innovante devrait prendre le chemin dans tous les secteurs de l’économie et de l’écologie.
Merci Romain Migus pour cette ouverture d’esprit sur la connaissance.

24/03/2020 20:35 par Romain Migus

guillaume rampon
1) Pas d’évaluation pour le moment car l’annonce de l’utilisation du traitement date d’hier, et qu’il n’y avait hier "que" 77 cas de covid 19
2) Le depistage est realisé par le systeme de la Patrie décrit dans l’article. Les test de coronavirus sont fourni par la Chine.
3) Ce que nous vivons en ce moment a une certaine clarté. Face à une meme pandémie, des réponses différentes de l’Etat s’organise. Il faut faire savoir aurtour de nous la réponse vénélienne, la solidarité cubaine , et la présence de la Chine dans le monde.

24/03/2020 20:44 par ATTIA CLAUDE

Le Docteur Resimont nous a fait suivre l’interview du Docteur Didier Raoult. Ça déménage ! (texte en p.j. format PDF)

LE PARISIEN - Que répondez-vous aux médecins qui appellent à la prudence et sont réservés sur vos essais et l’effet de la chloroquine, notamment en l’absence d’études plus poussées ?

DIDIER RAOULT - Comprenez-moi bien : je suis un scientifique et je réfléchis comme un scientifique avec des éléments vérifiables. J’ai produit plus de données en maladies infectieuses que n’importe qui au monde. Je suis un docteur, je vois des malades. J’ai 75 patients hospitalisés, 600 consultations par jour.
Donc, les opinions des uns et des autres, si vous saviez comme ça m’est égal. Dans mon équipe, nous sommes des gens pragmatiques, pas des oiseaux de plateau télé.

LE PARISIEN - Comment en êtes-vous arrivé à travailler sur la chloroquine en vous disant que cela pouvait être efficace pour traiter le coronavirus ?

DIDIER RAOULT - Le problème dans ce pays est que les gens qui parlent sont d’une ignorance crasse.
J’ai fait une étude scientifique sur la chloroquine et les virus il y a treize ans qui a été publiée.
Depuis, quatre autres études d’autres auteurs ont montré que le coronavirus était sensible à la chloroquine. Tout cela n’est pas une nouveauté.
Que le cercle des décideurs ne soit même pas informé de l’état de la science, c’est suffocant. L’efficacité potentielle de la chloroquine sur les modèles de culture virale, on la connaissait. On savait que c’était un antiviral efficace.
On a décidé dans nos expérimentations d’ajouter un traitement d’azithromicyne (un antibiotique contre la pneumonie bactérienne, NDLR) pour éviter les surinfections bactériennes.
Les résultats se sont révélés spectaculaires sur les patients atteints du Covid-19 lorsqu’on a ajouté l’azithromycine à l’hydroxychloroquine.

LE PARISIEN - Qu’attendez-vous des essais menés à plus grande échelle autour de la chloroquine ?

DIDIER RAOULT - Rien du tout. Avec mon équipe, nous estimons avoir trouvé un traitement. Et sur le plan de l’éthique médicale, j’estime ne pas avoir le droit en tant que médecin de ne pas utiliser le seul traitement qui ait jusqu’ici fait ses preuves.
Je suis convaincu qu’à la fin tout le monde utilisera ce traitement. C’est juste une question de temps avant que les gens acceptent de manger leur chapeau et de dire, c’est ça qu’il faut faire.

LE PARISIEN - Sous quelle forme et pendant combien de temps administrez-vous la chloroquine à vos patients ?

DIDIER RAOULT - On donne de l’hydroxychloroquine à raison de 600 mg par jour pendant dix jours (sous forme de Plaquenil, le nom du médicament, NDLR) sous la forme de comprimés administrés trois fois par jour. Et de l’azithromycine à 250 mg à raison de deux fois le premier jour puis une fois par jour pendant cinq jours.

LE PARISIEN - Est-ce un traitement qui peut être pris en prévention de la maladie ?

DIDIER RAOULT - Nous ne le savons pas.

LE PARISIEN - Lorsque vous l’administrez, au bout de combien de temps un patient atteint du Covid-19 peut-il guérir ?

DIDIER RAOULT - Ce qu’on sait pour l’instant, c’est que le virus disparaît au bout de six jours.

LE PARISIEN - Comprenez-vous néanmoins que certains de vos confrères appellent à la prudence sur ce traitement ?

DIDIER RAOULT - Les gens donnent leur opinion sur tout, mais, moi, je ne parle que de ce que je connais : je ne donne pas mon opinion sur la composition de l’équipe de France enfin ! Chacun son métier. La communication scientifique de ce pays s’apparente aujourd’hui à de la conversation de bistrot.

LE PARISIEN - Mais n’y a-t-il pas des règles de prudence à respecter avant l’administration d’un nouveau traitement ?

DIDIER RAOULT - A ceux qui disent qu’il faut trente études multicentriques et mille patients inclus, je réponds que si l’on devait appliquer les règles des méthodologistes actuels, il faudrait refaire une étude sur l’intérêt du parachute. Prendre 100 personnes, la moitié avec des parachutes et l’autre sans et compter les morts à la fin pour voir ce qui est plus efficace.
Quand vous avez un traitement qui marche contre zéro autre traitement disponible, c’est ce traitement qui devrait devenir la référence.
Et c’est ma liberté de prescription en tant que médecin. On n’a pas à obéir aux injonctions de l’État pour traiter les malades. Les recommandations de la Haute autorité de santé sont une indication, mais ça ne vous oblige pas. Depuis Hippocrate, le médecin fait pour le mieux, dans l’état de ses connaissances et dans l’état de la science.

LE PARISIEN - Quid des risques d’effets indésirables graves liés à la prise de chloroquine, notamment à haute dose ?

DIDIER RAOULT - Contrairement à ce que disent certains à la télévision, la Nivaquine (le nom d’un des médicaments conçus à base de chloroquine, NDLR) est plutôt moins toxique que le
Doliprane ou l’aspirine prise à forte dose.
En tout état de cause, un médicament ne doit pas être pris à la légère et toujours prescrit par un médecin généraliste.

LE PARISIEN - Avez-vous conscience de susciter un immense espoir de guérison pour les patients atteints ?

DIDIER RAOULT - Je vois surtout qu’il y a des médecins qui m’écrivent du monde entier tous les jours pour savoir comment on traite des maladies avec l’hydroxychloroquine. J’ai reçu des appels du Massachusetts General Hospital et de la Mayo Clinic de Londres.
Les deux plus grands spécialistes mondiaux, l’un des maladies infectieuses, l’autre des traitements antibiotiques, m’ont contacté pour me demander des détails sur la manière de mettre en place ce traitement.
Et même Donald Trump a tweeté sur les résultats de nos essais. Il n’y a que dans ce pays qu’on ne sait pas très bien qui je suis ! Ce n’est pas parce que l’on n’habite pas à l’intérieur du périphérique parisien qu’on ne fait pas de science. Ce pays est devenu Versailles au XVIIIe siècle !

LE PARISIEN - Qu’entendez-vous par là ?

DIDIER RAOULT - On se pose des questions franco-françaises et même parisiano-parisiennes. Mais Paris est complètement décalé du reste du monde.
Prenez l’exemple de la Corée du Sud et la Chine, où il n’y a plus de cas. Dans ces deux pays, ils ont décidé depuis longtemps de faire des tests à grande échelle pour pouvoir diagnostiquer plus tôt les patients infectés. C’est le principe de base de la gestion des maladies infectieuses.
Mais on est arrivé à un degré de folie tel que des médecins sur les plateaux télé ne conseillent plus de faire le diagnostic de la maladie, mais disent aux gens de rester confinés chez eux. Ce n’est pas de la médecine ça.

LE PARISIEN - Vous pensez que le confinement de la population ne sera pas efficace ?

DIDIER RAOULT - Jamais on n’a pratiqué ainsi à l’époque moderne. On faisait ça au XIXe siècle pour le choléra à Marseille. L’idée du cantonnement des gens pour bloquer les maladies infectieuses n’a jamais fait ses preuves. On ne sait même pas si ça fonctionne. C’est de l’improvisation sociale et on n’en mesure pas du tout les effets collatéraux. Que se passera-t-il quand les gens vont rester enfermés chez eux, à huis clos, pendant 30 ou 40 jours ? En Chine, on a rapporté des cas de suicides par peur du coronavirus. Certains vont se battre entre eux.

LE PARISIEN - Faut-il, comme le réclame l’Organisation mondiale de la Santé, généraliser les tests en France ?

DIDIER RAOULT - Ayons le courage de le dire : la tambouille à la française, ça ne marche pas. La France n’en est qu’à 5000 tests par jour quand l’Allemagne en effectue 160 000 par semaine ! Il y a une espèce de discordance. Dans les maladies infectieuses, on effectue le diagnostic des gens et, une fois qu’on a obtenu le résultat, on les traite. D’autant que l’on commence à voir des personnes porteuses du virus, apparemment sans signes cliniques, mais qui, dans un nombre non négligeable de cas, ont des lésions pulmonaires visibles au scanner montrant qu’ils sont malades. Si ces gens ne sont pas traités à temps, il y a un risque raisonnable qu’on les retrouve en réanimation où on ne les rattrapera pas. Ne tester les gens que lorsqu’ils sont déjà gravement malades est donc une manière extrêmement artificielle d’augmenter la mortalité.

LE PARISIEN - Et faut-il généraliser le port des masques ?

DIDIER RAOULT - C’est difficile à évaluer. On sait qu’ils sont importants pour les personnels de soin, car ce sont les rares personnes qui ont vraiment des rapports très, très proches avec les malades lorsqu’ils les auscultent, parfois à 20 cm de leur visage.
On ne sait pas très bien jusqu’où volent les virus. Mais certainement pas à plus d’un mètre. Donc, au-delà de cette distance, ça n’a peut-être pas beaucoup de sens de porter un masque.
En tout cas, c’est vers les hôpitaux qu’il faut envoyer en priorité ces masques pour mettre les soignants à l’abri. En Italie et en Chine, une partie extrêmement importante de malades s’est révélée au final être des personnels de soins.

24/03/2020 21:18 par François de Marseille

L’aide de Cuba à l’Italie est médiatisée. J’ai voulu partager un article mainstream (pour éviter tout procès de parti pris) avec des collègues. Peine perdue, sur France TV info, l’aide de médecins Cubains est forcée par le gouvernement, on parle d’esclavage de médecins qui n’ont pas le choix.
Bon, pas de surprise, direz vous. Vous avez raison, pas de surprise, mais un immense désarroi quand même.

25/03/2020 08:14 par CAZA

Bonjour François de Marseille
C’est le machiavélisme qui doit être la matière principale enseignée dans les écoles de journalisme
Et seuls les candidats qui y excellent sont recrutés par les organes de propagande publics ou privés
La propagande c’est un métier il n’est pas question d’une quelconque objectivité ( LGS de VD du 12 Mars )
Un article de LGS d’il y a quelques jours " La corde qui tient le pendu " analyse comment Le Monde sali perfidement
M Assange sous une apparente neutralité de ton ( Objectivité ?)
Ils sont comme les chats qui retombent toujours sur leurs pattes
Faute d’équipements de protection, Faute de test de dépistage , Faute de places et de moyens de réanimation , Faute de résultats d’essais cliniques tardifs , Faute de médicaments adoubés par dirigeants plus qu’incompétents
Vu que le Plaquenil est préconisé par un virologue sachant de quoi il cause
Que ce médicament n’a aucun effet IIaires graves en traitement de courte durée
Faites vous le prescrire par votre médecin
Vous ne risquez que de sauver votre vie si le Coro s’en prend à vous

25/03/2020 18:23 par Roubachoff

Il faudra demander des comptes à Macron et aux autres abrutis. Une fois encore, n’étant pas spécialiste, je ne saurais me prononcer sur l’efficacité du traitement du Pr Raoult. Mais ce médecin a quand même des références, et le ratio risque/bénéfice paraît intéressant. Cela dit, Raoult précise qu’il faut dépister et traiter tôt, puisque au stade "grave" ce n’est pas le virus qui tue, mais l’affaiblissement du patient et la surinfection. Réponse de nos génies : "oui, on vas essayer, mais uniquement sur les cas graves". Une simple question : ils sont tous malades et c’est Sibeth qui assure l’intérim ? Plus sérieusement, dans ma vie professionnelle, avec des enjeux beaucoup moins graves, j’ai vécu ce genre de situations. C’est à crever de rage.

26/03/2020 20:10 par AF30

" Plusieurs membres de l’entourage de Maduro sont également inculpés. Washington offre une prime de 15 millions de dollars pour toute information permettant l’arrestation du président vénézuélien
Le président vénézuélien Nicolas Maduro et plusieurs membres de son régime ont été inculpés de "narco-terrorisme" aux Etats-Unis, a annoncé jeudi le ministre américain de la Justice Bill Barr.
Washington offre une prime de 15 millions de dollars pour toute information qui permettrait d’arrêter le dirigeant socialiste.
Outre Nicolas Maduro, le numéro deux du parti présidentiel, Diosdado Cabello, le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez ou le chef de la Cour suprême du Venezuela figurent parmi les personnes inculpées."

NO comment comme on dit en italien

27/03/2020 02:13 par Roubachoff

@AF 30
Le premier crime commis derrière le rideau de fumée de la pandémie. Il y a fort à craindre que ce ne soit pas le dernier.

27/03/2020 12:29 par Jean Louis

Je voudrais répondre à Brigitte, qui ne doit pas être plus médecin que moi ou même je connais des médecins qui n’ont même pas entendu parler de la chloroquine ou de très loin, que quand j’entends des chef de services maladies infectieuses de grands hôpitaux dire : il n’y pas d’hésitation à avoir, médicament connu depuis des dizaines d’années, et le jour où on aura mieux on changera pais pour l’instant....Voilà ça ça me parait raisonnable tout le reste non

28/03/2020 17:58 par berry

Un médoc pas cher ? ça vaut peut-être que 5 euros pour 30 comprimés, mais multiplié par des dizaines, voire des centaines de millions, ça va faire un pognon de dingue pour Sanofi, qui est, faut-il le rappeler, le sponsor principal de l’IHU de Raoult, surement un hasard.
Vous êtes ici à encenser une espèce de faux prophète dont le seul talent est de se faire mousser avec le travail des autres. Tellement une victime du système qu’il est appuyé par les cercles politicards de droite (DousteBlazy, Muselier, etc...). Un type qui rejetait avec mépris les enquêtes pour harcèlement sexuel et autres dans SON établissement ; un énergumène qui conchie les modèles mathématiques d’évolution du climat du haut de son bac littéraire ( je n’ai rien contre ce bac, mais je rappelle aussi que devenir médecin ne requiert qu’une très solide mémoire, rien d’autre). Renseignez-vous par vous même sur cette imposture qui se brandit lui-même en étendard d’un anti-parisianisme de pacotille.

28/03/2020 18:11 par berry

Jean Louis : "des chef de services maladies infectieuses de grands hôpitaux " Pourriez-vous citer vos sources,svp ?
Lisant la presse mondiale plusieurs heures par jour et depuis des semaines (un des bienfait du confinement), je peux vous affirmer que partout dans le monde, les experts médicaux affirment qu’on n’a encore aucun traitement avéré du Covid-19
Quant à " il n’y pas d’hésitation à avoir, médicament connu depuis des dizaines d’années, et le jour où on aura mieux on changera"
Vous réalisez qu’il n’y a pas l’ombre d’une justification dans cette phrase, ou alors elle s’applique aussi à l’aspirine ou à la bétadine.

28/03/2020 18:48 par babelouest

@ berry
J’ai parfaitement compris : calqué sur "le gouvernement", vous voulez surtout ne rien faire. Bravo. On dit pourtant souvent que c’est à la guerre, pressés par des contraintes qui n’étaient pas celles des mandarins, mais celles du terrain, que les plus grands progrès se sont faits. Ce traitement tant décrié semble fonctionner, les autres non. Allons-y !

29/03/2020 00:55 par berry

@babelouest : "Ce traitement tant décrié semble fonctionner" : Ou avez-vu qu’il semble fonctionner ? Seul Raoult le prétend, le monde scientifique tout entier dit le contraire. Qui plus est, il est maintenant démontré que Raoult falsifie ses tests de longue date (https://threadreaderapp.com/thread/1242889208651448322.html).
Quant à être calqué sur le gouvernement, si vous saviez ... autant prétendre que suis aussi le pape.
Pour toute personne qui voudrait y voir plus clair dans cette affaire raoult, ci-après une enquête approfondie sur le personnage (en 2 parties) :
https://lerameaulibre.org/dossier/raoult-la-chloroquine-et-l-utilite-des-sciences-partie-1-33 et https://lerameaulibre.org/dossier/raoult-la-chloroquine-et-l-utilite-des-sciences-partie-2-34

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.