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Les élections de 2016 et ces Congolais(es) qui ont perdu la vue !

« Ils nous dominent plus par l'ignorance que par la force. » Simon Bolivar

Nous avons un problème. Un problème très sérieux. Plusieurs d’entre nous doivent avoir perdu ou la tête ou la vue. Ou les deux à la fois. Que ceux qui en doutent suivent attentivement la vidéo de la dernière conférence du Président de la CENI aux Etats-Unis. Ils verront que la dénomination ’’NED’’ (la Fondation pour le développement de la Démocratie) apparaît sur un mur. Il n’est donc pas exclu que cette organisation étasunienne soit parmi les organisateurs de cette conférence sur les futures élections en RDC. D’ailleurs, ce n’est un secret pour personne que plusieurs ONG de droits de l’homme et certains partis politiques en RDC bénéficient du soutien de la NED et de l’USAID.

Revenons à la NED. Qui ont été et sont les membres de son Directoire ? Plusieurs figures de l’establishment conservateur étasunien dont Henry Kissinger, Madeleine Albright, Francis Fukuyama, Zbigniew Brzezinski, John McCain, Paul Wolfowitz, etc. Et voici ce que l’un de ses directeurs, Allen Weistein, confie au Washington Post, le 22 septembre 1991 : « Beaucoup de ce que nous faisons aujourd’hui a été fait de manière occulte par la CIA, il y a 25 ans »[1].

L’inversion sémantique fait que plusieurs compatriotes, membres des ONG ou des partis politiques bénéficiant de l’aide de la NED, ne comprennent pas qu’ils travaillent avec ’’une petite main’’ des services secrets étasuniens. Et la NED travaille avec tout un réseau d’autres fondations et instituts qui déstabilisent les pays et les Etats s’opposant au fondamentalisme du marché et disposés à mettre leurs richesses au service de leurs peuples. En d’autres termes, la NED comme l’USAID font partie des ’’agences et instruments « made in USA » de la sédition’’ dans plusieurs pays révolutionnaires et progressistes. A travers ces fondations et instituts, les USA et leurs alliés véhiculent un message : « Les peuples et les Etats qui sont contre le fondamentalisme du marché, les programmes d’ajustement structurel et les mesures d’austérité édictés par le FMI et la Banque mondiale sont contre nous et doivent être combattus. » Car, estiment-ils, celui qui n’est pas avec nous et contre nous. Et être avec eux, c’est travailler pour l’enrichissement du 1% des oligarques d’argent, pour l’explosion des inégalités et contre la justice sociale et l’égalité des chances.

Se laisser financer et contrôler par eux, c’est être pour eux et contre l’émancipation des peuples du fondamentalisme du marché.

Divaguer sur les futures élections en RDC en restant aveugles à l’endroit de tous ces voyages effectués par le Président de la CENI est une bêtise. Même si Internet est devenu une machette à double tranchant, il nous permet aujourd’hui de visiter des médias alternatifs pouvant nous aider à lire autre chose que la sauce aveuglante que nous servent les médias dominants. La guerre dite de ’’la quatrième génération’’ mérite d’être maîtrisée dans son modus operandi. Elle se mène par le truchement ou des proxys ou des mouvements de jeunes et d’opposition [2] fabriqués dans les universités et les laboratoires occidentaux.

Lutter contre la manducation des cœurs et des esprits exigera des compatriotes africains et congolais de rester attentifs à tout ce qui se passe dans notre monde d’aujourd’hui.

Les maîtres du monde ont des difficultés dans leur projet de domination avec la Russie, la Chine, l’Inde, l’Iran, la Syrie et plusieurs pays de l’Amérique Latine regroupés dans la CELAC ou l’ALBA. Franchement, l’Amérique Latine est en train de leur échapper comme ’’arrière-cour’’. Il ne leur reste plus que certains pays du Moyen-Orient et l’Afrique. Ils ont un sérieux besoin de pétrole et de ressources minérales pour leurs industries. Ils ont des plans déjà élaborés sur la manière dont ils doivent procéder pour avoir un accès permanent à ce marché qu’ils souhaitent non-régulé. Qu’ont-ils comme armes ? Le mépris racial, l’exacerbation de la haine entre les peuples d’Afrique, nécessaire à la politique du ’’diviser pour régner’’, la corruption des élites formées dans leurs écoles et universités, l’instrumentalisation des minorités, etc. A partir d’où agissent-ils ? De l’ombre. De plus en plus au vu et au su de tous. Ou du moins de ceux qui ont des yeux et voient. Quels sont leurs moyens ? L’argent confié aux ONG et aux IFI, l’ONU, la culture de l’ignorance au nom du pragmatisme, la désinformation par les médias dominants interposés et les autres ’’petites mains du capital’’.

Revenons à la RDC. Les fréquentations actuelles du Président de la CENI, de plusieurs organisations de la société civile et de certains partis politiques congolais donnent un mauvais signal. Il ne faudra pas attendre 2016 pour comprendre cela. La RDC est encore très mal partie. Compter uniquement sur ces élections, c’est attester que la sorcellerie néolibérale et l’ignorance qu’elle entraîne sont plus fortes que tout. Comme Simon Bolivar l’avait déjà compris : « Ils (les maîtres du monde) nous dominent plus par l’ignorance que par la force. » Une ignorance voulue, entretenue à coup de propagande mensongère par des élites ayant fait de leur ventre leur dieu ou subie par des masses populaires livrées à elles-mêmes et/ou à des spiritualités imbécilisantes par manque d’’’intellectuels organiques’’ et patriotes, héritiers de spiritualités vivantes et traditionnelles.

Bruxelles, Samedi 22/03/2014
Mbelu Babanya Kabudi
Philosophe & Analyste politique

»» http://apareco-rdc.com/index.php/a-...

[1] Lire A. BORON, “ Agences et instruments « made in USA » de la sédition au Venezuela ”, dans Legrandsoir.info, du 06 mars 2014. http://www.legrandsoir.info/agences-et-instruments-made-in-usa-de-la-sedition-au-venezuela.html

[2] A. VITCHEK, “ Comment l’Occident fabrique les mouvements d’opposition ”, dans Le grandsoir.info, du 21 mars 2014. http://www.legrandsoir.info/comment-l-occident-fabrique-les-mouvements-d-opposition.html


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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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