
Acte 1
Dans la nuit de mon bureau bruxellois, je m’écris, puise au fond de moi et me plonge dans le monde de l’intangible. Animé par le désir de transposer mon esprit dans le corps d’un marcheur, dans la peau d’un de ces voyageurs dont les pas se dirigent vers ma ville, je transporte donc ma pensée dans cet être qui parcoure les routes, les places et les villages et dont le regard redécouvre en permanence son horizon alors que son esprit lui, s’est déjà projeté vers sa destination.
J’aligne ces mots et les regarde tracer sa voie à travers l’Europe, comme s’ils s’imprimaient sous les pas de ce marcheur, fidèles et dévoués aux moindres de ses mouvements. Nos esprits et nos corps se quittent et se cherchent pour se retrouver. Les premiers imaginent les seconds et inversement. C’est un échange immatériel, au croisement des consciences, le marcheur et l’auteur ne se connaissent pas, ils ne se sont jamais vus, n’ont jamais communiqué sous quelques formes que ce soient. Ils existent, l’un et l’autre, l’un sans l’autre, l’un dans l’autre, tout deux habités par le besoin de soumettre leurs corps au service de leurs idées.
Tous les gens que je croise me demandent où je vais et je leur réponds : « Je vais à moi, oui à moi ! Mon corps marche pour rejoindre mon esprit et les milliers d’autres corps de marcheurs qui font de même ». Bruxelles est sur toutes les lèvres et les âmes des voyageurs de l’Europe s’y trouveraient donc déjà , attendant patiemment que leurs corps les rejoignent. La capitale européenne se dessine comme une ligne d’arrivée, une source de lumière au bout du tunnel de ma conscience. C’est en cela que Les Marches Internationales vers Bruxelles sont une utopie qui se réalise.
Littéralement,
Badi BALTAZAR