RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

LIDL : Prix cassés et employées sacrifiées

En Allemagne, berceau de l’entreprise, LIDL est régulièrement décriée par rapport à son attitude quasi esclavagiste envers ses employés. Non seulement le distributeur ne supporte aucune présence syndicale dans ses murs ou liquide abruptement un magasin si celui-ci s’est mis en grève, mais il fouille, observe, contrôle chacun de ses sujets régulièrement.

Le syndicat allemand Verdi a ainsi publié un "livre noir" qu’il alimente régulièrement pour dénoncer les rythmes de travail, les manques d’effectifs, les heures supplémentaires non payées, les pressions permanentes et les salaires de misère. Tel employé a ainsi reçu un avertissement où il était écrit : « La semaine dernière, vous êtes allé neuf fois aux toilettes et vous y êtes resté en tout 72 minutes. C’est 27 minutes de plus qu’autorisé ; elles vous seront dès lors retirées de votre temps travaillé. » En République tchèque, où LIDL est également présent, la question a simplement été résolue, en interdisant les visites au petit coin hors des temps de pause. Une exception est toutefois autorisée : « Les femmes qui ont leurs règles peuvent se rendre plus fréquemment aux toilettes », stipule le règlement. Mais pour qu’il n’y ait pas d’abus, ces employées-là devront porter un bandeau les rendant bien identifiable !

En mars 2008, le grand magazine hebdomadaire allemand Stern révélait que les dirigeants des magasins LIDL espionnaient leurs employés par l’intermédiaire de caméras vidéo et d’enregistrements audio.

En France aussi le personnel dénonce des conditions de travail avilissantes. En janvier 2005, l’entrepôt du magasin de Nantes était mis sous contrôle vidéo. 65 caméras pour 60 salariés ! Officiellement pour lutter contre le vol de marchandises. Officieusement pour mieux contrôler les salariés. Témoignage d’un délégué syndical, cité dans Ouest France « Il n’est pas un recoin où l’on ne puisse être vu par la caméra » dit-il. Les caméras sont reliées à un écran de contrôle unique, disposé dans le bureau du responsable entrepôt. « Quand il voit un salarié qui prend une pause trop longue, il demande à l’un de ses agents d’intervenir. Parfois, il convoque même le salarié dans son bureau ».

Dans Politis une jeune femme chef de magasin au LIDL de Clichy-sur-Seine témoigne : « On m’a demandé de harceler les employés, de changer leurs emplois du temps en permanence, de les surveiller, de faire craquer ceux qui n’étaient plus assez productifs. » Car, pour l’enseigne, « vous devez toujours être à 100 % ». Et si les pressions ne suffisent pas, les « qualitests » arrivent à la rescousse : « Des contrôleurs piègent les caissières en glissant des saumons sous des packs d’eau dans leurs chariots ; si elles ne soulèvent pas tout pour vérifier, elles sont immédiatement convoquées par la hiérarchie. »
Une caissière ayant travaillé aux LIDL de Saint-Ouen, Villeneuve-la-Garenne et Clichy confirme Quand la foule se presse au magasin, les caissières sont priées de travailler debout : « Vous perdez du temps et de l’argent si vous êtes assises », leur assène-t-on. Et les gérants de ramener dare-dare des chaises quand un inspecteur du travail ou un syndicat pointe le bout du nez.

Pourtant le groupe LIDL cultive la discrétion et ne publie pas ses comptes...

Malheureusement, ce système de management tend à se banaliser. Le monde du travail se déshumanise toujours plus, entrainant souffrances et frustrations. Les exigences des capitalistes à l’égard des salarié-e-s n’ont aujourd’hui plus de limites.

Article sur http;2ccr.unblog.fr/

Conscience Citoyenne Responsable

URL de cet article 13514
  

Même Thème
Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, qu’elle baisse ses (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.