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En traversant la rue vous trouverez de la brioche

Manger !

La colère jaune est à son comble et les raisons se manifestent partout. Pour les entendre en direct et non en différé, il suffit d’aller à la rencontre des gilets-jaunes sur les points de blocage ou de filtrage qu’ils organisent

La colère jaune est à son comble et les raisons se manifestent partout. Pour les entendre en direct et non en différé, il suffit d’aller à la rencontre des gilets-jaunes sur les points de blocage ou de filtrage qu’ils organisent. Il faut avoir l’oreille dure pour ne pas saisir l’évidence qu’une grande partie du peuple souffre car il n’en peut plus de donner pour que ne s’effritent pas les dividendes des riches.

Et pourtant, même les micros de France-Inter ont encore la membrane assez sensible pour saisir le cri le plus poignant, le plus central de la révolte : « manger », « savez-vous ce que veut dire manger ? » demande une protestataire à un ancien conseiller de Macron. La langue de bois n’a plus de tiroir et c’est le silence plateau. Nous sommes bien à la limite du supportable, là où il n’y a rien à dire, mais où il est urgent d’agir au mieux, sinon ce n’est qu’un début sur les Champs-Élysées ou ailleurs. Le lendemain, sur le barrage filtrant au péage d’Agen, une aide-soignante pleure sa colère devant ses fins de mois qu’elle n’arrive plus à boucler. Mais quel culot, quelle arrogance ; pensez un peu à la fin du monde que diable ! Et si vous voulez du pain, vous connaissez le chemin : en traversant la rue vous trouverez même de la brioche. Eh oui, on lui demande de penser à la fin du monde, alors qu’elle ne peut plus assurer ses fin de mois.

Et ce n’est pas en ouvrant les cuisines du Palais de l’Élysée que ça ira mieux, ni en faisant passer en boucle sur les écrans de télé-Macron les scènes d’affrontements avec les forces de l’ordre, les esquisses de barricades, les feux de camps, les arrestations musclées car le peuple jaune est celui de la complexité.

  • Il est jeune, il est femme, il est homme, il est retraité, il est en activité, il est de la ville, il est de la campagne, il est producteur de richesses dont il n’est pas le gérant, il est membre d’un parti politique ou il ne l’est pas, il peut croire au ciel ou ne pas y croire, il est surtout en colère, courageux, décidé, sans oublier d’être joyeux. Allez les rejoindre sur le terrain qu’ils occupent et vous rencontrerez des gilets-jaunes heureux, dans la chaleur d’un regroupement et la découverte des autres par le truchement de paroles libres, sans hiérarchie, affamés de démocratie : « ce qui compte, c’est de s’écouter les uns les autres et de construire ensemble ».

Alors, quand j’entends Hollande, ce président amidonné qui a fait le lit de Macron, avoir l’outrecuidance de soutenir du bout des lèvres, en dénonçant les violences, je m’étonne et je me demande de quelles violences il parle.

Car notre gouvernement, qui appauvrit les pauvres, prend le chemin d’une toute autre violence, celui de la déshumanisation. C’est d’abord un gouvernement de casseurs du service public et par conséquent de la fraternité. Et lorsque Philippe se dit choqué par le non respect des symboles qui rassemblent, il oublie de parler d’une des plus belles promesses de rassemblement que fut le discours du Général de Gaulle le 23 septembre 1944, au Palais de Chaillot, promesse du Conseil National de la Résistance : « Tout en donnant à chacun le maximum possible de libertés et en encourageant dans tous les domaines l’esprit d’entreprise, elle veut faire que dans tous les cas, l’intérêt particulier cède devant l’intérêt général et que les grandes sources de la richesse commune soit dirigées et exploitées non pas pour le profit de quelques uns mais pour l’avantage de tous ».

Le moment est donc venu de faire éclore cette promesse en prenant en compte les 42 propositions des « directives du peuple » que les gilets-jaunes ont envoyées aux élus.

Guy CHAPOUILLIE

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