RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

ManiFiesta 2015 | Discours de Peter Mertens : « Il y en a assez pour tout le monde »

Chers amis, chers camarades,

Chers participants de ManiFiesta,

Chers invités venus de l’étranger,

Nous sommes aujourd’hui 12 000 à ManiFiesta.

Notre fête est unique. Unique par son ampleur. Unique par sa richesse humaine. Unique par le travail de ses bénévoles. L’an dernier, ici, avec 10 000 personnes, nous avons lancé la campagne « la résistance sociale ».

C’était il y a un an. Ce podium était alors un carrefour. Un carrefour où convergeaient tous les axes de résistance : les syndicats, Hart boven Hard, les réfugiés afghans, les activistes du climat. L’unité a été un des points forts du mouvement social de l’an dernier.

Mi-décembre, le gouvernement de droite a vacillé. Le gouvernement de Charles Michel a bien failli tomber. En raison de la grande manifestation de novembre. Des actions régionales et de la grève nationale. Ne dites pas que c’est impossible. Il est possible de faire reculer ce gouvernement camarades.

Si ce gouvernement a quand même pu continuer à gouverner, c’est uniquement à cause du CD&V. Le vice-premier ministre Kris Peeters a promis un tax shift en échange de la paix sociale. Tout le monde ici sait ce qui s’est passé. Il y a eu la paix sociale. Mais qu’est-ce qu’il n’y a pas eu ? Un tax shift.

Ils promettent à tout le monde 100 euros par mois. En 2018. Juste avant les élections. Peut-être. Ou peut-être pas. Et certainement pas pour tout le monde. L’homme qui fait cette promesse n’inspire pas non plus trop confiance. C’est le même qui avait affirmé avoir « tenu sa promesse » en 2013 avec la baisse de la TVA sur l’électricité à 6 % et qui fait tout le contraire aujourd’hui. C’est le même qui, avant les élections, avait promis qu’il n’y aurait pas de saut d’index, et a ensuite fait tout le contraire. C’est le même qui racontait qu’il n’y aurait pas de hausse de l’âge de la pension à 67 ans et qui l’a ensuite quand même instauré. C’est notre Premier ministre, Charles Michel.

Dites-nous, Charles Michel, où sont ces 100 euros ? Nulle part ! Rien qu’avec l’augmentation de la TVA sur l’électricité et l’augmentation des accises, chaque famille ayant deux enfants devra payer plus de 600 euros. Par an. Ces 600 euros viennent s’ajouter à ces autres 1200 euros perdus, ceux dus au saut d’index voté en avril par le gouvernement.

Moins d’impôts, moins d’impôts, moins d’impôts ! ont tous scandé les libéraux et les nationalistes. Et qu’avons-nous reçu ? Plus de taxes, plus de taxes, plus de taxes et moins de services.

A bas ce virage fiscal (tax shift) gouvernemental, vive la taxe des millionnaires ! Nous nous fixons rendez-vous le 7 octobre à Bruxelles, à la grande manifestation des syndicats.

Le gâteau est mal réparti

Il y en a assez pour tout le monde. Nous vivons dans un pays prospère. C’était même écrit dans le journal : la Belgique est le troisième pays le plus riche au monde. En quinze ans de temps, et en pleine crise économique, notre richesse a augmenté de 40%. C’est énorme.

Mais malheureusement, le gâteau est mal réparti. Très mal réparti. Et ce n’est plus justifiable.

Non, il n’est plus justifiable que, dans notre pays, tout le monde doive se serrer la ceinture, alors que les multinationales qui font de gros profits reçoivent cadeau sur cadeau.

Il est injustifiable que ce gouvernement continue à démanteler la lutte contre la fraude fiscale. Qu’une affaire de fraude de 25 millions d’euros par la banque KBC va, une fois de plus, être prescrite après 20 ans. Et qu’au même moment, jamais autant de personnes n’ont dû survivre avec un revenu d’intégration, le minimex. C’est, je cite, « une conséquence directe de la politique plus sévère en matière de chômage ». C’est parce que le gouvernement Michel et le gouvernement Di Rupo ont supprimé l’allocation d’insertion de milliers et de milliers de jeunes.

Non, il n’est pas justifiable que les multimilliardaires à la Albert Frère ne paient pas un euro de taxe sur leur fortune, alors que de plus en plus d’enfants vont à l’école avec une boîte à tartines vide. La semaine dernière, dans son rapport, Oxfam International évoquait explicitement Bruxelles, la capitale de l’Europe. À Bruxelles, quatre enfants sur dix grandissent dans une famille pauvre. Quatre sur dix ! Nous ne pouvons plus accepter tout ça, camarades. Et nous allons le dire haut et fort le 7 octobre à Bruxelles.

Pourquoi pas de médecins contrôle pour les grands patrons ?

Il y en a assez pour tout le monde., mais c’est toujours le même camp qui est « responsabilisé ». Nous devons « responsabiliser » les malades, dit la ministre Maggie De Block. Apparemment, c’est le plus grand problème dans notre société aujourd’hui. Pas les voleurs de Luxleaks ou les criminels de Swissleaks. Non, il faut d’urgence s’attaquer aux « malades de longue durée » et leur mettre la pression encore et encore. Après deux mois de maladie, vous êtes convoqué. Et alors, on voudrait vous mettre face à un plan pour vous renvoyer au travail. Et, si vous ne vous montrez pas suffisamment coopératif, alors vous perdriez 10% de votre allocation de maladie.

Mais je vous demande : comment se fait-il qu’il n’y ait pas de plan pour responsabiliser l’autre côté ? Pourquoi n’y a-t-il pas de médecins contrôle pour les grands patrons ? Année après année, les plus gros patrons se voient couvrir de cadeaux supplémentaires. Et encore une fois 2,2 milliards d’euros de diminution des cotisations sociales, et encore une fois 2 milliards par le saut d’index. Et donc, je demande : Où est-il, ce médecin contrôle qui convoquerait ces patrons après deux mois pour leur demander : et alors, combien d’emplois avez-vous déjà créés ?

Nous disons : il y en a assez pour tout le monde. Au lieu de démanteler le crédit-temps, au lieu de démanteler la pension anticipée et la prépension, au lieu de renvoyer au travail les malades de longue durée, il faut redistribuer le travail. Ce que nous voulons, c’est l’introduction de la semaine de 30 heures afin de réduire la pression du travail. Cela, ce serait enfin une politique de santé prévoyante.

Red is the new green

Vous vous souvenez, l’hiver dernier ? La Belgique fonçait tout droit vers le black-out. Non pas parce que le gouvernement allait tomber. Mais plutôt parce que le gouvernement est resté en place. Et qu’il avait confié l’approvisionnement en énergie au marché privé.

Mais, pas de panique ! Notre ministre de l’Énergie a débarqué avec un plan. Notre ministre de l’Énergie, c’est Marie-Christine Marghem, du MR. Elle s’est amenée avec toute une série de conseils pratiques, vous vous rappelez ? « Faites-en un sport, de sortir en une fois de votre frigo tout ce dont vous avez besoin. » C’était un de ses conseils. Un autre : « Reportez les tâches ménagères à plus tard. » Si vous aviez oublié de faire la vaisselle, vous pouviez donc citer la ministre Marghem. Encore un autre conseil, et je n’invente rien : « Procurez-vous un wok pour des plats rapides faits en une seule poêlée. »

Madame Marghem, nous n’allons pas résoudre le problème de l’énergie avec vos seules astuces ménagères, jardinières ou culinaires. Un petit peu plus d’ambition est nécessaire.

Le monde va vers un réchauffement de 3 à 4 degrés Celsius avant la fin de ce siècle. Exprimés de cette façon, ces chiffres ne disent pas directement grand-chose. Mais qu’est-ce que cela veut dire en réalité ? Jamais l’histoire de l’humanité n’a connu un réchauffement moyen de 4 degrés. Jamais. Ce serait catastrophique pour notre espèce. Il n’y aurait plus de glace. Plus de glace au pôle Nord, mais plus non plus au pôle Sud. Le niveau de la mer monterait et pas seulement Bredene mais Amsterdam, Londres et Shanghai disparaîtraient sous les eaux. Le Sahara dépasserait le détroit de Gibraltar et pénétrerait loin dans les terres d’Espagne et du Portugal.

Le réchauffement de la Terre de trois ou quatre degrés est une déclaration de guerre. Pas à ces 80 familles qui possèdent autant que les 3,5 milliards de gens les plus pauvres de la Terre. Mais aux 99% des autres. Car qui sera en premier lieu menacé par le manque d’eau potable ? Qui sera la première victime de la sécheresse ou, à l’inverse, des ravages des tempêtes ? Nous connaissons tous la réponse. Ce n’est pas le 1%, mais bien tous les autres qui devront payer le prix fort pour le réchauffement de la Terre.

J’ai récemment discuté avec les gens de la SNCB. Des gens des services publics dans lesquels on n’a cessé de taillader, tranche après tranche, jusqu’à ce que les chemins de fer soient sous perfusion et que même les services de base soient en péril. Nous soutenons les agents des transports publics, aussi dans l’action sociale. Ce ne sont pas les hommes et les femmes du chemin de fer qui sont le problème. Le problème, c’est ce gouvernement qui démantèle les transports publics, et vend en même temps du vent en matière de climat.

Nous voulons de l’ambition. Nous voulons une politique de l’énergie totalement différente. Une politique qui ose aller à la confrontation avec Electrabel-Suez et les autres monopoles de l’énergie. Car si on les laisse faire, alors, ce sera le gaz de schiste, le charbon et le nucléaire qui prendront le dessus.

Nous exigeons une transition juste. Et donc, nous avons besoin d’une autre sorte d’économie qui ne bat pas au rythme des comptes en banque des grands actionnaires mais qui parte des besoins des gens et des besoins de la planète. Ce n’est pas l’heure de faire du bricolage avec du capitalisme vert. Nous devons oser engager le combat avec les monopoles de l’énergie et du pétrole, oser tout changer. Parce que c’est nécessaire. Non pas seulement pour nous. Mais surtout pour nos enfants et petits-enfants.

Une chose est certaine : le changement vient d’en bas. Le mouvement pour le climat l’a bien compris, et il organise la plus grande manifestation climatique qui ait jamais eu lieu, le 29 novembre à Paris lors du sommet mondial. Nous y serons, avec plus de 10.000 de nos compatriotes. Et nous y ferons résonner notre slogan : « Red is the new green : changeons le système pour sauver la planète ».

– Ne nous trompons pas d’adversaire

– Chers camarades, ne nous trompons pas d’adversaire.

– Ce ne sont pas les réfugiés qui ont enlevé 2 milliards d’euros de nos caisses de pension et d’assurance-maladie. Ça, c’est le gouvernement fédéral qui l’a fait. Ce ne sont pas les réfugiés qui ont pris 200 millions d’euros sur nos allocations familiales. Ça, c’est le gouvernement flamand qui l’a fait.

– L’Otan va mettre le feu aux poudres et, après nos gouvernants utilisent la crise des réfugiés – venus à cause de ces guerres – pour s’attaquer aux acquis sociaux de toute la classe des travailleurs. Ils utilisent les réfugiés pour rejeter sur eux la faute de la casse sociale. Camarades, quoi qu’il se passe, nous ne devons pas nous laisser monter les uns contre les autres. Ce n’est qu’ensemble que nous nous en sortirons.

– Wouter Beke du CD&V dit que la N-VA empoisonne l’opinion publique à propos des réfugiés. Il a raison. Mais, cher Wouter Beke, si vous trouvez que Bart De Wever empoisonne la population, retirez la prise et arrêtez de participer à ce gouvernement inhumain. On ne peut pas dire d’un partenaire de coalition qu’il est un empoisonneur, et ensuite continuer tranquillement à siéger avec lui à la même table.

– Au sein du gouvernement, de plus en plus de voix plaident comme « solution » d’intervenir encore davantage militairement. A quel point est-ce absurde et pervers ? Plus on parlera une langue guerrière et plus il y aura d’intervention militaire, plus il y aura de réfugiés de guerre. Les guerres d’intervention en Afghanistan, en Irak et en Libye ont-elles stabilisé ou déstabilisé la situation ? La réponse est claire comme de l’eau de source : elles l’ont déstabilisée. « Nous récoltons les réfugiés de nos propres guerres », disait encore la semaine dernière notre député fédéral Marco Van Hees au Parlement.

– Il faut que cesse cette politique de guerre. Il faut cesser d’armer les extrémistes. Notre gouvernement arme le gouvernement saoudien, et par là tous les foyers de conflits dans la région. Oui, monsieur Francken, oui, monsieur Vandeput, oui, monsieur Beke : il faut arrêter cette double morale.

– Prenons en mains la crise des réfugiés avec humanité, avec du soutien, de l’aide, de l’empathie. L’an dernier – sur ce podium –, c’est le mouvement des réfugiés afghans qui était le gagnant du Prix Solidaire. Il y a une chose qui m’a particulièrement frappé. Malgré le racisme croissant, surtout dans le discours officiel de certains politiciens, des milliers et des milliers de citoyens se sont mis à agir. En solidarité. Pour accueillir des réfugiés. Pour apporter des vêtements, des repas, des sacs de couchage, des matelas. Et aussi souvent du matériel neuf. Notre pays, c’est aussi ça. Ce gouvernement ferait mieux de s’inspirer de cette vague de solidarité. Ce gouvernement devrait faire en sorte que notre pays respecte la Convention de Genève. Qu’il mette en place un accueil suffisant, et qu’il intègre les enfants dans les écoles. Oui, notre gouvernement a pas mal de choses à apprendre de sa population.

– La génération qui a dit OXI

Certains dirigeants rêvent d’ériger de nouveaux murs.

– Avec des barbelés, avec des contrôles et avec des canons à eau. Ils veulent revoir le Traité de Schengen qui règle la libre circulation des personnes en Europe. Nous ne devons pas supprimer la libre circulation des personnes. Nous devons supprimer les traités budgétaires qui mettent des pays entiers à genoux. Nous devons supprimer ces traités d’austérité insensés qui font en sorte qu’en Italie et en Espagne, un enfant sur trois vit sous le seuil de pauvreté. Nous devons changer la politique d’austérité qui fait émigrer un million d’Espagnols, un demi-million de Grecs et je ne sais combien d’Irlandais.

– Aujourd’hui, il y a un énorme potentiel sur ce continent. Une génération qui dit « Il y en a assez pour tout le monde ». Une génération qui a vécu plan d’austérité sur plan d’austérité et qui en a assez d’entendre prétendre qu’il n’y a pas d’alternative. C’est la génération qui a dit OXI lors du référendum grec. C’est la génération qui a élu Ada Colau comme bourgmestre à Barcelone, et Jeremy Corbyn à la présidence des travaillistes en Grande-Bretagne. C’est la génération qui se mobilise pour la marche pour le climat à Paris, et contre le TTIP à Bruxelles. C’est la génération qui est aux côtés des réfugiés. Et qui sera présente – avec vous tous – le 7 octobre à Bruxelles. Non pas seulement pour résister. Mais aussi pour changer le monde. Comme l’écrivait le grand poète turc Nazim Hikmet :

– Que les hommes cessent d’être les esclaves des hommes,
– Cet appel est le nôtre.



Vivre comme un arbre, seul et libre,
– Vivre en frères comme les arbres d’une forêt,
– Cette attente est la nôtre.

Merci ManiFiesta !

»» http://ptb.be/articles/manifiesta-2015-discours-de-peter-mertens-il-y-...
URL de cet article 29286
  

Même Thème
Meurtre au Burundi. La Belgique et l’assassinat de Rwagasore
Ludo de WITTE
En 1999, Ludo De Witte publie un livre-choc : L’Assassinat de Lumumba. Ses révélations sur le rôle du roi Baudouin, du gouvernement belge et de la CIA amèneront la Belgique à présenter des excuses officielles au Congo. En 2017, le sociologue belge sort chez Investig’Action L’Ascension de Mobutu. Salué par Jean Ziegler : « Un livre superbe d’érudition, de courage et d’intelligence analytique. Au magnifique peuple congolais, il contribue à restituer une mémoire claire… » En 2021, ce nouveau livre (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si un homme blanc veut me lyncher, c’est son problème. S’il a le pouvoir de me lyncher, c’est mon problème. Le racisme n’est pas une question d’attitude ; c’est une question de pouvoir. Le racisme tire son pouvoir du capitalisme. Donc, si vous êtes antiraciste, que vous en soyez conscient ou non, vous devez être anticapitaliste. Le pouvoir du racisme, le pouvoir du sexisme, vient du capitalisme, pas d’une attitude.

Stokely Carmichael

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.