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Mut Vitz, un café rebelle et zapatiste : bilan financier de la vente 2004.


Vous avez peut-être commandé du café Mut Vitz. Lire Mut Vitz, un café rebelle et zapatiste : c’ est le moment de commander ! Décembre 2004.


Voici
le bilan financier de l’association pour la vente du café de l’année 2004, et à la suite, un résumé de la SIXIàˆME DÉCLARATION DE LA FORÊT LACANDONE qui vient d’être publiée par les communautés zapatistes.

Prochaine commande de café : décembre 2005.



13 juillet 2005


Bonjour à toutes et à tous,

Nous avons maintenant terminé les envois du café pour lequel vous aviez souscrit et sa distribution à ceux qui sont sur Paris.

Merci de nous signaler si jamais les paquets ne vous étaient pas parvenus (l’année dernière, deux envois s’étaient perdus en route !) que nous effectuions un nouvel envoi.

Nous vous envoyons par ailleurs :


- Le bilan financier de l’association pour la vente du café de l’année 2004

- Un resumé de la déclaration qui vient d’être publiée par les
communautés zapatistes. Nous l’avons trouvé particulièrement
intéressante.


Et comme pour nous la vente du café n’est pas seulement la
possibilité d’envoyer un soutien financier mais aussi le moyen de
continuer à faire parler de ce qui se passe là -bas, nous nous permettons
de vous l’envoyer.Cette déclaration marque une nette volonté de franchir
un pas supplémentaire dans la lutte pour un monde plus juste, notamment
en nouant davantage de liens et de solidarité avec les mouvements
sociaux de par le monde.


RECETTES


(Produit de la vente du café MutVitz et de quelques pièces d’ artisanat ramenées des communautés zapatistes)


Café MutVitz (5 tonnes de grains verts soit 4,075 tonnes après torréfaction) : 48 789 euros (quelques paquets ont été utilisés sur des stands pour des ventes à la tasse ou donnés en écahntillons)

Artisanat : 903 euros

Buvettes (vente café à la tasse, sandwich...) : 519

Total : 50 211 euros


DEPENSES


Achat du café à la coopérative MutVitz (et transport Mexique/France+frais de douanes) : 15 141,88 euros

Torréfacteur (torréfaction, mouture, sachets, empaquetage, transports Le Havre/ Paris et envois par transporteurs Le Havre/province) : 9 995,96 euros

Frais (envois des paquets en province par La Poste, papeterie, courrier, photocopie) : 2 623,2 euros

CICP (frais de domiciliation et de stockage du café sur Paris) : 216 euros

Achat d’artisanat : 600 euros

Total : 28 577,04


Le bénéfice est donc de 21 633,96 euros


Comme nous nous y sommes engagés l’intégralité de cette somme est renvoyée aux communautés zapatistes.

10 000 euros ont déjà été remis en février puis 4 000 en avril au cours de voyages de membres de notre collectif. Le solde sera remis en août, au cours du voyage de la prochaine personne partant là -bas

Nous tenons à souligner que l’argent n’est pas remis aux coopératives de café mais aux responsables des « Conseils de bon gouvernement ». Les zapatistes ont mis en place ces structures administratives à l’été 2003.

Composées de représentants de chaques communautés autonomes, elles sont chargées de mettre en oeuvre les projets collectifs d’éducation, santé, production. Mais aussi de veiller à ce que l’aide provenant de l’international soit répartie en fonction des besoins les plus urgents et ne se concentrent pas seulement dans certaines communautés, les plus connues ou les plus accessibles. Le café étant déjà payé à l’origine aux coopératives zapatistes à un prix supérieur à celui du marché (et même supérieur à celui des réseaux « du commerce équitable » ; 1,50 dollars US la livre anglaise de café en grains verts cette année contre 1,41 dollars pour le commerce équitable), il nous semble plus juste de remettre le bénéfice du café aux responsables des communautés pour qu’ils décident par eux-mêmes de l’utilisation la meilleure.

Amicalement et Solidairement

Jennifer et François-Xavier pour Echanges Solidaires


ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE MEXIQUE.

SIXIàˆME DÉCLARATION DE LA FORÊT LACANDONE.


Voici notre parole simple qui voudrait arriver au coeur des gens comme nous humbles et simples, mais, tout comme nous aussi, rebelles et dignes. Voici notre parole simple pour raconter le chemin que nous avons parcouru et où nous en sommes aujourd’hui ; pour expliquer comment nous voyons le monde et notre pays ; pour dire ce que nous pensons faire et comment nous pensons le faire, et pour inviter d’autres à faire chemin avec nous dans quelque chose de très grand qui s’appelle le Mexique et dans quelque chose de plus grand encore que l’on nomme le monde. Voici notre parole simple pour faire savoir à tous les coeurs honnêtes et nobles ce que nous voulons au Mexique et dans le monde. Voici notre parole simple, parce que c’est notre volonté d’appeler ceux qui sont comme nous et de nous unir à eux, partout où ils vivent et où ils luttent.


I. CE QUE NOUS SOMMES


Nous sommes les zapatistes de l’EZLN. Nous avons pris les armes en janvier 1994 parce que nous avons trouvé qu’il y en avait assez de tout ce mal que faisaient les puissants, qui nous humilient, nous volent, nous jettent en prison et nous tuent, sans que rien de ce que l’on puisse dire ne change rien. C’est pour cela que nous avons dit "¡Ya Basta !" Ca suffit, maintenant ! Et alors nous avons aussi dit que nous voulions la démocratie, la liberté et la justice pour tous les Mexicains, même si nous nous sommes surtout occupés des peuples indiens. Parce qu’il se trouve que nous autres de l’EZLN nous sommes presque tous des indigènes d’ici, du Chiapas, mais que nous ne voulons pas lutter uniquement pour notre propre bien ou uniquement pour le bien des indigènes du Chiapas ou uniquement pour les peuples indiens du Mexique : nous voulons lutter tous ensemble avec tous les gens humbles et simple comme nous et qui sont dans le besoin et subissent l’exploitation et le vol de la part des riches et de leur mauvais gouvernement, ici dans notre Mexique et dans d’autres pays du monde.

Suivent plusieurs paragraphes racontant les premières années du soulèvement jusqu’à la marche sur Mexico de 2001, marche qui avait pour but de faire appliquer les accords signés à San Andres en 1996 sur la reconnaissance des droits et culture indigènes. Suite à cette marche, une loi sera bien adoptée par les députés mexicains mais, dénaturant complètement les accords signés, elle sera qualifiée de loi scélérate par les zapatistes .


Alors, à ce moment-là , nous avons compris que le dialogue et la négociation avec ceux du gouvernement du Mexique n’avaient servi à rien. C’est-à -dire que ce n’est pas la peine de discuter avec les hommes politiques, parce que ni leur coeur ni leurs paroles ne sont droits, ils sont tordus et ils ne font que mentir en disant qu’ils vont respecter des accords. Alors nous n’avons plus cherché à avoir de contact avec les pouvoirs fédéraux parce que nous avons compris que le dialogue et la négociation avaient échoué à cause de ces partis politiques.

Alors, après avoir vu tout ça se passer, nous nous sommes mis à penser avec notre coeur à ce que nous allions pouvoir faire. Et la première chose que nous avons vue, c’est que notre coeur n’est plus le même qu’avant, quand nous avons commencé notre lutte, mais qu’il est plus grand parce que nous avons pénétré dans le coeur de beaucoup de gens bons. Et nous avons aussi vu que notre coeur est un peu plus meurtri, un peu plus blessé qu’avant. Ce n’est pas à cause de la tromperie de ceux du gouvernement, c’est parce que quand nous avons touché le coeur de ces autres gens, nous avons aussi touché leur douleur. Comme si nous nous étions regardés dans un miroir.


II. Oà™ NOUS EN SOMMES MAINTENANT


Alors, en zapatistes que nous sommes, nous avons pensé qu’il ne suffisait pas de cesser de dialoguer avec le gouvernement, mais qu’il fallait poursuivre notre lutte malgré ces parasites jean-foutre que sont les hommes politiques. L’EZLN a donc décidé de respecter, tout seul et de son côté, les Accords de San Andrés en ce qui concerne les droits et la culture indigènes. Pendant quatre ans, de la mi-2001 à la mi-2005, nous nous sommes consacrés à ça.

Tout d’abord avec les communes autonomes rebelles zapatistes, la forme d’organisation que les communautés ont choisie pour gouverner et se gouverner, pour être plus fortes. Cette forme de gouvernement autonome n’a pas été miraculeusement inventée par l’EZLN, elle vient de plusieurs siècles de résistance indigène et de l’expérience zapatiste. C’est l’auto-organisation des communautés.

Mais nous nous sommes rendu compte que les communes autonomes n’étaient pas toutes au même niveau de développement. Il y en avait qui allaient plus loin et bénéficiaient de plus de soutien de la société civile, et d’autres qui étaient plus délaissées. Il fallait donc encore s’organiser pour qu’il y ait plus d’égalité.

C’est comme ça que nous avons créé les Conseils de bon gouvernement, en août 2003, et avec eux nous avons continué notre propre apprentissage et appris à exercer le "commander en obéissant".

Le travail de contrôle de ces Conseils de bon gouvernement est effectué par les bases de soutien zapatistes, avec des mandats temporaires et rotatifs, pour que tous et toutes apprennent et puissent effectuer ce travail. Parce que nous autres, nous pensons qu’un peuple qui ne contrôle pas ses dirigeants est condamné à être leur esclave et que nous luttons pour être libres, par pour changer de maître tous les six ans.

Pendant les quatre dernières années, l’EZLN a mis en place un réseau d’aide économique et politique qui permette aux communautés zapatistes d’avancer avec moins de difficultés dans la construction de leur autonomie. Ce n’est pas encore assez, mais c’est beaucoup plus que ce qu’il y avait avant notre soulèvement, en janvier 1994. Les communautés indigènes zapatistes ont amélioré leurs conditions de vie, c’est-à -dire la santé, l’éducation, l’alimentation, le logement. Tout ça a été possible grâce aux progrès effectués dans les communautés zapatistes et grâce au très grand soutien que nous avons reçu de personnes bonnes et nobles, "les sociétés civiles", comme nous les appelons, et de leurs organisations, du monde entier. C’est comme si toutes ces personnes avaient fait du "Un autre monde est possible" une réalité, mais dans les faits, pas dans des discours.

C’est notre pensée et ce que nous éprouvons dans notre coeur qui nous font dire que nous en sommes arrivés à un seuil limite et qu’il se peut même que nous perdions tout ce que nous avons, si nous en restons là et si nous ne faisons rien pour avancer encore. Alors, l’heure est venue de prendre à nouveau des risques et de faire un pas dangereux mais qui en vaut la peine. Et peut-être qu’unis à d’autres secteurs sociaux qui ont les mêmes manques que nous il deviendra possible d’obtenir ce dont nous avons besoin et que nous méritons d’avoir. Un nouveau pas en avant dans la lutte indigène n’est possible que si les indigènes s’unissent aux ouvriers, aux paysans, aux étudiants, aux professeurs, aux employés, c’est-à -dire aux travailleurs des villes et des campagnes.


III.- DE COMMENT NOUS VOYONS LE MONDE


Maintenant nous allons vous expliquer comment nous, les zapatistes, nous voyons ce qui se passe dans le monde. Et bien nous voyons que le capitalisme est le plus fort en ce moment. Le capitalisme est un système social, c’est-à -dire une forme selon laquelle dans une société sont organisées les choses et les personnes, et qui possède et qui ne possède pas, qui dirige et qui obéit. Dans le capitalisme il y en a certains qui ont de l’argent, c’est-à -dire le capital et les usines et les commerces et les champs et beaucoup de choses, et d’autres qui n’ont rien, seulement leur force et leur savoir pour travailler ; et dans le capitalisme dirigent ceux qui ont l’argent et les choses, et obéissent ceux qui n’ont rien d’autre que leur capacité de travail.

Ainsi le capitalisme signifie qu’il n’y en que quelques-uns qui ont des grandes richesses obtenues en exploitant le travail de beaucoup de gens. Autrement dit, le capitalisme repose sur l’exploitation des travailleurs, ce qui veut dire qu’il pressure les travailleurs et leur prend tout ce qui peut lui rapporter.

Aussi le capitalisme s’enrichit en dépouillant, c’est-à -dire par le vol, puisqu’il prend aux autres ce qu’il désire, par exemple les terres et les richesses naturelles. Le capitalisme est un système où les voleurs sont libres, admirés et montrés en exemple.

Et, en plus d’exploiter et de dépouiller, le capitalisme réprime parce qu’il emprisonne et tue ceux qui se rebellent contre l’injustice.

Ce qui intéresse le plus le capitalisme, ce sont les marchandises, parce que, quand on les achète et les vend, on s’enrichit. Ainsi le capitalisme convertit tout en marchandises : les personnes, la nature, la culture, l’histoire, la conscience. Selon le capitalisme, tout doit pouvoir s’acheter et se vendre. Et il cache tout derrière les marchandises pour que nous ne voyions pas l’exploitation. Alors les marchandises s’achètent et se vendent sur un marché. Et il se trouve que le marché, en plus de servir à acheter et à vendre, sert aussi à cacher l’exploitation des travailleurs. Par exemple, sur le marché, on voit le café déjà emballé, dans un petit sachet ou un flacon très joli, mais on ne voit pas le paysan qui a souffert pour récolter le café, et on ne voit pas l’exploitant qui lui a mal payé son travail, et on ne voit pas les travailleurs dans la grande entreprise qui emballent sans arrêt le café.

Autrement dit, sur le marché on voit des marchandises, mais on ne voit pas l’exploitation avec laquelle elles ont été fabriquées. Et donc le capitalisme a besoin de beaucoup de marchés... ou un marché très grand, un marché mondial.

Ainsi, le résultat c’est que le capitalisme d’aujourd’hui n’est pas comme celui d’avant, quand les riches étaient contents d’exploiter les travailleurs dans leur pays, puisqu’il en est maintenant à une étape qui s’appelle Globalisation néolibérale. Cette globalisation veut dire que les capitalistes dominent les travailleurs non seulement dans un ou plusieurs pays, mais qu’ils essayent de tout dominer dans le monde entier. Le monde, c’est-à -dire la planète Terre, on l’appelle aussi "globe terrestre" et c’est pour ça qu’on parle de "globalisation", autrement dit le monde entier.

Et le néolibéralisme, et bien c’est l’idée que le capitalisme est libre de dominer le monde entier.

Donc, dans la globalisation néolibérale, les grands capitalistes qui vivent dans les pays puissants, comme les Etats-Unis, veulent que le monde entier se transforme en une grande entreprise où on produit des marchandises et en une sorte de grand marché. Alors les capitalistes globalisés se mêlent de tout, autrement dit vont dans tous les pays, pour faire leurs grandes affaires, c’est-à -dire leurs grandes exploitations. En fait, ils effectuent comme une conquête d’autres pays. C’est pour cela que, les zapatistes, nous disons que la globalisation néolibérale est une guerre de conquête du monde, une guerre mondiale, une guerre que fait le capitalisme pour dominer mondialement. Et ainsi cette conquête se fait parfois avec des armées qui envahissent un pays et le conquièrent par la force. Mais d’autres fois c’est avec l’économie : les grands capitalistes investissent leur argent dans un autre pays ou lui prêtent de l’argent, mais avec la condition d’obéir à ce qu’ils disent.

Mais ce n’est pas si facile pour la globalisation néolibérale, parce que les exploités de chaque pays ne se laissent pas faire et ne se résignent pas, mais se rebellent . C’est pour ça qu’on peut voir dans le monde entier ceux qui sont démunis résister pour ne pas se laisser faire, et se rebeller, et pas seulement dans un pays, mais partout ; ainsi, comme il y a une globalisation néolibérale, il y a une globalisation de la rébellion.

Tout cela provoque en nous une grande frayeur en voyant la stupidité des néolibéralistes qui veulent détruire toute l’humanité avec leurs guerres et leurs exploitations, mais aussi une grande satisfaction de voir que partout il y a des résistances et des rébellions, comme la nôtre qui est un peu petite, mais nous sommes là . Et nous voyons tout cela dans le monde entier et notre coeur apprend que nous ne sommes pas seuls.


IV.- DE COMMENT NOUS VOYONS NOTRE PAYS QUI EST LE MEXIQUE


Les zapatistes développent des exemples dans la société mexicaine de l’exploitation capitaliste


V. CE QUE NOUS VOULONS FAIRE


Bien, alors maintenant nous allons vous dire ce que nous voudrions faire dans le monde et au Mexique, parce que nous sommes incapables de nous taire, sans plus, devant tout ce qui se passe sur cette planète, comme s’il n’y avait que nous qui étions là où nous en sommes.

Alors dans le monde, nous voulons dire à vous tous qui résistez et luttez à votre façon et dans votre pays que vous n’êtes pas seuls et que nous, les zapatistes, même si nous sommes tout petits, nous vous soutenons et nous allons chercher un moyen de vous aider dans vos luttes et de parler avec vous pour apprendre, parce que s’il y a bien une chose que nous avons apprise, c’est à apprendre.

Et nous voulons dire au monde que nous voulons le faire plus grand, si grand que puissent y avoir leur place tous les mondes qui résistent parce que les néolibéralistes veulent les détruire et qu’ils ne se laissent pas faire mais luttent pour l’humanité.


VI. COMMENT NOUS ALLONS LE FAIRE


Alors voilà notre parole simple, qui s’adresse aux gens humbles et simples du Mexique et du monde et que nous appelons en cette occasion :

Sixième Déclaration de la forêt Lacandone.

Et nous voici venus pour dire que...

L’EZLN renouvelle ses engagements concernant le maintien du cessez-le-feu offensif et elle ne lancera aucune attaque contre les forces gouvernementales et n’effectuera aucun mouvement de troupes offensif.

L’EZLN renouvelle ses engagements concernant la poursuite de ses activités dans le cadre de la lutte politique, avec l’initiative pacifique actuelle. Par conséquent, l’EZLN maintient sa volonté de n’entretenir aucune sorte de relation secrète avec des organisations politico-militaires mexicaines ou d’autres pays.

L’EZLN renouvelle ses engagements concernant la défense, le soutien et l’obéissance aux communautés indigènes zapatistes qui la constituent ainsi qu’à leur commandement suprême, et, sans interférer avec leurs méthodes démocratiques internes et dans la mesure de ses possibilités, elle contribuera au renforcement de leur autonomie, de leur bon gouvernement et à l’amélioration de leurs conditions de vie. Autrement dit, ce que nous allons faire au Mexique et dans le monde, nous le ferons sans armes, dans le cadre d’un mouvement civil et pacifique, et sans négliger ni cesser de soutenir nos communautés.

Par conséquent...

Dans le monde...

1. Nous établirons plus de relations respectueuses et de soutiens mutuels avec des personnes et des organisations qui résistent et luttent contre le néolibéralisme et pour l’humanité.

2. Dans la mesure de nos possibilités, nous fournirons des aides matérielles, des aliments et de l’artisanat aux frères et soeurs qui luttent dans le monde entier.

3. Et nous disons à tous ceux et à toutes celles qui résistent dans le monde entier qu’il faut organiser d’autres rencontres intercontinentales, même si ce n’est qu’une seule de plus. En décembre ou en janvier prochain, peut-être. Nous ne voulons pas fixer de date, parce qu’il s’agit de faire les choses en se mettant tous d’accord sur où, comment et qui. Mais il ne faudrait pas que ce soit ce genre de rencontre avec estrades où il n’y en a que quelques-uns qui parlent pendant que les autres écoutent, mais une rencontre sans formalités, tout le monde sur le même plan et tout le monde parle. Avec un peu d’ordre quand même, parce que, sinon, c’est rien que du bruit et on ne comprend rien à ce qui est dit, alors qu’avec un peu d’organisation tout le monde écoute et peut prendre note des paroles de résistance des autres pour pouvoir les rapporter à leurs compañeros et compañeras dans leur propre monde.

Au Mexique...

1. Nous allons continuer à lutter pour les peuples indiens du Mexique, et plus seulement pour eux ni rien qu’avec eux, mais aussi pour tous les exploités et les dépossédés du Mexique, avec eux tous et dans l’ensemble du pays.

2. Nous allons aller écouter et parler directement, sans intermédiaires ni médiations, avec les gens du peuple mexicain et, en fonction de ce que nous entendrons et apprendrons, nous élaborerons, avec ces gens qui sont, comme nous, un programme national de lutte. Mais un programme qui soit clairement de gauche, autrement dit anticapitaliste et antinéolibéral, autrement dit pour la justice, la démocratie et la liberté pour le peuple mexicain.

3. Nous allons essayer de construire ou de reconstruire une autre façon de faire de la politique, une façon qui renoue avec l’esprit de servir les autres, sans intérêts matériels et avec sacrifice, en consacrant son temps et avec honnêteté, en respectant la parole donnée et avec pour seule paye la satisfaction du devoir accompli.

4. Nous allons aussi essayer de faire démarrer une lutte pour exiger une nouvelle Constitution, autrement dit des nouvelles lois qui prennent en compte les exigences du peuple mexicain, à savoir : logement, terre, travail, alimentation, santé, éducation, information, culture, indépendance, démocratie, justice, liberté et paix. Une nouvelle Constitution qui reconnaisse les droits et libertés du peuple et qui défende le faible contre le puissant.


DANS CE BUT...

L’EZLN enverra une délégation de sa direction pour accomplir cette tâche sur l’ensemble du territoire mexicain et pour une durée indéterminée. Cette délégation zapatiste se rendra aux endroits où elle sera expressément invitée, en compagnie des organisations et des personnes de gauche qui auront souscrit à cette Sixième Déclaration de la forêt Lacandone.

Frères et soeurs,

Voici notre parole. Nous disons :

Dans le monde, nous allons nous jumeler plus qu’auparavant avec les luttes de résistance contre le néolibéralisme et pour l’humanité.

Et nous allons soutenir, même si ce n’est qu’un petit peu, ces luttes.

Et nous allons échanger dans un respect mutuel expériences, histoires, idées et rêves.

Au Mexique, nous allons parcourir l’ensemble du pays, au milieu des décombres qu’a semés la guerre néolibérale et parmi les résistances, retranchées, qui y fleurissent.


Voilà quelle est notre parole pour dire ce que nous allons faire et comment nous allons le faire. Elle est à votre disposition, si cela vous intéresse.

DÉMOCRATIE !

LIBERTÉ !

JUSTICE !

Des montagnes du Sud-Est mexicain.

Comité clandestin révolutionnaire indigène

Commandement général de l’Armée zapatiste de libération nationale.

Mexique, en ce sixième mois, autrement dit en juin, de l’an 2005.


- Traduit par Angel Caido, compañero que nous remercions chaleureusement.

- Diffusé par le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

(CSPCL, Paris) - 33, rue des Vignoles - 75020 Paris - France

Réunion (ouverte) le mercredi à partir de 20 h 30

- Version complète sur le site du comité : http://cspcl.ouvaton.org
cspcl@altern.org

- liste d’information :
http://listes.samizdat.net/sympa/info/cspcl_l


Prochaine commande de café : décembre 2005.



Photo : Revue Chiapas http://membres.lycos.fr/revistachiapas


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