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Nicolas Sarkozy et BHL à l’unisson : « il faut intervenir militairement en Syrie »

Trois mois après sa défaite électorale, Nicolas Sarkozy (en photo avec Bernard-Henri Levy) fait déjà parler de lui. L’entretien téléphonique d’une quarantaine de minutes mardi soir (7 août, NDLR) entre l’ancien chef de l’État français et Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS), a été publié dans tous les journaux. Ce retour fracassant sur la scène politique a enflammé l’UMP et suscité l’ire des socialistes.

Les déclarations de Nicolas Sarkozy portaient sur la « gravité de la crise syrienne et la nécessité d’une action rapide de la communauté internationale pour éviter les massacres en cours » tout en soulignant « les importantes similitudes, à un an d’intervalle, entre les crises libyenne et syrienne ».

L’analogie entre la Syrie et la Libye, l’ancien président français, l’avait déjà exprimée à la fin du mois de juillet, dans un entretien au quotidien Le Parisien, au cours duquel il jugea sévèrement son successeur, François Hollande : « j’ai été critiqué pour l’intervention en Libye, mais au moins j’ai agi. Il faut être plus incisif contre le régime de Damas ». Rappelons qu’en 2011, il était aux côtés des Britanniques pour porter, avec le consentement de l’Organisation des Nations Unies, le coup de grâce au gouvernement légitime libyen dirigé par le colonel Mouammar Kadhafi.

Dans son entretien téléphonique avec le chef de file des « rebelles » syriens, Sarkozy, très fin, ne s’est pas directement attaqué aux décisions relatives à la politique étrangère de François Hollande ; néanmoins, son analyse se référant au cas libyen, il a stimulé ses anciennes troupes. Fort logiquement, certains dirigeants de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) lui ont emboîté le pas en dénonçant le laxisme sur l’affaire syrienne du nouveau président et de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. François Copé a déploré quant à lui « le silence assourdissant de la France », tandis que l’eurodéputé Philippe Juvin conseillait à François Hollande de « quitter son maillot de bain ».

Prompt à s’enflammer, Bernard-Henri Lévy (BHL) parle dans son blog de « rivières de sang », faisant le parallèle entre Benghazi hier et Alep aujourd’hui. BHL, bien-pensant de la première heure, fut de ceux qui convainquirent l’an dernier le président d’alors, Nicolas Sarkozy, de bombarder Tripoli. En vérité, ignorant tout des conséquences tragiques sur le peuple libyen, « le philosophe » rêve en secret de remettre ça en Syrie… depuis les salons parisiens.

Les pressions de l’UMP sur le cas de la Syrie ont d’abord déclenché la colère des socialistes, avant que ces derniers ne réagissent… en jouant la montre. Le ministre français Laurent Fabius a ainsi déclaré que « les différences avec le cas libyen sont tellement évidentes qu’aucun pays n’a demandé l’intervention militaire », confirmant au passage que le 30 août se tiendra une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise humanitaire en Syrie (selon Paris, causée par le président syrien Bachar el-Assad).

Nul ne sait à ce jour si l’intervention militaire sera la solution envisagée par l’ONU. Une chose est sure cependant : la guerre est déjà une réalité concrète. L’Occident, y compris François Hollande, semble en fait ne pas vouloir directement se salir les mains. On assiste par conséquent à des manoeuvres dilatoires, voire à des appels guerriers par media interposés. Pour leur part, les mercenaires (ou « rebelles ») présents en Syrie et financés par Washington, Tel-Aviv, Riyad et Doha, continuent de faire le sale travail. Et le peuple syrien de plonger chaque jour un peu plus dans le chaos.

Capitaine Martin

Résistance http://www.resistance-politique.fr/article-nicolas-sarkozy-et-bhl-a-l-unisson-il-faut-intervenir-militairement-en-syrie-109032135.html

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COMMENTAIRES  

12/08/2012 23:24 par gérard

Commentaire drôle (si l’on veut), sur le "rayonnement" de la France dans le Monde :

"Même Russia Today s’est fendu d’une nouvelle sur l’intervention de notre ex-Président Sarko en vacances mais toujours à l’écoute du vaste monde. "C’est au-delà de notre humble capacité…de comprendre comment nous nous sommes privés de cet esprit-là , si original, si respectueux de sa fonction et du devoir de réserve que tout ancien chef d’État se fait, justement, un devoir de remplir. Ainsi va la France, et le Général (de Gaulle) pourrait en ressusciter de rire… "

http://www.dedefensa.org/article-d_une_narrative_l_autre_10_08_2012.html…

13/08/2012 08:47 par mandrin

"fait pas le malin"... sarko, a la rentrée de septembre, c’est les interview judiciaire qui t’attende.

13/08/2012 09:06 par babelouest

Ah, les puissances "occidentales" ne sont pas déjà en guerre en Syrie ? Mais qui paie, qui arme les mercenaires libyens, turcs, ou autres ? Qui les encadre ? Pourquoi les journaux ne parlent-ils pas de ces français qui ont été capturés il y a quelque temps là -bas ? Cela ne contredirait-il pas un peu trop la doxa voulant que ce soient des "rebelles", des "déserteurs" qui attaquent à l’arme lourde des villes calmes avant leur arrivée ? BHL a-t-il fait un petit tour à pied dans Damas pour en "prendre le pouls" ? Et son distingué compagnon ?

Oui, il y a certainement une opposition en Syrie. En France aussi. C’est le jeu démocratique. Mais ce n’est certainement pas cette opposition-là qui s’exprime sur les ondes britanniques pour fourguer aux journalistes ses élucubrations, reprises sans vérification ni contrôle.

Nos gouvernements sont en guerre. Contre un pays qui ne les a pas attaqués. Donc contre les français qui refusent un tel manquement aux conventions internationales. Où est la conclusion ? Si le gouvernement récemment mis en place en France avance encore d’un seul pas vers l’invasion de Damas, il se rend illégitime, et il est nécessaire de le lui faire comprendre. Par tous les moyens.

13/08/2012 14:29 par Anonyme

On ne se débarrassera de BHL que quand une majorité de Français ne prendra plus des vessies pour des lanternes ! BHL n’existe pas plus que Botul, le brillant philosophe qu’il cite et qui n’a jamais existé.

Une majorité de Français : c’est ça la démocratie

…et c’est pourquoi les gouvernements actuels tiennent tant à cette fameuse « démocratie » à condition de mentir à la majorité par tous les moyens. Dans une « démocratie » à l’américaine (ou à la française, c’est pareil), les média sont rois car ils « font penser » la majorité… qui, dès lors, les réélit !

Et la boucle est bouclée.

(Aussi fermement qu’une ceinture de chasteté)

13/08/2012 20:55 par Vagabond

Si au moins il pouvait boutonner sa chemise,je le haïrai un peu moins !

13/08/2012 23:06 par patrice sanchez

Je suis en train de relire l’homme révolté de Albert Camus et effectivement il y a de quoi être révolté, écoeuré à la vue des actes commis par nos politiques et nos philosophes sans morale ni éthique !

16/08/2012 12:55 par Yannick

Souvenirs, souvenirs...

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