RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Des dizaines de milliers d’oeuvres dont certaines inscrites au patrimoine mondial de l’humanité ont été détruites, endommagées ou pillées

Opération « détruire l’héritage culturel du Moyen-Orient »…

Après les destructions systématiques des sites historiques de l’Irak et de la Syrie, le patrimoine culturel du Yémen est pris pour cible. À croire que les conflits armés au Moyen-Orient ne visent qu’un seul objectif : raser la mémoire plusieurs fois millénaire de cette partie du monde, pour ne garder qu’une terre témoin de sang et d’horreur.

« Les pillages et les destructions des sites archéologiques ont atteint une échelle sans précédent. » Selon un rapport de l’Organisation des Nations Unies basé sur des images satellites, près de 300 sites du patrimoine culturel syrien ont été détruits, endommagés ou pillés. En Irak, la liste n’en finit pas de s’allonger : Mossoul, Assour, la cité antique de Hatra, les ruines de Nimrud (XIIIe siècle avant J.-C.), la citadelle de Tal Afar, ou encore Samarra, la capitale du califat abbasside, sont saccagées au marteau-piqueur ou à coups de bulldozers et d’explosifs. Et depuis des mois, l’héritage historique de l’Arabia Felix (Arabie heureuse, surnom qui n’est plus d’actualité, évidemment...) est ravagé par la violence du conflit armé opposant les houthis à la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite.

Les informations reçues par l’Unesco à Beyrouth font état d’importants dommages affectant des zones inscrites au patrimoine mondial de l’humanité, notamment à Sanaa, Shibam, Saada et Zabid, ainsi que le site archéologique de la ville préislamique de Baraqish.

Un musée à ciel ouvert en péril

Considérée comme un des plus anciens joyaux du paysage urbain islamique, la vieille ville de la capitale Sanaa n’a pas été épargnée. Les raids aériens ont atteint de plein fouet le quartier al-Qassimi, dont les célèbres maisons-tours en pisé, richement festonnées de motifs géométriques en brique et en blanc de chaux, sont « un témoignage unique de l’architecture d’avant le XIe siècle ». Plusieurs de ces habitations se sont effondrées. De même, le secteur historique d’al-Owrdhi, abritant des hammams et des caravansérails, une centaine de minarets et de coupoles datant de l’ère ottomane, a subi « des dégâts irréparables ». L’organisation onusienne a inscrit la vieille ville de Sanaa sur la liste du patrimoine en péril.

Un raid sur la vieille ville de Sanaa a détruit des bâtiments d’avant le XIe siècle. Un raid sur la vieille ville de Sanaa a détruit des bâtiments d’avant le XIe siècle. Un raid sur la vieille ville de Sanaa a détruit des bâtiments d’avant le XIe siècle. Un raid sur la vieille ville de Sanaa a détruit des bâtiments d’avant le XIe siècle.

La Manhattan du désert

La sonnette d’alarme a été tirée pour un autre site inscrit au patrimoine mondial depuis 1982 : la vieille ville fortifiée de Shibam, surnommée la « Manhattan du désert », en raison de ses impressionnants bâtiments en brique crue, élancés sur sept étages. Édifiée sur un éperon rocheux dans la vallée de Hadramaout, elle est restée identique depuis sa fondation au XVIe siècle. « D’une valeur universelle exceptionnelle », selon les termes de l’Unesco, elle offre « l’un des plus anciens et des meilleurs exemples d’un urbanisme rigoureux fondé sur le principe de la construction en hauteur ».

Le plus grand barrage de l’antiquité

Par ailleurs, les photos postées sur le web par les bloggeurs et l’Institut allemand d’archéologie montrent le barrage de Marib, construit au VIIIe siècle avant J.-C., quasi pulvérisé par un bombardement. Ancienne capitale du royaume de Saba, Marib est un des sites antiques majeurs du Yémen et de la péninsule Arabique. Outre les monuments culturels, tels la colonie de Wadi Ghufaina et le temple Awam et sa nécropole, la cité renferme les vestiges du plus grand barrage de l’antiquité. Avec ses vannes monumentales en forme de tours de vingt mètres de haut sur cent de large, il est considéré comme l’une des merveilles de l’ingénierie.

Rien que de la poussière...

Scène de dévastation aussi à Dhamar, capitale d’un des gouvernorats au sud de Sanaa, où une explosion a causé la destruction du Musée national et réduit en poussière plus de 10 000 objets archéologiques de la civilisation himyarite. Des centaines de stèles, de brûle-encens et d’éléments d’architecture portant des inscriptions en sabatéen sont à jamais perdus. Ces pièces avaient été documentées et archivées par des spécialistes italiens de l’université de Pise.

De Zabid à Saada, les stigmates de la guerre

D’une valeur historique inestimable, Zabid, capitale du Yémen du XIIIe au XVe siècle, a également subi les dommages collatéraux du conflit armé. Classé au patrimoine mondial en 1993, le site qui offre un ensemble homogène d’architecture domestique et militaire, de minarets et un réseau de rues étroites, porte aujourd’hui les stigmates de l’éprouvante guerre.

À Taez, la troisième ville du Yémen, occupée par les combattants, la forteresse médiévale d’al-Qahira (Le Caire) a été bombardée par les frappes de la coalition militaire. Et à Wadi Farda, au nord-ouest du Yémen, les vestiges de Baraqish, ancienne cité minéenne préchrétienne, ont été également touchés. Non loin de la frontière d’Arabie Saoudite, à Saada, base principale et bastion des Houtis, les maisons millénaires en pisé, finement décorées à la chaux, et les minarets centenaires ont été sérieusement endommagés par des bombardements.
Au-delà des dégâts collatéraux, la destruction intentionnelle de tombes anciennes a été également signalée pour la première fois dans la région de Hadramaout, en juillet.

En bref, ce tableau désespérant donne la mesure de la menace qui plane sur un patrimoine qui a livré « un témoignage exceptionnel de la grandeur de la civilisation islamique » et qui est « dépositaire de l’identité, de l’histoire et de la mémoire de la population yéménite », a affirmé la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova. Mais les appels qu’elle a lancés à toutes les parties pour tenir cet héritage hors de portée des conflits sont restés lettre morte.

May MAKAREM |

Photo à la une : Les maisons de la vieille ville de Sana’a au Yémen détruites après les bombardements du 12 juin 2015. MOHAMMED HUWAIS/AFP

»» http://www.lorientlejour.com/articl...
URL de cet article 29139
   
Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.