RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Parce que nous sommes communistes, mais aussi syndicalistes à la CGT.

On ne peut nier que la confédération CGT entende se mettre en ordre de bataille contre l’accord de flexisécurité imposé par le gouvernement et le patronat, comme elle s’était mise en marche en 2010 contre la réforme des retraites avec son allié rassemblé du moment, la CFDT.

Cette fois, nous faisons cause commune avec FO puisque la CFDT nous a fait défaut. Quant à la CFTC et la CGC, elles sont obsolètes, sans fond ni saveur, pour être mises en avant.

Mais combien de temps va durer cette alliance avec FO, décidée par le sommet, contre un projet détestable qui va directement influer sur nos conditions de travail et de vie ?

Nous espérons, mais ce n’est qu’une espérance subjective, que cette alliance durera le plus longtemps possible et qu’elle rassemblera les travailleurs. C’est notre souhait pour l’unité dans ce combat pour dynamiser et massifier la lutte contre ce projet infâme, et nous ne pouvons lire dans le marc de café pour prédire l’avenir.

C’est là encore une interrogation, puisque qu’en bas de la pyramide, au niveau de nos entreprises, FO reste un ennemi juré de la CGT, de par son histoire trouble lors de sa création avec des fonds maccarthystes (États-Unis) et par son idéologie des plus réformistes (même si la CGT n’est pas en reste).

Combien de nos syndicats CGT ont eu du fil à retordre avec des délégués FO à la botte des patrons ou très opportunistes ? Combien de nos délégués CGT ont subi des unions calculées avec le patronat pour être mis en minorité sur des projets ô combien régressifs ? Combien de syndicats et de délégués FO ont signé des accords ou ont refusé des alliances de lutte, faisant ainsi des dégâts collatéraux sur les droits des travailleurs ?... Sans oublier les comportements dans les tribunaux de Prud’hommes ou dans les commissions paritaires. Sur ce paragraphe, combien de militants CGT se disent : « ah oui, c’est bien vrai ! »

Rappelons simplement, que c’est FO qui détient le triste record du plus grand nombre de syndiqués qui votent FN lors des élections politiques, et en même temps le plus grand nombre de militants de l’extrême-gauche. C’est tout un paradoxe, mais c’est une réalité objective.

Mais, quoiqu’il en soit, il vaut mieux être deux que seul pour lutter contre cet accord et sa transposition en loi, en espérant que nous serons rejoints par SUD et la FSU. Le principal pour l’heure étant de mobiliser afin d’être nombreux dans les rues et dans les grèves, et ainsi mettre en contradiction ceux qui ont, au nom des travailleurs, paraphé cet accord de régression des droits.

Espérons aussi, mais soyons positifs, que cela ne sera pas un nouveau coup d’épée dans l’eau et un nouveau pschitt comme en 2003 puis en 2010 : fiascos au sommet malgré des luttes fortes à la base.

Car les conséquences seraient graves pour les travailleurs qui verront leurs droits et leurs acquis affaiblis, et pour la démocratie dans une période bizarre où s’entrechoquent les luttes radicales des salariés et une forme de fascisation des esprits.

Cela veut bien dire que cette fois il faut gagner et ne rien céder, ne rien lâcher, comme dit la chanson !

Il faut donc impérativement passer de l’état de spectateurs indignés à l’état d’une classe offensive et déterminée. Du bas en haut de la pyramide syndicale, le travail doit être entrepris.

Personne ne peut dire qu’il y a résignation quand on voit les camarades d’Arcelor Mittal, de Renault, de Sanofi, de PSA, de Fralib, de Goodyear, de Durisotti, de Doux… lutter comme des damnés de la terre et des forçats de la faim, contre la destruction massive de leur outil de travail et de leurs droits.

Tous ces camarades, ces salariés, mènent un combat acharné pour garder leurs emplois et leur droit au travail mais aussi le droit du travail et leurs accords historiques, alors que leurs usines sont aussi leurs bagnes, et des lieux d’exploitation capitaliste qui usent les travailleurs à la vitesse de la chaîne.

Mais un emploi c’est aussi un salaire qui est le seul moyen actuel de vivre... Les camarades en lutte l’ont bien compris car ils veulent éviter la glissade vers Pôle Emploi qui est sans retour et vous emmène vers l’extrême précarité du RSA pour encore gonfler le nombre de pauvres en France qui sont déjà de 10 millions… Ils veulent vivre et non survivre !

Ils veulent aussi, en tant que classe sociale consciente du danger, éviter l’augmentation du nombre de voix en direction de l’extrême-droite, la nouvelle muse des médias.

En effet, que dire de ces médias se délectant à bien montrer que la classe ouvrière en lutte de PSA est composée de travailleurs immigrés ou issus de l’immigration qui seraient des « casseurs » comme l’a sous-entendu le Ministre de l’Intérieur, l’allié objectif des patrons, qui s’agite volontairement pour surfer sur la vague sécuritaire et islamophobe et opposer le « bien au mal ».

Des ouvriers qui montrent leur colère face à des cadres « réquisitionnés volontaires » ou des ouvriers qui entrent avec fracas dans un immeuble de direction, calme et cossu, à mille lieues du fracas et des odeurs de l’exploitation capitaliste, pour demander des comptes aux cadres dirigeants, mais qui se retrouvent face à des sous-cadres et courtisans, pimpants, nippés, poudrés et parfumés qui se comportent en « Marie-Antoinette effarouchée » comme si « des sans-culotte étaient entrés dans leur boudoir pour les emmener à l’échafaud »… Seraient-ils d’affreux révolutionnaires ou terroristes ?

Aussi, nous devrions avec un tract, proposer à cette cour petite bourgeoise vivant dans les sphères du capitalisme et dans une bulle déconnectée des réalités, de revoir le film Germinal, de Claude Berri, et surtout les quelques passages où la colère s’exprime avec force et détermination, contre ceux qui vivent de l’exploitation des travailleurs en les réduisant à la soumission, à la misère, à la faim et à la maladie… peut-être que cette petite bourgeoisie en haillon intellectuel, comprendrait ce qu’est la colère ouvrière.

Aussi en parlant de cette cour de cadres courtisans, ceci nous amène de fait à parler de la composition prochaine de la haute instance de la confédération CGT, le CCN.

Il ne s’agit pas d’être des ouvriéristes à la sauce gauchisante, mais proposer 70% de cadres et techniciens pour composer cette instance qui est censée représenter égalitairement les catégories sociales-professionnelles de cette confédération à haute teneur ouvrière, n’est-il pas un non-sens ?

Et parmi, la quinzaine de candidats « ouvriers », force est de constater qu’un nombre assez important n’a plus mis ses bleus de travail depuis des années, et que quelques-uns sont des transfuges de la CFDT qui ont gardés leur pratique CFDT.

On est désormais bien loin de l’ouvrier métallo, militant CGT, Ambroise Croizat qui devint député, puis Ministre du gouvernement du CNR et qui fût aussi le « père de la sécu », qui militait de ville en ville, de porte d’usine en porte d’usine, qui vendait des VO, et dormait chez les camarades après avoir débattu avec les syndiqués en immersion totale dans la masse et dans la classe.

Désormais, pour être dans les hautes instances, il faut être détaché permanent ou salarié de la CGT, et surtout en symbiose avec les orientations, c’est-à -dire être en complète déconnexion de la réalité objectives des masses et des travailleurs. Cette nouvelle pratique du syndicalisme, issu des dogmes syndicaux inféodés au système capitaliste, telle que la CES, fait agir et penser subjectivement avec une fausse vision du réel… On ne parle plus de lutte et de réalités de classes, mais d’économisme sociétal dans un espace européen voué à une concurrence des pays émergents… Il faut s’adapter !

Nous sommes à l’heure des « militants » professionnels, enfermés dans des bulles et des salons feutrés, qui ont des périodes ponctuelles de visibilité dans une manifestation, un média ou sur un plateau de télé.

Des « militants » loin d’être aguerris pour combattre la réalité de classe de l’exploitation capitaliste, loin des problèmes concrets des salariés qui arrivent dans les syndicats et les UL, loin des travailleurs qui subissent une pression permanente et un mal-être récurrent. Ceux qui se lèvent, se couchent et travaillent avec la boule au ventre chaque jour.

Il est vrai qu’aujourd’hui, la démocratie dans la CGT comme d’ailleurs dans tous les organisations syndicales confédérées et fédérées, se résume à des discussions « m’as-tu vu » entre experts et spécialistes, et que toute contestation de la ligne politique et revendicative, est immédiatement sanctionnée « d’acte de division ». Amener un débat de fond sur la stratégie, la pratique et le contrôle démocratique de l’instance et des militants « professionnels », devient rapidement : « une source de polémique amenée par une branche extrême gauchiste inféodée à des mouvements révolutionnaires qui profitent de l’opportunité pour se rendre visible » , alors qu’il ne s’agit simplement, que de défendre des travailleurs attaqués par un système politique qui les accable et les broie un peu plus chaque jour.

Mais jusque quand, continuerons nous à mentir aux travailleurs et à berner les syndiqués ?

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » :

comibase@gmail.com

n°34/ 14-02-2013

Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

URL de cet article 19361
  

Même Thème
Georges Séguy. Résister, de Mauthausen à Mai 68.
Bernard GENSANE
Il n’a jamais été le chouchou des médias. Trop syndicaliste, trop communiste, trop intransigeant à leur goût. Et puis, on ne connaissait même pas l’adresse de son coiffeur ! Seulement, à sept ans, il participe à sa première grève pour obtenir la libération de son professeur qui a pris part aux manifestations antifascistes de Février 34. Huit ans plus tard, à l’âge de quinze ans, il rejoint les rangs de la Résistance comme agent de liaison. Lui et les siens organisent de nombreuses évasions de militants (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le conservatisme moderne est engagé dans un des exercices philosophiques les plus anciens qui soient : à savoir, la recherche d’une justification morale à l’égoïsme.

John Kenneth Galbraith

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.