RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

"Plaidoyer pour la paix en Syrie"

Par Dr. Samir Basta ( directeur du bureau régional pour l’Europe de l’Unicef de 1990 à 1995.), Hans-Christof Von Sponeck (secrétaire général adjoint des Nations Unies, 1998-2000), Denis Halliday (secrétaire général adjoint des Nations Unies, 1994-1998), Saïd Zulficar (directeur adjoint chargé de la liste du patrimoine mondial à l’Unesco), Samir Radwan (ancien ministre des finances égyptien, janvier-juillet 2011) et Miguel Miguel d’Escoto Brockmann (Président de l’Assemblée générale (2008-2009) et ministre des affaires étrangères du Nicaragua (1979-1990).)

Les bruits de bottes se font entendre une nouvelle fois au Moyen Orient, avec la possibilité d’une attaque imminente sur la Syrie, suite aux allégations d’usage d’armes chimiques par son gouvernement. C’est précisément dans des temps de crise comme ceux-ci que les arguments en faveur de la paix sont les plus clairs et les plus évidents.

Tout d’abord, nous n’avons pas de véritables preuves de l’usage des armes chimiques par le gouvernement syrien. Et même si des preuves étaient fournies par des gouvernements occidentaux, il y a lieu de rester sceptiques, en se souvenant de tous les prétextes discutables ou fabriqués utilisés pour justifier les guerres antérieures ; l’incident du Golfe du Tonkin et la guerre du Vietnam, les couveuses koweitiennes et la première guerre du Golfe, le massacre de Racak et la guerre du Kosovo, les armes de destruction massive irakiennes et la deuxième guerre du Golfe, les menaces sur Benghazi et la guerre de Libye. Notons aussi que d’après le journal britannique, The Guardian, certaines preuves de l’usage d’armes chimiques sont fournies aux Etats-Unis par les services de renseignement israéliens, qui ne sont pas une source tout-à-fait neutre.

Même si, cette fois-ci, les preuves sont authentiques, cela ne légitimerait en aucune façon une quelconque action unilatérale. Toute action militaire nécessite l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU. Ceux qui se plaignent de "l’inaction" de ce Conseil devraient se rappeler que l’opposition de la Chine et de la Russie à une intervention en Syrie est en partie motivée par l’abus par les puissances occidentales des résolutions sur la Libye, de façon à opérer un "changement de régime" dans ce pays. Ce qu’on appelle en Occident la "communauté internationale", prête à attaquer la Syrie, est réduite à essentiellement à deux pays importants (Etats-Unis et France), sur les presque deux cents pays au monde. Aucun respect du droit international n’est possible sans un minimum de respect pour ce qu’il y a de décent dans les opinions du reste du monde.

Même si une action militaire était autorisée et menée, que pourrait-elle accomplir ? Personne ne peut sérieusement contrôler des armes chimiques sans troupes au sol, option que nul ne considère comme réaliste après les désastres en Irak et en Afghanistan. L’Occident n’a pas réellement d’allié fiable en Syrie. Les djihadistes qui combattent le gouvernement n’ont pas plus d’amour pour l’Occident que ceux qui ont assassiné l’ambassadeur américain en Libye. C’est une chose d’accepter de l’argent et des armes venant d’un pays donné, une toute autre d’être son véritable allié.

Les gouvernements syriens, iraniens et russes ont fait des offres de négociations qui ont été traitées par le mépris en Occident. Ceux qui disent "nous ne pouvons pas parler ou négocier avec Assad" oublient qu’on a dit la même chose du FLN algérien, d’Ho chi Minh, de Mao, de l’URSS, de l’OLP, de l’IRA, de l’ETA, de Mandela et de l’ANC, ainsi que de plusieurs guérillas en Amérique Latine. La question n’est pas de savoir si on va parler à l’adversaire, mais après combien de morts inutiles on va accepter de le faire. L’époque où les Etats-Unis et les quelques alliés qui leur restent agissaient comme gendarme du monde est révolue. Le monde devient plus multipolaire, et les peuples du monde veulent plus de souveraineté, pas moins.

La plus grande transformation sociale du vingtième siècle a été la décolonisation et l’Occident doit s’adapter face au fait qu’il n’a ni le droit ni les compétences ni les moyens pour gouverner le monde.

Il n’y a pas d’endroit où la stratégie de guerre permanente a échoué plus misérablement qu’au Moyen-Orient. A long terme, le renversement de Mossadegh en Iran, l’aventure du canal de Suez, les nombreuses guerres israéliennes, les deux guerres du Golfe, les menaces et sanctions d’abord contre l’Irak, ensuite contre l’Iran, n’ont rien accompli d’autre qu’augmenter le sang versé, la haine et le chaos. La Syrie ne peut être qu’un nouvel échec occidental sans un changement radical de politique.

Le véritable courage ne consiste pas à envoyer des missiles de croisière pour exhiber une puissance militaire qui devient de plus en plus inefficace. Le véritable courage consiste à rompre radicalement avec cette logique mortifère : obliger Israel à négocier de bonne foi avec les Palestiniens, convoquer la conférence Genève II sur la Syrie, et discuter avec les Iraniens de leur programme nucléaire, en prenant honnêtement en compte les intérêts légitimes de l’Iran en matière de sécurité et d’économie.

Le vote récent contre la guerre au Parlement britannique, ainsi que les réactions sur les médias sociaux, reflètent un changement massif de l’opinion publique. Nous, Occidentaux, sommes fatigués des guerres et nous sommes prêts à rejoindre la véritable communauté internationale, en exigeant un monde fondé sur la Charte de l’ONU, la démilitarisation, le respect de la souveraineté nationale et l’égalité de toutes les nations.

Les peuples en Occident veulent aussi exercer leur droit à l’auto-détermination : si des guerres doivent être menées, elles doivent l’être après un débat ouvert et en tenant compte de préoccupations affectant directement notre sécurité, et non sur une notion mal définie de "droit d’ingérence", qui peut être aisément manipulée et qui est ouverte à tous les abus.

Il nous reste à forcer nos hommes et femmes politiques à respecter ce droit.

Dr. Samir Basta ( directeur du bureau régional pour l’Europe de l’Unicef de 1990 à 1995.), Hans-Christof Von Sponeck (secrétaire général adjoint des Nations Unies, 1998-2000), Denis Halliday (secrétaire général adjoint des Nations Unies, 1994-1998), Saïd Zulficar (directeur adjoint chargé de la liste du patrimoine mondial à l’Unesco), Samir Radwan (ancien ministre des finances égyptien, janvier-juillet 2011) et Miguel Miguel d’Escoto Brockmann (Président de l’Assemblée générale (2008-2009) et ministre des affaires étrangères du Nicaragua (1979-1990).)

»» http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/09/02/plaidoyer-pour-la-paix-...
URL de cet article 22322
  

LES CHEMINS DE LA VICTOIRE
Fidel CASTRO
« En ce qui me concerne, à cette étape de ma vie, je suis en mesure d’offrir un témoignage qui, si cela a une certaine valeur pour les générations nouvelles, est le fruit d’un travail acharné. » "• Fidel Castro Dans ce premier tome de son autobiographie, Fidel Castro révèle de façon inédite les coulisses de la révolution cubaine. Il fait part de sa défiance pour l’impérialisme des États-Unis qui asservissait les Cubains par l’entremise de Batista, et interdisait à l’île tout développement. Il raconte le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions ; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de « consoler » les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire.

Lénine

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
123 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.