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Pourquoi Trump a gagné, pourquoi Clinton a perdu (Consortium News)

La défaite impressionnante de Hillary Clinton reflète un jugement grossièrement erroné du Parti démocrate sur la profondeur de la colère populiste contre les élites qui ne se sont intéressées qu’à eux-mêmes et qui ont traité avec mépris une grande partie du pays.

En fin de compte, Hillary Clinton devint le visage d’une élite corrompue, arrogante et déconnectée des réalités, tandis que Donald Trump apparaissait comme le symbole presque parfaitement imparfait d’une fureur populiste qui bouillonnait sous la surface des Etats-Unis.

Il y a manifestement beaucoup à craindre d’une présidence Trump, en particulier couplé avec le contrôle républicain du Congrès. Trump et de nombreux républicains ont nié la réalité du changement climatique ; Ils favorisent davantage de réductions d’impôt pour les riches ; Ils veulent déréglementer Wall Street et d’autres industries puissantes – toutes les politiques qui ont contribué à créer le désordre actuel dans lequel les États-Unis et une grande partie du monde sont actuellement plongés.

En outre, la personnalité de Trump est pour le moins problématique. Il n’a pas les connaissances et le tempérament que l’on aimerait voir chez un président – ou même chez un fonctionnaire beaucoup moins puissant. Il a fait appel au racisme, à la misogynie, à la suprématie blanche, au fanatisme envers les immigrants et aux préjugés envers les musulmans. Il est favorable à la torture et veut construire un mur géant à travers la frontière sud des Etats-Unis.

Mais les électeurs étasuniens l’ont choisi en partie parce qu’ils ont senti qu’ils avaient besoin d’un instrument contondant pour écraser l’élite qui a gouverné et méconnu l’Amérique depuis au moins les dernières décennies. Il s’agit d’une élite qui non seulement s’est emparé de presque toutes les richesses produites par le pays, mais a envoyé avec désinvolture des soldats étasuniens dans des guerres de choix, comme si la vie des soldats de la classe ouvrière n’avaient que peu de valeur.

En ce qui concerne la politique étrangère, l’élite avait confié la prise de décision aux néoconservateurs et à leurs collègues interventionnistes libéraux, une coalition arrogante d’élitistes qui subordonnaient souvent les intérêts des États-Unis à ceux d’Israël et de l’Arabie saoudite pour un avantage politique ou financier.

Les choix de guerre de la coalition libéraux-faucons/néoconservateurs ont ​​été désastreux – de l’Irak à l’Afghanistan en passant par la Libye, la Syrie et l’Ukraine – pourtant cette coalition de je-sais-tout n’a jamais eu de comptes à rendre. Les mêmes personnes, y compris les guerriers en pantoufles des médias et les « spécialistes » des think-tanks, se relèvent d’une catastrophe à l’autre sans aucune conséquence pour leur « pensée de groupe » fallacieuse. Plus récemment, ils ont lancé une nouvelle, coûteuse et dangereuse guerre froide avec la Russie.

Malgré tous ses défauts, Trump a été l’une des rares personnalités publiques à avoir osé défier la « pensée de groupe » sur les points chauds actuels en Syrie et en Russie. En réponse, Clinton et de nombreux démocrates ont choisi de s’engager dans un macarthysisme sans fard, où on a vu Clinton elle-même qualifier Trump de « marionnette » de Vladimir Poutine lors du dernier débat présidentiel.

Il est quand même remarquable que ces tactiques aient échoué ; que Trump ait parlé de coopération avec la Russie, plutôt que de confrontation, et qu’il ait gagné. La victoire de Trump pourrait signifier qu’au lieu d’escalader la Nouvelle Guerre Froide avec la Russie, il y a la possibilité d’une réduction des tensions.

Le rejet des néoconservateurs

Ainsi, la victoire de Trump marque une répudiation de l’orthodoxie des libéraux-faucons/néocons parce que la Nouvelle Guerre Froide a été largement incubée dans des think tanks néoconservateurs, ressuscitée par des fonctionnaires interchangeables au sein du Département d’Etat et nourrie par la propagande des médias occidentaux.

C’était l’Occident, pas la Russie, qui a provoqué la confrontation sur l’Ukraine en aidant à installer un régime farouchement anti-russe sur les frontières de la Russie. Je sais que les grands médias occidentaux ont qualifié l’histoire d"’agression russe", mais ce fut toujours une distorsion grossière.

Les néoconservateurs, tels que la secrétaire d’Etat adjointe Victoria Nuland, et les riches néolibéraux, comme le spéculateur financier George Soros, ont fait pression pour un putsch qui a renversé le président élu Viktor Ianoukovitch, en février 2014.

La réaction de Poutine, y compris son acceptation du référendum largement majoritaire en Crimée pour sa réintégration à la Russie, et son soutien aux rebelles russes ethniques dans l’Ukraine orientale opposés au régime issu du coup d’état à Kiev, fut une réaction aux actions déstabilisantes et violentes de l’Occident. Poutine n’était pas l’instigateur des troubles.

De même, en Syrie, la stratégie de « changement de régime » de l’Occident, qui remonte à la planification néoconservatrice au milieu des années 1990, a impliqué la collaboration avec Al-Qaïda et d’autres djihadistes islamiques pour renverser le gouvernement laïc de Bashar al-Assad. Encore une fois, le Washington officiel et les grands médias ont dépeint le conflit comme entièrement de la faute d’Assad, mais ce n’était pas le tableau complet.

Depuis le début du conflit syrien en 2011, les alliés des États-Unis, y compris l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et Israël, ont aidé la rébellion, la Turquie et les États du Golfe acheminant de l’argent et des armes au Front Nusra d’Al Qaïda et même à une filiale d’Al-Qaïda, l’Etat islamique.

Bien que le président Barack Obama ait traîné les pieds pour une intervention directe préconisée par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, Obama a finalement fait la moitié du chemin, cédant sous la pression politique en acceptant de former et d’armer les soi-disant « modérés » qui ont fini par se battre aux côtés d’Al-Qaïda et autres djihadistes d’Ahrar al-Sham.

Trump a été peu loquace et imprécis sur sa politique envers la Syrie, à part de suggérer qu’il coopérerait avec les Russes dans la destruction de l’Etat islamique. Mais Trump ne semblait pas comprendre le rôle d’Al-Qaïda dans le contrôle de l’est d’Alep et d’autres territoires syriens.

Territoire inexploré

Ainsi, les électeurs américains ont plongé les États-Unis et le monde dans un territoire inexploré derrière un président élu qui manque de connaissances approfondies sur une grande variété de sujets. Qui guidera le président Trump est la question la plus urgente aujourd’hui.

Va-t-il s’appuyer sur des républicains traditionnels qui ont tant fait pour gâcher le pays et le monde ou trouvera-t-il des réalistes avec de nouvelles idées qui réaligneront la politique avec les intérêts et les valeurs américaines fondamentaux.

Ce moment est dangereux et incertain et l’élite du Parti démocratique en porte une grande responsabilité. Malgré les signes annonciateurs que 2016 allait être l’année d’un candidat anti-élite – peut-être quelqu’un comme le sénateur Elizabeth Warren ou le sénateur Bernie Sanders – la direction démocratique a décidé que c’était « au tour de Hillary ».

Des alternatives comme Warren ont été découragées afin d’offrir un « couronnement » à Clinton. Ce qui a laissé le socialiste de 74 ans du Vermont comme seul obstacle à la nomination de Clinton, et il s’est avéré que Sanders était un challenger formidable. Mais sa candidature fut finalement bloquée par la nomenklatura démocrate, y compris les « super-délégués » non élus qui ont donné à Clinton une avance précoce et apparemment insurmontable.

Les Démocrates se sont attachés au carrosse doré de Clinton et ont tenté de la traîner jusqu’à la Maison Blanche. Mais ils ont ignoré le fait que beaucoup d’Étasuniens en étaient arrivés à voir Clinton comme la personnification de tout ce qui va mal dans le monde officiel insulaire et corrompu de Washington. Et le résultat fut le président Trump.

Robert Parry

Traduction "avouez que nous n’arrêtez pas de faire des parallèles avec la France..." par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

 https://consortiumnews.com/2016/11/09/why-trump-won-why-clinton-lost/
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COMMENTAIRES  

12/11/2016 13:35 par banal

Tout d’abord sur le plan démocratique (principe "un homme une voix") Clinton a gagné puisqu’elle a bien plus de voix que son adversaire .
C’est le système électoral US avec ses "grands électeurs" (en général des vieux birbes pour être poli) qui permet en fait d’inverser le résultat des urnes.
Donc celles et ceux qui manifestent contre son élection ont raison car la légitimité démocratique de Trump est nulle.
On comprend pourquoi Obama Clinton et Sanders ont essayé de les calmer car ils craignent une situation insurrectionnelle.
Sur les 5 dernières élections c’est la 2ème fois que cela se produit , la dernière fois c’était avec Bush contre Gore autant dire que ce système a profité 2 fois à des républicains pas bien finis.
Obama était lui très nettement majoritaire en voix.
Autant dire que la "défaite de Clinton", qui est une victoire, n’est pas impressionnante du tout et la victoire de Trump encore moins si on ajoute qu’avec le record d’abstentions il n’atteint même pas le quart des voix.
Passons au deuxième point : celui du milliardaire qui ne paye pas d’impôts qui serait hors système et qui a l’investiture républicaine quand même. Il est clair que pour être élu il a repris des propositions de sanders sur le protectionnisme économique.
Qui croit encore qu’il fait une peur quelconque aux capitalistes ?
Là, c’est la franche poilade :à moins de croire que les boursicoteurs sont des prolétaires et des chômeurs les capitalistes ont déjà répondu : Clôture de Wall Street : le Dow Jones signe un nouveau record historique
Cette fable ne va pas durer longtemps.
Avec les noms et les pédigrées de ses proches qui circulent on peut d’ores et déjà penser qu’il fera ce que ce genre d’élu fait dès que ses promesses sociales et économiques vont décevoir les malheureux qui l’ont cru : il attaquera le réchauffement de la planète, l’IVG et les minorités raciales pour faire plaisir à une grande partie de son électorat.

12/11/2016 18:07 par legrandsoir

Tout d’abord sur le plan démocratique (principe "un homme une voix") Clinton a gagné puisqu’elle a bien plus de voix que son adversaire .

Le même phénomène (le camp qui obtient la majorité de voix au plan national sans pour autant "gagner") peut se produire (et s’est produit, non ?) en France aux législatives avec le découpage par circonscriptions... En fait, dans tout système à découpage.

12/11/2016 18:57 par banal

@LGS je ne sais pas si cela s’est produit aux législatives mais les découpages électoraux sont un vrai scandale aussi : ils ne respectent même pas le quota nombre de votants par député ce qui ne serait pas difficile. Certaines régions peuplées par 3 pelés et un tondu envoient 4 députés, tandis qu’une circonscription avec la même population n’en envoie qu’un seul.

Pour revenir à Trump, une information de plus (AFP) ce sont bien les riches, et très clairement, qui ont voté pour lui et pas les pauvres, ces salauds n’y sont pour rien.

12/11/2016 20:15 par legrandsoir

Selon le New York Times... (voir rubrique "income", 6ème du tableau), qui analyse les déplacements de voix par rapport aux précédentes élections.
Ont voté :
Revenus < $30.000/an : Clinton 53%, Trump 41% (déplacement de 7% en faveur du Républicain)
Revenus entre 30.000 et 49.999 : Clinton 51%, Trump 42% (déplacement de 6% en faveur du Républicain)
Revenus entre 50.000 et 99.999 : Clinton 46%, Trump 50% (déplacement de 2% en faveur du Démocrate)
Revenus entre 100.000 et 199.999 : Clinton 47%, Trump 48% (déplacement de 9% en faveur du Démocrate)
Revenus entre 200.000 et 249.999 : Clinton 48%, Trump 49% (stable)
Revenus > 250.000 : Clinton 46%, Trump 48% (stable)

voir ici :
http://www.nytimes.com/interactive/2016/11/08/us/politics/election-exit-polls.html?_r=0

12/11/2016 18:58 par Umberto

ça n’a rien à voir, mais même si j’apprécie LGS, je trouve étrange cette mention à propos des commentaires :
"Ne seront pas publiés les racistes, xénophobes, sionistes, etc, (la liste habituelle quoi)"
Tout d’abord le racisme et la xénophobie sont interdits par la loi, comme discriminations fondées sur de caractères innés - sexe, couleur de peau, etc. Mais le sionisme et l’antisionisme sont des opinions, pas des délits. Je suis très antisioniste (je trouve aberrant que de créer un état pour les noirs, les yeux bleus, ou pour les roux), mais je ne vois pas pourquoi on bannit les opinions sionistes, ou les opinions antisionistes. Certes le débat peut s’envenimer mais aussi bien que sur d’autres sujets.
C’est assez dommage car expliquer en quoi le sionisme est une impasse serait tout aussi salutaire que de débattre du communisme, du capitalisme ou de l’apartheid. Tout cela devrait être librement discuté à mon avis (avec censure pour les insultes, menaces et autres invectives bien sûr).

12/11/2016 20:21 par Maxime Vivas

mais je ne vois pas pourquoi on bannit les opinions sionistes, ou les opinions antisionistes

Vous faites une confusion. Ne sont pas bannies les opinions antisionistes, pas plus que les opinions anti-impérialistes ou anti-oligarchies ou anti-sarkozystes...
Mais la propagande pour l’Etat d’Israël et pour Tsahal, on peut trouver ça en plein d’endroits sans qu’on y ajoute LGS. Nous avons un petit penchant pour les individus, les associations, les partis, les pays en état de résistance (par exemple les Palestiniens, la Palestine).

12/11/2016 21:16 par banal

@LGS : ces déplacements confirment que Trump a gagné du terrain chez les plus pauvres et les classes moyennes déclassées, ce qui est une conséquence de certaines de ses propositions, surtout le protectionnisme économique pour relancer l’industrie.
Mais il n’empèche que c’est encore Clinton qui représente beaucoup plus cet électorat là, ce qui lui permet d’être majoritaire en voix tout en perdant l’élection.
Cette élection a aussi une connotation raciale et même Trump a raflé l’électorat des personnes agées blanches

13/11/2016 01:20 par Vincent

Bonsoir,
A propos de la polémique autour du vote populaire je voudrais apporter quelques commentaires. D’abord, remettre en cause la règle du jeux après coup est un comportement de tricheur. En effet, dans certains états ou tout était plié d’avance - et là je parle de la Californie et de l’état de New York (city) l’abstention fut énorme car les électeurs potentiels de Trump ne se sont pas déplacés. En revanche, des états comme la Floride et la Pennsylvanie (2 swing states - j’imagine qu’il n’est pas nécessaire de traduire) ou rien n’était joué l’abstention fut moindre. Je me contente de ces quatre états pour l’exemple :

États sûrs :
Californie : Population, 39,497,000 - votants, 8,459,246 (21%)
New York : Population, 19,378,102 - votants, 6,784,444 (29%)
États à gagner :
Floride : Population, 18,801,310 - votants, 9,091,260 (48%)
Pennsylvanie : Population, 12,702,379- votants, 5,757,646 (45%)

Donc, franchement, aux US tout le monde est conscient que ce fut un raz de marée pour Trump. Mais, ne changez pas les rêgles électorales après coup, ça serait un comble.

Ceci étant dit, les deux candidats sont d’extrême droite (selon mes critères personnels) - mais avec Trump on peut espérer, entre autre, un règlement plus rapide du conflit Syrien et la fin du TAFTA. Si à ces deux bonnes nouvelles on rajoute la déconfiture des médias (je dois dire que je n’en finit plus de rigoler) et bien, je dirai que le moins pire fut élu.
Pour finir : Appeler les jeunes à manifester contre cette élection, c’est vouloir les jeter en pâture et les sacrifier pour quelques banquiers de Wall Street - ils ont en face d’eux des gens armés jusqu’aux dents. On n’est pas en 1914 bordel - ne jetez pas de l’huile sur le feu ! Il serait plus stratégique de les inciter à balayer les médias, l’élite du partie démocrates, et tous ces va-t’en guerre qui leur ont menti et en ont fait des zombies (ils pleurent la défaite de Clinton, et ne savent même pas que pleuvent des bombes - made in France entre autres - au Yémen - c’est ça que je veux dire par zombies). On ne lance pas une révolution quand seulement le camp d’en face est armé il me semble.
Bon courage à tous !

13/11/2016 07:45 par banal

@Vincent :
la seule règle démocratique c’est"un homme une voix".
Donc Hillary Clinton a gagné démocratiquement.
Avant de parler de contestation après coup il faudrait peut être s’informer un peu : cela fait belle lurette que des associations et des partis aux US contestent la règle des "grands électeurs" qui est inique et qui confie à de vieux birbes (en général) le soin d’inverser le résultat du scrutin.
Que cette règle puisse influer sur les votes (pour tous les candidats d’ailleurs) ne fait qu’accentuer son côté pervers.
Trump est minoritaire en voix , point final. Sa légitimité démocratique est nulle.
Le dernier à qui ce système a profité, c’est,comme par hasard, Bush. Obama a toujours été largement majoritaire en voix, comme Clinton.
Avec ce genre d’arguments on en serait encore à trouver très bien le suffrage censitaire pourquoi pas.
Denier point : depuis l’élection Obama Sanders et Clinton s’épuisent à faire des déclarations apaisantes et à empécher les manifestations car ils craignent une situation insurrectionnelle.

13/11/2016 09:48 par Vincent

@Banal,
"Avant de parler de contestation après coup il faudrait peut être s’informer un peu"
Un grand merci pour votre conseil. Comment diable cela ne m’avait-il pas traversé l’esprit. Voilà à quoi ça mène d’être blanc et pauvre...

13/11/2016 10:22 par Geb.

Eh bien oui... La situation est "insurrectionnelle".

On pourrait demander "A qui la faute". Sauf qu’ici tout le Monde est au courant et le sait très bien.

La faute en est à ceux qu ont sans cesse barré les possibilités de changement pour les masses pour favoriser le 1% auquel bénéficie le grand capital. On pourrait probablement remonter à McCarthy et même avant

Ce qui me dérange dans ce décompte dénonçant une situation électorale "injuste" pour la Clinton cela n’est pas le fait même, (Tous ces systèmes électoraux sont en général organisés pour bénéficier au pouvoir en place contre la majorité du Peuple), mais le fait que du coup on tente encore de s’ingérer à distance dans les affaires d’u pays tiers.

Pourquoi hurler contre ceux qui s’immiscent dans les affaires électorales du Vénezuela alors qu’on recalcule sentimentalement celles des USA.

Qu’en as-t-on à faire du fait que des gens qui se prétendent "de gauche" manifestent pour une Clinton usurpatrice de l’appellation sous le prétexte qu’en face ils "sont armés jusqu’aux dents".

Quand un Eltsine faisait bombarder la Douma soviétique au nom de la Démocratie occidentale qu’on leur exportait j’ai pas entendu beaucoup de monde, de gauche comme de droite, s’indigner du fait.

On a une situation pratiquement égale ici en France, avec une minorité d’électeurs qui se déplacent, des systèmes électoraux biaisés favorisant la classe au pouvoir et une droite extrême montante face à une fausse gauche qui jusqu’ici a fait au moins autant un jeu négatif que la droite traditionnelle.

Si demain MLP est élue on va manifester et tout casser pour dénoncer des inégalités électorales alors que tout le monde l’a fermé quand la Gauche bidon a été élue ou qu’on nous a fait voter à droite contre l’extrême-droite ?

Il est totalement irrationnel de dénoncer ce qu’on acceptait quand ça nous arrangeait. Et encore plus irrationnel de s’élever violemment contre une politique menée par une étiquette alors qu’on acceptait la même politique du moment qu’elle était rendue présentable par ceux qu’on nous présentait comme nos alliés.

Et surtout ça ne pourra jamais être compris des masses.

C’est valable ici comme partout ailleurs dans le Monde.

Je ne vois aucune raison objective de prendre les armes, par exemple contre une MLP qui agirait de même que Hollande, (Et je vois pas trop ce qu’elle pourrait faire de pire sinon commencer un génocide local - Et dans ce cas on verra au cas par cas ce qu’on fait) alors que je ne les ai pas prises contre ce dernier.

Parce que si on regarde bien ça ne sont pas les raisons qui nous ont manqué de le faire ; au moins depuis Sarko et Hollande.

Les Américains, comme nous d’ailleurs lorsque nous nous sommes arrimés à eux, sont en train de récolter ce qu’ils ont semé depuis plus d’un siècle : La zizanie, l’ostracisme, la destruction de leur propre entité économique et politique et la sécession. Tout ce qu’ils ont exporté chez les autres afin de mieux les exploiter et les mettre en esclavage.

Ils finiront éclatés, et comme pays de troisième ordre, si leurs forces vives progressistes ne font pas rapidement une analyse rétrospective sur leurs réalités internes.

Aux Russes ce petit jeu leur a coûté quinze millions de morts civiles en 10 ans et un retour en arrière de 20 ans avant de se réveiller. Et encore la société russe a des réserves d’humanisme résultant de siècles de cohésion, (Et ils sortaient d’un système sociétal bien supérieur humainement à celui des USA). Cohésion nationale et économique qui sont loin d’être celles d’un pays comme les USA, pays qui n’est jamais arrivé à maturité et ne reste qu’un conglomérat d’immigrants basé sur un génocide des populations locales.

Ca va être intéressant quand la Californie va demander de se séparer de l’Etat fédéral. Certains chez nous ont déjà commencé à dire que c’était le plus riche de tous les états des USA et que c’était très bien pour apprendre à Trump à vivre.

Sauf que ce qui fait la "richesse" de la Californie c’est essentiellement les pensions des retraités payées par les Banques de l’Etat fédéral, les services virtuels, (Informatique, etc...), alors que son tissu industriel, (Et donc son potentiel de valeur ajoutée pouvant garantir une monnaie stable), est équivalent à zéro.

On n’a fini d’en parler.

13/11/2016 10:54 par macno

@ banal
« la seule règle démocratique c’est"un homme une voix".
Donc Hillary Clinton a gagné démocratiquement..
Trump est minoritaire en voix, point final. Sa légitimité démocratique est nulle. »

Dans États Unis, il y a la conception d’Union de plusieurs États n’aurait pas pu mieux dire Mr de La Palice...
Étant donné que Trump est majoritaire en nombre d’États, appliquez la règle du nombre de voix et vous avez la guerre civile assurée, il y a peut-être meilleure "option" à envisager...Des rumeurs d’États sécessionnistes persistent déjà depuis pas mal d’années, il en faudrait pas plus pour mettre le feu aux poudres qui sont déjà assez chaudes...
En ce qui me concerne j’avoue honnêtement être plongé dans l’expectative concernant cette élection.
Un article du Saker commençait en précisant bien que c’était Hillary Clinton qui avait perdu et non pas Trump qui avait gagné, le "toutsaufclinton" pour ainsi dire. Combien de fois ai-je lu que des électeurs potentiels de B. Sanders ne voteraient jamais pour la Clinton.
Mais tout n’est peut-être pas si "simpliste" chez Trump, voir cette vidéo qui est assez surprenante :
Hillary Clinton exige que Trump retire cette vidéo :
http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve1618
Le "wait and see" me semble être impératif...
Un texte que j’ai conservé précieusement et qui à mon avis illustre assez bien ce "Pays" qu’est les USA :
Le désespérant désert de l’esprit
http://lesakerfrancophone.net/le-desert-hurlant-de-lesprit/

13/11/2016 12:22 par banal

Iciun débat de 2008 très clair sur le système et le collège électoral : un pour et un contre.
Ils rappellent aussi ceci :

Dans la soirée du 7 novembre 2000, Hillary Rodham Clinton, qui venait d’être élue sénatrice démocrate de l’État de New York, prit la parole devant une foule enthousiaste de partisans, à Manhattan, et jura de se rendre à Washington et de s’employer à obtenir l’abolition du Collège électoral « archaïque et antidémocratique » qui n’avait pas réussi à produire un net vainqueur lors de l’élection présidentielle.

Les démocrates ne l’ont pas fait car ce système arrange le bipartisme aussi.
encore cette année la candidate Jill Stein (Verts) propose le ranked choice voting dint le but est que "celui qui gagne les élections est celui qui a le plus de voix."
Et il y aune pétition signée par des millions au college électoral pour que celle qui a le plus de voix soit celle qui gagne l’élection.
Le problème n’est plus Clinton : le problème c’est qu’un guignol qui nie le réchauffement de la planète et qui a pour vice président un créationniste et anti IVG est en mesure d’infliger des horreurs aux Etats Uniens alors qu’il est minoritaire en voix.
Le risque de guerre civile est là et pas ailleurs : d’ailleurs il semble que les trumpistes commencent à le comprendre puisque leur attaque contre la sécurité sociale version Obama est annulée pour le moment.
Comme quoi la lutte dans la rue ça a du bon et c’est une preuve de plus que ces gens de l’élite-dont Trump fait partie- ne comprennent que ça.

13/11/2016 18:19 par Scalpel

@banal
Doit-on comprendre à travers vos différents posts, que vous déploriez l’issue de ce scrutin ? Cette option ne manquerait pas de me surprendre. Et je veux croire que je me méprends sur le sens de votre propos. Car selon moi, ici le "choléra" est très nettement (doux euphémisme) préférable à la pestiférée criminelle de guerre. Les effroyables raisons y sont abondamment documentées, ne serait-ce que sur ce site. Le discours auquel renvoit le lien de Macno est de mon point de vue un magistral réquisitoire doublé d’un irréfragable constat empreint de la plus froide lucidité, duquel on aurait bien de la peine à retrancher un mot. Discours juste impensable, même en rêve, venant d’un candidat à la Maison Blanche. On comprend que la reine du chaos l’’exhorte à le retirer. Une telle diatribe est tout à l’honneur de son très téméraire auteur. Cette élection de la dernière chance recèle une miraculeuse lueur d’espoir démocratique et surtout, de Paix.

13/11/2016 18:49 par banal

@scalpel : l’issue du scrutin c’est que Clinton a gagné les élections puisqu’elle a beaucoup plus de voix que Trump.
Je déplore donc qu’un système électoral puisse inverser le résultat du scrutin. C’est une question de principe.
De plus, on ne ne voit pas en quoi l’élection -illégitime démocratiquement donc- du milliardaire hypercapitaliste Trump peut constituer une lueur d’espoir.
S’il doit y avoir une lueur d’espoir malgré tout c’est dans la réaction de la population qui commence à venir car cette élection illégitime est en train de la réveiller et on peut le regretter mais à cette mascarade est en train de répondre un mouvement de fond et des émeutes urbaines.
Mais la plus profonde analyse de l’élection de Trump et de ses perspectives a été faite par un spécialiste et il est important de la lire (c’est dans un anglais compréhensible)

13/11/2016 20:36 par legrandsoir

Seraient-ils sortis dans la rue si la criminelle de guerre avait été élue ?
Probablement pas.

13/11/2016 18:55 par Geb.

miraculeuse lueur d’espoir démocratique et surtout, de Paix.

Et surtout de paix chez les autres.

Pour la paix intérieure des USA, qu’ils se démerdent entre eux.

S’ils ne s’en sortent pas on leur enverra la Légion étrangère pour rétablir la "Démocratie"..

Elle sera mieux à sa place qu’au Mali.

Ca les changera dans le rôle. (((- :

Nan, c’était juste pour détendre l’atmosphère. (- :

13/11/2016 23:00 par banal

@LGS

Seraient-ils sortis dans la rue si la criminelle de guerre avait été élue ?
Probablement pas.

C’est peut être une des seules bonnes nouvelles de l’élection illégitime de Trump justement : l’occasion fait le larron.
Certains disent que la contre-contre révolution a commencé. La petite révolution était celle que représentait Sanders et la contre révolution a été initiée d’abord par le parti démocrate en écartant sanders au profit de Clinton puis achevée par Trump.
Il y a eu des évènements historiques qui ont commencé pour moins que ça.

14/11/2016 01:04 par Vincent

@banal
Je viens d’ouvrir votre lien "Mais la plus profonde analyse de l’élection de Trump et de ses perspectives "
Je comprend mieux maintenant ce qui vous entendiez par être informé. Vous êtes ici pour troller en somme.

14/11/2016 07:57 par legrandsoir

Avouez que c’est quand même drôle...

14/11/2016 08:33 par vagabond

@LGS et Vincent, je n’aurai pas mieux dit, c’est si banal.
Un point que vous oubliez, Clinton semblait atteinte de maladie que de nombreux média ont signalée, une maladie neurodégénérative. En plus de tout ce qui a été dévoilé de son passé.
Quand jevpense qu’ils avaient avec Sanders la possibilité de cleaner leu image.

Il reste que Trump n’est pas un monarque libre de ses actions ni Sanders d’ailleurs, let’s wait and see et essayons d’éviter la même racaille en France et en Europe.

14/11/2016 09:55 par Geb.

https://medium.com/@SnoozeInBrief/an-analysis-of-donald-trumps-election-win-and-the-prospects-for-his-presidency-f6a87eef6d70#.wgl9bzahv

"Drôle" ???

Plutôt très (b) anal !!!... Comme analyse.

Même plutôt "profond" ; LoL.

((- :

14/11/2016 09:59 par Vincent

@legransoir,

Oui c’est drôle, mais question poilade je préfère largement ça :
When People Laughed At The Idea Of Trump Actually Being Elected President ! [Compilation]

Si on comprend l’anglais, c’est mieux, pour les autres, laissez-vous guider par la musique...Le son à fond.

14/11/2016 11:31 par banal

@Vincent
Vous êtes injuste de me traiter de troll puisque je suis un des seuls à amener des liens concrets en appui de mes propos.
Quant au lien humoristique que vous me reprochez, et que LGS trouve drôle aussi , il est justement une manière de se moquer de certaines analyses sur la question aussi gratuites que non informées ( ce qui exclut évidemment les ragots et le petit bout de la lorgnette)
Mais puisque vous bouillez d’agir sur cette question j’essaye de vous aider :
Vous pouvez signer la pétition qui demande aux "grands" électeurs de faire en sorte que le candidat ayant le plus de voix soit élu
Vous pouvez même-soyons fous- participer à lamobilisation pour empêcher l’investiture de Trump le 20 janvier, au prétexte-certes futile- que :

Trump incarne la tyrannie, la cupidité et la misogynie. Il est le champion des néo-nazis et des nationalistes blancs, de la police qui assassine quotidiennement les noirs, les hispaniques et les pauvres, le champion des agents frontaliers et des gardiens de prison les plus racistes pour les uns et sadiques pour les autres, du FBI et de la NSA, enfin, qui mettent votre téléphone sur écoute et qui lisent vos emails. Il laisse même présager davantage de désastres écologiques, d’expulsions, de discriminations et de guerres interminables. Il persiste à nier la réalité du changement climatique, et ce en dépit de toutes les évidences, mettant en jeu l’avenir de l’humanité tout entière. Le Ku Klux Klan, Vladimir Poutine, Aube dorée ou encore l’État islamique (**ils oublient le FN-NdBanal) ont tous applaudi sa victoire. Si nous laissons son investiture se dérouler sans contestation, nous ouvrons la porte au futur dont ils rêvent tous.

et si vous n’êtes pas aux US le 20 janvier ils appellent à manifester devant l’ambassade la plus proche.

Vous pouvez même donner un coup de main aux démocrates qui veulent refonder le parti démocrate autour de Bernie Sanders afin de remettre les choses à l’endroit.
Il y a tant de choses à faire...

14/11/2016 12:41 par Vincent

@banal,

On à pas dû se comprendre. Je me réjouis de la défaite de Hillary Clinton. Passons maintenant plutôt à une pétition pour traîner Sarkozy, Hollande, Fabius, la clique de l’élite démocrate et républicaine américaine devant un tribunal international pour crime de guerre et terrorisme. Capito ?

14/11/2016 19:15 par banal

@Vincent
oh mais j’avais très bien compris que vous vous réjouissez de la défaite de Clinton et que la victoire de Trump ne vous dérange pas du tout.
Qu’il soit minoritaire en voix ne vous pose aucun problème non plus.
Vous êtes d’ailleurs en bonne compagnie avec ceux cités dans mon message précédent
Rassurez vous : mes propositions pour vous enrôler dans ces actions étaient ironiques.

15/11/2016 00:36 par Vincent

@Banal,
"Vous êtes d’ailleurs en bonne compagnie avec ceux cités dans mon message précédent"
Faites-vous allusion au Klu Klu Klan ? Comment pouvez-vous oser ! Vous devriez avoir honte. SVP modération - je croyais qu’il y avait des lignes rouges à ne pas franchir ici ...

15/11/2016 02:21 par Jean Cendent

Bonjour,
Enfin bref, comme d’habitude c’est le citoyen inconnu qui a « gagné ».
Avec 46 % de citoyen méconnu, sans compter les non-inscrits, les privés de droit civiques pour condamnations pénales, etc.

La participation au scrutin présidentiel s’est élevée à seulement environ 54% (soit autour de 46% d’abstention).

Élections piège à abstentions.

15/11/2016 15:47 par Aris-Caen

je ne me lasse pas de rappeler cet article du Grand Soir :

La déferlante "beauf"
https://www.legrandsoir.info/la-deferlante-beauf.html

15/11/2016 20:13 par Vincent

@Aris-Caen

Souhaitons que peu de gens vont lire ça - sinon La Marine elle n’a même pas besoin de faire campagne, la bienpensance s’en charge. Pourquoi changer une méthode qui vient de faire ses preuves outre atlantique... Pauvres intellectuels.

Prévert - Il ne faut pas
Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec des allumettes.
Parce que messieurs, quand on le laisse seul, le monde mental messieurs, n’est pas du tout brillant
Et sitôt qu’il est seul, travaille arbitrairement, s’érigeant pour soi-même et soit disant, généreusement
En l’honneur des travailleurs du bâtiment un auto monument
Répétons le messieurs, quand on le laisse seul, le monde mental ment, monumentalement.

20/11/2016 15:19 par mandrin

le pin’s "je suis Hillary" va surement apparaitre prochainement flashé tendance pourpre(sympa la couleur)...sa devrait en rassurer certain ici...tout n’est pas perdu.

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