Que faire d’Octobre ? La question du centenaire de la Révolution Bolchévique

A l’occasion de l’année du centenaire d’Octobre, il y a toutes les réactions possibles qui s’expriment, soit pour être sûres de bien enterrer le souvenir de l’URSS, dès fois que, ...avec le syndrome de l’« ostalgie », on ne sait jamais..., soit pour récupérer ce qui peut encore être utile au service de telle ou telle petite boutique politique très formellement « de gauche », parfois, mais pas uniquement...

Et dans la prétendue « extrême-gauche », voire même s’affichant parfois « marxiste-léniniste », quelques appels à une commémoration « unitaire » ont récemment jailli ici et là...

Célébrer Octobre, ce n’est pas célébrer n’importe quelle révolution.
C’est célébrer la première alternative au capitalisme enfin réalisée et construite, et construite durablement sur une période et une étendue suffisamment extensibles pour avoir marqué profondément l’histoire de l’humanité.

La question est donc de savoir si l’on veut se contenter de célébrer les « 10 jours qui ébranlèrent le monde », comme un événement folklorique sur lequel on peut broder n’importe quelle légende de circonstance, au gré des obsessions politiciennes intéressées des uns ou des autres, ou bien si l’on considère que cette voie ouverte vers le socialisme, durant plusieurs décennies, est une première tentative humaine d’envergure et qu’il y a des leçons positives à en tirer pour réussir la prochaine...

Et dans ce cas, que peut bien vouloir dire « commémoration unitaire » ?

L’idée de vouloir dépasser les clivages idéologiques hérités du passé peut paraître bonne, et d’autant meilleure qu’ils sont le plus souvent réduits à des clivages purement sectaires, où c’est uniquement la doxa de chaque secte qui tient lieu de référence, et non pas même, simplement, les classiques du Marxisme-Léninisme, et pour cause...

Précisément, dans cette commémoration, il ne s’agit pas de dépoussiérer les vieux livres, mais au contraire, de chercher à comprendre de quelle façon et dans quelles conditions concrètes les théories ont été mises à l’épreuve de la pratique.

Et non pas pour « refaire » ni même réécrire l’histoire, mais simplement pour déterminer quels sont nos critères d’évaluation.

Ce sont ces critères d’évaluation qui donneront le sens et la portée politique de notre célébration militante éventuelle.

Il est clair que le sens d’Octobre ne change pas, pour les communistes marxistes-léninistes, que ce soit au 99ème anniversaire, au 101ème ou n’importe quand, du reste, mais le 100ème, c’est bien une occasion incontournable de débats, de médiatisations diverses, dont il peuvent faire, à l’occasion, une arme politique.

Et une telle arme politique n’a évidemment de sens que dans le contexte présent...

Tenter de porter, en quelque sorte, la parole d’Octobre parmi les masses prolétariennes c’est se confronter à la fois à l’image que le système a réussi à forger de cet événement historique et de ses conséquences, et à la réalité actuelle de la crise à laquelle les prolétaires sont eux-mêmes directement et quotidiennement confrontés.

L’image que le système renvoie de l’URSS, c’est aussi l’image qu’il renvoie de la Révolution d’Octobre, l’une étant inséparable de l’autre. Il est donc vain de vouloir célébrer dignement le centenaire d’Octobre sans rendre sa dignité à l’histoire de l’URSS.

Selon l’image qu’ont réussi à en populariser les médias occidentaux et la culture officielle du système, l’URSS et l’ensemble du monde communiste sont vus comme une vaste prison qui se serait effondrée comme un château de carte.

C’est donc l’image d’un échec irrémédiable et irréversible de cette première tentative de construction du socialisme prolétarien que la bourgeoisie a besoin de forger pour sa propre survie, car plus d’un quart de siècle après cet effondrement, elle n’a toujours pas résolu sa propre crise et se trouve confrontée à la nécessité d’en faire supporter les conséquences au prolétariat et à l’ensemble des couches populaires.

Et plus elle a besoin de durcir les conditions de vie de la majeur partie du corps social, et du prolétariat en premier lieu, et plus elle a besoin de cette image dégradée du socialisme, de l’URSS, et de la Révolution d’Octobre.

C’est donc le rôle des authentiques marxistes-léninistes que de démontrer la fonction essentiellement positive de l’édification du socialisme en URSS, sans faire de concessions à la pseudo « démocratie » bourgeoise, mais au contraire en expliquant pourquoi la bourgeoisie occidentale et les résidus du tsarisme en Russie ont tout fait pour empêcher le développement de l’URSS et ont rendu inévitable une certaine répression contre leurs séides à l’intérieur de l’Union, en plus des luttes anti-impérialistes à l’extérieur.

Pour autant, le socialisme soviétique et son influence rayonnante, pour plus d’un tiers de l’humanité, au cours du XXème siècle, a finalement disparu, sous l’influence de la corruption bureaucratique, faisant renaître le capitalisme, et du social-chauvinisme, aboutissant à la division et aux conflits nationalistes, également alimentés par la corruption financière, très souvent émanant des sources impérialistes, et principalement EU (cas tristement exemplaire de Mao et de ses affidés complices de Kissinger).

C’est l’occasion de développer l’idée marxiste-léniniste de la dictature du prolétariat comme antithèse de la dictature du capital. Et aussi d’expliquer les causes du retournement de la dictature du prolétariat en dictature bureaucratique bourgeoise favorisant la reconstitution de l’économie capitaliste.

C’est pourquoi, si l’on sent bien, aujourd’hui, avec la crise chronique du capital, même avec plusieurs courtes périodes de « rebonds », en faits autant de sursauts stériles, que l’évolution de cette « civilisation » mondialisée, littéralement « contre nature », ne peut plus être que régressive, l’effacement brutal et spectaculaire du « continent socialiste » peut apparaître, lui aussi, comme l’engloutissement d’une autre civilisation, ce qu’il fut, pour partie, en réalité.

Pourtant, si l’on veut comparer historiquement le destin des sociétés et des civilisations, il faut rappeler que la bourgeoisie, apparue en tant que classe avec le tournant de l’an mille, a encore mis plus de huit siècles avant de s’imposer radicalement comme classe politiquement dominante, en France, malgré sa domination économique déjà progressivement acquise au cours des siècles et définitivement réaffirmée avec les prémisses de la révolution industrielle.

Là peut s’arrêter cette comparaison, car chaque mutation profonde de société a ses propres caractéristiques, à nulle autre pareille.

Néanmoins, les convulsions révolutionnaires, de la fin du XVIIIème siècle au début du XXème, montrent que ces processus de transformation ne sont pas linéaires, mais comportent des sauts brusques, des retours en arrière, des situations que l’on peut qualifier d’ »hybrides », etc...

De l’an mille à aujourd’hui, la bourgeoisie a constamment évolué, et tente de le faire encore, même si elle apparait comme en bout de course, dans ses possibilités de régler la crise...

Le prolétariat moderne, né avec la révolution industrielle, a déjà beaucoup changé, et change encore radicalement, sous l’effet de la « mondialisation », résultante de la domination impérialiste actuellement sans partage, autre qu’entre rapaces impérialistes eux-même, et sans résistance, autre que très locale ou très partielle.

Mais de même que la bourgeoisie tenait entre ses mains, depuis le cœur du moyen-âge, les clefs de l’avenir, c’est, aujourd’hui encore, et depuis son apparition en tant que classe industrielle, le prolétariat qui les détient, désormais.

Cela peut paraitre moins évident, aujourd’hui, en Occident, mais le prolétariat industriel mondial continue de croitre, et ici, l’extension du secteur tertiaire, combinée avec la paupérisation des classes moyennes et la marchandisation des services, crée, avec la crise, une nouvelle extension du prolétariat.

Au cours des trois derniers siècles, les plus grandes révolutions, bourgeoises comme prolétariennes, et presque simultanément dans certains cas, ont connu leur lots d’épopées, de tragédies et d’errements, mais dans tous les cas, l’histoire est écrite par les vainqueurs.

Actuellement, c’est la bourgeoisie qui a nettement repris le dessus, à l’échelle mondiale, même si tout le monde comprend bien que cette « domination » repose sur les sables mouvants et boueux de sa propre crise.

Même dans ses tentatives vaines de raffermir sa base instable, la bourgeoisie n’en continue donc pas moins de proclamer haut et fort, et même d’autant plus fort, ses prétendues « valeurs éthiques », y comprit à grands renforts, précisément, de rappels « historiques », pourtant parfois nauséabonds, comme celui du colonialisme, puisant ses racines dans l’esclavagisme.

Et même si la bourgeoisie n’affirme pas plus vouloir rétablir l’esclavagisme que l’échafaud ou la guillotine, elle n’en continue pas moins à vouloir nous faire entonner ce couplet selon lequel un sang « impur » abreuve son sillon, qu’elle continue très concrètement et quasi quotidiennement d’irriguer, par ses opérations militaires aux quatre coins du monde.

Et lorsqu’elle prétend critiquer la « violence répressive » du bolchévisme elle omet de rappeler que sa propre survie ne tient qu’aux bains de sang et à la furia destructrice qu’elle impose régulièrement aux peuples du monde, et encore aujourd’hui, même si de façon plus « diffuse » que pendant les deux guerres mondiales.

Très récemment, dans la première phase de la campagne électorale française, grâce, entre autres, au scandale des « très beaux costumes » du « Très Honorable François Fillon », a ressurgi l’ombre de la « Françafrique », fer de lance néocolonialiste sanguinolent de notre « très démocratique » bourgeoisie française...

Rappelons en deux mots l’un des « exploits » les plus saillants de la dite « Françafrique », en 1994, en seulement 3 mois, le génocide rwandais a fait très « officiellement » 800 000 victimes, le plus souvent massacrées à la machette, jusque dans les églises... 800 000, et beaucoup plus, selon d’autres sources, peu suspectes de partialité :

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Genocide-au-Rwanda-un-million-de-morts-en-100-jours-2014-04-10-1134203

https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_des_Tutsis_au_Rwanda

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/05/24/1994-2017-collaboration-droite-gauche-un-heritage-sanglant-et-mortifere/

Sur trente années, la répression politique en URSS « stalinienne » n’en a pas fait autant, selon les sources originales, à l’ouverture des archives soviétiques, sur lesquelles se sont précipitées nos « chercheurs » occidentaux, et EU, notamment, en premiers...

Mais si les 800 000 morts du Rwanda ont à peine le droit à des procédures symboliques concernant leurs bourreaux directs, et évidemment aucune, concernant les complices français des commanditaires du massacre, les victimes de la répression en URSS se sont, elles, « multipliées » exponentiellement, pour devenir 100 millions, sous la plume des scribes médiatiques au service du capitalisme !

Et c’est, quotidiennement, cette armée de 100 millions de fantômes qui pilonne les consciences populaires, via les médias du système, à la moindre occasion où il est question de communisme ou d’URSS !!

Tandis que les amis de la « Françafrique » se taillent, eux, des costumes de luxe dans les dépouilles de leurs massacres.

Il ne s’agit justement pas, ici, d’ébaucher une sordide « échelle de valeur » entre les origines des victimes de l’histoire.

Les victimes du Génocide des Tutsis au Rwanda ont toutes autant droit à notre respect humain que les victimes des exécutions et massacres de la Grande Révolution Française, et tout autant que celles de la Révolution Soviétique.

Dans le cas du Rwanda, il s’agissait tout à fait clairement et officiellement d’une contre-révolution, mais quoi qu’il en soit, le but d’une révolution n’est jamais, fondamentalement, de massacrer ses ennemis. Il est d’abord et toujours de lutter contre une oppression, quelle qu’en soit la nature, et d’établir des rapports humains plus sociaux et plus justes.

Dans la Résistance, le but des Partisans n’était pas d’abord de tuer des allemands, mais de libérer le monde de la barbarie fasciste.

Rappelons encore, à cette occasion, que c’est à l’URSS et à ses Partisans, sur tout le continent eurasiatique, que l’on doit, et de loin, le plus gros effort et les plus grands sacrifices pour en finir avec le nazisme.

Or cette capacité de résistance n’est pas le fruit du hasard, mais bien l’héritage le plus direct du Grand Octobre !

Elle repose sur l’édification de la Russie Socialiste Soviétique, à partir d’un pays-continent complètement ruiné par la guere de 1914-18 et les armées blanches, ensuite, soutenues directement par toutes les puissances impérialistes de l’Occident, au cours de la dite « Guerre Civile ».

C’est donc en à peine 20 ans qu’a surgi de ce champ de ruines la puissance socialiste soviétique avec la capacité de défaire le nazisme, première puissance capitaliste industrielle européenne.

Non seulement il est donc impossible de parler d’échec du socialisme et de la Révolution d’Octobre, mais c’est ce sursaut de la volonté créatrice de tout un peuple, et du prolétariat russe à son avant-garde, qui doit être mis en valeur et en évidence comme le fait essentiel de cette histoire et la conséquence historique la plus importante de la Révolution d’Octobre. Même si cela n’empêche pas un regard historique critique et analytique.

Il est également notable que le même élan de reconstruction s’est reproduit après guerre, maintenant l’URSS au rang de très grande puissance mondiale, seule capable de tenir tête à l’impérialisme EU, qui commence alors à étendre son emprise sur le reste du monde.

Si cette résistance anti-impérialiste a finalement été vaincue, ce n’est finalement que par le retournement des fondamentaux économiques du socialisme, essentiellement opéré sous l’ère Khrouchtchev, et parachevé sous l’ère Gorbatchev. Un lent déclin de 35 ans, pour arriver à saper jusqu’à sa base l’héritage des générations héroïques d’Octobre !

Sans doute, en notre début de XXIème siècle, même si nous n’avons pas nécessairement besoin d’un tel développement exponentiel des forces productives, tel que celui de ces premières générations, mais de plus de démocratie et d’un respect plus grand de l’environnement, il n’en reste pas moins qu’en tirant les leçons utiles du socialisme prolétarien, pour en reprendre les fondamentaux économiques, il y a là l’alternative potentielle à la déchéance économique et sociale dans laquelle s’enfonce notre société « mondialisée ».

Qui peut le plus, peut le moins, et si l’Union Soviétique a su ressurgir plusieurs fois du néant où les agresseurs impérialistes et fascistes ont tenté de la plonger, il n’est donc pas douteux que le socialisme prolétarien puisse être la seule alternative efficace et incontournable à l’incapacité du capitalisme à produire un développement économique et social équilibré et harmonieux.

Remettre en lumière les fondamentaux de l’économie socialiste, en rappeler les principes et la structure politique de base, la dictature du prolétariat, c’est l’un des travaux d’analyse essentiels que doivent faire les marxistes-léninistes du XXIème siècle, à l’occasion de ce centenaire, et que nous pouvons considérer comme un élément de la Révolution du Retour au Réel !

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Luniterre

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Source de l’article :

TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/06/24/que-faire-doctobre-la-question-du-centenaire-de-la-revolution-bolchevique/

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ARTICLES CONNEXES :

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017-pour-sortir-de-limpasse-la-revolution-du-retour-au-reel/

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/03/19/en-2017-etre-marginal-avec-marx-glose-marginale-1-aux-racines-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/10/11/lenine-1-siecle-apres-ringard-ou-visionnaire/

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https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2016/09/marx-au-banc-dessai-de-lhistoire_vf.pdf

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COMMENTAIRES  

04/07/2017 06:27 par babelouest

Capitalisme = mondialisation.

Sortons de cette globalisation inutile et catastrophique, et à l’échelle des pays nous pourrons vaincre. Ceux qui ne l’ont pas compris (Lénine l’avait compris) sont des alliés du capitalisme, même s’ils s’en défendent.

On notera d’ailleurs que parmi les théoriciens et grands partisans de ce système, nombreux sont les anciens trotskistes. En France, aux USA...

04/07/2017 21:30 par CN46400

Les nostalgiques de l’URSS plaident souvent, presque toujours, contre la mondialisation. Il suffit, pourtant, de lire Marx sur les effets de la "circumnavigation" dans le développement du capitalisme pour comprendre que la mondialisation est inarrêtable, et qu’après la déchéance des bourgeoisie, les prolétariats développeront la mondialisation en fonction de leurs intérêts, et plus en fonction de ceux des profits bourgeois.
La nostalgie de L’URSS repose sur la conception stalinienne du socialisme qui devait, à partir de la Russie, s’étendre au monde entier. Marx n’a jamais décrit le cheminement de la Révolution socialiste sur la planète, mais il l’a toujours décrite comme résultat d’une faillite du capitalisme incapable de traiter certain problèmes humains alors que les moyens, pour le faire, seraient largement connus. C’est pour cela que la fin du capitalisme ne peut intervenir que dans les zones où il est le plus développé. Lénine, avec la NEP, envisageait aussi cette problématique.

05/07/2017 10:39 par Assimbonanga

Est-ce que Marx et Lénine avaient pressenti la catastrophe écologique ?
La seule révolution aujourd’hui devrait être à la réduction de la Croissance.
S’organiser pour gérer la ressource, partager, être sobre.
Au lieu de quoi l’Être Humain, si doté d’intelligence, ne cesse de construire des navires de croisière gigantesques polluants et d’envahir des paysages, désorganiser les territoires pour y "voyager" en toute bonne conscience. Et bien sûr des paquebots géants pour transporter nos marchandises et matières premières.
L’Homme porte en lui ce qui provoquera la fin des espèces vivantes, lui compris.

05/07/2017 11:45 par Autrement

@Assimbonanga
Non la révolution écologique n’est pas la seule, même si elle est en effet devenue essentielle pour notre survie. Car elle est impossible sans changer de mode de production, et donc sans lutter pour sortir d’un manière ou d’une autre du capitalisme, prédateur en grand et en détails.
"L’Être Humain", "l’Homme", ça n’existe pas : l’humanisme abstrait est incapable de comprendre et de résoudre les questions posées à l’humanité. Ce qui existe, ce sont des Exploiteurs et des Exploités, c’est là que le marxisme est incontournable, c’est là que les tentatives révolutionnaires prennent leur vrai sens et c’est là qu’il faut réagir tous terrains.

05/07/2017 15:37 par Assimbonanga

Ce qui existe, ce sont des Exploiteurs et des Exploités

Tout à fait !
Toutefois, les exploités sont souvent eux-mêmes les exploiteurs d’autres catégories plus subalternes. Et la caractéristique des êtres humains , qu’ils soient exploiteurs ou exploités, c’est de se servir dans la nature, y exerçant une prédation.
Donc, si Marx et Lénine revenaient, comment envisageraient-ils cette nouvelle "problématique" ? Comment la résoudre, conjointement au problème exploiteurs-exploités ?

05/07/2017 21:45 par Jean Cendent

Karl Marx, l’incontournable

Aliénation dans le travail
Le travail est dans le système capitaliste une simple marchandise vendue. Le travail tue l’homme en tuant son temps de vie.
« Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l’histoire moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation. »

Mais aussi :
Michel Bakounine, l’inévitable
Élisée Reclus, l’incontournable
Pierre-Joseph Proudh, l’imparable ( mais très misogyne )
Pierre Kropotkine, l’immanquable
Voline, le nécessaire
Nestor Makhno, l’implacable ( et ce texte à lire surtout en Octobre)
Etc.

06/07/2017 08:57 par Autrement

Pour faire l’unité en masse contre les prédateurs, l’écologie est une cause de plus à populariser et à développer dans un programme anti-capitaliste. C’est pourquoi faire de l’écologie une bataille à l’écart des autres, un parti "institutionnel", ne fait qu’entretenir l’illusion et la division, c’est-à-dire l’impuissance.
Marx (en son temps...) :
"Au cœur de l’argumentation de Marx réside l’idée que l’agriculture à grande échelle interdit toute application véritablement rationnelle de la nouvelle science de la gestion des sols, « si bien que la production capitaliste ne développe pas la technique et la combinaison du processus de production social qu’en ruinant dans le même temps les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur » (Le Capital ; Livre 1). Enfin, on a beau prêter à Marx une foi absolue dans la réussite du progrès à résoudre les problèmes de l’humanité, il n’est cependant pas dupe : c’est « ... cette science et cette technique qui aux mains des capitalistes perturbent d’un autre côté le métabolisme entre l’homme et la terre en se transformant en une force pour l’exploitation de l’homme comme de la terre » (Le Capital  ; Livre 3).
Ainsi donc, les crises écologiques ne pourront pas être résolues sur la base du capitalisme. C’est pourquoi, pour recréer le métabolisme entre humain et nature, Marx va proposer des solutions sur la base du communisme. Il écrivait : «  du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain. Une société entière, une nation et même toutes les sociétés contemporaines réunies ne sont pas propriétaires de la terre. Elles n’en sont que les possesseurs, elles n’en ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familias ». (Le Capital ; Livre 3) Dans ce sens, il prôna avec Engels « la combinaison du travail agricole et du travail industriel ; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne » (Manifeste du Parti Communiste). Le but de ces mesures est clairement d’avoir une gestion raisonnée de la production minimisant le gaspillage de ressources naturelles."
Source : https://www.marxiste.org/theorie/sciences-environnement/1036-marx-et-l-ecologie
Voir aussi : http://www.espaces-marx.net/spip.php?article808
Ou encore : http://danielbensaid.org/L-Ecologie-de-Marx

06/07/2017 09:08 par babelouest

Jean Cendent rappelle de belles références !

Hélas, cela nous rappelle aussi que les trotskards ont détruit la Makhnovchtinya...

06/07/2017 17:08 par Assimbonanga

Merci à Autrement pour ses lumières. Je crois que Fidel Castro aussi s’est préoccupé d’écologie et cela se rapproche de nous dans le temps.

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