Une attaque imminente contre l’Iran.

Quelques réflexions sur le discours de Jacques Chirac et l’approbation de Laurent Fabius.



La bombe de Zbigniew Brzezinski : Bush cherche un prétexte pour attaquer l’Iran, par Barry Grey.




20 janvier 2006.


A l’inverse de Fabius [1] , on peut ne pas apprécier cet appel "aux armes"de Jacques Chirac. [2]

S’ il y a une menace réelle, concrète, face à laquelle le chef de l’Etat doit prendre des mesures et son devoir est de l’expliquer au citoyen français .

Certes il y a des données qui relèvent d’une stratégie dans laquelle on ne peut pas tout exposer, mais là c’est le flou total. Cette intervention en première lecture paraît un effet de manche où Jacques Chirac tend dans le cadre de problèmes politiciens internes d’acquérir une stature que des événements récents, autant que sa rivalité avec Sarkozy n’ont cessé d’affaiblir. Si tel était le cas ce serait d’une grande médiocrité.

Car toujours à l’inverse de Fabius, on voit que cela ne sert qu’à entretenir le brouillard sur ce qu’est réellement "le terrorisme".

Soit il s’agit d’une menace que feraient peser des groupes clandestins plus ou moins reliés entre eux et cela relève d’un travail de police, pas de l’usage de la force militaire, voire même nucléaire.

Soit il s’agit d’un autre Etat qui serait à l’origine de la menace et le moins que l’on puisse faire est de définir l’Etat et la nature de la menace réelle qu’il fait peser. Comme rien de tout cela n’est précisé, il s’agit d’une simple manipulation des peurs, ce qui est anti-démocratique sur tous les plans puisque le citoyen est privé de sa capacité de juger du bien fondé d’une aussi grave décision.

Et de surcroît si on analyse le contexte international, on ne peut qu’être alarmé sur le sens d’une telle intervention.


Le contexte international :

On peut le brosser à gros traits et il mériterait qui bien sur d’être chacun analysé d’une manière plus complète.

D’abord mesurons les résultats d’un certain nombre d’interventions qui ont lieu dans le cadre affirmé d’une lutte contre le terrorisme. Le gouvernement des Etats-Unis, justifiant (plus que répondant) une politique décidée de longue date sur la recomposition politique du Moyen-Orient pour s’en attribuer les ressources, ont à partir du 11 septembre manipulé les citoyens nord-américain et le reste du monde sur le danger que représenterait d’abord l’Afghanistan puis l’Irak. Si en Afghanistan, ils ont pu obtenir l’aval des institutions internationales et l’organisation d’une large coalition à laquelle participaient la France et l’Allemagne, en Irak on le sait ils ont agi en violation de toute décision internationale avec une coalition réduite à des complices. La France s’est alors honorée par son attitude même si premièrement elle n’a pu empêcher l’invasion et si la légalité internationale s’en est trouvée durablement affaiblie.

Sur ce plan là on peut dire qu’il y a eu montée en puissance de ce fait d’une dictature internationale et la perpétuation d’un état de guerre généralisé.

On s’aperçoit de plus en plus que cette dictature en puissance des Etats-Unis base son action sur le mensonge, non seulement il n’y avait pas les armes de destruction massive, mais encore les prétextes moraux invoqués comme faire le bonheur du peuple afghan ou Irakien en les arrachant à une dictature apparaissent comme une hypocrisie manifeste. La sécurité internationale n’en a pas été améliorée mais au contraire. Et le discours de Jacques Chirac sur la montée des menaces ne fait que le confirmer. Les conséquences en sont globalement négative tant pour les pays concernés qu’au plan international. Sur ces deux plans il n’y a pas eu développement, amélioration de la situation économique et sociale des peuple, y compris occidentaux, étatsunien en particulier, et encore moins du Tiers-monde, ni de la sécurité, ni de la démocratie mais la situation s’est aggravée.

Loin d’en tirer leçon et de changer radicalement d’orientation, le gouvernement des Etats-Unis poursuit dans cette voie criminelle et tourne son dispositif vers l’Iran.

Disons tout de suite que l’affirmation qu’il y a une menace de ce côté-là n’a rien de convaincante. Sur le fond, l’argument de la non prolifération est irrecevable parce que basé sur une discrimination intolérable non seulement entre l’Occident et le reste du monde, mais également entre alliés vassaux des Etats-Unis et pays voulant protéger leur indépendance.

De surcroît, il parait normal dans le cadre de l’épuisement planétaire des ressources pétrolières d’un pays qu’un pays producteur de pétrole se donne les moyens pour un avenir proche de se doter d’une source d’énergie plus durable.

Entériner au nom de la non prolifération une telle interdiction reviendrait à accepter, les ressources épuisées, un sous développement dramatique. On nous affirme qu’à cette occasion, l’Iran développe une énergie nucléaire militaire, mais pour le moment le dossier ne paraît pas plus évident que celui des armes de destruction massive en Irak. L’iran affirme qu’il n’en est rien et un certains nombres de spécialistes lui donnent raison. Cela dit même si cela était le cas pourquoi la France aurait-elle comme le proclame Jacques Chirac le droit de se protéger d’une menace largement hypothétique en l’état par le nucléaire et alors que l’Iran n’aurait pas le droit de le faire alors que la menace est cette fois tout à fait réelle et à sa frontière ?. Parce que nous sommes les "bons" et eux les "méchants" ?

Car en fait c’est bien le fondement d’une politique impérialiste qui ne cesse d’engendrer des catastrophe, le partage manichéen en deux camps, "nous" les bons et "eux" les méchants. Pour ce faire il est utilisé le quasi monopole médiatique dont jouit l’occident pour nous convaincre que non seulement nous avons le droit de piller les ressource, d’attaquer des pays, mais encore que ce faisant nous ne défendons pas les seuls intérêts d’une poignée de rapaces mais ceux de la morale. La stigmatisation des dirigeants, le malheur qu’ils imposeraient à leur peuple et leur caractère autocratique, voir l’antisémitisme devenu signe de "la communauté de la haine" sont utilisés pour brosser le tableau d’un nouvel Hitler. Mieux on retourne l’agression bien réelle subie par ces peuples et ce depuis des siècles en volonté menaçante dont nous devrions nous prémunir. Comme au vu du rapport de force réel tant sur le plan économique que sur le plan militaire, la menace n’est pas crédible on la fantasme en décrivant un ennemi haissable, quitte à mentir comme on vient de le constater récemment avec le texte tronqué sur les propos de Chavez.

Il est à noter que la toute récente intervention de Ben laden menaçant les Etats-Unis prend désormais des aspects caricaturaux dans la mesure où non seulement le 11 septembre a fourni le prétexte d’une politique décidée auparavent, mais désormais chaque intervention parait intervenir "à la demande", à la veille de la réélection de Busch comme aujourd’hui celle de l’attaque programmée de L’Iran.

Nous sommes pris dans une manipulation dont les peuple agressés ne sont pas les seules victimes, puisque cela correspond chez nous à une dégradation des conditions salariales, au nom d’une concurrence internationale, en particulier celle que feraient peser une force de travail sous développée des peuples du Tiers-monde. Et les mesures prises contre un ennemi invisible ont leur conséquence contre les travailleurs, leurs luttes, leurs organisations. De surcroît, comme le montre la situation aux Etats-Unis et en Europe, la politique d’armement et de guerre pèse de plus en plus lourdement sur les citoyens de ces pays qui de fait la financent au dépends de leurs services publics, autant que de leur emploi et leur pouvoir d’achat.


La guerre est décidée et chacun joue dans ce registre :

C’est même là que se trouve pour une part les contradictions que doivent affronter les Etats-Unis dans la poursuite de leur stratégie. Ils ont décidé d’attaquer l’iran, et ce sans plus de prétexte réel qu’il n’en avaient avant le 11 septembre pour attaquer l’Afghanistan, ni l’irak, avec la circonstance aggravante que l’Iran est depuis bien plus longtemps leur ennemi que l’Irak.

Chacun sait que Saddam Hussein a mené la guerre contre l’Iran pour défendre la politique des Etats-Unis et des pays occidentaux et qu’il croyait de ce fait s’être assuré leur soutien pour ses propres projets expantionnistes, y compris au Koweit. On peut même penser que les deux interventions contre l’Irak s’expliquent la première pour ne pas laisser monter une force dans cette zone autant que pour recomposer une alliance occidentale autour de l’hégémonie des Etats-Unis, hégémonie que ne justifiait plus la disparition de l’URSS. La seconde expédition avait pour objectif une recomposition de la zone et un encerclement de l’ennemi de toujours qu’est l’Iran. Par parenthèse, même de ce point de vue, l’opération US en Irak donne des résultats contestables puisque non seulement l’Irak reste non conquis, mais les forces pro-iraniennes en particulier chez les Chiites ont grandi, et même chez les Kurdes, leur unité, voire leur autonomie fragilise les relations traditionnelles des USA avec la Turquie.

Si l’on ajoute à cela l’impopularité grandissante aux Etats-Unis de la politique irakienne, la montée des mécontentements tant sur le plan des résultats extérieurs, de la multiplication des morts nord-américains que de ses conséquence sociales intérieures, nous avons un contexte où les forces armées US s’ammassent à la frontière de l’ Iran, sans que le gouvernement Bush donne néanmoins l’ordre d’intervenir. Une situation de "drôle de guerre" et une menace que l’on nous cache mais dont sont tout à fait conscients les iraniens et le reste du Moyen-orient. Des scénarios existent et l’un d’entre eux était une frappe nucléaire ciblée des forces israèliennes pour se protéger de la menace iranienne. D’où la large publicité accordée au discours du dirigeant iranien, en gommant le fait que ce discours peut aussi s’entendre comme la dénonciation de la menace permanente que constitue contre eux Israël.
La maladie qui a frappé Sharon est incontestablement un retard apporté à ce projet des Etats-Unis.

Il faut bien mesurer que de toute manière l’intervention est décidée, qu’elle l’est dans les mêmes conditions que l’a été celle de l’Irak, sans se préoccuper le moins du monde de la légalité internationale.

Le conseil de sécurité de l’ONU et les Européens dont la France, ne jouent même plus l’opposition à ce projet, mais tentent de dégager dans leur propre vassalisation une marge d’autonomie liée à la "négociation".

Du point de vue européen, l’élection d’une chancelière allemande profondément atlantiste a encore affaibli les tentatives de résistance de la France, qui de surcroît après le NON à la Constitution est apparu comme le pays où la résistance au néo-libéralisme (qui fonde l’unité de tout ce beau monde) est la plus développée. Sarkozy d’ailleurs ne cache pas qu’avec lui il n’y aura plus de fissure dans le dispositif atlantiste et impérialiste. Je crains d’ailleurs que l’intervention d’appui de Laurent Fabius ne joue dans le même registre, gaullien pour l’intérieur, atlantiste pour les USA.

Donc l’intervention de Jacques Chirac, sous couvert de retrouver une stature d’homme d’Etat mise à mal, paraît non seulement condamnable dans le brouillard qu’elle entretient sur ce à quoi est censé faire le gouvernement français, et en fonction de quoi, mais également receler des dangers très importants sur le rôle qu’acceptera notre pays dans cette nouvelle expédition illégale, ce pillage sous des prétextes manipulés. Il est clair qu’elle apporte sa contribution à la destruction de toute légalité internationale, donc la montée en puissance d’une dictature internationale qui ne peut dans les conditions réelles que produire une aggravation du sous développement du tiers-Monde, et une dégradation dramatiques des conditions de vie des peuples occidentaux, sans parler d’une destruction systématique de l’envirronnement et l’épuisement irresponsable des ressources de la planète.

Cela ne peut s’opérer que par le démantèlement systématique de toutes les formes de résistance des peuples, en accentuant les formes répressives aux dépends de toutes les institutions démocratiques permettant aux citoyens d’intervenir sur leur propre vie.

Ce processus est largement entamé. Et le prétexte démocratique, l’ingérence humanitaire comme le montre Jean bricmont dans son dernier livre, "L’impérialisme humanitaire" n’est dans les faits que la proclamation de la loi de la jungle et du droit du fort à opprimer le faible sans entrave.

La seule réponse est dans l’organisation d’une opposition collective à cette politique dans laquelle Jacques Chirac semble avoir choisi de participer et non de résister. Parce que l’aspect le plus inquiétant du discours de Jacques Chirac est bien dans le recours à l’arme nucléaire. On passe donc de l’option zéro mort par le recours au B 52, à la levée du tabou depuis Hiroshima sur l’usage de l’arme nucléaire pour mater les velleités d’indépendance nationale. Sans parler du passage de l’usage du nucléaire du dissuasif à l’offensif et de l’extension de l’intérêt national à celui de ses "alliés".

L’approbation de Laurent Fabius nous laissant peu d’espoir sur ce que l’on peut attendre des forces de gauche telles qu’elles sont.

Danielle Bleitrach


Danielle Bleitrach vient de publier avec Viktor Dedaj et Maxime Vivas Les États-Unis DE MAL EMPIRE Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud, Aden.




Israël s’entraînerait à des frappes nucléaires sur l’Iran - Reuters.






[1Laurent Fabius : l’adaptation de l’arme nucléaire aux menaces d’Etats terroristes "ne me choque pas"

PARIS (AP), jeudi 19 janvier 2006.

L’ancien Premier ministre ministre socialiste Laurent a déclaré jeudi qu’il n’était pas choqué par l’adaptation de l’arme nucléaire aux nouvelles menaces que pourraient faire peser des Etats terroristes sur la France, évoquée dans la journée par le président Jacques Chirac.

"Cela ne me choque pas. D’abord, je pense que M. Chirac a raison d’insister sur la menace grave au plan général que représente le terrorisme. Et je pense qu’il faut vraiment déployer tout, tout ce qu’on peut déployer comme efforts pour lutter contre le terrorisme", a déclaré M. Fabius à la chaîne câblée LCP et France Info.

"Sur ce qu’on appelle la définition des intérêts vitaux de la France, je me souviens d’une conversation que j’avais eue avec François Mitterrand sur ce sujet", a-t-il ajouté. "Il m’avait dit, je partage ce sentiment, qu’on n’avait pas intérêt à faire une liste précise de ce que sont exactement ces intérêts vitaux parce que cela dépend de l’intime conviction du chef de l’Etat et que ce dont on doit être sûr, c’est de la fermeté du chef de l’Etat". AP

[2Jacques Chirac brandit la menace de frappes nucléaires ciblées.

BREST (Reuters), jeudi 19 janvier 2006.

La France pourrait recourir à des frappes nucléaires ciblées contre des puissances régionales qui utiliseraient contre elle des moyens terroristes ou de destructions massives, affirme Jacques Chirac.

Le président de la République, chef des armées, a annoncé cette inflexion dans la doctrine d’emploi de l’arme nucléaire par la France lors d’une visite à la base de la Force océanique stratégique (FOST), à l’Ile Longue, près de Brest.

Les dirigeants d’Etats "qui auraient recours à des moyens terroristes contre nous, tout comme ceux qui envisageraient d’utiliser, d’une manière ou d’une autre, des armes de destruction massive, doivent comprendre qu’ils s’exposeraient à une réponse ferme et adaptée de notre part", a-t-il déclaré.

Cette riposte pourra être "conventionnelle" mais aussi "d’une autre nature", a souligné Jacques Chirac pour qui le choix de la France, face à une puissance régionale, ne se limite pas à l’alternative "entre l’inaction et l’anéantissement".

"La flexibilité et la réactivité de nos forces stratégiques nous permettraient d’exercer notre réponse directement sur ses centres de pouvoir, sur sa capacité à agir. Toutes nos forces nucléaires ont été configurées dans cet esprit", a-t-il dit.

Le nombre de têtes nucléaires a ainsi été réduit sur des missiles des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), l’une des deux composantes des forces françaises de dissuasion, a précisé le président, dont le dernier grand discours sur la doctrine nucléaire de la France remontait à 2001.

Les forces de dissuasion nucléaire françaises, réservées à la préservation des "intérêts vitaux" de la France, pourraient aussi servir à protéger ses alliés et ses approvisionnements stratégiques, a également déclaré Jacques Chirac.

Dans un monde "marqué par l’interdépendance croissante des pays européens et la mondialisation", la "garantie de nos approvisionnements stratégiques et la défense de pays alliés sont, parmi d’autres, des intérêts qu’il convient de protéger", a-t-il expliqué.


COMMENTAIRES  

20/01/2006 17:40 par Christian N

Il est évident que l’usage d’armes nucléaires est déjà planifié, les discours que nous commencons à entendre depuis quelques semaines n’ont d’autres objectifs que de préparer l’opinion publique a trouver celà "normal" :( ... encore une gentille petite campagne de manipulation qui commence ...

20/01/2006 23:50 par Philippe B.

Il existe aussi un consensus national (Chirac-Sarkozy-Fabius) pour s’aligner sur les positions atlantistes, la diplomatie française étant isolée au plan international, notamment depuis la nouvelle donne en Allemagne.
D’un autre côté, une attaque de l’Iran poserait des problèmes énormes, mettant l’empire et ses alliés dans un bourbier bien pire que celui avec l’Irak.
D’autre part, la maladie de Sharon n’est pas un mince problème pour la coalition.

21/01/2006 05:51 par Danielle Bleitrach

on peut également se "rassurer" sur l’intervention de Ben Laden, comme sur celle de Jacques Chirac, dans les deux cas on peut les interprêter comme liées à des "problèmes internes". Bush est empêtré dans la dénonciation des pratiques "dictatoriales" de l’exécutif (voir discours d’Al Gore du 16 janvier), et les suites de la nomination du néo-fasciste Samuel Alito à la cour suprême... Comme les atteintes à la Constitution, la violation des libertés des citoyens, la "découverte" des centres de torture, etc... commence à provoquer de plus en plus de protestations, Bush justifie tout par les nécessités de "la lutte contre le terrorisme"... L’apparition de Ben Laden peut avoir pour but de faire taire les voix qui s’élèvent dans le monde politique avec même des alliances entre républicains et démocrates. Puisque Bush et son gouvernement après avoir menti sur les conditions du viol de la Constitution et de lois, par extension illegale des pouvoirs de l’exécutif, autant que sur l’existence des centres de torture, justifie les faits et leur occultation par les "nécessités" de la lutte "contre le terrorisme". Donc à l’inverse de notre politico-médiatique qui ne s’émeut en rien des propos du Président français, sinon comme Laurent fabius pour les appouver, on peut considérer qu’il existe un débat politique aux Etats-Unis. mais celui-ci paraît contraint par premièrement l’apathie des réactions des citoyens et surtout l’entente unanime du politico-médiatique sur l’existence d’une menace terroriste. Personne en dehors de quelques voix marginales d’intellectuels du style Chomsky ne s’interroge sur la nature réelle de cette menace... tant qu’un tel cadre existe on voit mal comment le débat peut-être autre chose qu’un débat sur les "valeurs", dont on n’est pas sur que le citoyen qui se sent menacé ne donne pas raison au Président qui mène le combat pour sa sécurité. Si d’autre part, il existe un mécontentement réel sur les difficultés quotidiennes, la crise économique, non seulement l’expression de ce mécontentement est contraint par des dispositions répressives par exemple contre le droit de grève, comme on l’a vu à New York récemment mais l’argument de la sécurité et des "sacrifices" qu’elle impose peut être efficace et le débat sur les "valeurs" étrangers à ce mécontentement. Enfin si l’impopularité de la guerre en Irak au vu en particulier du nombre de morts nord-américaines s’accroît, il y a là un fond qui effectivement freine l’action directe des Etats-Unis sur l’Iran, néanmoins les troupes s’ammassent en attendant des jours meilleurs... Je vous signale que l’intervention ciblée nucléaire de l’allié "menacé par le méchant iranien qui veut sa perte", résoud plus ou moins les problèmes...Les neo-conservateurs visiblement espèrent isoler les voix qui protesteront dans le monde non seulement en inventant une menace iranienne mais en les taxant "d’antisémites" comme on l’a vu avec le montage sur Chavez... Et il vrai que la maladie de Sharon a retardé l’opération... Ils ont même tenté d’utiliser cette tuile en transformant le dit Sharon en colombe énergique et admirable...
Mais le recours au nucléaire peut aussi chez ces esprits dogmatiques leur permettre d’agir pour eux-mêmes, puisque les B 52, le massacre de Fallujah, la torture,n’emporte pas les résultats escomptés et que les Irakiens continuent à refuser l’occupation, voire ces latinos qui derrière Chavez, Fidel s’obstinent à développer l’unité de leur résitance, il faut frapper plus fort les esprits, leur montrer que toute résistance est inutile, le nucléaire dans une telle démarche est envisageable.
Enfin comme l’Europe est de plus en plus vassalisée et repousse même les négociations proposées par L’Iran en proposant de porter le débat directement au Conseil de sécurité, qu’elle appuie les affirmations des etats-Unis sur "la menace terroriste nucléaire" de l’Iran, on mesure que même empêtrés dans des problèmes internes, les Etats-Unis peuvent accélérer la décision d’attaque y compris nucléaire...
Le discours de Chirac ne paraît pas déboucher sur une proposition d’agir en lieu et place des Israëliens, mais nous n’en sommes pas loin, du moins dans les termes... Prenant conscience de "l’impossibilité de résister", il en rajoute non seulement pour appuyer la légitimité de l’intervention nord-américaine sous quelque forme que ce soit, mais pour ce faisant bouleverser complétement la doctrine nucléaire française sans aucun débat national... C’est déjà énorme en soi, mais si terrorisme il y a, ce revirement spectaculaire fait de la France un terrain d’exercice privilégié du dit terrorisme...
Face à cette situation, il n’y aucune réaction sauf l’approbation de Laurent Fabius... Cela nous renseigne sur l’état réel de la "dépolitisation" en france et "la réussite" du décervelage médiatique, autant que de l’état réel des directions politiques de gauche, en particulier des communistes qui en d’autres temps auraient été les premiers à réagir, à porter la question dans "les masses". Il semble que chacun soit trop occupé par les élections de 2007 et ses propres problèmes internes... Résultat n’avons-nous pas tendance à analyser le discours de Jacques Chirac comme un problème "interne", ce qu’il est mais pas seulement...Il faut également noter au titre de notre propre apathie sur ces questions de la paix et de la guerre, le sentiment que le citoyen français a premièrement que son gouvernement fait ce qu’il faut, et que deuxièmement toutes les manifestations du monde n’empêcheront pas les Etats-Unis de faire ce qu’ils veulent... Avec de surcroît, le paradoxe de ces temps de mondialisation, la perte de conscience et d’intérêt pour ce qui se passe dans le monde.
Danielle Bleitrach

21/01/2006 11:25 par à -nos-amis

Il se passe la chose suivante :
- Les pouvoirs en place occidentaux ne sont pas de droit divin, mais tout autant ils sont intronisés, institués prétenduement par l’acte démocratique, son processus, même s’il n’existe aucune conscience réelle qu’il s’agit là d’une démocratie représentative. La "démocratie" , comme "le signe de dieu" , est la valeur la mieux et la plus profondément ancrée dans la conscience (discours rationnel) et le pré-conscient politique individuel, le pouvoir politique en tire (est perçu comme en tirant..) sa légitimité et son droit, et pour finiir, sur le mode de l’infaillibilité, son autorité qui fait de lui qu’il est justifié (autorisé par ce qui nous dépasse et nous fonde) à statuer et agir agir ainsi qu’il le fait. Cette intitutionnalisation, doublée du matraquage quotidien de la souffrance et de la violence au travers d’mages absurdes parcequ’elles sont indolores et ne s’expliquent ni ne se comprennent et qui créé une accoutumance suivie d’une involontaire indifférence à l’horreur ; cette convergence donc du médium et du pouvoir fait que le discours du politique est toujours un alibi (un mensonge) : peu importe son contenu, il faut qu’il y ait une parole (discour officiel) pour prouver que le sacré (institution politique profane) existe et pour qu’il ait les mains déliées. L’enjeu immédiat est de savoir s’il peut y avoir un rejet par les individus de l’escalade nucléaire portée entre autre par le travail d’acceptance du médium télévisuel (l’ennemi) ?

Michel A

22/01/2006 00:52 par Actustragicus

"L’apparition de Ben Laden peut avoir pour but de faire taire les voix qui s’élèvent dans le monde politique"...

...Parce que vous avez encore des doutes sur le fait que cette "sortie" de Ben Laden, de mauvaise qualité mais authentifiée par la CIA en quelques heures (alors qu’il faut des semaines pour analyser une "boîte noire" d’avion), est du pur bidonnage ?
Arriver ainsi au moment précis d’une contestation fort dangereuse pour Bush - l’affaire des écoutes illégales -, et offrir par là à son meilleur ennemi la possibilité de se défendre ; tout en précisant soigneusement offrir une "trève", histoire de justifier que l’on ne verra rien arriver de sitôt : c’est tellement clownesque que tout le monde devrait en rire.
Le vrai drame, c’est que ça n’est pas le cas.

22/01/2006 12:58 par à -nos-amis

Ce qui importe c’est qu’effectivement le public soit susceptible de et porté à le croire. La déontologie de nos média ne s’inquiète qu’accessoirement de l’authencité de la chose : "l’autorité" de la CIA leur sert de matière grise, elle n’est pas prête de s’estompe puisque l’agence detient "le feu du ciel" . Ne pas croire que dans ce monde progressiste le doute sert ou servira le vrai.

23/01/2006 17:52 par Anonyme

Fidel Castro signale les menaces qui pèsent sur l’humanité

La Havane, 22.01.06 (AIN)

Le président cubain Fidel Castro a lancé une mise en garde sur le grave danger que font peser sur l’humanité les grandes puissances qui menacent d’avoir recours à l’arme atomique.

Au cours d’une émission informative diffusée en direct sur deux chaînes de la télévision cubaine, Fidel Castro a évoqué aussi la grippe aviaire et la crise du pétrole parmi les menaces qui planent aujourd’hui sur le monde.

Le président cubain, qui a apporté de vastes précisions sur le déroulement du programme de perfectionnement du système énergétique cubain, a encore indiqué que ce projet, qui comprend la modernisation du réseau électrique national et le renforcement des capacités de génération d’électricité, doit se traduire par une économie substantielle d’hydrocarbures.

Se référant en outre aux transactions commerciales que Cuba réalise en ce moment sur le marché international, Fidel Castro a signalé que les prix de certains produits alimentaires sont en train d’augmenter rapidement à cause de l’apparition de la grippe aviaire dans certains pays.

Le président cubain a assuré ensuite que Cuba dispose d’ores et déjà des conditions et des moyens sanitaires appropriés pour faire face à cette maladie.

A propos de la crise mondiale du pétrole, il a estimé qu’elle est le fait du gaspillage instauré par les pays industrialisés et par le mode de vie que l’Occident préconise et il a rappelé que la consommation mondiale est de l’ordre de 85 millions de barils de pétrole par jour.

Fidel Castro a attiré aussi l’attention sur le fait que des puissances occidentales accusent l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique alors que ce pays entend simplement exercer son droit à garantir son propre développement économique grâce à l’utilisation du nucléaire à des fins pacifiques, exactement comme le font les mêmes puissances occidentales qui menacent maintenant de déclencher une guerre contre le peuple iranien.

Le président cubain a exprimé son étonnement et sa préoccupation à la suite des déclarations du président Jacques Chirac, qui vient d’affirmer que la France n’hésiterait pas à utiliser l’arme nucléaire en cas d’attaque terroriste contre son territoire.

Il a évoqué aussi des déclarations de la secrétaire d’Etat états-unienne, Condoleezza Rice, qui a affirmé qu’il « reste peu de temps à l’Iran ».

« Que veut dire ce type de déclaration ? », a demandé Fidel Castro en soulignant qu’il est temps de poser clairement cette question et il a rappelé que l’Etat israélien, le grand allié de Washington au Moyen Orient possède depuis longtemps des armes nucléaires dont personne ne parle, ce que Cuba a dénoncé maintes fois.

Le président cubain a déclaré que le fait que l’alliance USA-OTAN-Israël parle aujourd’hui ouvertement du recours à l’arme atomique est particulièrement préoccupant.


Commentaires de Danielle Bleitrach

On ne peut manquer d’être frappé par la manière dont le monde entier s’inquiète de ce qui se passe en Iran, de la décision imminente d’intervention, y compris nucléaire et dans ce cadre là de la déclaration du président Jacques Chirac et l’inertie, la legereté dont font preuve les Français.

Internet, la presse, la télévision reflètent l’incroyable état dans lequel on a plongé notre pays. Chacun suit son idée, ronchonne sur tel aspect ou tel autre, mais PERSONNE ne voit le péril qui menace l’humanité et dans lequel notre président a décidé de jouer sa partie.

Avec la crise pétrolière, le gaspillage de cette ressource provoquée par le système occidental, les rapaces qui nous gouvernent loin d’envisager une réduction ou une transformation décidée collectivement, un développement qui anticipe sur la fin du pétrole, ne trouvent comme réponse que l’attaque d’un pays pétrolier qui prétend anticiper sur l’épuisement en se dotant d’une source d’énergie plus durable. ET L’ATTAQUE NUCLEAIRE EST PROGRAMMEE, des hiroshimas partout face aux peuples qui veulent gérer dans l’indépendance leurs ressources... Les Etats-Unis, la Grande Bretagne et Israël sont prêts.

L’Europe a accepté de cautionner, le politico-médiatique aux ordres crée des rideaux de fumée justifiant l’intervention. Elle utilise le degré d’abrutissement dans lequel nous sommes tombés. La France est désormais arrivée à un tel niveau d’inconscience qu’il suffit de prononcer deux mots magiques : voile et antisémitisme pour que tout le monde se mobilise et que les passions se déchaînent. Toute la France ne papote qu’autour de savoir qui de Sarkozy, Segolen, Villepin a le plus beau look...

Mais quand le Président français dans un contexte ABOMINABLE qui est celui de ce qui se prépare en Iran, et demain ailleurs par exemple au Venezuela, intervient pour dire en substance :

Le loup principal de la meute (les USA) nous incite à chasser à son profit, mais il ne nous laisse rien, il ne sait pas chasser, il est affaibli... Chassons pour notre propre compte nous européens... Les Etats-Unis, Israël, la Grande bretagne vont utiliser l’arme nucléaire pour mettre la main sur les ressources pétrolières du Moyen orient et ils exigent notre complicité tacite pour défendre leurs "intérêts vitaux". La solution serait que nous Européens nous refusions de le suivre pour mener à notre profit notre propre chasse de rapaces. En attendant, depuis 95, j’ai prévu la situation et j’ai réorganisé ma force de frappe, donc la France peut manifester son indépendance. Si par exemple les intérêts de Total sont menacés, je serai capable d’envoyer l’arme thermo-nucléaire, mais je refuse de cautionner ce recours pour les petroliers US et Britannique.

Il dévoile jusqu’où les prétextes humanitaires, la démocratie, les femmes, l’antisémitisme, ne sont que fariboles et comment les traités internationaux ne sont que prétexte pour affirmer la loi de la jungle. Il y a un reste de grandeur gaullienne dans cette position, mais sur le fond elle entraîne la France dans cette nouvelle étape de l’horreur de l’humanité.

Il s’agit d’attaquer un petit pays du tiers monde, un autre après et ils ne se contenteront pas de cela, ils s’attaqueront entre eux, comme des rats enfermés dans la raréfaction de la manne pétrolière. On peut même se demander que le discours de Jacques Chirac qui ne désigne pas la puissance terroriste qui utiliserait ses armes, n’entrevoit pas cet horizon...

Et nous Français, nos hommes politiques, nos dirigeants de partis, de syndicats, d’association, le citoyen ordinaire, nous sommes arrivés à un tel niveau de déchéance morale que cela ne nous intéresse pas.

Voici plusieurs jours que j’essaye en vain de vous dire REVEILLEZ-VOUS et vous continuez à PAPOTER...

Même ceux qui sont capable de se mobiliser et d’intervenir pour dénoncer une petite escarmouche médiatique, un crachat de Libération, se désintéressent de l’HORREUR qui se préparent, de vers quoi en notre nom on conduit l’humanité. Nous ne sommes plus capables que de persifler contre les valets, sans voir la MONSTRUOSITE qui est devant nous et de laquelle nous sommes complices.

DITES VOUS BIEN QUE CE QUI SE PREPARE EST PEUT-ETRE D’UN NIVEAU SUPERIEUR DANS L’HORREUR A TOUS LES CRIMES DE L’HUMANITE....

Danielle

24/01/2006 14:44 par à -nos-amis

D’accord il n’y a plus de vastes mbilisations populaires, de luttes et d’engagements idéalistes, de grands-soirs programmés, personne ne veut risquer même de signer par son nom le message d’un forum ! En dehors des kamikases de la resistance palestinienne c’est toujours l’Autre qui meurt et dans les deux cas pour rien ! MAIS CE QUI SE PROFILE à l’horizon de l’affaire Iranienne fait parti d’un TOUT marqué de ce SCEAU de l’Unidimensionnalité qui empoigne lentement nos Sociétés, CE QUI SE PROFILE à l’horizon est à l’AULNE du contrôle des communications et de l’information, du conformisme médiatique, de la biométrie, la mentalité et les techniques sécuritaires, la pensée normative socialement sectaire et intolérante, l’expansion des technocraties et du pouvoir de l’argent, à l’AULNE et uniquement RENDU POSSIBLE PAR TOUT CELA !!!

20/01/2006 21:59 par à -nos-amis

La déclaration de Chirac, reprise par les média du 20H comme étant un simple changement, selon laquelle il n’ecartait pas l’usage d’armes nucléaires de faible intensité, est une régression stratégique de la doctrine de dissuasion, une catastrophe politique et historique, au même titre que le medium télévisuel (l’ennemi, cette bi-dimensionnalité qui se prend pour le Tout) est une catastrophe sociologique et morale pour notre société. Bien sùr le monde n’en mourra pas.. simple et tragique signe de la bêtise ambiante.

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