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Soutien à Alex, suspendu pour son soutien à la Résistance Palestinienne contre le colonialisme

Alex, comme d’autres militants anticolonialistes, syndicalistes ou non, est poursuivi par la justice bourgeoise, une des forces spéciales de répression dont dispose l’État capitaliste, pour avoir soutenu la Résistance Palestinienne lors d’une manifestation nationale de soutien à Georges Abdallah.

Alex est accusé d’avoir évoqué, lors d’une prise de parole publique, « l’invincible Résistance Palestinienne, toutes les factions, dont à leur tête les brigades Al-Qassam » et d’autres organisations de Résistance nationale au Liban, en Irak ou au Yémen. Parmi nous, tout le monde ne valide pas l’idée de l’existence d’un Axe de la Résistance, mais nous pensons tous que les organisations citées par Alex, le Hezbollah, les milices d’opposition irakienne ou les Houthis, sont solidaires dans les actes de la Résistance palestinienne et combattent, dans les actes, le colonialisme sioniste.

Nous avons tous une opinion sur ces organisations, mais nous savons, comme militants de la CGT, donc anticolonialistes, que ce n’est pas à nous, mais aux peuples concernés, en premier lieu le peuple palestinien, de décider de qui les défend, de qui est résistant ou pas, parmi eux. Pour résumer, les seuls qui peuvent décider qui est un mouvement de résistance palestinien sont les Palestiniens, et, comme internationalistes, nous nous devons de soutenir ceux que le peuple palestinien a désignés objectivement comme Résistants. Tout autre attitude, consistant à dénier ce droit à des organisations des pays anciennement colonisés, au prétexte qu’ils ont commis « des massacres de civils », selon la propagande de l’idéologie dominante, nous paraît servir la politique de l’État français et d’Israël, soit son caractère colonialiste.

Il est temps qu’à la CGT, on comprenne enfin, comme nos anciens l’avaient compris, que la libération nationale des peuples colonisés est l’affaire des peuples colonisés et que celles et ceux qui parlent du haut de leur chaire, dans les anciens ou actuels pays colonisateurs, n’ont qu’à humblement écouter ceux qui mènent la révolte. Bien entendu, une fois la libération effective, nos positions concernant les mouvements de résistance évolueront.

Or, la CGT Educ 69, syndicat d’Alex, a refusé de le soutenir au nom de ces prétextes fallacieux. Une des phrases écrites dans la réponse négative faite par la CE de la CGT Educ’Action 69 à la demande de soutien d’Alex est celle-ci : « Le fait que ces mouvements s’opposent à des régimes ou organisations eux-mêmes meurtrières n’en font ni des alliés politiques ni des forces progressistes ». Ce que nos camarades appellent un régime « meurtrier », c’est l’entité sioniste, un État colonial, qui pratique un colonialisme de substitution, autrement dit, un colonialisme de peuplement et qui met en place une épuration ethnique au travers d’un génocide. Cela seul suffit à dénier toute validité à cette réponse. L’État colonial sioniste n’est pas seulement meurtrier, il organise depuis 1948 un génocide, la déportation des Palestiniens, et surtout l’éradication de ce peuple qui refuse de quitter sa terre. Et toutes les organisations qu’ils méprisent ainsi, si elles sont parfois loin d’être révolutionnaires, sont néanmoins des organisations de résistance anticolonialiste.

Il existe donc entre nous et la CGT Educ’Action 69 de vraies divergences sur le combat anticolonialiste. Néanmoins, c’est le syndicat d’Alex, nous nous attendions donc à ce qu’il le soutienne, face à une suspension de travail avant même d’avoir été jugé, et sans qu’aucun reproche ne puisse lui être fait du point de vue professionnel. Cette attaque anti-démocratique, sans nul besoin d’être en accord sur l’intégralité du discours d’Alex mais sur les principes, devrait nous voir unis face à la réaction.

Et voilà ce qu’écrit, en conclusion, la CE du syndicat à Alex : « Si les statuts confédéraux et la charte d’Amiens sont clairs sur le fait qu’aucun adhérent CGT ne saurait être inquiété pour la manifestation des opinions qu’il professe en dehors de l’organisation syndicale, cela implique tout de même une adhésion aux valeurs CGT, à la démocratie interne de la CGT, au respect de ses instances et de respect des convictions politiques de ses camarades ». Nous demandons à ces camarades quelles sont ces « valeurs » qui impliquent de refuser de soutenir des organisations de libération nationale dans des pays où, comme le Liban, c’est l’État bourgeois français qui a commandé pendant des décennies ?

En quoi, Alex, qui n’a jamais dit intervenir au nom de quelque structure de la CGT que ce soit, ni au nom de sa fonction salarié professionnel, mais au nom de son organisation politique, doit-il se conformer à des positions de la direction de la CGT qui ne sont pas les siennes… ? Il défend, comme l’expriment les statuts de la CGT, le soutien à la lutte de libération nationale du peuple palestinien.

Nombre d’autres militants de la CGT pensent comme nous que, tant que l’État colonial sioniste existera, il n’y aura pas de paix possible. Quatorze mouvements de résistance palestiniens ont signé un accord indiquant que la lutte, y compris armée, ne pourra cesser tant que la Palestine ne sera pas libre. Nous sommes solidaires de toute la Résistance palestinienne, armée ou non, de tous les gestes de tous les jours qui font que ce peuple admirable résiste, malgré l’intensification du génocide.

Nous dénonçons l’attitude de la CE CGT Educ’Action 69, qui de cette manière et au travers de cette position sur l’affaire Alex, ne défend pas les libertés démocratiques en France, ni ne soutient le peuple palestinien, et lui demandons de revoir ses positions. Nous demandons qu’enfin la CGT dénonce vraiment le colonialisme en exigeant la fin de l’État colonial. Nous demandons que la CGT soutienne pleinement et entièrement un de ses militants qui a défendu la Résistance armée palestinienne, comme la CGT d’avant a défendu la Résistance armée vietnamienne, algérienne, marocaine, angolaise, cubaine et autres.

Pour signer, s’adresser à jeangrimarx@gmail.com

Premiers signataires

  Jean Grimal, UD-CGT 02 / Parti Révolutionnaire Communistes
  Laure Guérard, CGT Educ 02 / AFPS 02
  Bruno Drweski, FERCSup-CGT / Union pour la Reconstruction Communiste
  Salah Lamrani, exclu de la CGT Educ 63 pour ses positions en faveur de la Résistance palestinienne
  Mohammed Ben Yakhlef, CGT Mission locale IDF / conseiller municipal LFI Union pour la Reconstruction Communiste
  Michel Gruselle, SNTRS-CGT Sorbonne Université / Parti Révolutionnaire Communistes
  Jean-Pierre Page, ancien membre de la CEC de la CGT, ancien responsable international de la CGT
  Christian Poix, retraité de la CGT Valéo Amiens / Parti Révolutionnaire Communistes
  Charles Hoareau, CGT 13 / Union pour la Reconstruction Communiste
  Lukas J., CGT Educ 69 / Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire
  Bechir Gharbi
  François Le Pivert, CGT Educ 22
  Catherine Lieutenant, Editions de La Thalamège, Liège « Pour Alex et pour qu’il soit mis fin à la déshonorante incarcération illégale et illimitée de Georges Ibrahim Abdallah »
  Patrick Seignon, section syndicale CGT des retraités cheminots de Loches
  Laurent de Wangen, militant antisioniste / Parti Révolutionnaire Communistes
  Michel Ouaknine, militant de l’Union Juive Française pour la Paix et du MRAP
  Peter Dontzow, Ancien Secrétaire de l’UD-CGT 44 / Défenseur des Chômeurs et des Sans Papiers / Union pour la Reconstruction Communiste 44
  Gérard Couchoud, Professeur CPGE retraité / Union Juive Française pour la Paix / Attac / LFI
  Alain Bilotte, Retraité des Pyrénées orientales
  Perrine Olff-Rastegar, porte-parole du Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine / Union Juive Française pour la Paix
  Stéphane Delorme, CGT 78 / Union Juive Française pour la Paix
  Stéphane Martin, CGT Territoriaux du Vaucluse
  Nuno Simoes Marques, CGT Toray Lyon
  Miriam Delorme, Union Juive Française pour la Paix
  Thierry Perennes, militant CGT Guingamp et du comité Nathalie Le Mel du NPA.R
  Mohsen Chouaikhia, Ancien militant CGT
  Michel Guinard, CGT FNME 44 Cordemais
  Tom Grandsire, CGT PEP
  Nolwenn Arteaud-Orquin, CGT IMA
  Mélanie Jos, CGT PEP

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COMMENTAIRES  

29/05/2025 21:52 par Chico

L’Occident est déjà en guerre . La censure éhontée d’organisations qui acceptent de marcher sur leurs propres valeurs pour continuer à exister sans gros problèmes, est un un signe parlant ... entre autres . Tous les jours on peut noter ce fait .

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