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Suppressions de postes à l’éducation nationale : on court à la catastrophe.

Communiqué du SNES.

Rentrée 2004 dans les lycées et collèges : scénario catastrophe.

Dès les annonces du budget 2004, le SNES avait alerté sur les conséquences des choix des ministres de l’Education qui ont argué de la baisse des effectifs du secondaire prévue d’ici 2006 pour justifier un budget calamiteux.

Trois mois après et en plein grand Débat sur l’avenir de l’Ecole, les conséquences concrètes des mesures budgétaires apparaissent crûment dans le cadre de la préparation de rentrée ( Réunions du Conseil Supérieur de l’Education du 17 décembre et du Comité Technique paritaire du 19 décembre).

La déperdition que subissent les lycées et collèges à la rentrée 2004 se décompose en 1500 suppressions d’emplois, 800 équivalents temps plein résultant de la suppression de 2500 emplois de stagiaires, 110 emplois d’enseignants gagés pour des emplois de direction, d’éducation et d’inspection, soit 2410 auxquels s’ajoutent 1500 à 2000 emplois à rendre par les académies supposées en dépassement de dotation les années précédentes (chapitre des crédits de suppléance).
Pour la seule année scolaire 2004-2005, le secondaire va donc rendre plus de 4000 emplois d’enseignants !
En ce qui concerne l’encadrement éducatif 9000 postes supplémentaires de surveillants seront supprimés, 14 000 aides éducateurs arrivant en fin de contrat. 13000 postes d’assistants d’éducation sont créés. Le nombre d’adultes dans les écoles, collèges et lycées baissera donc de 10 000 personnes au moins à la rentrée 2004 après avoir déjà baissé de 10 à 15 000 en 2003 !
Ce qui va se traduire par un nouveau resserrement des structures puisque 2300 Equivalents emplois avaient déjà été supprimés à la rentrée 2003, ce qui correspond à la suppression de l’équivalent de 1300 divisions.

D’ores et déjà , les recteurs préparent la traduction concrète de ces mesures dans les établissements. Faute de pouvoir "pressurer" encore plus les collèges qui l’ont été beaucoup ces dernières années, ils suppriment massivement les options en lycée (notamment en langues), remettent en cause très profondément les enseignements technologiques et professionnels en fermant les classes de première d’adaptation et de BTS par exemple. Ils remettent aussi en cause l’offre de formation dans les collèges ruraux, menaçant même dans certains cas de les fermer.
Quant aux moyens de suppléance, intégrés dans le calcul de la dotation, ils reposent sur des calculs théoriques peu crédibles. Le recteur de Lyon vient d’ailleurs de décider dès ce mois de décembre de ne plus remplacer les absences inférieures à 1 mois !
Les mesures de carte scolaire vont se multiplier dans les académies du Nord de la France , où les efforts des personnels pour résorber les retards scolaires seront annihilés ; les effectifs seront particulièrement lourds dans les académies du Sud, la Guyane, la Guadeloupe et la Réunion, en expansion démographique.

Partout, la qualité de l’enseignement, la diversité de l’offre de formation et l’égalité d’accès à celle-ci seront compromises. Dans ces conditions, il n’y a plus de possibilité de progresser dans l’accès de tous aux savoirs et aux diplômes, ni de dispositifs possibles pour lutter contre l’échec scolaire.
Le SNES avec la FSU prend tous les contacts nécessaires avec les autres syndicats des fédérations de l’Education pour discuter ensemble des initiatives à prendre.

Sources : Le site du SNES : http://www.snes.edu
(information transmise par Le site "Réseau des bahuts", avec le commentaire ci dessous : )

Pour voir la carte de France et le détail des suppressions de postes (d’eneignants du second degré) par académie, allez sur
le magasine US du SNES et cliquez sur "page 10"

Au palmarès :

Lille : -667 postes
Puis Nancy-Metz : -334
3ème sur le podium : Rouen : -266 (alors que les effectifs d’élèves augmentent !)

Autres exemples :

Amiens : -260
Caen : -168
Martinique : -88
Dijon : -198
Paris : -88
Créteil : 0 (alors que le manque d’enseignant est cruel)
Guadeloupe : +2 (alors que les classes y sont réputées plus que surchargées)
Rennes : -198
Bordeaux : -29
(à noter que ces deux académies sont déclatées "pilotes" en 2004 pour la gestion des personnels, et que les effectifs d’élèves y augmentent)

Au total : -4000 ETP (Equivalents Temps Plein)


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